PEUT-ON APPRENDRE A MIEUX VIVRE ET A MIEUX
ETRE ?
Voilà
un thème où la philosophie peut vraiment nous répondre et nous être utile !
Les
Grecs nous ont conseillé de « penser mieux pour vivre mieux ». Pour Epicure la
philosophie nous aide à interpréter nos tourments et nos désirs confus. Celui
qui prétend qu’il n’est pas encore prêt pour la philosophie ou au contraire
qu’il est trop tard pour lui est semblable à celui qui croit qu’il est trop
jeune ou trop vieux pour le bonheur !
«
S’élever au-dessus des contingences extérieures » nous souffle Socrate. Il faut
avoir la lucidité de voir le monde tel qu’il est et après tenter d’élaborer une
éthique, une règle de vie qui oriente notre action. Pour Socrate c’est mettre à
l’épreuve les idées reçues, les mettre à l’épreuve de la raison. Donc la
nécessité de s’appuyer sur de solides connaissances qui reste le seul moyen de
dépasser nos passions.
La
démarche philosophique nous permet d’aller mieux mais aussi de devenir meilleur
parce qu’elle remet sans cesse en question nos façons de penser et d’agir. Elle
nous propose le doute.
La
fonction critique conduit à une quête perpétuelle de la connaissance et nous
libère des préjugés et des croyances.
Apprendre
à être lucide donc savoir prendre du recul.
Et
pour mieux vivre et mieux être, une solution apprendre à mieux penser ! Et pour
mieux penser il est indispensable d’aimer la vie. D’abord pouvoir s’émerveiller
de l’infiniment petit qui contient le tout dans un atome ou une cellule.
Il
faut jouir pleinement: savoir saisir le meilleur de l’instant pour ne pas
gâcher sa vie d’inutiles tourments. Le bonheur est accessible maintenant et
ici. Etre capable de se satisfaire de ce que l’on a et d’abord de VIVRE : le
bonheur et le mystère d’exister. Alors apprendre à savoir vivre en visant la
volupté et en dédaignant la tristesse.
Cette
recherche du mieux vivre donc d’un certain bonheur consiste à se réconcilier
avec le réel et à l’apprivoiser au présent.
Il
faut ajouter à la connaissance et au savoir vivre la tolérance et le respect
c’est-à-dire s’accepter tel qu’on est et accepter l’autre tel qu’il est. Ainsi
Albert Camus nous dit : « pour se connaitre il faut s’accepter donc être
soi-même. Ne pas s’accepter c’est devenir malheureux, semer le désaccord et
rendre malheureux ceux qui nous entourent ».
«
L’homme est désir et conscience » Spinoza. L’essence de l’homme est le désir
d’être heureux, de bien vivre et de bien agir !
Pour
mieux vivre l’homme doit se sentir libre, conscient de ses affects et de ses
passions sinon il prend le risque de rester aliéné particulièrement s’il n’en
connaît pas les causes. La libération devient possible par l’autonomie et cette autonomie mène à la joie.
Descartes
dit la même chose : « je fermerai mes yeux, je boucherai mes oreilles,
j’effacerai même de ma pensée toutes les images des choses corporelles et ainsi
m’entretenant seulement avec moi-même et considérant mon intérieur, je tacherai
de me rendre peu à peu plus connu et plus familier à moi-même ».
«
Bien faire et se tenir en joie » Spinoza
Il
faut tenter de surmonter la tristesse et la haine qui est en nous. Surmonter ne
signifie pas combattre. Dans l’éthique Spinoza nous propose de surmonter par la
présence d’esprit, par la force de l’âme et l’apprentissage de la connaissance.
L’éthique est un art de la joie pour entretenir les affects joyeux. La haine
peut être vaincue par l’amour et la générosité.
«
Si vous voulez que la vie vous sourit, apportez-lui d’abord votre bonne humeur
»
«
La satisfaction intérieure est d’abord ce que nous pouvons espérer de plus
grand ».
Pour
Albert Camus las 4 conditions du bonheur :
-La
vie en plein air
-L’amour
d’un autre être
-L’absence
d’ambition
-La
création
Ce
concept de créativité donne la possibilité d’offrir à l’homme une valeur
universelle et beaucoup de responsabilité puisqu’à partir de son intelligence
et de ses capacités il peut créer le meilleur et ne pas capituler dans le chaos
…
On
peut alors se demander pourquoi tant de haine, tant de guerre, tant de
souffrance, tant de tristesse
…
Sommes-nous
capables de mieux penser pour mieux être ? Il en y va de l’avenir de la
condition humaine.
Il y a une nécessité de plus en plus
essentielle de la connaissance de l’histoire, de la philosophie, de l’écologie
pour savoir mieux partager et savoir mieux vivre ensemble. D’où l’importance
primordiale de la pédagogie, de l’enseignement et de l’éducation afin de nous
permettre de mieux penser.
Je
terminerai par cette phrase de Samuel Beckett :
«
Vivre c’est bien. Savoir vivre c’est mieux. Survivre c’est sans doute le
problème des hommes de demain ».