La baisse tendancielle du taux de profit ?
Selon Karl Marx c’est une tendance inhérente au système capitaliste, il
parle d’une contradiction.
La concurrence pousse les entreprises à investir toujours plus, donc à
accumuler du capital constant (équipements, usines, machines-outils, robots) alors
que l’utilisation de travail direct (que Marx appelle capital variable) est
seul créateur de plus-value, c’est-à-dire de bénéfice.
Et par conséquent la rentabilité du capital investi, tend à diminuer.
Mais tout d’abord revenons à l’analyse marxiste. Dans cette pensée
économique c’est l’ouvrier et lui seul qui apporte la valeur ajoutée à la production.
Cette valeur ajoutée est le résultat entre le coût de la matière première et la
vente du produit fini. Les machines et
le capital constant ne sont que du capital humain accumulé totalement figé.
Le capitaliste va verser un salaire à l’ouvrier qui sera inférieur à la
valeur ajoutée qu’il aura fournie. En réalité, ce salaire est même minimum, au
sens tout juste suffisant pour nourrir sa famille et donc reproduire sa force
de travail.
La partie de la VA qui sera substituée à l’ouvrier viendra alimenter le
capital. (le salaire est un vol )
Sur cette base on passe au fonctionnement global du capitalisme. Il y a,
à la fois un phénomène de standardisation des usines et une course entre chaque
entreprise dans une sorte de guerre économique pour toujours produire plus.
C’est ainsi que le capitaliste dans cette concurrence effrénée va
toujours augmenter la part du capital fixe au détriment des salariés qui
resterait stable, d’après Karl Marx.
D’où une disproportion dans le cycle de production entre la part du
capital fixe et la part du capital variable. La part de la main d’œuvre diminue
dans la production de richesse, pour constater une « baisse tendancielle
du taux de profit ».
Mais comme le capitaliste cherchera toujours à maximiser son profit celui-ci
entrainerait une baisse systémique sur
les salaires, pour compenser la perte en bénéfice.
Marx en déduit que le capitalisme est condamné à disparaître, d’abord
parce qu’il voit une contradiction fondamentale dans ce système qui engendre des
crises de plus en plus grandes et ensuite que l’ouvrier voyant son salaire diminuer
prend conscience de sa condition et cherchera à renverser le système et viendra
la révolution.
Pour élargir le débat je voudrais dire qu’il existe bien une
disproportion et une baisse en pourcentage du rendement du capital que l’on
constate au XIX° Siècle comme de nos jours en 2022 corrélée à l’augmentation du
capital.
Or le capitalisme n’a pas disparu et il est très difficile de voir dans
le temps la moindre baisse de salaire, dans les pays qui ont accepté l’économie
de marché.
Donc quelle est la part d’interprétation ou de spéculation qui a amené à
tant de distorsions dans ces prévisions catastrophiques ?
Il y a une réponse toute faite d’une grande facilité que je ne partage pas,
qui consiste à dire que les gens sont trop bêtes et acceptent le système et
renoncent à faire la révolution.
Depuis, l’argument le plus contesté, est bien sûr l’affirmation que le
capital constant ne créé pas de valeur.
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