L'obsolescence programmée est-elle nécessaire ?
C'est un mécanisme discret, mais non moins implacable, il est
le principe majeur qui règle l'horloge économique. De grès ou de force, nous y
participons. Je veux parler de l'obsolescence programmée.
S'il est beaucoup de choses qui dépérissent et se
transforment dans la nature, certains hommes ont
jugé bon de chronométrer ce que nous croyons posséder.
Nous allons essayer de comprendre comment une société capable
d'envoyer des satellites autour de Mars, ne peut plus fabriquer un micro-onde
qui dure plus de trois ans.
1/ La forme et les effets de l'obsolescence programmée.
L’obsolescence
programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un
producteur à réduit délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter
le taux de remplacement.
Il nous faut déjà comprendre qu'à chaque cycle de vie d'un
produit, correspond une transaction.
Un objet coûtant 1 000
avec une durée de vie de 10 ans rapporte moins que dix objets coûtants
chacun 300 sur une même durée.
La chose est simple. Entre 1 000 ou 3 000... le choix est vite fait, si vous
raccourcissez la durée de vie d'un produit, vous augmentez le nombre de
transactions, donc le nombre de plus-values, donc la taxation totale.
Le consommateur lui, croit faire une affaire à court terme.
Mais sur dix ans, il devra fournir plus de
temps de travail pour obtenir le même service...
L'autre effet non négligeable de ce procédé est d'éviter la
saturation des marchés avec un stock d'invendu dans les bras.
Si vous avez 100 consommateurs qui ont chacun un frigo, vous
aurez du mal à leur en vendre un second avant 10 ans. Baissez la qualité des
matériaux, vous en revendrez dans deux ans. Vous maintiendrez ainsi
artificiellement une certaine forme d'activité. (revenus récurrents)
On comprend alors que l'obsolescence programmée est
nécessaire pour obtenir une croissance du capital industriel et financier. Elle
est un élément fondamental de la croissance du marché.
Il permet de rembourser les emprunts et les investissements,
ces derniers doivent à tout prix être remboursés, sous peine de faillite.
Elle permet une redistribution d'une partie des richesses
vers la population salariée, mais celle-ci dépense une part non négligeable de
ce qu'elle gagne dans des produits à obsolescence programmée.
Quoi de plus symbolique pour résumer ce système, que la
voiture que les employés doivent utiliser pour travailler ?
EN 2012, UNE VOITURE COUTE EN
MOYENNE 4 350 € PAR AN
Sur la base d'un parcours annuel moyen de 12 800 km, le prix de revient annuel d'une voiture en
2012 est de 0,34 x 12 800 = 4 350 € par an. Soit 4 350 / 12 = 362 € par mois
Source : lexpansion.com
Sur la base d'un parcours annuel moyen de 12 800 km, le prix de revient annuel d'une voiture en
2012 est de 0,34 x 12 800 = 4 350 € par an. Soit 4 350 / 12 = 362 € par mois
Source : lexpansion.com
Si vous considérez que le salaire médian d'un célibataire est
de 1 474 € par mois ( source salairemedian.com
) alors vous comprendrez que le salarié moyen dépense près de 25 % de son temps
de travail rien que dans sa voiture. ( 362 / 1474 x 100 = 24,5 % )
2/ Les enjeux et les solutions
Se dessinent alors deux organisations humaines radicalement
opposés l'une à l'autre.
L'une basée sur une économie de marché, où l'on ne crée pas des
produits pour satisfaire les besoins humains, mais pour rembourser les
investissements solvables. Où le but est d'accroître sans cesse le nombre de
marchandises en circulation pour augmenter la masse monétaire.
( l'avoir est une fin, l'Homme un Moyen )
L'autre sur des communautés organisées orientée vers « l'économie
de nécessité » , où l'on produit seulement ce dont on a besoin, et ce de la façon
la plus durable possible.
( l'avoir est un moyen, l'Homme une fin )
L'enjeu est de taille car, appelons les choses par leurs
noms, il s'agit d'un processus de mise en
esclavage de la population mondiale.
·
D'un gaspillage de temps et d’énergies humaines,
qui, utilisées à meilleur escient pourraient considérablement améliorer notre
mode de vie.
·
D'une dilapidation extrême des réserves
minérales et biologiques nécessaires à notre survie.
·
D'une pression démographique de plus en plus
importante sur ces ressources de plus en plus rares.
( voir exemple des élans pour comprendre le processus en
cours )
L'île a une superficie de 357 km2
La population de ces animaux culmine à 6 000 têtes en 1963.
Les deux années suivantes, quasiment tous meurent, car sans
prédateur, ils se multiplièrent et mangèrent toute la nourriture qui leurs étaient
comestibles.
Et la population se
stabilise à une quarantaine d'individus. Toutefois, depuis les années 1980, il
n'y a plus de rennes sur l'île.
J'espère sincèrement me tromper et faire une corroboration
abusive, que l'être humain ne reproduira pas les mêmes schémas que les rennes
de cet exemple.
Humblement, je propose quelques pistes de solutions, elles
seront peut-être insuffisantes, mais je souhaite vraiment qu'au cours de ce
café philo, soient abordés les moyens à mettre en œuvre pour sortir de ce
piège.
·
1/ Ne plus considérer le monde de façon
strictement matérialiste et promouvoir une approche sensible du monde. Une
raison pure sans cœur mène au nihilisme.
Je pense que si ce ne sont pas les raréfactions des
ressources qui nous contraignent, c'est une approche différente du monde qui
nous permettra de changer nos comportements.
·
2/ La chose fabriquée devrait se limiter à nos
besoins et non à l'accumulation.
·
3/ Que l'objet soit utile et dure le plus
longtemps possible, nos anciens se souviennent que leurs biens étaient fait
pour durer.
·
4/ Que l'objet puisse être transformé
·
5/ Tenter, dans la mesure du possible, d'obtenir
l'indépendance alimentaire : soit par sa production propre si l'on peut,
soit par un réseau de petits producteurs. S'éloigner progressivement des
réseaux de grande distribution.
·
6/ Peut-être nous faudra t-il réfléchir à la
fonction argent, car ceci semblerait être la clef de voûte de la distinction
entre économie de plus-value et économie de nécessité.
Sources ouvrages : L'être
contre l'avoir ( Francis Cousin ) -
Crise économique ou crise de sens (
Michel Drac )
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