Existe-t-il des violences
nécessaires ?
Ce sujet de la Violence,
m'interpelle, car devant les pertes de repères idéologiques se référant à
des théories révolutionnaires, émancipatrices, ou supposées l'être ,nous
assistons à l'émergence de ce que l'on désigne par" Violence
aveugle"; par opposition à une Violence qui, elle, serait censée
avoir des yeux et VOIR.!..Et donc, justifiable.
Si l'attentat contre
Charlie-Hebdo, se rattachait à une forme de terrorisme classique, qui a
"prospéré "dans les années 70/80 (cible clairement identifiée,
revendication structurée), ceux qui ont suivi, comme d'autres dans les
années 2000/2010(Gare d'Atocha, les victimes étant des gens de banlieue qui se
rendaient à leur travail, dont de nombreux immigrés) pose des questions.
les derniers attentats en
France (Bataclan, Nice ,le Père Hamel) laissaient entrevoir des
"profils" nouveaux, pour ma génération, nourrie aux discours
structurés, condamnables peut être, avec Action directe, Fraction armée
Rouge("Bande à Baader"),OLP dans les années 70/90,mais
"chargée" en contenu idéologique (Vietnam, Palestine, défense de la
Cause Prolétarienne, etc...).
Les derniers attentats en France,
comme en Angleterre (Manchester) ont laissé entrevoir des profils de
petits délinquants, ou de jeunes hommes ayant des problèmes psychologiques
importants, avec des justifications idéologiques indigentes, quand il ne
s'agissait pas de la négation de leur acte, c'est à dire du refus
d'assumer. Nous sommes loin d'idéologues, ou de militants formés
intellectuellement, comme pouvaient l'être un Carlos, ou Andreas Baader, non
seulement revendiquant mais assumant. Avec un discours , de négation de
l'autorité judiciaire, à savoir une "Justice-bourgeoise"(comme s'il
était honnête ,intellectuellement, d'être jugé par une Justice, censée être
complaisante!) qui permettait aussi, durant les Procès ,médiatisés, d'être une
tribune. Alors que, sans difficulté, nous pouvons imaginer le Procès du
seul survivant du Groupe-Bataclan, niant sa participation, au mieux la
minimisant.
Il y a 40 ans, un avocat brillant
pouvait justifier la revendication d'un attentat ciblé, idéologiquement....la
victime étant impliquée.
Qui peut, de nos jours, défendre
le massacre de 89 personnes, essentiellement des jeunes, réunis,
pacifiquement, pour écouter un concert ? qui peut accepter l'idée qu'un camion
écrase et tue des dizaines de gens, un soir de 14 Juillet.
Pour conclure sur ce chapitre, je
souhaiterais que l'on réfléchisse à cette forme de violence, qui semble être
une Fin, et non pas un moyen.
Je pense que la Violence
politique est toujours une forme de faiblesse, qui se substitue à l'incapacité
de convaincre.
Le fait d'assassiner des soldats
allemands pendant l'Occupation, par la Résistance était une violence
justifiée. L'évolution de cette période n'aurait-elle pas été
"autre", si l'occupant s'était heurté dès 40 à une
grève générale (Trains, ports, usines, etc...), ainsi qu'à des
manifestations de masse?
De nos jours, imaginons les
conséquences d'une grève générale et massive dans les territoires palestiniens.
La Violence n'existe aussi que
parce qu'elle se voit. Qui a en mémoire, parmi les "massacres de la
République "l'extermination sauvage de 100 000 Malgaches en 1947, qui
sait, que les premières chambres à gaz de l'histoire furent
"inaugurées", par les généraux napoléoniens contre les Noirs
révoltés en Martinique ( ils étaient regroupés dans des cales dans lesquelles l'on
faisait bruler du souffre). Toute violence que l'on voit, est condamnable,
parait-il, celle qui est invisible, est censée être justifiée (aucune
image sur les centaines de civils, d'enfants tués par les bombardements de
la Coalition).
Il y aurait donc des violences
"nécessaires".
La violence n'est pas
récente: le siège de Jérusalem, au VI me siècle avant J-C, fut un
"modèle", par les Assyriens, avec des peaux humaines étendues et
des corps écorchés. Plus près de nous, les pogroms en Ukraine en 42,le Napalm
au Vietnam, les violences coloniales...
La violence a t-elle eu un "acte de Naissance"? Que signifiait la violence pour un Néanderthalien? le fait de, non seulement tuer, mais "dégrader", avec quelquefois une mise en scène, comme l'exécution de Louis XVI (supplice, torture, sacrifice), commence-t-il avec l'Histoire ou bien est-il antérieur? Reste-t-il des traces du "sacrifice" originel dans nos sociétés modernes.....Quand je parle des morts invisibles, dus aux bombardements de la Coalition, ne serait-ce pas une des formes de ce sacrifice, c'est à dire du "prix-à-payer "pour que le monde dit "libre"(en fait celui des Maitres") puisse se perpétuer ?
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