lundi 30 septembre 2019

Sjet du Merc 02/10/2018 : Le progrès technique : source de tous nos maux ?


Le progrès technique : source de tous nos maux ?

On cite souvent Aristote pour énoncer que « l'Homme est un animal social ». Il ne faut cependant pas oublier que l’Homme est également Homo faber, c’est-à-dire doté d’une capacité technique le portant à la fabrication d’outils. Cette propension de l’Homme à transformer la matière pour l’utiliser comme appendice extérieur et prolongement de lui-même a engendré son processus d’évolution. Ce dernier est souvent analysé au regard du niveau de technique (et donc de connaissances) atteint et de la complexité des outils qui ont été créés (de plus en plus d’étapes de transformation sont cristallisées dans l’outil).       

C’est l’élévation de cette technique et de cette complexité au cours des siècles que l’on peut nommer progrès technique. Il semble, au regard de l’Histoire, que celui-ci soit constant (mais non linéaire pour autant, car basé en grande partie sur des sauts qualitatifs liés à des découvertes). En effet, les spiritualités, les idéologies, les régimes politiques émergent puis disparaissent au cours de l’histoire de l’Homme mais le progrès technique, lui, imperturbable, ne cesse de croitre.

Le niveau de technique atteint par une communauté humaine à un temps donné détermine ses capacités de production. Or, ce sont les rapports de production d’une société qui fondent ses rapports sociaux, par un processus d’engendrement réciproque énoncé par Karl Marx : « les rapports de production forment ce que nous appelons les rapports sociaux, la société, et notamment une société à un stade de développement historique déterminé. » (“Travail salarié et capital“), de même que « le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel » (“L’Idéologie allemande“). Ainsi, l’état d’une communauté humaine et de ses membres (organisation, normes…) est fondamentalement corrélé au progrès technique atteint. Ce déterminisme est souvent occulté lorsqu’on déclare communément que « les mentalités ont évolué », comme si celles-ci étaient automotrices.

La fait que ce soit le progrès technique qui détermine l’état d’une communauté donne à réfléchir puisque, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le développement de la science et de la technologie n’est pas nécessairement synonyme de bénéfice pour l’être humain. En effet, le revers de la médaille en est l’éloignement progressif de l’Homme par rapport à sa nature profonde et à ses fondements anthropologiques (réification de l’Homme). D’un point de vue physique tout d’abord puisque notre corps n’a pu s’adapter aussi vite que l’évolution de notre environnement et de nos modes de vie. Notre rapport au temps et à l’espace ont également été bousculés.           

Mais l’aspect le plus préjudiciable du progrès technique pour l’Homme est à chercher ailleurs. En effet, les outils que nous créons nous sont extérieurs, nous les utilisons comme intermédiaires entre nous et l’environnement naturel. Ces technologies étant de plus en plus complexes (éloignées de la matière non transformée) et ajoutant toujours plus d’abstraction, nous nous sommes de plus en plus déconnectés des rapports directs avec ce monde brut et des ressorts anthropologiques qui fondent l’existence humaine. Progressivement, l’Homme est ainsi dépossédé de lui-même : de la maitrise du monde qu’il habite et de son destin (aliénation), de but, de sens, de transcendance (matérialisme) ou encore de lien social (atomisation).           

Les symptômes en sont aisément observables : un développement endémique de névroses et de comportements pathologiques et suicidaires (depuis 7 ans, le suicide est la première cause de mortalité chez les Japonais de 15-39 ans). Cela pose également la question du confort matériel que l’on pourrait penser purement bénéfique. Ce serait oublier la dualité de l’existence : pas de vie sans peur de la mort, pas de joie sans expérience de la souffrance. La technologie nous apporte certes le confort matériel, mais par-là, ne bride-t-elle pas l’intensité de nos existences ?

La remise en question du progrès technique comme sens de l’Histoire oblige donc à remettre en question l’une de ses principales composantes : le progrès scientifique. La science est-elle une considération supérieure et incontestable ? Toute avancée scientifique est-elle forcément souhaitable ?


« En vérité la soif de confort assassine la passion de l'âme et va en ricanant à son enterrement. », Khalil Gibran (poète libanais).

dimanche 22 septembre 2019

Sujet du Merc. 25/09/2019 : La vérité sort-elle de la bouche des enfants ?


                        La vérité sort-elle de la bouche des enfants ?


Dans le flot de l’imaginaire soixante huitar(d) va naître le mythe de « l’enfant roi ». Cette génération de 68 s’oppose à l’autorité, toute autorité. Les profs, les parents, la société. Elle refuse de se soumettre.  

Mais même les jeunes de 68 ont finir par vieillir avec dans leur tête de parents l'idée que l'autorité n'était synonyme que de répression. Ayant souffert d'une éducation trop stricte, ils se sont imposés de ne pas reproduire le même schéma. Un seul mot d'ordre "il est interdit d'interdire", le slogan parle alors de lui-même.    

De plus, avec l'apparition de la notion d'égalité des sexes, le modèle familial fut radicalement bouleversé. Plus de patriarche, la place des parents n'est alors plus différenciée.  
        
Pour couronner le tout Dolto émerge et théorise le tout. Elle met l’enfant au même niveau que l'adulte et donne à sa parole la même valeur que celle de ses parents.
Elle fait de lui un être à part entière alors qu'il n'était jusqu'à présent qu'une personne en devenir.

Progressivement, l'épanouissement et l'autonomie de l'enfant sont devenus des notions essentielles. La psychanalyse s'est mise à prôner la permissivité, l'écoute et le respect. Parallèlement, elle a démontré et mis en garde les parents contre les traumatismes qu'une éducation stricte et répressive pouvait occasionner. Petit à petit, l'éducation de l'enfant a évolué vers un modèle du "laisser-faire", "laisser-grandir".      

Et si l’on associe cela a deux autres évolutions :
·        l’enfant peut désormais être « désiré » et non subi
·        Divorces, familles monoparentales, familles recomposées... Le couple s'est desinstitutionnalisé. On s'aime, on se sépare... et l'enfant dans tout ça ?     

La réponse de Platon pourrait suffire :
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »

Mais les enfants ne sont –ils pas en fait, sur la question de la vérité, restés les mêmes ?
Certes ils devenus prescripteurs d’achats (regardez nos pub sur les vêtements, la nourriture ….), l’essentiel c’est que les parents payent et comment refuser à un enfant-toi ! Fruit du désir.
Certes ils ont leur franc parlé (dont se délectent les publicitaires), mais l’absence de convention  de langage et de retenue morale (« maman, ta nouvelle robre te fais moins
grosse
»), ne suffisent pas à donner un crédit de vérité aux propos enfantins.
Or cette époque croule sous le jeunisme, maintes fois évoqué dans notre assemblée. Comme disait un président vieillissant et démagogue « "chébran, ça veut dire" branché ", mais c'est déjà un peu dépassé, vous auriez dû dire" câblé »  (Réponse de Mitterrand à Y. Mourousi en 1985).        

Nos poubelles montpelliéraines sont couvertes de portraits de plaisants bambins nous intimant la morale à suivre « il faut vous le dire comment ».      
Je me demande toujours ce que serait la réponse si cette image prenait corps et ce quelle ferait ne me voyant pas correctement jeter mes ordures ? Insultes, coups, amende, dénonciation ? Il y a là un fascisme enfantin subliminal. J’exagère !?  :« Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »   

Devenus à peine plus âgés, les voilà qui vous imposent leur cris dans la rue, le tram, leurs sonos dans leurs « colocs », leurs trottinettes sur les trottoirs, les incivilités et insultes violentes contre les adultes : ces « vieuxcons »  vieuxcon » : néologisme orwellien, synonyme : dinosaure, relique, bon à crever, d’un autre monde).

Et certains, hauts placés, mais pas plus haut que leur cul – ils devraient s’en rappeler – de nous enjoindre  à présent que pour sauver la planète il faut écouter quelque enfant pré-fabriqués par des think-tanks.

Entre le gonflement exponentiel du droit des enfants (devenus somme toute des petits hommes) et idéologie bien maitrisée du jeunisme, la vérité aura bien du mal désormais à s’élever au-delà de l’infantilisme et de la manipulation.

Vérité qui,  si elle n’est pas révélée comme dans la religion, se doit, comme en science d’être démontrée. Car comme le signale si bien Descartes :     

 « Comme nous avons été enfant avant que d’être homme, et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui nous sont présentées à nos sens lorsque nous n’avions pas encore l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités  nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité et  nous préviennent de telle sorte qu’il n’y a point d’apparence que nous puissions nous en délivrer si nous n’entreprenons pas de douter une fois dans notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon
d’incertitude.
»  (Descartes : Principes de philosophie)


lundi 16 septembre 2019

Sujet du mec. 18 septembre 2019 : L'hybridation ses semences : privatisation du vivant en question ?


 L'hybridation ses semences : privatisation du vivant en question ?


La science est très claire sur ce principe.  

Ernst Mayer en 1942 2,3,4:  « une espèce est une population ou un ensemble de populations dont les individus peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles »
.
Voilà les faits, on remarquera que la crainte de la privatisation du vivant ne fait plus allusion à une pollution des sols ou une nocivité de nos produits agricoles.
Elise Lucet dans son émission « Cash Investigation France2 » qui porte directement sur le sujet, en tentant de désigner un problème grave, à bien essayé pendant de longues minutes d’expliquer que cela participe à une standardisation et une perte de nutriment préjudiciable pour notre santé. L’argument ne tient pas, car ce n’est pas parce qu’une tomate a perdu du goût qu’elle va vous donner le cancer.

Cette crainte de la privatisation du vivant défendue par les écologistes repose sur des observations justes et réelles, sans mettre en causes de vrais problèmes environnementaux, pour une fois que la planète n’est pas en danger profitons-en pour réfléchir plus sereinement.

Donc nous sommes bien sur un problème simplement d’interprétation d’un phénomène observable rationnellement. Et des interprétations il n’y en a que deux possible, et c’est pour moi la raison pour laquelle les pouvoirs publics ne feront jamais rien contre ce phénomène.

La 1° interprétation : c’est la sagesse, l’acceptation d’un progrès technique qui participe à l’augmentation des récoltes que l’on observe depuis 50 ans.

La 2° interprétation : la contestation qui serait un vaste complot entre les semenciers, les pouvoirs publics (la loi Française et les brevets américains qui protègent les semenciers), la recherche, et pour finir les agriculteurs qui persistent dans le conventionnel. Les enjeux contemporains sont difficiles, les sujets de craintes sont innombrables et il est de plus en plus difficile de distinguer les vrais problèmes des fausses croyances idéologiques. Les causalités ne doivent pas être l’objet de déductions toute faites. Le pouvoir est en grande difficulté de légitimité, perte de confiance des citoyens dans les institutions, contestations, Gilets jaunes, il surjoue l’écologie pour retrouver du sens, pour tenter d’exister et de garder le pouvoir.


Sujet du Merc. 17 Avril 2024 : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme …

           L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme …   Tout système économique institutionnalisé sous la forme d’un état, de lo...