dimanche 2 août 2015

Sujet du JEUDI 6 aout : y a-t-il des jugements vrais ?



Y a-t-il des jugements vrais ?

. 1- Qu'est-ce que juger ? :

C'est l'appréciation portée sur la valeur d'une chose, d'une action ou d'unepersonne (plus rarement d'une pensée, voire d'un sentiment).
C'est une notion complexe et lourde de présupposés et de conséquences.
Le fait de « juger » suppose au moins 2 qualités : La compétence (connaissance de l'objet) et l'impartialité.Mais ces 2 qualités suffisent-elles pour acquérir le « droit de juger » ?

2- Qu'est-ce que la vérité ?

Ce serait une idée, une hypothèse, un élément de connaissance, ou encore une affirmation ou un discours « vrai ».
Le « vrai » étant le caractère de conformité de la représentation mentale ou de son expression, avec la réalité correspondante.

A partir de ces 2 définitions, posons une problématique :« A quoi reconnaît-on un jugement vrai ? »

Nous ne pouvons pas être indifférents à « la vérité ». Il nous faut accorder un soin très particulier à la recherche de « la vérité », car cette condition existentielle du chercheur répond à ce que nous sommes, à la condition humaine qui est la nôtre .
Ce que nous sommes se mesure à l'échelle de la vérité que nous pouvons connaître et vivre à la fois. C'est donc très humain, nous voulons connaître, c'est à dire nous voulons aussi comprendre ce qui est et sortir de l'ignorance qui ne peut que nous plonger dans l'égarement.
Pour cela, nous avons besoin de pouvoir identifier correctement le « vrai ».
En énonçant un jugement, nous nous disons : il doit bien y avoir des marques qui nous permettraient, si elles étaient connues, de repérer le « faux »et de le dénoncer. Il doit être donc possible de discerner le « vrai » à certains caractères qui se manifestent avec lui.
Ce serait pour nous un secours précieux que de pouvoir disposer d'une norme rigoureuse du « vrai » et du « faux ».

Je vais vous citer un exemple pour illustrer la problématique :        

Un jour, un professeur de philosophie, en début de cours, montre à ses élèves un livre tout noir (du côté de la classe). Et affirme pourtant « ce livre est rouge!). Les élèves, surpris par une telle « fausse » affirmation de la part de leur professeur, contestent et prétendent en cœur « non !, ce livre est noir voyons ! » Et le professeur d'insister sur sa première affirmation et les élèves de persister à contredire l'affirmation de leur professeur.
Jusqu'au moment où l'enseignant retourna le même livre et présenta alors à la classe l'autre face totalement rouge !

Tout cela pour en arriver à dire à ces jeunes élèves qu'avant de porter un jugement définitif sur une chose (ou une personne), il est d'abord  nécessaire de connaître l'autre côté des choses (ou les idées des autres personnes).

En fait, cet exemple démontre assez bien la nécessité de la connaissance « presque » parfaite de l'objet dont il est question (et de sa réalité) avant de le juger.......

Le jugement vrai serait alors celui qui copierait au mieux la réalité ?
Or, selon Bergson (dans « la pensée et le mouvant »)c'est seulement dans des cas rares, exceptionnels, que cette définition du « vrai » trouve son application. Ce qui est réel, c'est tel ou tel fait déterminé s''accomplissant en tel ou tel point de l'espace et du temps, c'est du singulier, c'est du changeant.

Au contraire, la plupart de nos affirmations (jugements) sont générales et impliquent une certaine stabilité de leur objet.

Le monde étant en mouvement perpétuel, il est donc TRES difficile, voire impossible, d'établir une vérité stable.

Pour « saisir » le réel, nous sommes obligés de généraliser et de stabiliser, d'en faire toute autre chose de ce qu'il est vraiment. En définissant la « vérité » comme l'adéquation de la pensée et du réel, du réel et du jugement, et ramenant le réel au concept, nous manquons la vérité car nous
manquons de réel lui-même qui se caractérise par la singularité et le mouvement (science).......

Un jugement vrai n'est donc pas une simple copie de la réalité car le réel a 2 caractères : la singularité et le mouvement alors que nos jugements sont généraux et se veulent « stables ».



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