Etions nous avant d'exister ?
Nous sommes. Mais qu'est ce qu'être ? Les
Nous serions essentiellement
différents des
Les conditions nécessaires de l'essence humaine pourraient être les suivantes : nous nous savons mortels (conscience), nous possédons un langage, nous sommes socialisés et nos sociétés ne sont pas figées comme celles des fourmis ou des abeilles.
Mais ces conditions nécessaires sont elles suffisantes ?
Et si nous nous ne faisions une
idée fausse sur nous-mêmes ? Du plus profond de la préhistoire jusqu'à nos
jours nous avons créé des outils extraordinaires qui nous ont permis de maîtriser
la nature, de résoudre des problèmes scientifiques considérables. Nous avons
créé des dieux et nous sommes mis à genoux devant eux. Tout cela, si l'on
observe superficiellement les choses, est sorti de notre cerveau.
Mais quel cerveau ? Celui d'un génie ? d'un homme ou d'une femme providentiel ? Difficile à dire, mais ce qui semble certain c'est la place considérable que « l’esprit » a occupée dans la sphère de la compréhension du monde. Tout s'est mis à graviter autour de ce concept "spirituel", fondant en quelque sorte notre essence : la vérité, la justice, la beauté, l'homme lui-même …. Et tout ça avec des majuscules s'il vous plait. Des catégories en elles mêmes.
Et si nous faisions fausse route ? Car tout cela est bien beau, mais que serions nous si, au préalable nous n'existions pas ?
Le cerveau est matière, notre chair est matière et même nos influx nerveux qu'ils soient chimiques ou électriques sont une des formes de la matière. L'horreur (pour certains) de ces propos semble nous renvoyer à une sorte de matérialisme primitif et il faut donc bien dissiper les malentendus.
Que notre cerveau produise des idées, cela se constate tous les jours. Mais tous les jours, et à cela on n'échappe pas, il nous faut manger, boire. Pour penser, pour être en tant qu'ESSENCE, il nous faut - AU PREALABLE - résoudre certaines relations avec le monde qui nous entoure et dont la plus fondamentale est le fait de s'alimenter.
C'est notre existence, comme une
plante qu'on arrose, ou un
En partie probablement. Mais ce n'est, me semble t il pas tout. Il nous faut les autres humains. L'étude de ce qu'on a appelé les enfants loups a montré qu'au-delà d'un certain stade de désocialisation un être humain n'avait plus les capacités à vivre une vie sociale classique. Que son évolution intellectuelle était figée.
Le problème de l'essence et de l'existence ne peut donc pas être envisagé de manière séparée ou hiérarchisée. C'est le rapport entre la vie matérielle, ses conditions de développement et le rapport social qu'établissent les êtres humains entre eux qui fondent la spécificité de l'homme. Sans alimentation et boisson, pas d'homme car pas de vie. Pas d'existence ! Sans autres hommes, langage, échange, transmission des savoirs, pas d'essence, pas d'esprit.
" Etions nous avant
d'exister ?". Nous existons avant que d'être, mais si cette condition est
nécessaire – déterminante -, elle ne saurait fonder à elle seule l'humaine
condition qui repose dialectiquement sur le deuxième terme : la socialisation
par le langage et l'échange. Ce que nous appelons "l'esprit" agit en
retour sur notre existence et peut par un effort de volonté, agir sur
les déterminismes sociaux et culturels qui régissent notre existence sociale.
On aboutit ainsi à ce qu'il est convenu d'appeler l'homme.
Blog du café philo http://philopistes.blogspot.fr/
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