Périssent les faibles et les ratés :
premier principe de notre amour des hommes" Nietzsche
premier principe de notre amour des hommes" Nietzsche
"Qu’est-ce qui est
bon ? — Tout ce qui exalte en l’homme le sentiment de puissance, la volonté de
puissance, la puissance elle-même.
Qu’est-ce qui est mauvais ? — Tout ce qui a sa racine dans la faiblesse.
Qu’est-ce que le bonheur ? — Le sentiment que la puissance grandit — qu’une résistance est surmontée.
Non le contentement, mais encore de la puissance, non la paix avant tout, mais la guerre ; non la vertu, mais la valeur (vertu, dans le style de la Renaissance, virtù, vertu dépourvue de moraline).
Qu’est-ce qui est mauvais ? — Tout ce qui a sa racine dans la faiblesse.
Qu’est-ce que le bonheur ? — Le sentiment que la puissance grandit — qu’une résistance est surmontée.
Non le contentement, mais encore de la puissance, non la paix avant tout, mais la guerre ; non la vertu, mais la valeur (vertu, dans le style de la Renaissance, virtù, vertu dépourvue de moraline).
Périssent les faibles
et les ratés : premier principe de notre amour des hommes. Et qu’on les aide
encore à disparaître !" Nietzsche in "le
crépuscule des idoles".
Provocation pour les uns, ironie noire pour les autres. Il y
a peu d'auteurs pour voir dans ces quelques lignes autre chose que ce qu'elles
disent vraiment. C'est qu'en France, tout particulièrement, Nietzsche est non
pas à la mode. Il est la mode.
Le retour de Nietzsche a été préparé par la génération libérale-libertaire de Mai 68. Celle-ci, formellement «émancipatrice» dans les mœurs autant que profondément répressive dans son appareil d'État, devait inventer un Nietzsche à sa mesure. Un Nietzsche inaccessible, à la nonchalance ivoirine, innocent par définition de tout, et d'abord de tout ce qu'il a pu écrire lui-même. Un Nietzsche «attentionné aux vieilles dames fragiles» comme dit l'inénarrable Onfray.
Le retour de Nietzsche a été préparé par la génération libérale-libertaire de Mai 68. Celle-ci, formellement «émancipatrice» dans les mœurs autant que profondément répressive dans son appareil d'État, devait inventer un Nietzsche à sa mesure. Un Nietzsche inaccessible, à la nonchalance ivoirine, innocent par définition de tout, et d'abord de tout ce qu'il a pu écrire lui-même. Un Nietzsche «attentionné aux vieilles dames fragiles» comme dit l'inénarrable Onfray.
Ce retour de Nietzsche par la gauche morale n'est pas une
passade; il a une fonction; on peut le déceler à la réhabilitation des thèmes
suivants:
• Dépréciation
de l'entendement et de la raison, primat de l'émotionnel et de l'intuitif sur
le rationnel, lutte contre la pensée causale et systématique (jugée «plate» ou
«répressive» !)
• Différentialisme
et interprétations ethnicistes des phénomènes sociaux (notamment en
géopolitique)
• Abandon de la
connaissance des rapports réels, recours au mythe, survivance involontaire de
références théologiques
• Dandysme et
pseudo-aristocratisme, fuite dans la subjectivité «sublime, forcément sublime
», agenouillement systématique devant les références littéraires (goût de
l'écriture en «fragments» que l'on cite comme arguments d'autorité)
• Réduction de
la connaissance à la seule utilité technique (pragmatisme).
La déclaration nietzschéenne de ce soir s'inscrit dans cette
"contre-philosophie", résolument réactionnaire et anti-Lumières. Ni
ironie, ni provocation, dans cette citation. mais pour ceux qui en douteraient,
continuons un moment avec Nietzsche :
" Le malade est un
parasite de la société. Arrivé à un certain état il est inconvenant de vivre
plus longtemps. L'obstination à végéter lâchement, esclave des médecins et des
pratiques médicales, après que l'on a perdu
le sens de la vie, le droit à la vie, devrait entraîner, de la part de
la société, un mépris profond. Les médecins, de leur côté, seraient chargés
d'être les intermédiaires de ce mépris, -ils ne feraient plus d'ordonnances,
mais apporteraient chaque jour à leurs malades une nouvelle dose de dégoût ...
Créer une nouvelle responsabilité, celle du médecin, pour tous les cas où le
plus haut intérêt de la vie, de la vie ascendante, exige qu'on écarte et que
l'on refoule sans pitié la vie dégénérescente -par exemple en ce qui concerne
le droit de procréer, le droit de naître, le droit de vivre ...»
«Les races épurées sont
toujours devenues plus fortes et plus belles. - Les Grecs nous présentent le
modèle d'une race et d'une culture ainsi épurées: et il faut espérer que la
création d'une race et d'une culture européennes pures réussira également un
jour.»
«[En Europe] la race soumise a fini par
y reprendre la prépondérance, avec sa couleur, la forme raccourcie du crâne,
peut-être même les instincts intellectuels et sociaux: -qui nous garantit que
la démocratie moderne, l'anarchisme encore plus moderne et surtout cette
prédilections pour la Commune, la forme sociale la plus primitive, que
partagent aujourd'hui tous les socialistes d'Europe, ne sont pas dans
l'essence, un monstrueux effet d'atavisme - et que la race des conquérant et
des maîtres, celle des aryens, n'est pas en train de succomber, même
physiologiquement? ...»
«Projetons nos regards
à un siècle en avant. Admettons que mon attentat contre deux millénaires de
contre-nature et de profanation de l'humanité réussisse. Ce nouveau parti, qui
sera le parti de la vie et qui prendra en main la plus belle de toutes les
tâches, la discipline et le perfectionnement de l'humanité, y compris la
destruction impitoyable de tout ce qui présente des caractères dégénérés et
parasitaires, ce parti rendra de nouveau possible la présence sur cette terre
de cet excédent de vie, d'où sortira certainement de nouveau la condition
dionysienne .»
«L'homme des époques de
décomposition qui mélange toutes les races, qui porte en lui l'héritage d'une
ascendance hétérogène, c'est-à-dire des instincts et des jugements de valeur
contradictoires, souvent plus que contradictoires et presque incessamment en
lutte les uns avec les autres et qui ne lui laissent que rarement le repos - cet
homme des civilisations tardives et des lumières rompues sera généralement un
faible.»
«Dans la notion de
l'homme bon, on prend parti pour tout ce qui est faible, malade, mal venu, pour
tout ce qui souffre de soi-même, pour tout ce qui doit disparaître. La loi de
la sélection est contrecarrée ».
Nietzsche qui se pensait "inactuel", n'est au fond
que l'idéologue de l'époque du colonialisme, celle de Drumont et Galton, du
racisme au nom de la civilisation, de l'eugénisme au nom de la pureté de la
race; de la stérilisation forcée des
" délinquants chroniques, idiots, imbéciles et voleurs" ( Loi de
l'Indiana en 1907).
Sur bien d'autres points, qu'il faudrait aborder dans
d'autres rencontres du café philo, nous constaterions que Nietzsche est le
combattant acharné de l'esprit des Lumières et on comprendrait mieux, peut être, à lire et décortiquer ses
propos très souvent charmeurs sur le plan littéraire, le jugement que D.Lusurdo
(université d'Urbino - Italie ) : Nietzsche : "le plus grand penseur parmi les réactionnaires et le plus grand
réactionnaire parmi les penseurs" (D. Losurdo - in "Nietzsche,
philosophe réactionnaire"
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