dimanche 19 mai 2019

Sujet du Mercredi 22 Mai 2019 : L’épuisement des ressources, mythe ou réalité ?




                    L’épuisement des ressources, mythe ou réalité ?




Il est de bon ton de s’inquiéter de l’épuisement des ressources. Cette crainte n’est même plus présentée comme une prévision aléatoire, mais bien comme une évidence. L’argument est tellement péremptoire qu’il peut se passer de toute démonstration. Il peut être accompagné de la toujours inquiétante surpopulation. Mais surtout, nous serions devant une preuve objective inévitable pour condamner notre société. Une contrainte physique incontournable.

Pourtant il existe beaucoup d’arguments qui nous éloignent d’un véritable danger. Tout d’abord, toutes ces prédictions sont basées sur l’hypothèse que les hommes ont toujours le même comportement et donc les mêmes trajectoires de consommations. Ce qui n’arrive jamais. Il existe une discipline en économie qui s’appelle l’économétrie. Elle consiste à utiliser au maximum les mathématiques pour pouvoir faire des projections. 

Mais le plus souvent cela revient à faire un relevé d’une consommation d’acier en 2000, puis un autre relevé en 2015 et de tirer une trajectoire linéaire afin de prévoir une consommation en 2050. Il vous suffit de jeter un œil sur les stocks connus actuellement dans ce minerai en les comparant avec le chiffre pour 2050, et vous avez votre prévision catastrophique.

Sauf que les stocks connus à ce jour seront différents des stocks connus en 2025 ou en 2050. J’ignore s’il n’y a pas dans le monde des industriels spécialisés, actuellement, à la recherche de nouvelles possibilités d’extraction du minerai de fer. Certaines ressources vont bénéficier directement de progrès techniques qui vont multiplier les ressources et rendre complètement erroné le principe de réserve connue. C’est le cas pour le pétrole, puisque depuis le premier choc pétrolier de 1974 il y a eu les sables bitumeux du Canada, les puits de pétrole en eaux très profondes, les techniques par fracturation, en plus de nouveaux gisements conventionnels que nous ne connaissions pas en 1974.

C’était déjà le principal défaut du rapport du Club de Rome en 1971 intitulé : « halte à la croissance ? ». Car il prévoyait qu’entre 1990 et 2000 toutes les ressources seraient épuisées. Le plus étrange c’est que de nos jours quand ce rapport est évoqué par certain, il est présenté comme étant visionnaire.

C’est un paradoxe parfait, l’erreur est devenue le vrai. Le cauchemar d’Orwell n’est plus très loin : « le mensonge est la vérité. »

On ignore également l’efficacité du recyclage des matières premières, qui existe quasiment depuis le début du XX° siècle, donc avant la préoccupation écologiste. Tout simplement parce que les industriels, dans leurs objectifs de maximisation du profit, vont rechercher à optimiser les ressources.
C’est ainsi que l’on est capable de recycler l’acier à 90 %, l’aluminium à 94 %, et c’est aussi le cas pour le plomb, le cuivre, l’éteint, le bois, le verre, le papier.

De plus, plus le prix d’une matière est élevé plus sont recyclage devient rentable donc la logique du marché vient précisément réduire la consommation d’un produit.
La loi de l’offre et de la demande vient directement nous préserver de toute tendance apocalyptique suivant quatre mécanismes différents. Car avant d’arriver à un épuisement le prix nous donnera un signal suffisant pour changer les comportements des agents économiques.

Exemple : le prix du cuivre monte de 30% :

1           Les producteurs peuvent chercher de nouveaux gisements, voir chercher au fond des océans. Les Japonais et la Corée du Sud consacrent beaucoup de travaux sur de nouvelles exploitations sous-marines.  L’augmentation du prix permet de rentabiliser ces nouvelles recherches.
2           Les industriels qui utilisent du cuivre peuvent chercher des produits de substitution. Les plombiers se reportent sur des tuyaux en plastique.
3           Les consommateurs peuvent également privilégier des solutions qui apparaissent moins cher.
4           La filière de recyclage de cette matière devient soudainement plus efficace et plus rentable.

Ces mécanismes sont des phénomènes spontanés qui n’ont pas besoin de décisions ou d’interventions politiques puisqu’ils sont guidés par la rationalité de maximiser les profits.
Ces principes ont été constatés dans le bois, le papier, le pétrole, les métaux etc….

Nous connaissons actuellement des sources d’énergies aux qualités extraordinaires qui n’ont jamais été exploitées à ce jour. Le thorium, dès 1971 aux Etats Unis, est envisagé pour remplacer totalement l’uranium avec pour avantage d’être stable dans son exploitation en centrale nucléaire. Même en cas d’attaque terroriste il n’y a pas de risque de prolifération. Nous savons que le thorium est trois fois plus abondant que l’uranium et mieux réparti géographiquement. Il y en a en France, aux Etats Unis, et au Canada.

Les gens qui agissent et qui ont foi en l’avenir trouvent les solutions, et font avancer les civilisations. Ensuite, les futurologues comme Malthus, n’ont pas prévu la découverte de la pénicilline, la révolution industrielle, la révolution verte, l’invention du transistor.  Nous serons aussi à l’avenir confrontés à d’autres découvertes qui feront avancer l’humanité d’une façon inimaginable à l’heure actuelle.

En fait, parler de ressource naturelle est un non-sens. Car si vous utilisez une machine à remonter le temps, et que vous dites à Henri IV que là, il y a du lithium c’est formidable pour fabriquer des batteries, cela ne lui servira à rien, il ne saura pas quoi en faire.

La première contrainte physique de l’homme c’est la nature hostile qu’il va maitriser lentement.

L’épuisement des ressources est vrai, si l’on ignore le génie humain.

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