Doit-on aller au-delà de l’absence
d’intention ?
Mais si, vous savez très bien, le petit garçon de 5 ans qui court comme
un dératé et casse un vase dans l’appartement. Au moment où vous chercherez à
le recadrer pour que cela ne se renouvelle pas, il vous répondra :
_Mais je ne l’ai pas fait exprès !
Bah heureusement, il ne manquerait plus que ça !
Mais vous êtes bien obligé de reconnaître qu’il a raison. Il ne vous
reste plus qu’à lui enseigner la prudence pour ne pas que ça se renouvelle, ou
encore mieux, la responsabilité en anticipant les conséquences de ses actes.
C’est une question très contemporaine qui apparemment n’intéresse que le
débat politique ou sociologique mais doit pourtant être présent dans toute
approche intellectuelle sur notre société. En effet la bonne démarche d’analyse
et de critique d’un système doit bien se faire dans la plus grande neutralité
sans chercher des causes d’une dégradation dans une volonté délibérée
d’individu voire d’idéologie.
Si je dois m’exprimer sur le système de santé d’un pays et chercher d’où
peuvent venir les problèmes je ne peux pas envisager que des gens de pouvoir
ont fait exprès de le dégrader. Au contraire je vais chercher dans l’histoire
ou l’actualité du pays les choix ou les erreurs qui ont été faits et ont
produit les défauts que l’on pourrait constater.
C’est une des raisons pour laquelle une grande partie des problèmes
politiques seront réduits à des causes économiques qui ont une apparence de
neutralité.
Cette caractéristique se retrouve également en droit pénal dans tous les
pays développés où les tribunaux feront une distinction importante entre les
crimes prémédités, les homicides qui peuvent être intentionnels mais non
prémédités et les homicides par imprudence.
Autre exemple, la dénonciation du phénomène de ghettoïsation est très intéressante car le terme de « ghetto » est inventé au XVI° siècle, il désigne au départ une véritable politique publique. Il est utilisé originellement dans la république de Venise en 1516 pour définir un quartier imposé aux juifs où ils doivent être séparés de la population non juive.
Or l’usage qui est fait le plus souvent à notre époque du terme de ghettoïsation relève plus d’une banalisation que d’une réalité. Sans remettre en cause les problèmes d’urbanisme considérables qui peuvent exister dans tous les pays développés, le phénomène est bien différent. La nuance est importante sans parler d’abus de langage, on est proche d’un sens figuré, comme la différence entre « une table » et « la table de multiplication ». Il faut comprendre qu’il n’y a jamais eu de politique de ségrégation en France.
Les explications viendront de problèmes économiques, de contraintes venant de la nécessité de loger des gens dans l’urgence et en dernier des phénomènes de communautarisme qui vont progressivement dominer. (Le communautarisme est une réalité complexe spontané et inévitable au départ dans les phénomènes migratoires).
Beaucoup de nos
quartiers dit sensibles ont été construits dans les années 60 et 70 avec les
meilleures INTENTIONS du monde. Même si dans ces périodes la puissance publique
a fait construire des HLM en contrôlant le montant des loyers. J’insisterai sur
la mixité sociale et culturelle qui existait et que j’ai vécue personnellement
en banlieue parisienne (Massy, grand ensemble, 91).
S’il reste un argument pour convaincre de cette démarche intellectuelle,
il viendra du fait que c’est probablement la seule approche rationnelle pour
tenter de comprendre ou de chercher des solutions pour satisfaire à l’intérêt
général et au bien commun. On peut dire que le reste des problèmes réside dans
les lois et l’exercice de celles-ci. Et
force est de constater qu’elles sont très abondantes en France.
(On envisage de faire une loi pour lutter contre la discrimination
capillaire.)
Donc si je veux comprendre les problèmes du système économique d’un pays
je ferai en sorte d’écarter les causes venant d’actions malveillantes ou
d’individus nuisibles.
Mais certains intellectuels pourront contourner ce principe en traquant
toute formes de résistances à son projet global de justice sociale, comme une
source de véritable volonté malveillante. Donc le fait de ne pas adhérer ou de
discuter des idées d’inspiration socialistes peut devenir coupable, la mauvaise
volonté est soudainement devenue suspecte. C’est l’inversion de causalité qui
devient la norme. Il faut ajouter que cette logique s’appuie sur un principe
Rousseauiste, la société est responsable, elle ne fait que créer des
déterminismes et des discriminations.
_Vous vous opposez à ma proposition, vous êtes donc le problème, vous
êtes le mal.
Il est intéressant peut être, de chercher un lien de causalité entre la
quantité de loi d’un pays et la conception générale de la société qui domine.
Je reste persuadé que la désindustrialisation depuis 50 ans en France n’a
jamais été recherchée par nos politiques, mais est la conséquence de leurs
politiques publiques.
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