Benoit Poelvoorde nous explique
Spinoza
Dans le film « Le grand soir »
réalisé par Benoit Delepine, et Gustave Kerven. Benoit Poelvoorde joue un
personnage qui revendique être le plus vieux punk à chien d’Europe, il vit dans
la rue une existence construit dans la marginalité et l’exclusion. Son frère
joué par Albert Dupontel est vendeur dans un magasin de literie et au début il
est fier de représenter une sorte de réussite sociale. Dans la première scène
nous les voyons en conversation avec leur père. En réalité ils vont parler en
même temps chacun enfermé dans une rhétorique très exalté pour défendre leur
situation. C’est dans une grande cacophonie que l’on découvre les deux
personnages qui sont apparemment opposés.
Benoit Poelvoorde qui vie donc dans
la rue dans une situation extrême que personne ne souhaite vivre
raisonnablement. Or bien au contraire il développe une sorte de discourt
intello new age agressif. Il ne se voit pas rejeter du système mais dit rejeter
le système. Le paradoxe soutenu tout le long du film repose sur cette attitude
qu’il arrive à positiver. Effectivement il se permet de s’extraire de toutes
les conventions sociales dans une agressivité facile, qui lui procure une
certaine liberté. Sans jamais évoquer le résultat d’un déterminisme social bien
réel, Il est convaincu et affirme que sa situation est le résultat d’un choix
délibéré.
Son frère vie un divorce difficile et
son travail est pour le moins, sans aucun intérêt. Quand il se fait licencier
sa situation devient catastrophique également. Et le personnage de Poelvoorde
va donc lui apprendre à vivre dans la rue, ravie de lui présenter son mode de vie.
Le film se déroule en majorité en extérieur
dans une immense zone artisanal, commercial de grande banlieue parisienne, sans
âme plus ou moins déserte qui représente assez bien une société consumériste
plutôt raté.
Or Spinoza nous dit :
« Nous nous croyons libre, car
nous ignorons les causes qui nous détermine »
Ce film pour moi, nous en donne une
démonstration la plus cruel et absurde que l’on peut trouver. Le plus troublant
c’est que le personnage principal dans son verbiage incessant puise ses
arguments dans une contestation qui est présente dans les discours politique
qui deviennent banal. Le personnage joué par Dupontel est au départ sous le
choc et grasse à l’apprentissage de son frère il va parvenir à rentrer dans une
acceptation de son sort. Nous pouvons et nous avons le droit de ne pas
être satisfait de notre existence, mais nous savons qu’il est difficile d’attribuer
tous nos problèmes à la société. La réflexion sur la responsabilité
individuelle quant à notre destin fait bien partie de la pensée politique. Il
est légitime de réfléchir si nous subissons le système ou s’il nous permet de maitriser
notre avenir. La complexité devient presqu’un insoluble quand des gens sont
capable dans les médias, de nous proposer des solutions comme le tirage aux
sorts de nos dirigeants, ou en affirmant que l’on peu très bien se passer de
pétrole, ou encore proposer la décroissance sans le début d’une méthode.
Et tout simplement la condamnation devient
la norme lorsqu’on affirme que tous nos mode vie son mauvais.
Pour moi c’est clair nos deux
personnages subissent une situation d’exclusion très difficile et c’est bien un
échec de notre société. Mais ils peuvent très bien être victime également d’un
discours de contestation. L’antisystème devient un système.
Les personnages vont poursuivre leur libre arbitre
apparent dans une surenchère dans la révolte.L’aboutissement de leur projet doit se réaliser dans l’attaque et l’incendie d’un hypermarché.
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