L’épuisement des
ressources, mythe ou réalité ?
Il est de bon ton de s’inquiéter
de l’épuisement des ressources. Cette crainte n’est même plus présentée comme
une prévision aléatoire, mais bien comme une évidence. L’argument est tellement
péremptoire qu’il peut se passer de toute démonstration. Il peut être
accompagné de la toujours inquiétante surpopulation. Mais surtout, nous serions
devant une preuve objective inévitable pour condamner notre société. Une
contrainte physique incontournable.
Pourtant il existe beaucoup
d’arguments qui nous éloignent d’un véritable danger. Tout d’abord, toutes ces
prédictions sont basées sur l’hypothèse que les hommes ont toujours le même
comportement et donc les mêmes trajectoires de consommations. Ce qui n’arrive
jamais. Il existe une discipline en économie qui s’appelle l’économétrie. Elle
consiste à utiliser au maximum les mathématiques pour pouvoir faire des
projections.
Mais le plus souvent cela revient
à faire un relevé d’une consommation d’acier en 2000, puis un autre relevé en
2015 et de tirer une trajectoire linéaire afin de prévoir une consommation en
2050. Il vous suffit de jeter un œil sur les stocks connus actuellement dans ce
minerai en les comparant avec le chiffre pour 2050, et vous avez votre
prévision catastrophique.
Sauf que les stocks connus à ce
jour seront différents des stocks connus en 2025 ou en 2050. J’ignore s’il n’y
a pas dans le monde des industriels spécialisés, actuellement, à la recherche
de nouvelles possibilités d’extraction du minerai de fer. Certaines ressources
vont bénéficier directement de progrès techniques qui vont multiplier les
ressources et rendre complètement erroné le principe de réserve connue. C’est
le cas pour le pétrole, puisque depuis le premier choc pétrolier de 1974 il y a
eu les sables bitumeux du Canada, les puits de pétrole en eaux très profondes,
les techniques par fracturation, en plus de nouveaux gisements conventionnels
que nous ne connaissions pas en 1974.
C’était déjà le principal défaut
du rapport du Club de Rome en 1971 intitulé : « halte à la
croissance ? ». Car il prévoyait qu’entre 1990 et 2000 toutes les
ressources seraient épuisées. Le plus étrange c’est que de nos jours quand ce
rapport est évoqué par certain, il est présenté comme étant visionnaire.
C’est un paradoxe parfait,
l’erreur est devenue le vrai. Le cauchemar d’Orwell n’est plus très loin :
« le mensonge est la vérité. »
On ignore également l’efficacité
du recyclage des matières premières,
qui existe quasiment depuis le début du XX° siècle, donc avant la préoccupation
écologiste. Tout simplement parce que les industriels, dans leurs objectifs de
maximisation du profit, vont
rechercher à optimiser les ressources.
C’est ainsi que l’on est capable
de recycler l’acier à 90 %, l’aluminium à 94 %, et c’est aussi le cas pour le
plomb, le cuivre, l’éteint, le bois, le verre, le papier.
De plus, plus le prix d’une
matière est élevé plus sont recyclage devient rentable donc la logique du
marché vient précisément réduire la consommation d’un produit.
La loi de l’offre et de la
demande vient directement nous préserver de toute tendance apocalyptique
suivant quatre mécanismes différents. Car avant d’arriver à un épuisement le
prix nous donnera un signal suffisant pour changer les comportements des agents
économiques.
Exemple : le prix du cuivre
monte de 30% :
1
Les
producteurs peuvent chercher de nouveaux gisements, voir chercher au fond des
océans. Les Japonais et la Corée du Sud consacrent beaucoup de travaux sur de
nouvelles exploitations sous-marines.
L’augmentation du prix permet de rentabiliser ces nouvelles recherches.
2
Les
industriels qui utilisent du cuivre peuvent chercher des produits de
substitution. Les plombiers se reportent sur des tuyaux en plastique.
3
Les
consommateurs peuvent également privilégier des solutions qui apparaissent
moins cher.
4
La
filière de recyclage de cette matière devient soudainement plus efficace et
plus rentable.
Ces mécanismes sont des
phénomènes spontanés qui n’ont pas besoin de décisions ou d’interventions
politiques puisqu’ils sont guidés par la rationalité de maximiser les profits.
Ces principes ont été constatés
dans le bois, le papier, le pétrole, les métaux etc….
Nous connaissons actuellement des sources d’énergies
aux qualités extraordinaires qui n’ont jamais été exploitées à ce jour. Le
thorium, dès 1971 aux Etats Unis, est envisagé pour remplacer totalement
l’uranium avec pour avantage d’être stable dans son exploitation en centrale
nucléaire. Même en cas d’attaque terroriste il n’y a pas de risque de
prolifération. Nous savons que le thorium est trois fois plus abondant que
l’uranium et mieux réparti géographiquement. Il y en a en France, aux Etats
Unis, et au Canada.
Les gens qui agissent et qui ont
foi en l’avenir trouvent les solutions, et font avancer les civilisations.
Ensuite, les futurologues comme Malthus, n’ont pas prévu la découverte de la
pénicilline, la révolution industrielle, la révolution verte, l’invention du
transistor. Nous serons aussi à l’avenir
confrontés à d’autres découvertes qui feront avancer l’humanité d’une façon
inimaginable à l’heure actuelle.
En fait, parler de ressource naturelle est un non-sens. Car si vous
utilisez une machine à remonter le temps, et que vous dites à Henri IV que là,
il y a du lithium c’est formidable pour fabriquer des batteries, cela ne lui
servira à rien, il ne saura pas quoi en faire.
La première contrainte physique
de l’homme c’est la nature hostile qu’il va maitriser lentement.
L’épuisement des ressources est
vrai, si l’on ignore le génie humain.