Le rôle de la violence
dans l’histoire.
Il
est souvent admis que la violence de l’homme est dû à sa « part d’animalité »,
la violence serait intrinsèque à l’homme.
Les
études de deux cousins éloignés de l’homme qui sont séparés par le fleuve Congo
apportent certains éléments de réflexion :
Les Bonobos vivent dans la boucle du fleuve. Ils ont un moyen pacifique de résoudre les conflits en interne et avec les autres groupes de bonobos.
Les Bonobos vivent dans la boucle du fleuve. Ils ont un moyen pacifique de résoudre les conflits en interne et avec les autres groupes de bonobos.
Les
chimpanzés qui vivent sur les berges
externes de la boucle du fleuve, sont plus agressifs et peuvent, en cas de
conflit avec une autre tribu, pratiquer le cannibalisme.
Pourquoi
pour des cousins germains ont-ils une telle différence de comportement ?
Il faut partir des conditions d’existence de ces espèces. le bonobo n’a
pas de concurrent dans sa strate écologique. Le chimpanzé, lui, est en concurrence avec le gorille des. il
doit donc être plus agressif pour défendre son territoire contre les autres
groupes de chimpanzés pour assurer la subsistance du groupe. Le régime de la hiérarchie
dans les deux groupes est différent , une femelle chez les bonobos, un mâle
chez les chimpanzés . Chez les animaux il n’y a pas de violence gratuite mais
les conditions de survie de l’espèce déterminent l’agressivité.
Pour
l’homme, qui est un primate supérieur, comment s’explique la violence ?
Nous devons avoir une démarche scientifique et pour cela nous allons partir des premières manifestations connues de l’homme par les traces paléoanthropologiques qu’il a laissé.
Nous devons avoir une démarche scientifique et pour cela nous allons partir des premières manifestations connues de l’homme par les traces paléoanthropologiques qu’il a laissé.
L’homme
apparaît en Europe au paléolithique ancien en venant de l’est de l’Europe et du
Proche Orient, il y a un million d’année (il ne deviendra Homo Sapiens que vers -150 000 ans). Il pratique une économie
de prédation, c’est à dire qu’il prélève sur la nature en fonction de ses besoins à court terme. Il est
nomade cela ne veut pas dire qu’il se déplace de manière constante mais en
fonction des saisons et aussi des refroidissements et des réchauffements
climatiques (cinq épisodes en un million d’années).
Les paléontologues estiment leur population à 1 million sur l’ensemble de l’Europe. Ils vivent par petits groupes entre 30 à 50 personnes. Ils ont peu d’enfants (durée de vie brève et sélection naturelle à la naissance).
L’étude de leurs nécropoles montre qu’il n’y a pas un homme au-dessus des autres. Chaque individu est assigné à une tache qui sert le collectif (ce que montrent aussi les études ethnographiques sur les tribus isolées à notre époque). Ils collaborent aussi avec d’autres groupes et se reproduisent entre groupes. Nous n’avons pas de trace de batailles (pas de traces sur les ossements de blessures contondantes). Il leur arrive de pratiquer le cannibalisme de manière très occasionnelle. Il n’y a pas de trace de violence sur les personnes ingérées. Ces hommes avaient un grand respect pour les animaux qu’ils considéraient comme faisant un tout avec eux et la nature. Certain paléontologue émettent l’hypothèse qu’étant donné l’importance de chaque individu dans le groupe, le sacrifice est exceptionnel mais aucune trace ne vient corroborer cette hypothèse très « moderne ». Durant cette période, sur les peintures rupestres nous ne voyons que des animaux.
Les paléontologues estiment leur population à 1 million sur l’ensemble de l’Europe. Ils vivent par petits groupes entre 30 à 50 personnes. Ils ont peu d’enfants (durée de vie brève et sélection naturelle à la naissance).
L’étude de leurs nécropoles montre qu’il n’y a pas un homme au-dessus des autres. Chaque individu est assigné à une tache qui sert le collectif (ce que montrent aussi les études ethnographiques sur les tribus isolées à notre époque). Ils collaborent aussi avec d’autres groupes et se reproduisent entre groupes. Nous n’avons pas de trace de batailles (pas de traces sur les ossements de blessures contondantes). Il leur arrive de pratiquer le cannibalisme de manière très occasionnelle. Il n’y a pas de trace de violence sur les personnes ingérées. Ces hommes avaient un grand respect pour les animaux qu’ils considéraient comme faisant un tout avec eux et la nature. Certain paléontologue émettent l’hypothèse qu’étant donné l’importance de chaque individu dans le groupe, le sacrifice est exceptionnel mais aucune trace ne vient corroborer cette hypothèse très « moderne ». Durant cette période, sur les peintures rupestres nous ne voyons que des animaux.
Au
Mésolithique (- 10 000 ans) nous avons un réchauffement climatique qui va
découvrir de nouveaux territoires et un climat tempéré. La sédentarisation va
se faire à partir de l’élevage. Un moyen de chasse nouveau va se développer ; l’arc. La domestication
du porc va amener des épidémies dont les populations sédentaires ne comprennent
pas l’origine, les tombes collectives apparaissent suggérant une augmentation
des sacrifices humains ; mais de nombreux chercheurs infirment ces points
de vue : Rupert A. Housley, professeur en archéologie à
l'université de Glasgow n'est pas aussi affirmatif: «si le sacrifice est une
explication possible il y en a d'autres. Je dirais que ce n'est qu'une
possibilité parmi beaucoup d'autres.»; conduisant une étude dans le sud de
la Russie sur les liens entre l'homme de Neandertal et l'homme Moderne, il
souligne que les inhumations multiples étaient courantes à cette l'époque et
que de nombreux enfants mouraient à un jeune âge.
L’agriculture va apparaître, une production qui peut-être stockée d’une année sur l’autre voire sur plusieurs années. Le matriarcat fait place au patriarcat, les dieux dominants deviennent des dieux guerriers et masculins. Sur les peintures rupestres du néolithique des hommes avec des arcs apparaissent, non seulement ils chassent mais parfois ils combattent d’autres hommes. Dans les sépultures, grottes, dolmens, on voit apparaitre les blessures par flèches, coups etc.. .
Que s’est-il passé ? Avec l’augmentation de la production due à l’agriculture il y a une augmentation de la population. La surproduction de céréales et le développement inégal du néolithique à l’échelle d’un vaste territoire, vont amener à la formation d’une caste de guerriers avec un chef. Peu à peu la propriété qui était collective va être privatisée aux profits des guerriers. La caste des guerriers ne travaille pas aux champs. Il faut produire plus pour les entretenir. Ils vont prendre le pouvoir, les opposants sont dominés ou éliminés. La violence se fait d’abord au sein du groupe. Puis il faut trouver de la main d’œuvre donc ils vont réduire par la guerre d’autres populations en esclavage. C’est la période du néolithique final
L’agriculture va apparaître, une production qui peut-être stockée d’une année sur l’autre voire sur plusieurs années. Le matriarcat fait place au patriarcat, les dieux dominants deviennent des dieux guerriers et masculins. Sur les peintures rupestres du néolithique des hommes avec des arcs apparaissent, non seulement ils chassent mais parfois ils combattent d’autres hommes. Dans les sépultures, grottes, dolmens, on voit apparaitre les blessures par flèches, coups etc.. .
Que s’est-il passé ? Avec l’augmentation de la production due à l’agriculture il y a une augmentation de la population. La surproduction de céréales et le développement inégal du néolithique à l’échelle d’un vaste territoire, vont amener à la formation d’une caste de guerriers avec un chef. Peu à peu la propriété qui était collective va être privatisée aux profits des guerriers. La caste des guerriers ne travaille pas aux champs. Il faut produire plus pour les entretenir. Ils vont prendre le pouvoir, les opposants sont dominés ou éliminés. La violence se fait d’abord au sein du groupe. Puis il faut trouver de la main d’œuvre donc ils vont réduire par la guerre d’autres populations en esclavage. C’est la période du néolithique final
En Europe vers - 800 avant notre ère les chasseurs
cueilleurs disparaissent totalement.
Au
moyen orient l’évolution est plus rapide et bien antérieure à celle de l’Europe
en particulier dans la zone en le Tigre et l’Euphrate : la Mésopotamie (Irak actuel). La violence de petit groupe (tribu)
va se transformer peu à peu en une violence d’état qui va apparaître avec les
premiers royaumes et empires. L’écriture, le droit vont être inventés pour
contrôler la propriété et la production aux profits des classes dirigeantes qui
vont confisquer à leur profit la surproduction.
C’est
le XIX siècle occidental qui va créer cette vision que la violence est le côté animal
de l’homme pour justifier par la violence la colonisation des
« sauvages » auxquels les occidentaux vont amener la
« civilisation » (ce qui était déjà le discours des conquistadors
exterminant les indiens des Amériques au 16ième siècle).
Références
: sur youtube conférence de Marylène
Patou « Préhistoire de la violence et de la guerre ». Sur youtube encore,
« L’état ce n’est pas vous » une explication avec beaucoup
d ‘humour du néolithique
d ‘humour du néolithique
Ouvrages :
Marylène Patou - Préhistoire de la violence et de la guerre. Marx et Engels
l’origine de la famille de la propriété et de l’état Engels : le
rôle de la violence dans l’histoire.
Engels Anti-Dühring économie politique chapitre II , III , IV
Âge de pierre, âge d'abondance. L'économie des sociétés primitives
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Tina Jolas. Préface de Pierre ClastresDu même auteur et GRATUIT :
La nature humaine : une illusion occidentale par Marshall Sahlins, 2008
Version PDF N° 75 de 62 pages – Composé comme suit ;
La Nature humaine, une illusion occidentale Avertissement ► P. 4
La Nature humaine : une illusion occidentale ► P. 5
Hobbes et Adams : deux thucydidéens ► P. 6
La Grèce ancienne ► P. 12
Une autre conception de la condition humaine ► P. 26
La monarchie médiévale ► P. 31
Les Républiques de la Renaissance ► P. 36
Les Pères fondateurs ► P. 40
Quand la morale s’empare de l’égoïsme ► P. 46
D’autres mondes humains ► P. 48
Voici venu le temps de pleurer sur notre sort ► P. 53
La culture est la nature humaine ► P. 56
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