Textes mis à la disposition du public dans le cadre des rencontres du café philosophique de Montpellier. Tous les Mercredis, 19H00, Salons du Grand Hôtel du Midi - La Comédie - Montpellier.
mardi 24 février 2015
lundi 23 février 2015
MERC. 4 MARS : 1000 ième rencontre du café philo de Montpellier
C'est le Mercredi 4 Mars prochain à 20h30 que se tiendra la
1000 ième rencontre du café philo de Montpellier.
Pour l'occasion cette rencontre NE SE DÉROULERA PAS
A LA BRASSERIE DU DÔME,
mais au Théâtre P. Tabard, 17 rue Ferdinand Fabre, quartier
des beaux-arts (ligne de tram : Arrêts Louis Blanc, ou Corum).
L'agitateur
principal de cette soirée sera le comédien philosophe (ou l'inverse ! ) Yves Cusset
(voir : http://www.yvescusset.com/ )
Mais d'autres surprises vous attendent, sans oublier
un pot général pour clore la MILLIÈME.
---------- Une participation
au frais de 5 euros serait la bienvenue (on voit ça sur place) --------
http://philopistes.blogspot.fr/
Et après la millième (qui n'est
pas la fin du monde !), le café philo continue.
Sujets à venir :
MERCREDI 11
Mars
1001 De la
tolérance.
MERCREDI 18 Mars
1002
Se savoir mortel donne le sens de la vie..
MERCREDI 25
Mars
1003
Vous avez dit : « réseaux sociaux » ?
MERCREDI 01 Avril
1004 L’état et la
révolution.
Sujet du Merc. 25 Février 2015 : « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler, ne mérite ni égards, ni patience » René CHAR
« Ce qui vient au monde pour ne
rien troubler,
ne mérite ni égards, ni patience » René CHAR (1907/1988).
ne mérite ni égards, ni patience » René CHAR (1907/1988).
Revendiquant mon statut social
d’ « irresponsable » (comme « CHARLIE », puisque c’est
à la mode…), ne venant au KFÉ FILO que pour tuer le temps, en me divertissant, et, parfois aussi, par
amitié, je trouve particulièrement irresponsable de votre part, chers
commensaux de notre frugal Banquet, d’avoir retenu mon sujet pour la 999è
édition du dit Kfé…
Sans doute l’angoisse
millénariste attachée au nombre 999 (presque aussi effrayant que 666), pour
vous comme pour moi…
En conséquence de quoi, je ne vous concocterai
pas un philopiste fignolé aux petits oignons, mais livré à la dernière minute,
voire au-delà, et bâclé, comme il sied à tout travail de dilettante.
Alors, alors,… allons-y.
Avec RENÉ, pas de charres, car
c’était un tank, physiquement et à tous points de vue… (Capitaine Alexandre
pendant la Résistance, dès 1941…).
Hors de cela, foin de tous ces
détails biographiques (allez sur Wikipédia, etc., si vous séchez sur le
bonhomme…).
Pas un philosophe, patenté,
stipendié ou autre, mais surtout un poète, qui navigua un temps avec les
Surréalistes entre 1929 et 1934 et fut très lié d’amitié (toujours l’amitié…)
avec CAMUS…
Cette phrase de RENÉ, je ne la
connais que depuis 1998, car elle constitue la devise d’un MENSUEL Tahitien
(POLYNESIE FRANÇAISE) politique, économique et culturel d’opposition (mais non
indépendantiste…), à savoir « TAHITI PACIFIQUE MAGAZINE », et c’est
en 1998 que je l’ai eu entre les mains pour la première fois (fondé en 1991, il
existe toujours, rassurez-vous…).
Cette citation de RENÉ est tirée du recueil de poèmes « FUREUR
ET MYSTERE » (1948).
Elle convient bien à ce que je
sais du mensuel « TAHITI PACIFIQUE ».
Elle convient bien également à ma
conception de la vie humaine et à l’usage que l’être humain « devrait»
faire de son existence …même si R. CHAR entendait surtout l’employer pour
définir le travail poétique, semble-t-il…
Il écrivit aussi ces phrases
puissantes : « Placer l’espoir en l’inespéré », « j’habite
une douleur » (là où Joé BOUSQUET préfère, lui, « habiter sa
mort… »), « le veilleur insoumis, notre frère en révolte »…et, plus
léger (à mon sens) : « c’est drôle, les Saints, on ne les rencontre
jamais de leur vivant… »
Ailleurs, évoquant HERACLITE (VIème
siècle av J.C.), il défend l’ « exaltante alliance des
contraires » ou « le combat fécond entre deux pôles instables »
pour décrire son œuvre et sa vie.
Pour mémoire, CAMUS estimait que
l’œuvre de R. CHAR se rapprochait de la sienne, et en particulier de
« L’HOMME REVOLTÉ ».
Alors, oui, existons, pensons,
agissons ! Hors des systèmes, hiérarchies, du prêt à penser, de la pensée
unique, etc.
« Envoyez du bois !» comme disent
certains « jeunes »… Cela évoque aussi, proche de nous, le livre
« Indignez-vous ! » (2010) et son succès (au moins de
librairie…) de Stéphane HESSEL (1917/2013), avec les limites que d’aucuns
trouveront à sa mise en pratique et à ses résultats, voire à son fond même…
Un commentateur de l’œuvre et de
la vie de R. CHAR conclut : « qu’est ce que le blasphémateur, sinon
un croyant déçu ? »…
Je préfère évoquer un « imprécateur »,
en ce qui concerne R. CHAR; et cette citation, me semble-t-il, invite
chacun d’ entre nous à être un « imprécateur ».
Personnellement, j’ai tendance,
naturellement si je puis dire, à remplacer « ni patience », par
« ni respect », je trouve cela plus fort et plus conforme à ce que je
pense de l’être humain qui n’use pas de son droit (devoir ?) « à
troubler l’ordre établi des choses »…
En conclusion, en résumé de tout
cela, une autre phrase de RENÉ : « On naît avec les hommes, on meurt
inconsolé parmi les dieux », qui correspond assez bien à ma conception de
l existence.
Enfin, je précise que ce petit
philopiste ne prétend à rien d’autre qu’ouvrir des possibilités de débats entre
les commensaux de notre « Banquet », donc merci d’accepter mes plus
humbles excuses, si vous pensiez y trouver une énième thèse sur R. CHAR, un
corpus philosophique au blindage flambant neuf ou une nouvelle doxa rassurante.
Revendiquant mon statut social
d’ « irresponsable » (comme « CHARLIE », puisque c’est
à la mode…), ne venant au KFÉ FILO que pour tuer le temps, en me divertissant, et, parfois aussi, par
amitié, je trouve particulièrement irresponsable de votre part, chers
commensaux de notre frugal Banquet, d’avoir retenu mon sujet pour la 999è
édition du dit Kfé…
Sans doute l’angoisse
millénariste attachée au nombre 999 (presque aussi effrayant que 666), pour
vous comme pour moi…
En conséquence de quoi, je ne vous concocterai
pas un philopiste fignolé aux petits oignons, mais livré à la dernière minute,
voire au-delà, et bâclé, comme il sied à tout travail de dilettante.
Alors, alors,… allons-y.
Avec RENÉ, pas de charres, car
c’était un tank, physiquement et à tous points de vue… (Capitaine Alexandre
pendant la Résistance, dès 1941…).
Hors de cela, foin de tous ces
détails biographiques (allez sur Wikipédia, etc., si vous séchez sur le
bonhomme…).
Pas un philosophe, patenté,
stipendié ou autre, mais surtout un poète, qui navigua un temps avec les
Surréalistes entre 1929 et 1934 et fut très lié d’amitié (toujours l’amitié…)
avec CAMUS…
Cette phrase de RENÉ, je ne la
connais que depuis 1998, car elle constitue la devise d’un MENSUEL Tahitien
(POLYNESIE FRANÇAISE) politique, économique et culturel d’opposition (mais non
indépendantiste…), à savoir « TAHITI PACIFIQUE MAGAZINE », et c’est
en 1998 que je l’ai eu entre les mains pour la première fois (fondé en 1991, il
existe toujours, rassurez-vous…).
Cette citation de RENÉ est tirée du recueil de poèmes « FUREUR
ET MYSTERE » (1948).
Elle convient bien à ce que je
sais du mensuel « TAHITI PACIFIQUE ».
Elle convient bien également à ma
conception de la vie humaine et à l’usage que l’être humain « devrait»
faire de son existence …même si R. CHAR entendait surtout l’employer pour
définir le travail poétique, semble-t-il…
Il écrivit aussi ces phrases
puissantes : « Placer l’espoir en l’inespéré », « j’habite
une douleur » (là où Joé BOUSQUET préfère, lui, « habiter sa
mort… »), « le veilleur insoumis, notre frère en révolte »…et, plus
léger (à mon sens) : « c’est drôle, les Saints, on ne les rencontre
jamais de leur vivant… »
Ailleurs, évoquant HERACLITE (VIème
siècle av J.C.), il défend l’ « exaltante alliance des
contraires » ou « le combat fécond entre deux pôles instables »
pour décrire son œuvre et sa vie.
Pour mémoire, CAMUS estimait que
l’œuvre de R. CHAR se rapprochait de la sienne, et en particulier de
« L’HOMME REVOLTÉ ».
Alors, oui, existons, pensons,
agissons ! Hors des systèmes, hiérarchies, du prêt à penser, de la pensée
unique, etc.
« Envoyez du bois !» comme disent
certains « jeunes »… Cela évoque aussi, proche de nous, le livre
« Indignez-vous ! » (2010) et son succès (au moins de
librairie…) de Stéphane HESSEL (1917/2013), avec les limites que d’aucuns
trouveront à sa mise en pratique et à ses résultats, voire à son fond même…
Un commentateur de l’œuvre et de
la vie de R. CHAR conclut : « qu’est ce que le blasphémateur, sinon
un croyant déçu ? »…
Je préfère évoquer un « imprécateur »,
en ce qui concerne R. CHAR; et cette citation, me semble-t-il, invite
chacun d’ entre nous à être un « imprécateur ».
Personnellement, j’ai tendance,
naturellement si je puis dire, à remplacer « ni patience », par
« ni respect », je trouve cela plus fort et plus conforme à ce que je
pense de l’être humain qui n’use pas de son droit (devoir ?) « à
troubler l’ordre établi des choses »…
En conclusion, en résumé de tout
cela, une autre phrase de RENÉ : « On naît avec les hommes, on meurt
inconsolé parmi les dieux », qui correspond assez bien à ma conception de
l existence.
Enfin, je précise que ce petit
philopiste ne prétend à rien d’autre qu’ouvrir des possibilités de débats entre
les commensaux de notre « Banquet », donc merci d’accepter mes plus
humbles excuses, si vous pensiez y trouver une énième thèse sur R. CHAR, un
corpus philosophique au blindage flambant neuf ou une nouvelle doxa rassurante.
lundi 16 février 2015
Sujet du Merc. 18/02 : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Rabelais
ATTENTION LE MERCREDI 4 MARS 2015 SE TIENDRA LA MILLIÈME RENCONTRE DU CAFÉ PHILO DE MONTPELLIER -
DES PRÉCISONS SERONT FOURNIES ULTÉRIEUREMENT SUR LE DÉROULEMENT DE CET ANNIVERSAIRE.
« Science sans conscience n’est que ruine
de l’âme » Rabelais
On pourrait essayer de définir les
mots de cette pensée de Rabelais pour en extraire le sens. Surtout que le jeu
de la définition est un préalable indispensable au juriste que je suis.
L’exerce permet de savoir de quoi l’on parle car le droit comme la
philosophie est inséparable du langage. Ils s’expriment toujours dans un
univers linguistique. « On sait que pour Aristote, la définition
est la condition nécessaire à toute démonstration et à l'origine de toute
science ( J. BRUN, Aristote et le lycée, PUF, Que sais-je? 7Ème
édition 1979 )
Mais il nous faut
d’abord situer la pensée dans son contexte.
En effet, Rabelais nous prévient des
dérives d’une éducation scientifique sans borne. Pour lui, l’éducation qui a
transformé Gargantua ( père de Pantagruel le cancre, né avec beaucoup
de défaut) en érudit est basée sur une solide pratique sportive et de grandes
études en toute matière. Pour arriver à construire « un esprit saint
dans un corps saint » chez Gargantua, la religion a aussi joué un rôle
très important parce que « Science sans conscience n’est que ruine de
l’âme ».
Une science non éclairée peut conduire
à l’autodestruction de l’homme.
Voilà que la science ne suffit plus à
protéger l’homme. Qu’est ce que la science ? Qu’est ce que la
conscience ? Qu’est ce que l’âme ?
La notion de science et de conscience
s’oppose en principe. La frontière entre les deux est claire.
la science c’est l’ensemble des
connaissances d’une valeur universelle, caractérisé par un objet et une méthode
déterminée et fondé sur des relations objectives vérifiables.
La science se veut toute objective et
cherche des explications universellement valables sur la compréhension du
monde.
La conscience, elle nous fait réfléchir
sur nous même et nos actions. Elle permet d’appréhender son existence de façon
subjective.
Rabelais évoque la nécessité de
concilier deux choses contradictoires à priori : une maitrise objective
des choses,donc le progrès technique avec la réflexion sur soi qui ne peut
se faire sans les sciences sociales, la morale, la religion, une certaine
éthique.
Le résultat c’est que
Maitre Ponocrate a fait acquérir à Gargantua par des méthodes
ludiques une éducation humaniste et religieuse qui l’a transformé en érudit.
L’idée que la science doit être soumise
à la moralité pour éviter des débordements est aujourd’hui d’une actualité
brulante. La question est souvent abordée ici et suscite de vifs débats.
Nous sommes dans une civilisation qui a
fondé tous les espoirs sur le progrès scientifique. En France la culture
du progrès prend une connotation particulière. Elle est la chose
du monde la mieux partagée.
De Condorcet à Malraux en passant
par Hugo, tous partage cette culture du progrès..
La France a une culture de
l’amélioration de l’humanité par l’avancement des arts et des sciences.
Mais la science aveugle peut conduire à
des désastres. L’exemple de l’industrie nucléaire a souvent été
donné. Nous sommes capables de multiplier par dix millions notre taux de
radioactivité. Nous sommes capables de faire naitre un enfant génétiquement
identique à une autre personne vivante ou décédée ? En quoi tout cela rend
service à l’humanité ? Les exemples de dérapage de la science sont de
plus en plus nombreux et rend la pensée de Rabelais intemporelle et
universelle. La question qui se pose est de savoir : comment
continuer de croire au progrès sans s’attacher à une science
divinisée et mortifère ? ( I) Que voulons nous au
final ? Le progrès des choses uniquement ou celui des hommes ou encore les
deux ? ( II)
I- La science divinisée
L’être humain a un génie créatif inimaginable qui le
distingue des autres animaux. Cette capacité fantastique à inventer,
innover, à percer des mystères et à mieux comprendre le monde est la science.
Elle a conduit à de fulgurantes avancées technologiques qui ont rendu service à
l’homme. Mais Rabelais craignait que ce gout de la science ne
néglige la conscience. C’est ce qui est arrivé.
Ainsi lorsque Albert Einstein, empereur de
la relativité, découvrit qu’on pouvait obtenir de la fission des atomes une
énergie inégalable, il s’empressa de divulguer l’information au commun des
mortels. Alors même que cette information allait s’avérer être extrêmement
dangereuse puisqu’elle fût très vite utilisé à des fins militaires. Lorsque
quelques années plus tard monsieur Einstein découvrit avec horreur que son
invention avait tué des millions de personnes, il en fût bouleversé et ne se
remit jamais de son erreur. Il avait divulgué des informations que le peuple
n’était pas prêt à recevoir, il avait fait une découverte qui avait en réalité bien
plus de dangers que de bienfait. Dans sa hardiesse, son élan scientifique, il
avait publié des résultats qui étaient capables de détruire toute forme de vie
en quelques secondes. Il l’avait fait sans même s’en rendre compte. A vouloir
trop chercher il avait finit pour oublier de faire appel à sa conscience, il
avait oublié de réfléchir posément à sa découverte. Notre société moderne ne
semble pourtant pas avoir vraiment retenu la leçon puisqu’elle utilise
aujourd’hui encore la science sans conscience. Ce qu’il l’amène aux pires
dérapages comme les OGM, le clonage ou la bombe biologique.
Plus que la science en elle même, c’est sa diffusion
qui est dangereuse. L’accès autrefois réservé aux plus éminentes recherches est
aujourd'hui mis à la portée du premier venu. L’Internet et les médias diffusent
l’information à la vitesse de la lumière, ne permettant même plus à l’homme de
réfléchir de façon plus abstraite, plus philosophique à sa découverte. Notre
société va trop vite si bien qu’à chaque virage c’est le dérapage qui l’attend.
L’homme passe aujourd’hui la plus grande partie de son temps à s’instruire des
dernières nouvelles, des dernières découvertes. Il est friand de nouveautés, il
veut tout savoir. Il devient donc tellement surchargé par l’information qu’il
en oublie parfois le sens profond. L’homme reste aujourd’hui dans le monde du
sensible, un monde fermé qui ne lui permet pas de voir la face cachée de chaque
chose. Platon se retournerait dans sa tombe, s’il réalisait à quel point
l’homme sur-informé, et le scientifique oublient tous deux de se poser
l’ultime question à l’heure d’utiliser leur génie créatif : « cela
est-il Bon , cela est-il Juste ? ». Lorsqu’on ne pense pas on agit
mal, lorsque l’on crée ou que l’on utilise la science sans faire appel à notre
conscience on agit donc forcément mal.
Le fait d’utiliser notre connaissance dans le but seul
du profit maximum et de la popularité nous amène vers les pires déluges. Ainsi
nous construisons, sans en prendre conscience, nos pires ennemis. La maladie de
la vache folle, la bombe H, le transgénique et le clonage, sont le
miroir des dérapages trop fréquents de notre société qui ne sait plus que
penser dans les basses sphères du concret, sans essayer de voir un peu plus
loin ce qu’il pourrait en découler.
L’actualité oblige, la fabrication des extrémistes
religieux fait partie du même processus. Une partie de la population est
névrosée ( donc malade) et facilement récupérable par des
extrémistes religieux. On ne parle jamais de leur souffrance, des effets
négatifs de la colonisation ( qui a abâtardi les peuples
colonisés )par exemple qu’ont tait exprès pour le confort de quelques uns.
Sans être l’homme d’une église ( c’est tout
le passé et le présent du monde qui m’intéresse) je trouve intéressant de
parler un peu de l’évolution de la situation en Afrique.
Je m’appuie pour le faire sur ces parties du livre mes
étoiles noires de Lilian Thuram :
«Le monde des puissants est entrain
de recoloniser, au prix des guerres auxquelles on assiste en Irak, en Afghanistan,
on assiste en même temps à la régression des droits des migrants, de plus
en plus brutalement contrôlés et sélectionnés. Et l'on constate une
véritable razzia sur les terres agricoles notamment en Afrique et à Madagascar
où pays riches et grandes sociétés négocient des millions d'hectares. »
p.270
Je partage l’idée que les migrants
fuient la guerre qu’on leur a imposé ( exemple des chalutiers de la
cote d’ivoire)
….Dans toute l'Afrique Australe, le
système néocolonial établi n'encourage que la prédation absolue. Les grandes
plantations de bananes du Sud du Cameroun sont la propriété de capitaux
français.
Quant aux bois, il n'est pas transformé
sur place pour éviter toute plus-value. Une industrie interne de transformation
de bois ruinerait les marchands de meubles européens. Les bénéfices vont à des
multinationales étrangères, qui ne payent pas d'impots. Sans compter le
pétrole. Comme le disait LoicLe Floch Prigent, ancien PDG d'Elf,
s'il y a des dictatures, c'est que la fourniture du pétrole ne tolère aucune
« incertitude » décrit Mongo Béti dans son ouvrage La France contre
l'Afrique, retour au Cameroun.
… Et sur cette misère veillent les
instances mondiales et financières. Dans la grande désillusion, 2002, Joseph Stiglitz,
prix nobel d'économie, explique comment la politique de la banque
mondiale et surtout du FMI favorisent l'oppression qui sert les intérêts
d'un certains nombres de pays dominants. « Le FMI est toujours dirigé par
un Européen, la banque mondiale par un américain. Les dirigeants sont choisis à
huit clos, et l'on a jamais jugé nécessaire la moindre expérience
préalable du monde en développement. » . L'un des pires obstacles
auxquels se heurtent les pays en développement réside dans les politiques
actuelles du FMI;... « On pourra toujours aider au développement ou faire
semblant. Toutes les aides cumulées de l'Etat, des ONG et des immigrés sont 6
fois moins importantes que les capitaux qui sont volés à l'Afrique par les
multinationales. p.308
Stephane Hessel qui participa à la
déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 dit : « Il
faut un nouveau militantisme pour que le XXIème siècle remplisse les promesses
de droit de l'homme, de juste développement, d'Etat souverains qui ont été
faites et non tenus au cours du Xxèmesiècle. Les intérêts nationaux sont
importants, mais si on continue à se focaliser sur eux, on va passer notre vie
à être des sapeurs pompiers » p.373
-Parler des problèmes relatifs au
réchauffement climatique, Fukushima et la sécurité de l’industrie nucléaire
française etc.
II-Une science à dimension
humaine
Même dans la recherche et l’innovation
il faut choisir une cause. Frantz Fanon disait peu de temps avant sa mort
à un ami: « Nous ne sommes rien sur terre, si nous ne sommes d'abord les esclaves
d'une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la
liberté ». Et à Albert Einstein de dire : « Le monde est
dangereux à vivre! Non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de
ceux qui regardent et laissent faire. ». Engageons nous donc chacun à sa façon.
L’attentat de Charlie Hebdo nous pousse
à la réflexion. Ce qui s’est passé doit créer un électro choc, des émotions
desquelles doivent sortir la raison. Il faut refonder une citoyenneté
aujourd’hui délabrée. Il s’agit avant tout de l’accès à l’éducation, la culture
pour tous. C’est le problème d’appropriation et de partage des valeurs, des
connaissances et de la culture qui est posé.
Croire en Dieu permet-il de rendre plus
humaine la passion ou le gout de la science ?
J’ai souvent entendu dire ici que ce
n’était pas nécessaire. Et les arguments évoqués sont les unes plus justes et
rationnels que les autres.
Mais moi je pense que grandir dans
la foi est important. Pourtant je suis anticlérical. Je suis contre toute
forme d’organisation de la foi par les hommes. Oui on peut croire en
Dieu sans passer par les églises, les synagogues et les
mosquées à l’image de Socrate qui pourtant nous conseillait
comme Ponocrate conseillait Gargantua la nécessité d’une foi
encadrée par le doute :
« Il vaut mieux une ignorance qui
se connait qu'une ignorance qui s'ignore. Socrate vénérait les Dieux tout en
avouant son ignorance à leur égard. C'est la manifestation de son désir de
vérité. Ce serait une double ignorance le fait de ne pas savoir et de vivre
dans l'illusion de son savoir: « Non seulement tu ignores les choses les
plus importante mais tu crois les savoir »...La vertu n'est pas souvent
accompagnée de bonheur mais il est évident que le mal, le vice qui si souvent
nos désirs de jouissance entrainent le malheur... Connais
toi toi même de socrate.
On peut croire tout en restant éveillé
sans se faire manipuler par les religions si le doute et la spiritualité
accompagne sa foi.
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