Quelle spiritualité aujourd’hui ?
C. G Jung a dit un jour que l’être humain
naît trois fois. La première correspond à la
naissance réelle, physique. La deuxième a lieu avec le développement de
l’ego, et la troisième est ce qui désigne la naissance de
ce qu’il a appelé la “conscience spirituelle”.
Cette conscience spirituelle est
une quête de l’Esprit, dont seul l’homme est doté, à l’inverse des animaux qui
ne sont pas conscients mais seulement dotés de « sentience ». Ainsi
l’Homme est amené à se questionner, à s’interroger sur le sens de sa vie. Y
a-t-il quelque chose après la mort ? Y en avait-il avant la
naissance ? D’où vient le monde ? Est-ce qu’il existe un Démiurge au
Monde … ?
Toute une série de questions
autour de la Transcendance qui font rentrer la conscience dans une approche
métaphysique de la réalité. Cette démarche a un double effet, d’une part elle
remet le réel en question mais d’autre part, elle opère un changement sur
l’individu qui tend à se transformer, à s’élever et à se transmuter.
Cette quête spirituelle a été
longtemps noyée dans un cadre religieux, tout comme la philosophie l’a été. Car
il se trouve qu'il a existé des éléments de philosophie
dans plusieurs pays avant la Grèce, mais ce n'est qu'en cette dernière qu'est
née une philosophie autonome, distincte et séparée de la religion.
Dans tous
les autres pays du monde, il y a bien eu des essais de philosophie, mais soit
cette philosophie est contenue dans ce qui s'apparenterait à une religion, soit
cette philosophie se veut religion, tel est le cas des religions orientales qui
sont en même temps des sagesses philosophiques.
Tandis qu'en Grèce, au contraire, nous avons l'apparition
d'une spéculation philosophique autonome et, on constatera, que toutes les
questions touchées par les Grecs se retrouvent dans les thèses modernes et
contemporaines...
Le schisme
entre religion et Spiritualité s’est opéré grâce à la Science. Cette dernière a
certes provoqué le recul des pensées religieuses mais à aucun moment elle n’a
pu initier un déclin de l’esprit spirituel, qui a continué de perdurer en
dehors des religions. La littérature latine de l'Antiquité a transmis
plusieurs étymologies du mot religion.
La plus citée aujourd'hui est religare signifiant « relier ».
Là où la religion a été
considérée comme « lien social » qui « Relie » pour constituer
un acte collectif, la Spiritualité s’y oppose diamétralement pour s’affirmer
comme un acte éminemment Individuel. Au lieu de relier, elle
« Délie » !
Elle délie les êtres de tout ce qui n’est pas vrai, de tout ce qui ne participe
pas à leur essence, de tous les préjugés reçus et des différentes opinions
issues des divers groupes ou sociétés.
C’est pour cela que souvent la spiritualité a créé des séismes dans la religion
au point d’être persécutée et annihilée. Combien de mystiques ont été stigmatisés
par l’Institution religieuse. Nous citerons l’exemple de Al Hallaj, considéré
comme le Christ de l’Islam, assassiné et sacrifié pour ses expériences
mystiques et sa compréhension du divin. La spiritualité résumerait donc un état
modifié de conscience qui génère un message aux autres, mais propre à la
personne, et souvent aux antipodes du dogme religieux.
Historiquement c’est grâce à la Science que la
tyrannie de la religion s’est vu décroitre.
Un hiatus a alors pris place entre religion et spiritualité et, à la grande
surprise la Science tend à converger vers la spiritualité. Grâce aux avancées
et aux découvertes de la Mécanique quantique, une révolution est en train de
s’opérer qui remet en cause la nature de l’Homme mais surtout de sa Réalité. De
plus en plus d’études démontrent que la compréhension du Réel lié à
l’Espace-temps dans lequel évolue l’Homme ne peut être complète jusqu’à
présent. Il est nécessaire d’admettre l’existence d’une réalité
supra-sensorielle, source d’informations qui proviendraient en dehors de
l’Espace-Temps, hérité d’Einstein.
Parmi ce que la Science présente comme arguments, figurent en premier lieu, les
informations du Vide, dans son sens cosmique et communément appelé énergie
noire et qui reste jusqu’à présent mystérieux et inexpliqué. En second lieu,
toutes les découvertes de la Mécanique quantique viennent faire admettre aux
scientifiques une compréhension toute autre de l’espace et son lien aux
particules élémentaires.
L’intrication quantique et ce qu’elle engendre à
l’échelle de l’infiniment petit a fait dire à Einstein que Dieu ne joue pas aux
dés ! La notion d’espace, lui-même tend à être remise en cause tant il
présente des incohérences (spatialement non local, temporellement non local,
déformable, troué, pixellisé, en vibrations…) et qu’il perd toute sa cohérence
lorsqu’on s’approcherait du plus petit « pixel » qui le constituerait
et qui connaît continuellement des fluctuations, connu comme la longueur de
Planck (10 puissance -35 m).
Les informations présentes à cette échelle
considérablement petite présentent un impact considérable à notre échelle
macroscopique et donc les informations issues de cette réalité déterminent
l’espace perçu par l’Homme. Or il ne le perçoit que par sa conscience, autant
dire que l'espace c'est la conscience et que notre réalité extérieure est notre
conscience collective. Notre réalité visible, composée de particules de matière
et de lumière, est plongée à l’intérieur d’un immense univers d’informations
qui est connecté à cette réalité.
A échelle humaine, d’aucuns ont déjà expérimenté
la manifestation d’«informations » issues de l’extérieur de
l’espace-temps. Ces phénomènes peuvent s’apparenter à l’intuition ou encore aux
phénomènes de synchronicités (coïncidences chargées de sens), introduites par C. G Jung... Ces
phénomènes vont dans le sens où l’Homme est un être spirituel, embarqué dans
une réalité matérielle, ayant la faculté d’être réceptif d’une information ou
d’une intuition non fabriquée par son cerveau, mais provenant d’un ailleurs,
dont il ne maîtrise pas encore l’étendue mais dont il peut développer la
faculté d’en capter des informations qui peuvent radicalement changer sa
destinée.
Ce cheminement nécessite cependant une pratique
ayant pour but de mettre l’individu en condition. Plusieurs pratiques héritées
des anciens peuvent nous mettre sur cette voie comme la pratique de la
méditation, l’introspection en favorisant un retour authentique vers soi, et en
permettant au final de se débarrasser de tout conditionnement pour que la
personne soit en état de « réceptivité » de toute information non
émanent du cerveau comme une idée ou intuition qui va finalement se transformer
en intention pour amener quelque chose qui sort de l’ordinaire. Cette intention
va alors avoir un pouvoir considérable sur l’avenir puisqu’elle émanerait du
« Soi » et il y aurait une répercussion dans le futur qui attend la
personne.
Le simple fait d’avoir développé cette intention
mais surtout d’avoir été en état de la réceptionner va provoquer, au niveau de
la réalité sensible de l’être, des synchronicités (hasards extraordinaires) qui
vont se manifester pour réaliser l’intention. Cette opération, pour être
achevée, nécessite un cheminement spirituel, en se déconditionnant totalement
par un lâcher prise, qui passe par le contrôle du foisonnement du mental, et un
détachement de tout ce qui a conditionné l’individu dans sa vie de tous les
jours.
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