LE MONDE
EST-IL FAIT POUR
NOUS ?
Pour démontrer l'inanité d'une telle illusion ne faut-il pas
en revenir à la démarche de la science et de la philosophie ? Comme il y a
26 siècles chez les Grecs et 500 ans à la Renaissance. Le matraquage actuel de
beaux et merveilleux documentaires télévisuels d'astronomie étatsuniens est
captivant (on en est captif, quitte à s'informer !), mais pose problème
pour cette même raison. La construction auprès du public d'une croyance
émerveillée, faisant l'impasse sur la nécessaire adéquation réciproque entre faits
avérés et théorie scientifique, nous conduit à une religion nouvelle
du « réglage fin du monde à l'origine » qui aurait fait
apparaître la vie à l'image de cette intention première, que ses promoteurs se
gardent bien de dévoiler pour ce qu'elle est. Seule la connaissance du réel,
celle des faits et de la théorie combinés, nous permettra de dévoiler le
pot aux roses qui, dans le mouvement des passions et de la démesure du beau
et du fantastique ainsi proposés, incite à « prendre nos
désirs pour la réalité » plutôt que « la réalité pour notre
désir » (Spinoza). De même Hegel mettait-il en garde que faire de la
science ou « philosopher ne permet pas qu'on ne fasse qu'assurer,
imaginer, aller et venir arbitrairement par la pensée (même) en
raisonnant ?
Voyons en bref ce que disait ce sacré Spinoza. Déjà Galilée
et Giordano Bruno nous apprenaient-ils que la terre et les hommes ne sont pas
le centre immobile du monde, celui qu'un « premier moteur » posté à
l'extérieur, au-delà du monde (transcendance) ferait pivoter tel un divin
carrousel « dans une harmonieuse symphonie de sphères adamantines
vissées d'astres scintillants ». Ceux-ci (et même Spinoza !) se
trompaient bien un peu sur la nature infinie du monde, mais ne voulaient-ils
pas plutôt simplement souligner qu'il est « sans limite »
et comprend tout ce qui existe ? Cela ne chassait-il pas ipso facto l'idée
même d'un être hors du monde dans l'au-delà et celle de l'incompatibilité d'un
centre à un espace infini ? L'homme et la vie ne pouvaient dès lors
plus être considérés comme le centre du monde ni donc comme l'intention qu'un
être de l'au-delà aurait imprimée en le créant ex nihilo à son
image. La croyance narcissique de « se prendre pour le nombril du
monde » ne pouvait plus tenir qui faisait que les hommes s'imaginaient de
toute pièce une entité supérieure qui les aurait créés à son image et dont les
intentions détermineraient leurs vies. Il y a là totale auto-contradiction.
Spinoza montre que la croyance en une telle entité créant
tout en vue d'une fin (l'homme) est compréhensible puisque, dans la vie
courante, nous posons des actes nécessairement toujours en vue d'une fin (je
tends le bras pour saisir un objet, etc.). Par analogie anthropocentrique, le
monde doit alors exister par le dessein d'un être absolu extérieur à lui
qui l'a fait advenir et perdurer, et que tout ce qui s'y produit est
nécessairement le fruit d'une intention, conduisant notamment aussi à « la
théorie du complot » et à celle du « réglage fin de l'univers à
l'origine ». Ce point de référence fixe et définitif qui n'est que
croyance infondée dissipe sans doute une angoisse existentielle, mais au prix
de l'abandon de la raison critique s'appuyant sur l'analyse de faits concrets
et réels et débouchant sur des connaissances (vérités). Spinoza stigmatise
ainsi l'ignorance des hommes des « causes qui les déterminent »,
l'abandon de leur recherche et in fine la chute dans la servitude
volontaire.
C'est en ignorant les causes des choses que les hommes se
créent sans cesse illusions et lubies qui correspondent à leurs désirs
mais qui les conduisent souvent à l'impuissance et à la désolation de la servitude
volontaire par la croyance en un monde imaginaire. C'est là une démarche
idéologique, religieuse, spiritualiste voire mystique.Tandis que la recherche
raisonnée et la connaissance des choses du monde et des hommes, que nous
prendrions à notre compte pour en faire nos désirs, permettent d'accroître
notre puissance dans le monde par son usage le plus pertinent possible distinct
du fatalisme. C'est la démarche philosophico-scientifique.
Mais à titre d'important exemple, revenons à la nouvelle
religion de domination de l'esprit faisant perdurer les anciennes qui se met en
place sur la supposée intention qui présiderait au réglage fin de
l'univers au temps zéro et de tous les détails du monde des hommes qui en
découlent par la suite. La science physique a démontré – par la concordance de
la théorie d''Einstein faite de l'abstraction d'équations mathématiques
et des mesures d'observation de Hubble des vitesses des galaxies en
rapport avec leur distance à la terre – que le monde est fini, courbe et fermé
ou replié sur lui-même (pas infini !), homogène et isotrope au-delà des
amas de galaxies et en expansion chaotique mais décélérée,. Ceci conduit aux
concepts de Big Bang au temps zéro et de Big Crunch dans quelque 550 milliards
d'années, quand l'univers disparaîtra sans retour. Bien. Cela est résultat de
physique, à savoir représentation humaine avérée du réel et non pas identité
parfaite avec lui, car celle-ci correspondrait à l'essence du monde (Platon)
qui reste par définition inatteignable par la science et l'esprit humain.
Il s'en suit que les divagations de la majorité des
cosmologistes, reprises dans les merveilleux documentaires dont on nous farci
la cervelle, sont toutes fausses et purs fruits d'une imagination métaphysique
de « faiseurs de prodiges » (Platon) au-delà du réel qui dans
la passion « prennent leurs désirs pour la réalité » et non
l'inverse (Spinoza). Débusquons ce qui de la part de ces physiciens est une
erreur majeure, de plus sans cesse répétée, sinon une imposture
criminelle.
1°. Le zéro et l'infini, entités
mathématiques abstraites et métaphysiques liées par 1/infini = 0, ne sont pas
des nombres, n'ont aucune réalité physique ne pouvant être ni mesurés, ni
appréhendés ; ni donc faire partie de toute science ou philosophie. Notre
entendement ne peut que concevoir de tendre vers zéro ou l'infini, sans jamais
les atteindre. Ceci est une constatation de fait, pas une opinion. D'ailleurs
la physique disparaît au temps de Planck, le plus petit qu'elle sache
appréhender, comme dans les équations de la gravitation d'Einstein reflétant le
réel, avant de se dissoudre à cet instant et non plus tôt au temps zéro du Big
Bang, notion métaphysique (au-delà de la Physis ou nature). Se placer à cet
instant infiniment précis et irréel comme le font presque tous les
« cosmologistes » est une inanité – purement gratuite hors toute
science, ou théorie et observation possibles – par laquelle ils prétendent
erronément à un réglage fin (infini) du monde à son origine supposée (t=0).
Non, le monde est fini car courbe (Einstein) et, une fois
qu'il est là (lancé), il n'est plus d'intervention ou d'intention finaliste
possible (par qui?) qui assurerait un réglage fin en vue de son déroulement, à
travers le chaos des formations et explosions d'étoiles, partant de sa
« Cause Première » (l'Etre) pour déboucher sur sa « Fin
Dernière », l'apparition et le développement de la vie, particulièrement
la vie humaine ainsi faite à l'image du supposé Etre ou « Recteur »
(Spinoza) de toutes choses comme cause et fin premières. (Ouf!). L'apparition
de l'infini dans une théorie signale que cette théorie est en partie en
inadéquation avec le réel. C'est l'application des principes anthropique
(anthropos, l'homme) ou de complexité invoqués par le chrétien Teihard
de Chardin suivi des illuminés francophones Hubert Reeves et le bouddhiste Xuan
Thuan, de concert avec leurs collègues anglosaxons croyant la vie créée et
réglée par dieu.
2°. La physique est à nouveau confrontée à
l'infini, « le renard dans le poulailler », par l'invention de la
matière noire. Un trou noir est un corps dynamique prévu par la théorie
d'Einstein et si massif qu'il s'effondre sous l'effet de sa propre gravitation
et devient invisible. Mais en fin de parcours -- au temps zéro,
au-delà de la physique (le réel), quand ce corps s'évanouit et devient
indétectable de l'extérieur (on ne peut savoir ce qu'il serait) puisque aucune
lumière ne peut s'en échapper, E=mc2 de la théorie oblige -- le trou noir aurait une densité infinie.
C'est la même impossibilité physique que celle du Big Bang si bien que ces deux
concepts échappant au réel et à la connaissance restent à ce jour des
fantaisies de l'imaginaire métaphysique et donc sans aucun fondement.
« Inutile d'essayer de dire de quoi il s'agit puisque personne ne le sait
(à l'instar du divin), pas même ceux qui ont imaginé ces ectoplasmes (formes
fantomatiques émanant du corps du médium au cours d'une séance de
spiritisme) », C. Magnan, Collège de France, lacosmo.com. Leurs inventeurs
astrophysiciens cosmologistes font sans cesse cette impardonnable faute
professionnelle dans les médias (livres, documentaires, conférences, etc.).
Ils s'y tiennent envers et contre tout. Cela ne les confine-t-il
pas à la qualité d'imposteurs invétérés et même de criminels
intellectuels en série ?
3°. Une fois levées les barrières de la vigilance
critique avec l'invention de l'insaisissable matière noire, pouvait s'ouvrir le
chemin de la récidive de l'énergie noire et de bien d'autres aberrations (4°-6°).
Comme pour la matière noire, est ici apparue une discordance de mesure
difficile à interpréter dans le cadre des modèles théoriques en usage.
Plutôt que de considérer que les modèles informatiques étaient insuffisants à
parfaitement décrire le réel et que la mesure de distance de supernovae situées
à une dizaine d'années lumière de nous ne pouvait assurer une précision
suffisante, nos « bons cosmologistes » conclurent à partir de
distances mesurées plus grandes que prévues par les modèles que l'espace
s'étirait au lieu de se rétracter comme prévu ! La farce fut
d'inventer une « énergie noire » qui par sa présence -- par ailleurs
parfaitement indétectable (noire) ! -- serait capable de dilater l'espace. La
solution fut d'introduire un simple paramètre d'ajustement dans les
équations dans une sorte de fétichisation des modèles contraire à la
démarche de vérité scientifique !
L'hypothèse infondée
et gratuite fut que la luminosité intrinsèque des supernovae était la même pour
toutes. Ce serait bien la première fois qu'une classe d'objets serait entièrement
homogène réduisant cette hypothèse à une affirmation dogmatique
correspondant à un vœu pieux ou à « un désir se prenant pour la
réalité ». De plus, 1) comment des supernovae situées à 10 milliards
d'années lumière et ayant engendré en boucle durant ce temps long des étoiles
et supernovae à composition différentes, comment donc pourraient-elles être
identiques à celles de maintenant ?!, et 2) n'est-il pas tout aussi
incohérent et proprement aberrant de parler d'accélération de l'expansion de
l'espace quand déjà nous ne savons pas en quoi consiste une telle expansion
(absence de théorie adéquate) ? Puisque les modèles théoriques
d'éloignement des galaxies, tous basés sur l'uniformité homogène de
l'espace, ignorent les mouvements chaotiques internes aux galaxies qui ne
correspondent pas nécessairement à une expansion.
A partir de tout cela, la majorité des cosmologistes ont la
lubie de construire un monde illusoire, fruit de leur désir inavoué, composé de
quelque 5% de matière connaissable (science physique) et de 95% d'énigmatiques,
inconnaissables et insaisissables matière et énergie noires méta-physiques.
N'est-on pas dans un rêve pour gogos bâti sur deux formes fantomatiques
dominantes sur trois d'un monde réglé à l'avance par une entité suprême au-delà
de lui (1°) et composé en majorité d'objets évanescents inconnaissables
(2° et 3°) ? Ne marchons-nous pas tous sur la tête à croire
cette fable ?!
Il s'agit d'une manipulation des esprits (« au
plus le mensonge est gros, au mieux il passe ») anti scientifique et anti
philosophique, affirmant subrepticement l'existence d'une création (par l'Etre)
du monde réglé avec une précision inimaginable (infinie) afin qu'Il mène
(finalisme) à la vie et à la conscience et pour qu'agisse un observateur
(l'homme, créé à l'image de l'Etre) capable d'apprécier sa beauté et son
harmonie (le meilleur des mondes possible). Alors que le monde est hasard,
chaos et violence extrêmes de phénomènes incompréhensibles dans leur essence à
l'échelle (domaine de validité) humaine. Même si les résultats de la science
correspondent bien (approximation et non perfection infinie) au monde, ce qui
est différent de s'y identifier (essence). Si l'essence du monde nous reste à
jamais inatteignable, il n'en demeure pas moins que nous pouvons l'appréhender au
mieux de nos capacités dans la dynamique d'un processus dialectique et
créateur entre faits avérés et théorie se correspondant toujours
mieux pour créer des connaissances véritables.
Prendre ainsi le monde, le réel pour nos désirs afin d'y
devenir à son usage plus libre par une possession croissante de nos
potentialités est la démarche la plus utile pour les hommes. C'est la démarche
philosophico-scientifique. Elle est à l'antipode des élucubrations de
l'imaginaire débridé de charlatans et preneurs de pouvoir qui fixent
arbitrairement à leur avantage la croyance (dans l'idée fausse d'un monde
statique, beau et harmonieux, infiniment décidé et prévu dès son origine
illusoire pour l'éternité) qu'il nous suffirait dans la passion de
« prendre nos désirs pour la réalité » et d'ignorer les causes qui
nous sont extérieures et nous déterminent. L'ignorance a toujours
désarmé les hommes face aux menées des autres hommes et aux phénomènes du monde
et de la nature. Adieu donc illusoire libre arbitre d'une prétendue
nature humaine ! Non, la liberté se gagne par « l'exister » à tout instant
dans la confrontation au monde réel. Descartes ne disait-il pas « j'existe
(plutôt que « je pense »), donc je suis », rencontrant ainsi
Spinoza ?
Allons plus loin dans cette voie pour débusquer l'entreprise
de captation des esprits par la religion nouvelle d'astrophysiciens en
recherche fondamentale dévoyés de leur science. Le problème n'est-il pas majeur
car ces mensonges ont perverti toutes les autres disciplines et la société,
y créant un vide de culture philosophique et scientifique (on n'a en
conséquence plus rien découvert de fondamental depuis 1965) et une humanité
devenue la proie facile de fanatiques et gourous à soutane, barbe, tunique,
kippa, turban, crâne rasé et autres accoutrements tels que les complet-veston
et cravate politico-banco-financiers visant la soumission de tous par
manipulation. Par asthénie des esprits et de la raison disparaît toute velléité
de contestation individuelle ou collective.
Voici quelques exemples en sus des cas majeurs 1°- 3° de déni
de vérité faisant passer des désirs pour la réalité, plutôt que
l'inverse :
4°. Passant au temps zéro situé sous le seuil du
temps physique minimal de Planck, les « faiseurs de prodiges »
astrophysiciens font que tout point de l'espace-temps serait totalement isolé
de tous les autres points de l'univers et en serait donc indépendant. Ce qui
revient à un déni de toute causalité, est contraire au réel et rend
impossible toute rationalité et réflexion philosophiques ou scientifiques. A
partir de là toute invention métaphysique est possible (anges, démons, dieu ou
tout autre fantasme) : on baigne en plein relativisme menant au
« tout est possible, tout se vaut », même au néant et au pire propres
au nihilisme conduisant à la loi du plus fort par la servitude
volontaire.
5°. Continuant dans la même veine des principes
anthropique et de complexité – qui correspondent à la même affirmation du
réglage fin à l'origine (temps zéro) par quelque entité toute puissante en vue
de l'apparition de la vie et in fine de celle des hommes --, les mêmes
affirment l'existence d'une vie sur d'autres planètes. C'est nier
que : 1) le monde et la vie sont
tous deux le fruit de l'aléatoire, du fortuit ou du hasard (« effet
papillon » infiniment surmultiplié), et 2)
le nombre d'informations nécessaire à la constitution du code de la vie
est « infiniment » grand comparé aux centaines de milliards de
milliards de planètes de l'univers. Ceci rend infime la probabilité
d'apparition des informations nécessaires à la vie sur d'autres planètes. Faire
croire le contraire dans chaque cas n'est-ce pas une somptueuse arnaque
destructrice des cerveaux par la rénovation – sous des prodiges
d'explications techniques et communicationnelles sophistiques – de dogmes
religieux anciens souvent aujourd'hui devenus évanescents ?
6°. Le monde n'est ni beau, ni harmonieux à la
Xuan Thuan, Reeves & consorts, ni a contrario absurde par
l'incompréhensibilité humaine de ses phénomènes. Non, l'absurde n'est-il
pas d'attribuer au monde nos désirs tout subjectifs – de beau ou d'absurde
c'est au choix -- en s'imaginant que le monde serait fait pour nous, que
nous en serions donc le point focal, le centre, le nombril et finalement le but
ultime (finalisme) ? Giordano, au secours ! Ne serait-ce pas aussi
prendre nos désirs strictement subjectifs et puérils pour la réalité ? Au
lieu que de tirer le meilleur parti des choses en faisant d'elles notre désir
de chaque instant. Merci Spinoza.
On voit qu'en chacun des points 1°-6° la critique des
aberrations anti scientifiques et anti philosophiques d'aujourd'hui sont en
bonne correspondance avec les apports toujours vrais de la philosophie
scientifique de Spinoza élaborée au milieu du 17ième siècle. Pouvons-nous enfin
assimiler celle-ci malgré le conditionnement criminel ambiant des cerveaux et
de toute la société par de pseudo scientifiques saturant l'espace-temps de la
science et des médias contemporains ?
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