Immense stature de Démocrite : son œuvre
encyclopédique. — Matérialisme et spiritualisme. — Censures et
persécutions : le cas des libertins, au XVIIe siècle.
Textes mis à la disposition du public dans le cadre des rencontres du café philosophique de Montpellier. Tous les Mercredis, 19H00, Salons du Grand Hôtel du Midi - La Comédie - Montpellier.
mercredi 20 février 2013
Mercredi 27/02 : la place des médias dans notre socièté.
La
place des médias dans notre société.
Commençons par un extrait de l'excellent film "Les nouveaux chiens de garde"
C’est en 2006 que naissait un journal sans pub financé par ses lecteurs : Le Plan B. Il entend combattre (et détruire) le « Parti de la Presse et de l’Argent (PPA) »5. Le Plan B « informe sur l'information, son fonctionnement, ses dévoiements, ses cadors. Il n'épargne ni les artistes tirelire, ni les intellectuels à gages, ni les chefs narcissiques de la contestation »
« Il n'est lié à aucune organisation politique et s'oppose à la fois aux patrons qui plastronnent, à la droite qui les engraisse, à la gauche qui les courtise ». . Issus d'un travail collectif, les articles du Plan B ne sont pas signés.
Commençons par un extrait de l'excellent film "Les nouveaux chiens de garde"
C’est en 2006 que naissait un journal sans pub financé par ses lecteurs : Le Plan B. Il entend combattre (et détruire) le « Parti de la Presse et de l’Argent (PPA) »5. Le Plan B « informe sur l'information, son fonctionnement, ses dévoiements, ses cadors. Il n'épargne ni les artistes tirelire, ni les intellectuels à gages, ni les chefs narcissiques de la contestation »
« Il n'est lié à aucune organisation politique et s'oppose à la fois aux patrons qui plastronnent, à la droite qui les engraisse, à la gauche qui les courtise ». . Issus d'un travail collectif, les articles du Plan B ne sont pas signés.
En 2010, dans le silence général des médias, Le Plan B
cessait sa parution. Il faut dire que
lorsque des journalistes osent parler de l’intérieur des médias, sur les
médias, contre l’emprise du politique et de la finance sur les médias –
démocratiquement parlant – ils doivent ….. s’effacer. Le texte suivant, donne
leur ton, insupportable, on le constatera tout de suite, mais qui révèle … la
place des médias dans notre société….
Terrorisme et pains au chocolat
« Le Plan B : jeudi 25 juin 2009 :
Des victimes, un coupable, du suspens : les « séquestrations » de patrons ont enchanté les médias. On en recense moins d’une douzaine ? Aucune importance. Leur mise en scène permet de cacher la violence économique ordinaire derrière un faux débat sur la violence ouvrière.
Des victimes, un coupable, du suspens : les « séquestrations » de patrons ont enchanté les médias. On en recense moins d’une douzaine ? Aucune importance. Leur mise en scène permet de cacher la violence économique ordinaire derrière un faux débat sur la violence ouvrière.
Le
31 mars, le Parti de la presse et de l’argent (PPA) déplorait un nouveau cas de
« séquestration ». Après les dirigeants de Sony, 3M Santé et FCI,
premiers martyrs de la « radicalisation des luttes », c’était au tour
de François-Henri Pinault, PDG du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), de se
faire chahuter par son personnel, qu’il venait de gratifier d’un plan
d’économies de 1 200 licenciements. La troisième fortune de France est retenue
une heure dans son taxi sur un parking du XVe arrondissement de Paris, pendant
que ses employés scandent « Pinault, sale escroc, la crise elle a bon
dos ». Non loin de là, son attaché de presse, Bernard-Henri Lévy, affûte
déjà son plumeau pour faire barrage à la « chasse aux patrons ».
Septembre noir à Grenoble
« Il n’y a qu’un pas entre les séquestrations
sages d’aujourd’hui […] et le passage à la “vraie” violence, braille
l’hyper-philosophe dans Le Point,
propriété de Pinault. Puissent-ils [ceux qui refusent de condamner
les séquestrations] méditer l’aventure d’une génération qui […] sut
comprendre – juste à temps – l’irrésistible enchaînement qui mène de la
“compréhension” pour les formes sauvages de la colère sociale à la célébration,
étape par étape, de la délation, de la terreur dans les mots et, un jour, à
Munich, du passage à l’acte et au sang » (Le Point, 16.4.09).
Une allusion à la prise d’otages perpétrée à Munich en septembre 1972 par le
groupe palestinien Septembre noir, qui s’était soldée par la mort de 11
athlètes israéliens. Les salariés qui bousculent leurs patrons ont-ils
conscience de l’héritage atroce qu’ils perpétuent ?
Le Plan B a voulu interpeller à ce sujet Alexis
Mazza, délégué CGT de Caterpillar à Grenoble. Au soir du 31 mars, après
l’annonce de la suppression de 733 emplois, les ouvriers de l’usine ont invité
quatre de leurs dirigeants (dont le patron de Caterpillar-France) à dormir dans
leur bureau afin que la nuit leur porte conseil, avant de les relâcher au matin
avec des pains au chocolat. Nous interceptons Alexis Mazza dans l’enceinte de
la Maison de la culture, où il espère une entrevue avec son patron confédéral,
Bernard Thibault. Lequel préférera annuler sa visite, sans doute accaparé par
les commandes de merguez pour sa prochaine « journée d’action »
bimestrielle . La comparaison béachélienne avec Munich arrache à Mazza un
soupir de lassitude. « Ces gens-là ont-ils connaissance du monde du
travail ? Est-ce qu’ils savent que, tout au long de l’année, la plupart
de nos directeurs des ressources humaines harcèlent moralement et même
sexuellement certains de leurs salariés ? Connaissent-ils les risques
psycho-sociaux qui existent dans les entreprises ? Il y a des salariés
qui ont failli se suicider à cause de ces dirigeants qu’on a légèrement
retenus. Cette violence-là, est-ce que les philosophes en
parlent ? »
Journaliste
aux Échos, Gabrielle Serraz a examiné de près la « violence
inédite du conflit Caterpillar ». Ses révélations font froid dans le
dos : « […] sur fond de musique rap, d’insultes, de crachats, de
vexations », une bande de « “gros bras” devenus
incontrôlables » ont « paralysé les négociations » et
terrorisé les délégués syndicaux plus conciliants envers la direction, qui
auraient « même demandé à être protégés jour et nuit par des gardes du
corps ». Ces lumpen-grévistes, « issus pour la plupart des
programmes d’intégration sociale, récemment sortis de prison pour certains, ont
pour seule stratégie l’augmentation de la “prime à la valise” »,
suffoque la journaliste (Les Échos, 26.5.09). Alexis Mazza se reconnaît
dans ce portrait. Ouvrier depuis treize ans à l’usine de Grenoble, il ne sort
pas de prison mais fait partie des 19 « gros bras » assignés
par le TGI de Grenoble pour – appellation piquante s’agissant d’une grève
déclenchée par 733 licenciements – « entrave à la liberté du
travail ». « Une grande première en France, note-t-il. J’ai
été dénoncé par des collègues, probablement des cadres, en raison de ma
réputation. Ça fait trois semaines que je n’ai pas touché de salaire et je ne
sais pas comment je vais pouvoir nourrir mes filles. » La journaliste
des Échos le concède : les « Cater » ont « réalisé
des prouesses en termes de productivité » et se sont pliés à maintes
reprises aux desiderata de la direction. Au point que les actionnaires ont vu
leurs dividendes tripler en cinq ans tandis que les bénéfices du groupe
crevaient le plafond (3,86 milliards d’euros en 2008), un détail que Gabrielle
Serraz omet de signaler dans son « reportage ». Il est vrai que les
rentiers qui pompent les profits de l’usine grenobloise n’écoutent pas
tellement de musique rap.
La
sauvagerie des ouvriers français ne passe pas non plus inaperçue de l’autre
côté de l’Atlantique. Le 23 mars, alors que le patron français de 3M Santé
ayant son siège dans le Minnesota, Luc Rousselet, déguste les croissants que
lui ont apportés ses employés après trente-six heures de rétention dans son
bureau, l’angoisse enfle dans les rédactions américaines. 3M Santé ayant son
siège dans le Minnesota, la grève déclenchée à Pithiviers pour s’opposer au licenciement
de 110 salariés n’est-elle pas assimilable à un acte de terrorisme contre les
États-Unis ? Sur le site d’informations ABC.com, un confrère installé à Paris témoigne : « Lorsque
des travailleurs sont mécontents dans la France révolutionnaire, les lois de la
République sont suspendues. […] Ils peuvent kidnapper ou faire tout ce qu’ils
veulent, la police n’interviendra pas parce qu’il est admis que les
travailleurs ont tous les droits. Cela explique pourquoi ils peuvent tout à
fait retenir quelqu’un en otage, alors que, dans n’importe quel autre endroit
du monde, cela serait considéré comme un acte terroriste » (ABC.com,
25.3.09).
Cet
observateur des réalités françaises n’est pas un inconnu du Plan B :
il s’agit du journaliste américain Ted
Stanger, essayiste à succès, chroniqueur sur RTL et pilier assidu des débats télévisés sur France 2. Qu’attend
Barack Obama pour inscrire la France sur la liste noire des États voyous qui
encouragent le terrorisme ? Le Plan B se dépêche d’interroger
l’expert. La dernière fois, il nous avait raccroché au nez . Cette
fois-ci, se méprenant sur notre identité, le « plus français des
Américains » (selon son éditeur, Michalon) accepte d’approfondir son
analyse. Oui, dit-il, « les séquestrations, c’est synonyme de
terrorisme. Or la politique de Washington consiste à boycotter les États voyous
qui pratiquent ce genre d’exercice ! [sic] Donc on voit un très vieil
allié qui pratique sur son sol le terrorisme. Ça inquiète
beaucoup ! »
L’Otan libère Pithiviers
Quand
on lui rappelle que 3M est la seule société américaine – avec Colgate et
Coca-Cola – à avoir augmenté ses dividendes aux actionnaires pour le premier
trimestre 2009, le chouchou d’Yves Calvi
s’étrangle : « C’est la naïveté économique des
Français ! On dit : une société qui fait des bénéfices n’a pas le
droit moral de licencier. Moi je réponds : ce n’est pas aux salariés de
gérer l’entreprise. Si vous voulez avoir une espèce de Yougoslavie où les
ouvriers prennent part aux décisions, d’accord ! Mais pour l’instant,
vous n’avez pas ça… » On lui suggère alors de se rendre à Grenoble ou
à Pithiviers pour expliquer aux ouvriers la meilleure attitude à adopter. « Bien
sûr que non, je serais lynché ! » se récrie Teddy dans un éclat
de rire. Puis il se met à hurler : « Il n’y a pas de débat en
France ! Les patrons qui travaillaient avec les Allemands sous Vichy, on
ne leur a pas encore pardonné ! C’est un tabou ! Les salariés ont
tous les droits ! » Le fait que des ouvriers jetables soient
parvenus à conquérir des indemnités moins dérisoires – 30 000 euros au moins
pour les licenciés de Pithiviers – que le pourboire initialement consenti fait
pâlir d’envie les clones français de Ted Stanger. « Quand l’usine ferme,
il semble que les acteurs engagés dans des conflits violents revendiquent
beaucoup moins un reclassement que des indemnités conséquentes. […] Ils se
sentent dos au mur et veulent de l’argent : solde de tout
compte ! » persifle l’éditorialiste Jean-Louis Gombeaud dans Nice-Matin (1.4.09). Plus
inquiétant encore, pour son collègue de L’Expansion :
« Si l’on tient à nos valeurs libérales, il faut être vigilant, à
l’heure où l’on peut lire, placardé sur nombre d’usines en grève, ce funeste
slogan : “Le capitalisme est malade, achevons-le !” »
(1.6.09). Et le PPA avec !
Paru
dans Le
Plan B n°19, juin-septembre 2009 »
vendredi 15 février 2013
LES CRISES : par Jean Salem
Grèce, Rome, Épicure, Lucrèce ... qu'est ce qu'une crise ?
LES CRISES, un entretien avec Jean Salem.
LES CRISES, un entretien avec Jean Salem.
mercredi 13 février 2013
Sujet du Mercredi 20 Février : l'ennui.
L'ennui,
le fait de s'ennuyer, traduit une difficulté « d'être au monde »,
parfois empreinte de mélancolie. Il s'agit d'un état subi dont nous avons tous
fait l'expérience mais dont la signification profonde peut nous échapper.
L'ennui n'est pas perçu comme une valeur - même si rien ne l'interdit - et, de
fait, nul ne souhaite s'ennuyer.
Si
l'on craint la solitude c'est, notamment, parce qu'elle peut engendrer l'ennui.
Autre cause de l'ennui : l'absence de passion. C'est pourquoi la société médiatique érige
parfois en règle le fait de « vivre passionnément » comme
contre-feu à l'ennui associé à la routine et à la répétition.
L'ennui
suppose un certain exercice de l'imagination : c'est un sentiment de
manque, un « mal sans forme », une sorte d'insatisfaction vis à vis
du présent, et qui peut surgir alors que nous n'avons plus de soucis, plus de
désirs à combler. Selon Schopenhauer : « Vouloir, s'efforcer, voilà
tout (l)' être » des humains . Or, vouloir, s'efforcer suppose un
manque, voire une douleur.
En outre, celui
qui s'ennuie a le sentiment que le temps s'écoule lentement. Ce sentiment est
très prégnant chez l'enfant parce qu'il vit intensément l'instant présent. On
peut dire que l'ennui est la « manifestation » du présent à la
conscience. Cioran écrit : « Dans l'ennui, le temps ne peut pas
s'écouler. Chaque instant se gonfle et le passage d'un instant à l'autre ne se
fait pas. On ressent le présent comme une durée interminable ».
Si
nous considérons que l'ennui suppose la pensée
- et le langage - , les animaux ne connaissent pas l'ennui alors qu'ils
sont enfermés dans le présent. Selon Russel « l'ennui semble être une
émotion purement humaine ».
Peut-on
considérer que nous sommes responsables de l'ennui que nous ressentons ?
Il semble que nous puissions échapper à l'ennui en appliquant notre
volonté ; ainsi, on peut être ennuyé parce qu'on n'arrive pas à commencer
une tâche. Inhibition ou manque de volonté ? L'ennui peut résulter du
décalage entre les attentes concernant tel ou tel projet et ce qu'il en est
advenu.
Épictète nous apprend qu' il faut s'entraîner à vouloir que
les choses arrivent comme elles arrivent et non comme on souhaite qu'elles
arrivent.
Pascal considère pour sa part que l'homme se
détourne de Dieu et de lui même parce qu'il ne supporte pas l'ennui. Car
l'ennui nous révèle notre finitude et notre néant et nous ne le supportons
pas alors que nous ne sommes lucides sur nous mêmes que lorsque nous
sommes entièrement livrés à l'ennui ; l'homme veut tromper l'ennui, c'est
pourquoi il s'échappe dans le divertissement
« La seule chose qui nous console de nos misères est le
divertissement, et cependant, c'est la plus grande de nos misères. Le
divertissement nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort ».
Pascal encore : « Quand je me mets à considérer les agitation des
hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la Cour, dans la
guerre, d'où naissent tant de querelles, tant de passions, d'entreprises
hardies et souvent mauvaises, je dis que tout le malheur des hommes vient d'une
chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ». Si Pascal blâme les hommes de ne pas
supporter l'ennui, il reste que le divertissement, le fait de tromper l'ennui,
est un des moteurs de l'histoire humaine.
mardi 12 février 2013
mercredi 6 février 2013
Sujet du 13 Février : Le devenir du politique.
Enarques,
politiciens, patrons et journalistes squattent largement les discours publics
sur la politique. À partir de logiques et d'intérêts partiellement spécifiques
et convergents, ils tendent de plus en plus, en ce début de XXIe siècle, à
réduire drastiquement l'espace du politiquement pensable, du politiquement
dicible et du politiquement praticable. Des vues étriquées dans une résignation
fataliste, parfois travestie en blabla sur « la nécessaire réforme» : celle
prétendument inéluctable, qui fait reculer les acquis sociaux antérieurement
gagnés de haute lutte par les anciens, bref une contre-réforme, une
antiréforme, comme celle des retraites de novembre 2010. La répétition à l'envie
de stéréotypes (« il faut être réaliste, compétitif... »), avec l'arrogance du
savoir absent, dans le confort de l'entre-Z'élites. Les mêmes jeux politiciens,
en boucle et en spectacle, avec leurs «petites phrases», leurs «coups
médiatiques» et leurs « côtes de popularité», qui ont bien du mal à tenir
éveillés des spectateurs de plus en plus blasés.
[…..]« Politiciens» est l'expression ordinaire visant
les professionnels de la politique. […] cette professionnalisation politique va
à l’encontre de l'idéal démocratique de la politique comme expression de la
volonté populaire sous le contrôle des citoyens. La représentation politique
professionnalisée tend à creuser les écarts entre les aspirations et les
intérêts des représentants, d'une part, et les aspirations et les intérêts des
représentés, d'autre part. Elle active alors une logique oligarchique au cœur
de la démocratie représentative, y compris au niveau local souvent faussement
paré des couleurs attrayantes de « la proximité», comme l'a décrypté la
politiste Marion Paoletti dans son bilan critique du cas de la France depuis la
loi de décentralisation du 2 mars 1982.
Les adeptes de «la politique autrement» ne sont pas en
reste et peuvent être également happés par la machine de la
professionnalisation politique.
Ainsi la critique de la
professionnalisation politique peut même devenir un nouveau «créneau porteur» en ces temps de «crise de la représentation politique»! L'ex-rebelle de Mai 1968,
Daniel Cohn-Bendit, s'est ainsi transformé en
professionnel de la politique
verte aseptisée, exprimant «autrement» le conformisme ambiant : de son adhésion au capitalisme en 1998 à son soutien à Ségolène Royal en 2006 ou à Dominique Strauss-Kahn en 2010. […..]. Rares sont les figures politiques, comme Olivier Besancenot du Nouveau parti anticapitaliste
ou Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière,
qui maintiennent une activité
salariée ordinaire, en refusant la mécanique de la professionnalisation politique.
Obnubilés par leurs
rivalités, leurs intérêts de carrière,
leurs tics de langage, les stéréotypes technocratiques (les
postes les plus valorisés sont souvent occupés par des énarques) ou les aspects institutionnels de la politique, les professionnels de la politique surfent
constamment, de manière non
consciente, sur de l'impensé politique. Pierre Bourdieu, prolongeant Weber et Michels, a bien pointé «cette sorte de culture ésotérique, faite de problèmes tout à fait étrangers ou
inaccessibles au commun, de concepts et
de discours sans réfèrent dans l'expérience du citoyen ordinaire et surtout peut-être de distinguos, de
nuances, de subtilités, de finesses
qui passent inaperçus aux yeux des non initiés».
Pour élargir la définition de la politique, pour en faire d'abord l'enjeu démocratique de l'activité
populaire et citoyenne, dans tous
les domaines, y compris le monde du travail sous despotisme
patronal, une philosophie politique émancipatrice
se doit d'interroger les vues politiciennes étriquées sur ce que pourrait être la politique.
«L'affaire Woerth/Bettencourt» a, lors de l'été 2010, réorienté les projecteurs sur les
transactions ordinaires entre
professionnels de la politique, technocratie et milieux d'affaire. Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Chariot
ont bien montré, dans leur étude détaillée des mœurs de la haute bourgeoisie française, dans quelle mesure
Nicolas Sarkozy est devenu «le président des riches». Les classes dominantes
sont tissées d'un réseau serré de relations
quotidiennes. Entre les diverses fractions du monde patronal, les hauts fonctionnaires comme les professionnels de la politique, effectuant des
allers-retours entre l'État et les
entreprises privées, un entre-soi est cultivé. Il n'y a point besoin de passer là par une théorie du
complot, mais d'observer seulement
des évidences partagées dans des formes de vie plus ou moins communes.
Une disposition à se sentir à la bonne
place, à se croire autorisé à... D'où le sentiment d'incompréhension, avec une pointe d'arrogance, manifesté par Éric Woerth aux premiers temps de «
l'affaire », quand le banal a été
rendu public : «pourquoi donc aurais-je
à me justifier ?»
Les riches, en particulier les patrons et les organisations
patronales comme le Medef (Mouvement des entreprises de France), ont l'impression d'avoir un
droit de regard particulier sur la politique et ont des moyens importants pour influer sur elle
(financement des partis et des campagnes électorales, «lobbying» auprès des parlementaires et des
institutions européennes, propriété des grands médias, effets de
l'interconnaissance, etc.). Comme le note le politiste Michel Offerlé, dans sa synthèse des travaux sur les univers patronaux : «Sans tomber dans une théorie du complot, toujours disponible pour "expliquer" la collusion des
puissants, force est de
constater que, en termes d'accès, les dirigeants des organisations patronales ont plus de chances de rencontrer officiellement et officieusement (ou de communiquer avec) les détenteurs du pouvoir politique ».
La lutte des classes a bien à voir avec la politique ! Et
donc la philosophie politique avec la lutte des classes.
[…]Les
journalistes, […] participent à
la diffusion d'une vision étriquée de la
politique, [..]. Une vision
élitiste pour «spécialistes», où les
citoyens sont réduits au rang de spectateurs régulièrement sondés. Que la
politique puisse être aussi et peut-être
avant tout, au regard d'un idéal démocratique, une affaire populaire et
citoyenne, non professionnelle, leur vient rarement à l'esprit. La tête dans le guidon, les journalistes tendent ainsi à naturaliser et, partant, à fataliser la
définition dominante de la politique portée par la
professionnalisation politique moderne ; une définition étroite déplaçant les citoyens à sa lisière.
L'état avancé
de précarisation de ce secteur professionnel,
avec une masse de « pigistes » contraints à une activité aléatoire, constitue un facteur particulier de conformisme. Mais la formation des journalistes favorise également l'apprentissage de stéréotypes professionnels (comme
les contraintes de «l'urgence» et la
quête du «nouveau»), et leur
transformation en cadres «naturels» de l'activité journalistique routinière.
Appuyée sur une formation et sur des tendances
professionnelles communes, «la circulation circulaire de l'information» contribue, dans une dynamique d'imitation et d'emprunts réciproques des journalistes
entre eux, à faire converger les médias dans
des visions formatées de la
«réalité» revêtues des évidences de «l'actualité».
[….]Vous vous défiez déjà
légitimement de vos proches (parents, amis, collègues ou voisins) - dont
pourtant l'existence ne vous semble pas vraiment moins triste ou plus épanouie
que la vôtre! - qui veulent vous expliquer la vie? Fuyez encore
plus les marchands
de «réponses» spirituelles et/ou philosophiques, dont les maquillages télé masquent mal le vide
angoissant.
(«b.a.-ba
philosophique de la politique»
de Ph.Corcuff - Ed.textuel - 2011)
vendredi 1 février 2013
M. Onfray, Camus et l'Algérie.
Mr Onfray se pique de philosophie.
Impudent et prétentieux il vient de publier un ... livre sur Sade. Penser que Sade ( voir ICI) fut mis à l'index pendant près d'un siècle et que notre "libertin-libertaire-libéral" s'offusque des propos monstrueux de Sade pourrait étonner quelque naïf.
Mais avec M. Onfray la naïveté n'a pas de place. Car M. Onfray est (et a toujours été) très ... "clair".
Dans son tableau de chasse, en vrac : le christianisme, le communisme, Nizan, Sartre, Freud, la psychanalyse .... liste non exhaustive. Quand on jouit, comme dit si bien Michel, on ne compte pas.
A propos de chasse Michel était au mois d'Aout 2012 en Algérie, en invité.
Il a tenu des propos que voici : ICI
Cela, dit-il, a déclenché une vraie "pétaudière".
En France pas un mot; Onfray se fait discret. Les médias sont aussi muets. Pas de pétaudière chez les petits blancs. 50 ans plus tard l'Algérie et sa pensée seraient elles tabous ?
Alors ici donnons la parole à ceux de là-bas :
Références
Impudent et prétentieux il vient de publier un ... livre sur Sade. Penser que Sade ( voir ICI) fut mis à l'index pendant près d'un siècle et que notre "libertin-libertaire-libéral" s'offusque des propos monstrueux de Sade pourrait étonner quelque naïf.
Mais avec M. Onfray la naïveté n'a pas de place. Car M. Onfray est (et a toujours été) très ... "clair".
Dans son tableau de chasse, en vrac : le christianisme, le communisme, Nizan, Sartre, Freud, la psychanalyse .... liste non exhaustive. Quand on jouit, comme dit si bien Michel, on ne compte pas.
A propos de chasse Michel était au mois d'Aout 2012 en Algérie, en invité.
Il a tenu des propos que voici : ICI
Cela, dit-il, a déclenché une vraie "pétaudière".
En France pas un mot; Onfray se fait discret. Les médias sont aussi muets. Pas de pétaudière chez les petits blancs. 50 ans plus tard l'Algérie et sa pensée seraient elles tabous ?
Alors ici donnons la parole à ceux de là-bas :
Ahmed Bensaada |
16/08/2012 La République
Je dois
reconnaître que j’ai déjà éprouvé de la sympathie pour Michel Onfray, ce
philosophe médiatique qui, jonglant avec Épicure, Nietzsche, Spinoza,
Descartes et autre Heidegger, est omniprésent dans l’univers cathodique,
le cyberespace et les devantures des librairies.
Cette
sympathie est probablement née de sa prise de position courageuse contre
Roman Polanski [1], condamnant le cinéaste amateur de chair infantile,
alors que d’autres « sommités » intellectuelles françaises, comme
l’illustrissime Bernard-Henri Levy (BHL), n’avaient rien trouvé de
mieux que de nous expliquer que le viol d’une enfant de 13 ans n’était
pas « pour autant, un crime de sang, voire un crime contre l’humanité » [2].
Ensuite,
il y a eu les affaires « Freud » et « Soler » à l’occasion desquelles
toute une meute de psychanalystes outrés [3, 4] et de philosophes
ulcérés [5], ont déversé des litres de fiel et des pintes de venin sur
le fondateur de l'Université populaire de Caen qui avait osé donner un
coup de pied philosophique dans leurs fourmilières respectives.
À ma
décharge, il faut dire que j’ai toujours pensé qu’être la cible des
critiques de BHL et consorts est implicitement une reconnaissance de la
respectabilité de la personne ciblée et un gage de son honnêteté.
Toutefois,
je n’aurais jamais imaginé qu’Onfray quitte son microcosme parisien,
réel écosystème de la bien-pensance française, pour s’inviter dans un
journal bien de chez nous en cette période de double réjouissance que
sont le Ramadhan et le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays.
Est-ce
pour fuir les flammèches de ses multiples détracteurs qu’il est venu se
réfugier dans les pages d’un des journaux de l’ancienne colonie de son
pays? Ou est-ce pour esquiver le feu nourri des virulentes critiques [6,
7] qui ont accompagné la sortie de son livre sur Camus?
Toujours est-il qu’El Watan lui a offert l’hospitalité pour venir nous parler du « Camus nouveau » revisité par ses soins [8].
Profitant de cette invitation, on l’entend dire à propos de la fameuse phrase de Stockholm [9] prononcée par Camus: « Cette phrase dont vous parlez n’est pas malheureuse, c’est l’interprétation des sartriens qui l’est... […] : s’il [Camus]
affirme qu’entre la justice et sa mère il choisit sa mère, il faut
entendre : si la justice a besoin de l’injustice pour s’installer, alors
elle n’est pas justice et je ne défends pas cette justice à laquelle je
préfère la victime innocente qui pourrait faire les frais de cette
justice en se trouvant là où une bombe aura été posée... ». Il ne
faut pas être sartrien et, surtout, avoir les capacités intellectuelles
d’Onfray pour comprendre ce que Camus avait voulu dire dans cette
fameuse phrase qui a tant fait couler d’encre. Une question pourtant se
pose : comment se fait-il qu’un philosophe et écrivain de la trempe de
Camus, lui qui manie la langue française avec tant de dextérité, n’a pas
pu expliciter sa pensée et démentir lui-même les assertions de ses
adversaires? Pourtant dans d’autres occasions et pour d’autres peuples,
il a été on ne peut plus clair sur ses convictions. Nous y reviendrons.
Questionné
sur l’absence significative des « arabes » dans les principaux romans
de Camus, Onfray fit l’étrange déclaration : « Il n’a pas plus
parlé des juifs présents sur le sol algérien depuis plus de mille ans...
Il ne me semble pas que ça fasse de lui pour autant un antisémite... ».
Oh que non, M. le philosophe! Camus est loin d’être un antisémite et vous devez bien le savoir.
Voici ce que nous apprend Albert Bensoussan à propos de Camus et de la communauté juive oranaise sous le régime de Vichy: « il
avait fallu organiser l’enseignement pour les enfants juifs chassés des
écoles, sous l’autorité des maîtres eux-mêmes mis à pied – tous juifs, à
l‘exception notable d’Albert Camus qui, exclu de l’enseignement pour
cause de tuberculose, fut recruté par le professeur André Bénichou à
l’école juive d’Oran, baptisée « cours Descartes », en 1941-1942 ; et
c’est de cette expérience que le futur prix Nobel allait tirer son roman
La Peste, tout en faisant souche localement, puisqu’il épousa alors une
jeune fille d’origine juive, Francine Faure, petite-fille de Clara
Touboul » [10]. Ce qui lui fit dire : « Bon, alors Camus est de la famille, n’est-ce pas ? ». Et d’ajouter, plus loin: « Alors oui, nous pouvons dire […]
qu’Albert Camus fut notre ami, qu’il fut des nôtres, dans ses positions
politiques et morales comme dans ses écrits et son engagement. Albert
Camus, notre grand frère » [11].
C’est
dans ce même article que l’on apprend qu’il était très probable que
Camus se soit inspiré de deux de ses amis juifs d’Oran (les frères Raoul
et Loulou Bensoussan) pour le personnage de Meursault dans L’Étranger.
Les
positions politiques et morales de Camus sont allées bien au-delà de la
communauté juive algérienne. En effet, lors d’un discours daté du 22
janvier 1958 (soit environ un an après la phrase de Stockholm), il
déclare : « Ce sont mes amis d’Israël, de l’exemplaire Israël, qu’on
veut détruire sous l’alibi commode de l’anticolonialisme mais dont nous
défendrons le droit de vivre, nous qui avons été témoins du massacre de
ces millions de Juifs et qui trouvons juste et bon que leurs fils
créent la patrie que nous n’avons pas su leur donner » [12].
Rappelons,
pour mettre cette déclaration dans son contexte, qu’à cette date, la
guerre d’Algérie battait son plein et que le peuple algérien subissait
les affres d’une répression sanglante menée par l'armée française.
Onfray
ne nous dit pas pourquoi, dans ce cas précis, la phraséologie de Camus
est si limpide alors que la déclaration de Stockholm nécessite des
générations d’exégètes pour la déchiffrer.
Cette
profession de foi de Camus envers Israël n’est pas sans nous rappeler un
fait intéressant concernant Onfray. Dans un brillant article sur le
« Camus nouveau », Olivier Todd, le biographe de Camus, a fait la
remarque suivante : « Jargonnant, caracolant sur l'ontologie et la
phénoménologie, Onfray se défoule et refoule, ne renonçant pas aux
basses anecdotes. Plutôt qu'une biographie de Camus, ce livre ne
serait-il pas une autobiographie d'Onfray? » [13].
Il n’a
pas pu si bien dire. Curieusement, cette analogie est vérifiée dans la
position adoptée par Onfray à l’égard d’Israël : « Je suis sioniste » a-t-il déclaré sans ambages. Et de poursuivre : « Il est légitime que les juifs aient droit à leur Terre et il est légitime qu’on puisse construire cet état d’Israël » [14].
Onfray
partageant une opinion analogue à celle de Camus sur la colonisation de
la Palestine! Partagerait-il aussi celle de Camus sur l’Algérie
française? Le mimétisme révélé par Olivier Todd serait alors parfait.
Questionné
par El Watan sur la solution qu’auraient dû choisir les Algériens
contre le dégradant et révoltant ordre colonial, Onfray eut l’étrange
réponse : « Je vous rappelle à cet effet que ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté... algérien ! ». Et, pour se donner raison, il ajouta : « Dans
cet ordre d’idées, Melouza constitue un massacre emblématique : 303
Algériens égorgés et massacrés par leurs compatriotes algériens... ». La preuve par 9!
Comment, avec de tels arguments, Onfray a-t-il réussi à avoir le statut de philosophe de France et de Navarre?
Certes,
le massacre de Melouza est un épisode douloureux de la révolution
algérienne et il faut le condamner vigoureusement. Mais de là à ne citer
que cet exemple et passer sous silence l’extermination de millions
d’Algériens victimes de 132 ans de répression coloniale, on n’est plus
dans le registre de la dissertation mais de celui de la mauvaise foi.
Onfray
connaît-il par exemple l’histoire de la tribu des Ouffia horriblement
massacrée en 1832 par l’armée française? Des enfumades des Ouled Sbih
sous les ordres du Général Cavaignac (1844) et des Ouled Riah par le
colonel Pélissier (1845)? De l’extermination de la moitié de la
population algérienne entre 1830 et 1870? Des 45 000 morts du 8 mai
1945? Des centaines de milliers de victimes de la barbarie française
durant les révoltes successives depuis l’occupation jusqu’à
l’indépendance de l’Algérie?
Un tel
manque de rigueur dans l’analyse historique donne raison à certains de
ses détracteurs qui n’ont pas hésité à affirmer que « ce n’est que
par une imposture dont il faudrait prendre le temps de décrypter la
portée qu’Onfray a pu s’acquérir la réputation d’être philosophe » [15].
Venons-en
maintenant au bouquet final que représente son commentaire sur les
intellectuels algériens qui se sont opposés, en 2010, à la « caravane
de Camus » : « Voilà ce que le parti au pouvoir aura probablement
rédigé en demandant à de supposés intellectuels d’apposer leur signature
au bas de ce document ! Ce tissu de mensonges ne mérite pas le
commentaire, il discrédite tous ceux qui, signant ce texte, se
prétendent intellectuels... Sous tous les régimes qui ne supportent pas
la liberté, il existe une cour de plumitifs qui vont au-devant des
désirs et des souhaits du pouvoir pour en obtenir des avantages. La vie
et l’œuvre de Camus témoignent dans le détail du contraire de ce
qu’affirment ces prétendus intellectuels ».
Sans
prendre le temps de vérifier l’identité ni les motivations de ces
« prétendus intellectuels » qui ont dit non à la « caravane de Camus »
(et dont je faisais partie), Onfray les a traités de la même façon que
ses compatriotes les colons traitaient nos compatriotes les indigènes.
C'est-à-dire avec mépris, suffisance et dédain. Il les a accusés d’être
des « plumitifs du régime » alors qu’il devrait savoir que le principal
instigateur de cette caravane, en l’occurrence Yasmina Khadra (de son
vrai nom Mohammed Moulessehoul), est un salarié dudit « régime », nommé par décret présidentiel [16].
Le Sage
de l’Université populaire de Caen, temple du savoir universel et de la
liberté d’expression, peut-il comprendre que ceux qui ne partagent pas
son opinion ne sont pas nécessairement au service de forces occultes qui
travaillent dans le noir? Que balayer avec arrogance du revers de la
main les idées d’autrui n’est pas digne du statut de « philosophe » ni
d’universitaire dont il se réclame? Qu’il devrait plutôt descendre de
son Olympe pour rencontrer les mortels et plumitifs que nous sommes? Il y
trouverait certainement matière à réflexion pour ses douteuses
pérégrinations philosophiques.
Le
philosophe Raphaël Enthoven connaît bien Onfray. Il a été impliqué
pendant deux ans dans l'Université populaire de Caen avant que son
fondateur ne le congédie pour « motifs idéologiques ». C’est à ce moment qu’il se rendit compte que « Michel Onfray tenait le désaccord pour une offense » [17]. Quoi de plus clair pour expliquer ses propos sur la « caravane de Camus »?
En 2006,
Onfray a été nommé « prêtre honoraire » de la secte de Raël, ce qui a
alimenté une série d’articles sarcastiques qui n’ont pas plu à notre
philosophe [18]. Vexé, il a alors sorti ses griffes et a traité le
journaliste du Monde qui avait relayé l’information de…plumitif!
Décidément,
Onfray qualifie de « plumitifs » tous ceux qui ne partagent pas ses
idées ou qui le dérangent dans sa béatitude philosophique. Mais tout
intelligent qu’il semble être, ne s’est-il pas posé la question s’il
n’était pas lui-même le plumitif d’El Watan? Pourquoi ce journal a-t-il
donné la parole à ce prétendu « expert » de Camus alors que certains
critiques sont plus que sceptiques? En effet, commentant le « Camus
nouveau » d’Onfrey, Marc Riglet s’est exclamé : « Pourquoi, surtout, faut-il écrire si vite et s'exposer aux approximations fâcheuses quand ce ne sont pas de simples bourdes ? […] Ce qui serait bien, finalement, c'est que les livres de Michel Onfray soient relus, avant d'être édités » [19].
En ce
qui me concerne, j’aurais tant souhaité qu’Onfray profite de l’espace
médiatique qui lui a été gracieusement offert par El Watan pour
souhaiter aux Algériens un joyeux cinquantenaire d’indépendance ou un
« Ramadhan Moubarak », quoique sur ce dernier point je ne sois pas
tellement sûr, son opinion sur l’Islam étant extrêmement négative, c’est
le moins qu’on puisse dire. Mais ça, c’est une autre histoire.
Raphaël Enthoven a une opinion bien arrêtée sur Onfray. Il le qualifie d’ « homme qui enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre l’assaut de la Bastille
» [20]. Après son passage de ce côté-ci de la méditerranée, il vient
d’en enfoncer une autre. Très grande. Aussi grande que celle d’un
caravansérail.
- Michel Onfray, « Je choisis la pureté », Libération.fr, 19 octobre 2009, http://www.liberation.fr/politiques/0101597817-je-choisis-la-purete
- Bernard-Henri Lévy, « Pourquoi je défends Polanski », Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, 7 octobre 2009, http://www.bernard-henri-levy.com/pourquoi-je-defends-polanski-2812.html
- Elisabeth Roudinesco , « Roudinesco déboulonne Onfray », BiblioObs, 16 avril 2010, http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100416.BIB5236/roudinesco-deboulonne-onfray.html
- Bernard-Henri Lévy, « Pour Sigmund Freud », Le Point.fr, 29 avril 2010, http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2010-04-29/pour-sigmund-freud/989/0/449014
- Gérard Bensussan, Alain David, Michel Deguy et Jean-Luc Nancy, « Du ressentiment à l’effondrement de la pensée : le symptôme Onfray », Libération.fr, 3 juillet 2012, http://www.liberation.fr/culture/2012/07/03/du-ressentiment-a-l-effondrement-de-la-pensee-le-symptome-onfray_830886
- Marc Riglet, « La bataille ratée de Michel Onfray », L’Express.fr, 1er mars 2012, http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-ordre-libertaire-la-vie-philosophique-d-albert-camus_1088415.html
- Olivier Todd, « "L'ordre libertaire. La vie philosophique d'Albert Camus", de Michel Onfray : Sartre-Camus, cessez le feu ! », Le Monde.fr, 12 janvier 2012, http://www.pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/Lordre_libertaire.pdf
- Michel Onfray (Interview), « Camus n’a jamais dit «oui» à l’ordre colonial ! », El Watan, 10 août 2012, http://www.elwatan.com/culture/camus-n-a-jamais-dit-oui-a-l-ordre-colonial-10-08-2012-181498_113.php
- « Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice » : Phrase prononcée par Albert Camus le 12 décembre 1957, lors d’une conférence à Stockholm, deux jours après avoir reçu le Prix Nobel de littérature. Il répondait à un jeune militant algérien qui lui reprochait de ne pas s’engager pour l’indépendance de l’Algérie.
- Albert Bensoussan, « La culture juive à Alger », Terre d’Israël, 24 mai 2008, http://www.terredisrael.com/infos/?p=2196
- Albert Bensoussan, « Pour saluer la mémoire d’Albert Camus », Terre d’Israël, 19 janvier 2010, http://www.terredisrael.com/infos/?p=16755
- Ahmed Bensaada, « Camus, Yasmina et les autres », La Tribune, 24 mars 2010, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=27:camus-yasmina-et-les-autres&catid=37:societe&Itemid=29
- Voir référence 7.
- Michel Onfray (Interview), « Je suis sioniste », France Inter, 9 mai 2009, http://www.dailymotion.com/video/x99mo3_michel-onfray-zapping-de-france-int_news
- Voir référence 5.
- « Par décret présidentiel du 23 Chaoual 1428 correspondant au 4 novembre 2007, M. Mohammed Moulessehoul est nommé directeur du centre culturel algérien à Paris », Journal Officiel de la République Algérienne n°71 du 4 Dhou El Kaada 1428 correspondant au 14 novembre 2007, http://www.joradp.dz/JO2000/2007/071/FP10.pdf
- Robert Ménard et Emmanuelle Duverger, « L’anti-modèle, c’est Thierry Ardisson », Revue Médias, n°26, 2010, http://www.revue-medias.com/raphael-enthoven-l-anti-modele-c,662.html
- Michel Onfray, « Raël crétin sidéral ou la mauvaise odeur des journalistes », Bellaciao.org, 7 avril 2006, http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=25841
- Voir référence 6.
- Bénédicte Arcens, « Interview : Raphaël Enthoven », Le Mague.net, 13 mars 2007, http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article3102
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