ATTENTION :
EXCEPTIONNELLEMENT LE CAFE PHILO SE TIENDRA LE JEUDI 29 SEPTEMBRE
« Soyons terribles pour éviter au peuple de l’être » Danton.
Textes mis à la disposition du public dans le cadre des rencontres du café philosophique de Montpellier. Tous les Mercredis, 19H00, Salons du Grand Hôtel du Midi - La Comédie - Montpellier.
ATTENTION :
EXCEPTIONNELLEMENT LE CAFE PHILO SE TIENDRA LE JEUDI 29 SEPTEMBRE
« Soyons terribles pour éviter au peuple de l’être » Danton.
La liberté peut-elle s'affirmer
sans violence ?
Avant d'aller plus loin il importe de ne pas
mélanger les choses. Force et violence : la force contraint quand la violence
opprime ou libère.
En 1952, Gandhi présenté comme un apôtre de
la non-violence déclare : "Là où il n'y a le choix qu'ente lâcheté et
violence, je conseillerai la violence…Je cultive le courage tranquille de mourir
sans tuer. Mais chez celui qui n'a pas ce courage, je désire cultiver l'art de
tuer et d'être tué plutôt que de fuir honteusement le danger. Car celui qui
fuit commet une violence mentale : il fuit parce qu'il n'a pas le courage
d'être tué en tuant.
Non-violence n'est pas soumission bénévole
au malfaisant. Non-violence oppose toute la force de l'âme à la volonté du
tyran."
Une volonté libre, une froide détermination,
seraient-elles les seuls moyens pour que la liberté s'affirme ?
Il faut dire que la violence est mal vue.
Tous les auteurs (sauf de rares exceptions) sont contre la violence qui est
définie comme un élément du
« pathos », dissociée de la raison elle ne peut être que
"mauvaise". Tous les systèmes politiques, inscrivent en lettres d'or
la réprobation de la violence au fronton de leur édifices publics.
Et pourtant depuis des siècles la violence
est là ! Et la liberté si peu présente…
En fait il y a deux manières de voir les
choses. Soit on considère les choses, les deux concepts : Liberté et violence
comme des choses " en soi", immuables, intangibles ; et c'est
possible en recourant à la métaphysique. Le risque c'est de sombrer dans la
morale, voire la "moraline" (Nietzsche).
Soit on replace les deux termes du
questionnement sur la terre des hommes et le concret de leur vie. Dès lors il
faut essayer de percevoir ce que liberté et violence signifient sur le plan
pratique. Ce sera notre parti pris.
Fin du 18° siècle la France pays rural,
crève de faim et une noblesse toujours plus arrogante pressure le peuple. Les
parisiens défilent sous les fenêtres de Versailles en demandant du pain (la
liberté de pouvoir se nourrir), on leur répond qu'il n'ont "qu'à manger de
la brioche". La situation se bloque. L'aristocratie veut garder
"sa" liberté d'opprimer le peuple. On ne discute pas et la violence
s'affirme de plus en plus comme une nécessité pour changer l'ordre des choses.
Puisqu'on n'obtient rien par le dialogue et que c'est la VIE même, pas la vie
transcendantale, spirituelle ; de millions de français qui est en jeu le seul
choix disponible c'est l'usage de la violence. On n'a plus rien à perdre, la
vie ne vaut pas grand-chose, autant lui donner un sens politique : la liberté,
au prix d'un risque majeur pour soi : la violence (corollaire de l’engagement).
Comprenons bien le sens de cet exemple : il
ne donne aucune leçon de morale, ou de politique, il ne juge pas les résultats
et les conséquences de la révolution de 1789. Il établit des faits dans
lesquels les deux notions "liberté" et "violence" sont mis
en œuvre.
Mais tout cela est bien beau, me dira-t-on,
parler de la révolution française, tout le monde est d'accord (pas si sûr).
Mais l'utilisation de la violence par les nazis, somme toute au nom de la
"liberté de l'Allemagne occupée" (Une partie de l'Allemagne était
alors occupée par les puissances qui avaient vaincu en 1918), fait-elle partie
de ce point de vue extra-moral ?
Il nous faudra alors creuser plus avant la
notion de liberté. La liberté se définit elle d'après des critères concrets ou peut-elle
se fonder sur des illusions. Lorsque les nazis parlaient de la "liberté de
l'Allemagne occupée", dans le même temps ils bafouaient toutes les
libertés individuelles, de réunion, d'association, de religion. Ils brûlaient
des livres.
La "liberté" prônée par les nazis
s'assumait certes, par la violence. Mais on voit bien avec ce court exemple que
l'agitation du drapeau de la liberté, ne signifie pas toujours l'adhésion au
principe métaphysique de « La Liberté".
Les majuscules ne conviennent décidemment
pas à la
Nous nous contenterons donc des minuscules
pour tenter d'y voir plus clair.
Qu'est-ce
que la liberté ? Faut-il se méfier des appareils d'illusion qui nous la vendent
dans les pots de yaourt, les crèmes solaires, les frappes chirurgicales, le
"droit d'ingérence" ou "l'axe du bien" ?
Sur l’argent, va-t-on faire appel à Marx dans ses
œuvres ? Ou suffit-il de réunir de nombreux faits anthropo-archéologiques ?
Et même ne suffit-il pas de savoir si peut être nôtre ce qui est créé par
quelques puissants à leur strict profit ? Mais à notre détriment.
Peut-on imaginer l’ampleur de notre conditionnement
à l’argent* ? L’argent est créé et géré depuis des décennies sous forme de
dettes et de crédits par des entités privées adossées à des richesses humaines
et sociales qui sont nôtres (« Il n’y a de richesse que d’hommes »,
Jean Bodin, philosophe de la Renaissance). Ces entités privées pratiquent un
vol devenu légal bien qu’illégitime et d’ampleur ultime, passé inaperçu par la
majorité de la population. En outre, ce crime de faux-monnayage généralisé au
monde entier se poursuit par l’imposition d’intérêts sur ce vol ; intérêts
à verser aux arnaqueurs et constituant ainsi la dette d’un argent qui n’est pas
encore là ! Mais qui le sera par la nécessité de l’emprunter aux mêmes qui
l’adosseront à la promesse de notre production future par le travail asservi
qu’induit la dette.
C’est comme si on capturait l’humanité entière au
bord d’une route et qu’on la forçait à travailler tout en la faisant payer en sus
le prix de son travail. Le cynisme est absolu car il s’agit du prélèvement
forcé ad libitum de notre substance. Tendanciellement de l’intégralité
de nos forces de vie. En fait, nos vies elles-mêmes. L’immensité des
souffrances, atrocités et carnages constatés par centaines de millions (20
millions annuels de morts de faim qui en découlent, sans compter celles des
guerres induites) est le crime ultime perpétré à grande échelle partout et tout
le temps dans le monde dans une apparente quiétude générale depuis plus de 500
ans. Ci-après on en parle en vérité.
Cette monnaie de « progrès », de mort et
de destruction est à l’opposé des « monnaies humaines et sociales »
qui ont perduré pendant quelque 99 pourcent de l’existence de Sapiens, mais qui
n’ont subsisté de manière résiduelle jusqu’à il y a encore un demi-siècle que
pour finir par être détruites de l’extérieur. Ces monnaies ne servaient
nullement au commerce. Non, elles représentaient les obligations fondamentales
que se doivent les hommes entre eux en société qui s’édifient mutuellement en
tant que tels dès leur naissance (« L’homme est un animal social »,
Aristote). C’était, par exemple, les obligations pour « la richesse de la
fiancée » (procréation et soins de vie) ou pour tenter de compenser
l’oblitération volontaire ou pas, partielle ou totale d’une vie humaine (cf
David Graeber).
Pour passer des « monnaies humaines »
(coquillages, plumes de paradisiers, barres de bois rares, laiton, or ou
argent, etc.) à d’autres monnaies par perversion des premières, il a fallu des
actes de violence comme le rapt ou la razzia de groupes voisins par la capture
forcée d’une « fiancée » ou d’hommes convertis en esclaves, en objets.
C’est la réification d’humains qui dès lors ne valent que leur prix marchand,
exprimé en monnaie devenue commerciale et ayant ainsi perdu tout caractère de
dignité humaine. Les hommes ont un prix ou une dignité (Kant). Cette violence
par réification de l’humain a ainsi conduit à l’émergence de la guerre sur
terre.
Savons-nous que cette monnaie est ainsi devenue
strictement privée comme appartenant aux puissants. Dès lors, ceux-ci réunis en
entités idoines la créent et la gèrent en manipulant et en exploitant le commun
des mortels, le vulgum pecus rendu par manipulation mentale toujours plus
« ignorant des causes qui le déterminent » (Spinoza) ?
Aujourd’hui ce dispositif a asservi la terre dans ses moindres recoins sans
qu’étrangement les hommes ne se soulèvent face à l’urgence de la destruction de
toute valeur humaine (éthique).
Pour faire simple afin d’éclairer notre lanterne et
juger de la situation actuelle en « connaissance de cause », voici
l’algorithme qui nous gouverne puisque conçu et géré de mains d’experts, qui
pour sûr n’en font pas publicité :
Mais
comment et d’où vient ce terrible argent-là ?!
K
= 1 / ( X + Z ( 1 – X ) ) .
K :
coefficient multiplicateur de création monétaire par les banques
privées.
X :
coefficient de préférence de la population pour les pièces et billets.
C’est l’effet magique « Carte bleue », de préférence « sans
contact » (et zoum, mon paiement éclair ! Je suis libre, rendu comme
magique et super puissant ! Youpie !).
Z :
coefficient de réserve obligataire de monnaie de fonds propres des
banques privées auprès de la Banque centrale (dite nationale ou publique pour
mieux occulter sa vraie nature sous main-mise privée) sur lesquels s’adossent
les banques pour générer l’argent de dette à profusion. Celui-ci est en sus
encore surmultiplié par application d’un taux d’intérêt annuel, en lieu et place
d’une simple somme forfaitaire pour prêt d’argent. Par ce génial subterfuge,
l’arnaque devient totale. (Youpie pour les banques !).
Pour l’illustrer « jouons » avec ce
joujou comme nos maîtres le font avec grand sérieux :
1) Si, comme
on nous y incite par l’électronique, l’usage des billets de banque disparaît (X
= 0 ) , merci ô grand Dieu-Argent, par usage exclusif de notre amie la Carte
bleue, alors K ne vaut plus que 1 /
Z . Tandis que les coûts et gains
afférents à la Carte assurent, en sus, de vastes profits à ses émetteurs (cf
Margrit Kennedy).
2) Et si, en
outre, par la financiarisation occulte accélérée de « titres
pourris » (actions et obligations), Z tendait vers zéro, alors K serait
proche de 1 / 0 . Cela, ô grand
Dieu-Argent, correspondrait à une création monétaro-financière de l’argent
privé presque infinie ! Tout le monde – sauf les puissants
émetteurs monétaires qui ainsi peuvent presque s’approprier le monde entier et
les hommes -- serait précipité en esclavage au profit des seconds qui créent
tout l’argent. Et qui, en outre, en déterminent l’usage puisqu’il est créé par
les crédits qu’ils n’accordent qu’à leur gré et qu’à ceux de leur choix. C’est
le pilotage économique conduisant aux inégalités vertigineuses et toujours
croissantes parmi les hommes, au sein des nations et entre elles. **
3) Si en
outre l’État, qui ne perdure que par nos impôts, s’endette sans fin par le
« quoi qu’il en coûte », que se passe-t-il ? Il se rend et nous
avec, pieds et poings liés pour des générations à venir, dépendants et esclaves
des banques et des fonds d’investissements étrangers privés qui prêtent
l’argent qui ne leur appartient pas puisqu’il est strictement adossé à notre
« richesse d’hommes » (cf Jean Bodin). Surtout et d’autant plus que
s’y ajoutent, crime final, les intérêts indus et arnaqueurs qui exténuent le vulgum
pecus que nous sommes.
« Si
vous désirez être les esclaves des banques et payer pour financer votre propre
esclavage, alors laissez les banques créer l’argent !», Josiah Stamp,
gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920.
De son côté, Henri Ford déclarait au début du
siècle dernier : « Si les gens savaient comment se crée l’argent, il y
aurait une révolution avant demain matin ».
A quand une vraie libération mentale ** ? Et
puis, à quand une réaction ?
Merci.
__________________________________________________________________________
* ° °
° Pour estimer nos
dispositions à sortir de nos conditionnements mentaux,
° ° °
on peut tenter de relier 9 points disposés en carré par 4 lignes droites
non
° ° °
parallèles qui ne peuvent pas se croiser entre elles au point central.
Réussir est le signe d’une disposition à savoir s’extraire du cadre mental d’un
conditionnement.
** C’est le contraire de la « théorie du ruissellement » illustrée par la pyramide des coupes de Champagne. En réalité elles ne sont pas identiques, leurs bords devenant toujours plus élevés du bas au sommet. La hauteur des bords est calmement ajustée par les maîtres du système monétaro-économique. Le décile supérieur remporte toute la richesse créée (le Champagne déversé), le décile suivant restant inchangé tandis que les suivants sont toujours plus mis à sec (cf Margrit Kennedy). Ainsi, chacun est rémunéré à la mesure de sa contribution. Ne serait-ce que « justice »
QUE FAIRE À PART ÊTRE ?
Avant tout traitement de ce sujet
il faudra au préalable déblayer rapidement le terrain. Il sera en effet
nécessaire de faire un sort à un pan de la
Nous poserons donc que nous
sommes. Que les divers objets ou être qui nous entourent, sont. De même que les
productions que sont nos pensées sont. Mais qu'il est nécessaire, en préalable,
d'être.
Être, somme toute, est assez
facile. Nous accédons au monde et par des processus naturels et culturels, nous
parvenons à l'existence qui, pour les hommes s'adjoint un attribut : la
conscience de soi. Jusque là rien de bien compliqué. Mais que faire de cette
existence. Que faire à part être ? Les
alors :
Méditons sur la mort ; quel sens
à la vie (a la vie) ?; occupons nous de la cité, soyons égoïstes, aidons notre
prochain …. La liste pourrait être longue d'injonctions, de conseils, de
recettes …. pour "être". Mais toutes ces définitions ont en commun de
considérer l'homme en tant qu'individu, en tant que monade isolée.
Il faudra attendre Hegel pour qu'avec force soit déclaré :
" L'association en tant que telle
est elle-même le vrai contenu et le vrai but et la destination des individus
est de mener une vie collective ; et leurs autres satisfactions, leur
activité et les modalités de leur conduite ont cet acte substantiel et
universel comme point de départ et comme résultat " Hegel,
Principes de la
L'essence de l'homme ne pourrait
donc se réaliser pleinement que par une "vie collective" et cet "acte substantiel" serait à considérer comme un "point de départ et un résultat"
Ainsi Hegel définit un point supplémentaire, heurtant de front la
Qu'apporte donc Hegel à la
On pourrait résumer cette méthode
d'analyse de la manière su
-
La vie collective est le point de départ de l'essence
humaine
-
Est simultanément elle en est le résultat
Pas d'homme sans collectivité et
réciproquement pas de collectivité sans homme. L'interaction est permanente
c'est ce qu'on appellera un processus. Hegel
Un autre
"Si réellement l'individu correspond à son concept, en d'autres
termes, si l'homme est réellement ce qu'il doit être selon son essence, alors
la liberté individuelle ne se distingue pas de la liberté générale ; car
l'homme véritable vit seulement la vie de l'espèce et ne sépare pas son
existence individuelle, particulière, de l'existence générale" Gazette
rhénane, 17 mai 1842.
Voilà qui nous écarte
radicalement des théories hédonistes ou nombrilistes, et qui remet en cause
l'aspect infernal que Sartre croyait voir dans les "autres". Mais
n'est ce qu'une question de point de vue ? Sommes-nous sans les autres ? Et que
pouvons nous faire (agir) à part être (faire)… avec les autres ?
ET SI ON PARLAIT DE DIDEROT (1713-1784) « Ne veuille pas être philosophe par contraste avec l’homme, sois rien d’autre qu’un homme pensa...