La guerre peut-elle avoir des lois ?
" Ecrit sans Chatgpt, sans me
précipiter pendant 15 jours sur Wikipédia, sans plagiat de Clausewitz, Sun Tzu,
De Gaulle et ses "mémoires", Thucydide, le Général Giap, ou Che
Guevara (Journal de guerre) "
En faisant abstraction de
l'explication théologique du supposé "instinct du Mal" dans
l'hypothétique "Nature" de l'Homme (Instinct ? Nature ? autant de
mots à définir), la Guerre reste un champ difficile et complexe à explorer…Un
tel, auteur de 4 crimes, qualifié de "TUEUR en série" croupira en
geôle, jusqu'à la fin de ses jours. Un tel, organisateur de massacres, restera
dans l'Histoire, comme un héros, honoré jusqu'au nom de nos avenues, de nos
lycées, de notre Arc de Triomphe.
Lors de mon enfance
algérienne, je vivais dans un monde où les villages se nommaient
"Bugeaud", "Lamoricière" et autres, en réalité des bouchers
génocidaires…Ecoutons Bugeaud (1840):" Le but n'est pas de courir après
les arabes, ce qui est fort inutile, il est d'empêcher les Arabes de semer, de
récolter, de pâturer, et de jouir de leurs champs. Allez tous les ans leur
bruler leurs récoltes, exterminez-les jusqu'au dernier.SI ces gredins se
retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Shebas ! Fumez-les à
outrance comme les renards !" (Enfumages des grottes de Dahra, embryon des
chambres à gaz modernes)
Rassurons-nous la République, même
"socialiste", fidèle aux traditions de la Monarchie et de l'Empire,
continuera la politique des massacres coloniaux (100.000 Malgaches tués en 1947,
massacres de Sétif, Guelma, Kherrata, en 1945,102 européens tues, environ 8000
algériens tués, on ne connait pas le chiffre exact, situé en 8000 et 20.000)).
Aujourd'hui, Bugeaud a sa plaque
Quai Voltaire à Paris, son tombeau aux Invalides. Et sa statue à Exideuil, dans
le Périgord.
Dans certaines villes, nos Maires se
préparent à ouvrir des Musées, pour faire honneur aux "bienfaits de la
présence française en Algérie"...…La pudeur ou la crainte du scandale a
obligé à remplacer le mot "colonisation" par "présence",
plus neutre et moins polémique.
Oublions Bugeaud, dont la chute de
la statue, justifierait à elle seule, l'acquittement en procès de la fameuse
"déconstruction"....
Mais
nous viendrait il à l'idée de traiter de criminels, ces millions de soldats de
l'union Soviétique, en lutte contre l'envahissement et la destruction
programmée de leur nation, et de leur Révolution, en 1942/45 …..
Nous viendrait-il à l'idée de
considérer comme des "criminels", ceux que les spectres vivants de
Birkenau, Auschwitz, Sobibor, virent arriver en libérateurs des camps ? Evidemment,
non …. Qui, de nos jours, oserait traiter d’assassin», Missak Manouchian, grand
résistant, auteur de déraillements qui envoyèrent à la mort, des dizaines
d'allemands ? Qui oserait traiter de "criminels", ceux qui écrasèrent
avec leurs chars, les soldats de la Wehrmacht, à Koursk, Stalingrad ou autres
villes martyrs ? Evidemment, personne !
Nous voyons cette donnée essentielle
de la guerre…Elle nous somme de nous situer, de choisir nos martyrs, de
retourner le cadavre avant de nous réjouir ou nous lamenter. Aucun monument,
aucune cérémonie ne commémorent les centaines de civils tués sur la façade Atlantique,
lors des bombardements alliés anglo-américains dans les années 44-45....Quant
aux 200.000 vendéens exterminés de 1793 a 95, il n'y aura jamais de repentance,
ni de reconnaissance. Pourquoi ? La
réponse en est simple :les premiers sont des victimes collatérales de la
libération de notre territoire, les seconds s'armaient contre la Révolution.
Aujourd'hui, les documents attestent, que ce fut bien un génocide programmé par
la Convention (discours de Barére, colonnes de feu de Thureau ….).Le général
Dumas, le père d'Alexandre, que l'on nommait par dérision" Monsieur
Humanité", envoyé pour mater la rébellion vendéenne ,fut effrayé du
comportement des troupes de la Convention. Authentique révolutionnaire,
descendant d'esclave, il fit un rapport accablant, qui lui fit frôler la
guillotine.
La
notion d'une guerre classique, avec un rapport de force, l'anéantissement de
l'ennemi, la capitulation et la conclusion d'un traité semble se dissoudre. Les
guerres "asymétriques ou pas " de notre temps, sont interminables et
les armes non conventionnelles qui permettraient de les conclure (nucléaire)
n'étant pas utilisées, elles se "décomposent "et s'étendent dans le
temps. Chacun sait que jamais l'armée russe ne défilera dans Kiev, avec un
régime à sa solde, et jamais aucune armée ukrainienne ne défilera dans Moscou,
ni POUTINE, ni aucun de ses successeurs n'osera bombarder les bases de
l'OTAN…Et nous assistons à ce long conflit où, tel dans les Guerres de
Rabelais, chacun se vante d'avoir pris un village, au prix de centaines de
morts. Nous sommes loin de la "guerre absolue" de Clausewitz. Et de
ces guerres qui suscitaient des réactions mondiales, soit pour les dénoncer, ou
les soutenir.
Une vision romantique a inventé
cette expression" la nuit des temps", associée à une supposée barbarie…Mais
lisons ce texte bref, vieux de 3800 ans. Un prince éthiopien, en guerre contre
Pépi 1 er, Pharaon, écrit à ses commandants :" Que l'on n'attaque pas de
nuit, mais suivant les règles, à vue, annoncez à l'ennemi le combat, de loin.
S'il dit que les soldats ou la cavalerie de quelque autre ville est en retard,
alors demeurez jusqu'à ce que son armée soit arrivée. Vous combattrez QUAND
L'ENNEMI VOUS LE DIRA.SI ces alliés se trouvent en quelque autre ville, que
l'on retarde pour eux. Les princes qu'il amène pour l'aider, laissez-les
arriver " (Sous Pepi 1 er 3 me millénaire). Il n'y a pas d'"âge
heureux de la Guerre", mais il y a 2500 siècles, en pleine guerre du Péloponnèse,
les autorités ennemies peuvent se rendre dans les cités adverses, quand aujourd’hui,
ni Poutine, ni Zelenski, ne pourraient se rendre visite dans leurs capitales
respectives, et revenir libre ou vivant...….
La guerre, cet acte institutionnel,
qui est celui de tuer en masse, peut-il tirer ses racines et tracer des pistes
à partir de la Philosophie ?
Pouvons-nous "choisir" nos
morts et croire encore que "l'homme n'est pas un moyen, mais une FIN
" ?