“Puisque le peuple vote contre le Gouvernement,
il faut dissoudre le peuple.” B. Brecht
il faut dissoudre le peuple.” B. Brecht
« L’oligarchie au pouvoir ne comprend pas que le peuple puisse voter
contre la direction qu’elle imprime à la politique. Nous avons vu l’extraordinaire
incompréhension qui pouvait se lire sur les visages des hommes politiques lors
de la proclamation des résultats de 1 ’élection présidentielle de 2002, comme
lors de celle des résultats du référendum de 2005.
L’oligarchie se sent
injustement trahie par ce bon peuple qui ne vote pas dans le sens historique
qu’elle lui a indiqué, et ne peut comprendre qu’une seule chose : elle a mal
expliqué aux électeurs quel était le seul vote possible.
Les
élites sont persuadées d’avoir raison contre le peuple. Pour elles, le peuple
doit rejoindre ses représentants dans la communion de la démocratie virtuelle,
conçue en tant que seule et vraie réalité. Ainsi, lors des élections, ce n’est
plus l’élite qui représente le peuple, mais le peuple qui est sommé de
représenter les choix de l’élite ... « Puisque le peuple vote contre le
gouvernement, il faut dissoudre le peuple », ironisait en son temps
Bertold Brecht...
La post-démocratie peut se définir ainsi : elle est un état servile de la société, dont l’imaginaire demeure celui de la liberté et de l’égalité. Devenant post-démocratie, la démocratie a érigé son propre mensonge - l’inversion de ce qu’elle prétendait être - comme réalité politique concrète. En post-démocratie, démocratie ne se lit plus pouvoir du peuple mais pouvoir sur le peuple. La démocratie a produit son inversion mensongère, en prétendant se réaliser concrètement. Voilà la servitude volontaire inhérente à la post-démocratie : l’homme accepte de croire en l’illusion démocratique afin de conserver le confort de son apparente
Nous
vivons la rupture, en la démocratie elle-même, vers une démocratie totalitaire.
Un gouvernement élu [démocratiquement peut fort bien devenir un pouvoir
totalitaire tout en demeurant, dans les formes, un pouvoir dit démocratique. Comme
l’avait constaté Emmanuel Mounier : « Appelons régime totalitaire tout régime dans
lequel une aristocratie (minoritaire ou majoritaire) d’argent, de classe ou de
parti, assume, en lui imposant sa volonté, les destins d’une masse amorphe -
fût-elle consentante et enthousiaste et eut-elle par là même l’illusion d’être
réfléchie. »
Nous ne pouvons que suivre Matthieu Baumier dans la
description qu’il fait de l’état présent et à venir de notre société: « La
post-démocratie présente bien une série d’aspects tendant à un totalitarisme ;
pensée unique, parti décentré, mais unique, presse unanime ou presque,
oligarchie campant sur ses privilèges et sur sa croyance en une vérité,
propagande, mots et discours creux, idéologiques, répétés comme par habitude,
description d’un monde virtuel tenu pour le monde réel ... »
L’ensemble des caractéristiques de la post-démocratie a pour point commun
d’appartenir à une conception unique et virtuelle de la liberté, formant ainsi
u manichéisme qui s’apparente, par bien des aspects, à une conception
totalitaire. Avec une telle liberté nous n’avons plus besoin de prisons
…… »
(- In le ciel sur la terre, Falk van Gaver : essai de
théologie -2007
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