dimanche 21 juillet 2024

Sujet du Merc. 24 juillet 2024 : Doit-on aller au-delà de l’absence d’intention ?

 

Doit-on aller au-delà de l’absence d’intention ?

Mais si, vous savez très bien, le petit garçon de 5 ans qui court comme un dératé et casse un vase dans l’appartement. Au moment où vous chercherez à le recadrer pour que cela ne se renouvelle pas, il vous répondra :

_Mais je ne l’ai pas fait exprès !   Bah heureusement, il ne manquerait plus que ça !

Mais vous êtes bien obligé de reconnaître qu’il a raison. Il ne vous reste plus qu’à lui enseigner la prudence pour ne pas que ça se renouvelle, ou encore mieux, la responsabilité en anticipant les conséquences de ses actes.

C’est une question très contemporaine qui apparemment n’intéresse que le débat politique ou sociologique mais doit pourtant être présent dans toute approche intellectuelle sur notre société. En effet la bonne démarche d’analyse et de critique d’un système doit bien se faire dans la plus grande neutralité sans chercher des causes d’une dégradation dans une volonté délibérée d’individu voire d’idéologie.

Si je dois m’exprimer sur le système de santé d’un pays et chercher d’où peuvent venir les problèmes je ne peux pas envisager que des gens de pouvoir ont fait exprès de le dégrader. Au contraire je vais chercher dans l’histoire ou l’actualité du pays les choix ou les erreurs qui ont été faits et ont produit les défauts que l’on pourrait constater.

C’est une des raisons pour laquelle une grande partie des problèmes politiques seront réduits à des causes économiques qui ont une apparence de neutralité.

Cette caractéristique se retrouve également en droit pénal dans tous les pays développés où les tribunaux feront une distinction importante entre les crimes prémédités, les homicides qui peuvent être intentionnels mais non prémédités et les homicides par imprudence.

Autre exemple, la dénonciation du phénomène de ghettoïsation est très intéressante car le terme de « ghetto » est inventé au XVI° siècle, il désigne au départ une véritable politique publique. Il est utilisé originellement dans la république de Venise en 1516 pour définir un quartier imposé aux juifs où ils doivent être séparés de la population non juive. 

Or l’usage qui est fait le plus souvent à notre époque du terme de ghettoïsation relève plus d’une banalisation que d’une réalité. Sans remettre en cause les problèmes d’urbanisme considérables qui peuvent exister dans tous les pays développés, le phénomène est bien différent. La nuance est importante sans parler d’abus de langage, on est proche d’un sens figuré, comme la différence entre « une table » et « la table de multiplication ». Il faut comprendre qu’il n’y a jamais eu de politique de ségrégation en France. 

Les explications viendront de problèmes économiques, de contraintes venant de la nécessité de loger des gens dans l’urgence et en dernier des phénomènes de communautarisme qui vont progressivement dominer. (Le communautarisme est une réalité complexe spontané et inévitable au départ dans les phénomènes migratoires). 

Beaucoup de nos quartiers dit sensibles ont été construits dans les années 60 et 70 avec les meilleures INTENTIONS du monde. Même si dans ces périodes la puissance publique a fait construire des HLM en contrôlant le montant des loyers. J’insisterai sur la mixité sociale et culturelle qui existait et que j’ai vécue personnellement en banlieue parisienne (Massy, grand ensemble, 91).

 

S’il reste un argument pour convaincre de cette démarche intellectuelle, il viendra du fait que c’est probablement la seule approche rationnelle pour tenter de comprendre ou de chercher des solutions pour satisfaire à l’intérêt général et au bien commun. On peut dire que le reste des problèmes réside dans les lois et l’exercice de celles-ci.  Et force est de constater qu’elles sont très abondantes en France.

(On envisage de faire une loi pour lutter contre la discrimination capillaire.)

Donc si je veux comprendre les problèmes du système économique d’un pays je ferai en sorte d’écarter les causes venant d’actions malveillantes ou d’individus nuisibles.

Mais certains intellectuels pourront contourner ce principe en traquant toute formes de résistances à son projet global de justice sociale, comme une source de véritable volonté malveillante. Donc le fait de ne pas adhérer ou de discuter des idées d’inspiration socialistes peut devenir coupable, la mauvaise volonté est soudainement devenue suspecte. C’est l’inversion de causalité qui devient la norme. Il faut ajouter que cette logique s’appuie sur un principe Rousseauiste, la société est responsable, elle ne fait que créer des déterminismes et des discriminations.

_Vous vous opposez à ma proposition, vous êtes donc le problème, vous êtes le mal.

Il est intéressant peut être, de chercher un lien de causalité entre la quantité de loi d’un pays et la conception générale de la société qui domine.

Je reste persuadé que la désindustrialisation depuis 50 ans en France n’a jamais été recherchée par nos politiques, mais est la conséquence de leurs politiques publiques.

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