L’autocensure est-elle pire que la
censure ?
Le droit au blasphème est-il vraiment légitime ? Ou
le droit au blasphème est-il vraiment illégitime ?
Voici un philopiste écrit en liberté, sans gravité.
À lire ce qui est couramment proposé sur la censure et
l’autocensure, l’autocensure, c’est probablement la meilleure manière de tenir
un peuple en respect d’un système établi. Selon les autorités, qu’elles soient
parentales, étatiques ou religieuses, il faut « une bonne
autocensure », qui soit nourrie par la censure nécessaire. Quelles sont
les définitions de ces deux mots, à travers le temps et l’usage ?
La censure est,
selon le dictionnaire de la Toupie :
« Etymologie : du latin censor, magistrat romain, au figuré, celui qui blâme.
La censure est l'examen critique des publications, des
œuvres littéraires, théâtrales ou cinématographiques que fait réaliser un
gouvernement avant d'autoriser ou de refuser leur diffusion au public. Les
critères peuvent être politiques, idéologiques ou moraux. Par extension, la
censure est l'institution administrative chargée de réaliser cet examen et de
délivrer un visa de censure.
D'une manière générale le terme censure désigne toute
limitation arbitraire ou idéologique de la liberté d'expression par une
autorité quelconque.
En France, il existe encore une forme de censure, dite censure positive, qui s’exerce sur les
films en vue de leur classification selon leur thème (violence,
pornographie...) ou l’âge minimal du public auquel il s’adresse.
Dans la religion catholique, la censure est la sanction
disciplinaire prise par l'institution religieuse à l'encontre de ses fidèles
(blâme, excommunication, torture, condamnation au bûcher) ou de leurs écrits
(mise à l'index, autodafé). Créée par l'empereur Constantin, elle se renforça
considérablement avec l'Inquisition pour lutter contre les hérésies et la
sorcellerie. La mise à l'index a été supprimée en 1962 après le Concile Vatican
II. La censure peut prendre des formes directes, coercitives, mais aussi
indirectes, officieuses, sous forme de pressions. Celles-ci peuvent conduire à
l'autocensure qui est une censure préventive que l'on exerce sur soi-même, par
exemple par un auteur sur ses propres œuvres.
Dans les sociétés démocratiques, il est fréquent que les
appels à la censure d'un livre ou d'un film provoquent un phénomène de
curiosité de la part du public et constituent de ce fait une véritable
publicité qu'ils n'auraient sans doute pas eue sans ces menaces ».
Voici la
définition de l’autocensure, toujours selon le dictionnaire de la Toupie :
Etymologie : du grec autos, soi-même, du latin censor,
toujours le magistrat romain, qui blâme.
L'autocensure est une censure que l'on s'applique à
soi-même, de manière préventive, sur ses propos, ses actes ou ses réalisations.
L'autocensure peut être motivée par la pudeur ou par la crainte d'une censure,
de représailles, de la perte d'un avantage, d'une action en justice, etc., de
la part de l'Etat, d'une institution, d'une entreprise ou d'une personne dont
on dépend.
Exemple : autocensure d'un auteur ou d'un artiste sur ses
propres œuvres.
L'incitation à l'autocensure est une forme subtile de
censure qui donne l'illusion de la liberté d'expression
L'autocensure dans les médias : Les journalistes
peuvent avoir tendance à traiter certains sujets complaisamment vis-à-vis des
hommes politiques, des annonceurs publicitaires ou des actionnaires auxquels
appartient leur média. Les agences de presse, quant à elles, préparent et
valident l'essentiel des informations et réduisent d'autant le besoin
d'autocensure des journalistes qui n'ont qu'à utiliser un contenu pré-validé.
L'autocensure s'exerce principalement dans le choix
rédactionnel des sujets abordés, la manière de les traiter et d'en rendre
compte. Elle a pour conséquence le développement du "politiquement
correct" et donne l'impression que la presse traite des mêmes sujets et
présente les mêmes idées au détriment du pluralisme.
Autocensure dans la recherche d'emploi :
La discrimination et les représentations négatives à
l'encontre de certaines catégories de la population peuvent conduire des
personnes à ne plus postuler sur certains postes par anticipation des freins
qu'elles craignent avoir à rencontrer ».
Pour bien pratiquer l’autocensure, il y a un mode
d’emploi extrêmement efficace, qui se nomme : le politiquement correct, dont voici la définition toujours de la
Toupie.
« L'expression "politiquement correct" est
apparue aux États-Unis (politically correct) à la fin du XXe siècle, pour
dénoncer ou se moquer d'une attitude qui cherche à n'offenser ni dénigrer
aucune minorité. Elle est utilisée pour qualifier une façon socialement
acceptable de s’exprimer.
En français, le "politiquement correct" est une
forme de langage ou de discours normatif qui cherche à ne déplaire à personne,
à ne froisser aucune susceptibilité, en particulier dans les groupes ou catégories
minoritaires perçues comme désavantagées, et à éviter de faire sentir à
quiconque sa différence comme une infériorité ou un motif d'exclusion. Les mots considérés comme offensants ou
péjoratifs sont remplacés par d'autres exempts de préjugés et le recours à
l'euphémisme, à des périphrases, à des circonlocutions.
Le langage "politiquement correct" est utilisé,
par exemple, en matière de races, d'ethnies, de cultures, de religions, de
sexes, d'infirmités, de classes sociales, de tendances sexuelles...
Synonymes : langue de bois, bien-pensance, conformisme,
novlangue, noyer le poisson ».
L’autocensure est peut-être l’acceptation définitive des
préceptes d’Aristote avec l’éthique et la morale…
L’autocensure, nous offre le principe du compromis, de la
concession, afin que personne ne se sente vexé, humilié, dérangé, dans ses
certitudes, ses croyances, ses intérêts, voire ses handicaps visibles ou non…
L’autocensure serait donc une forme de complaisance, pour
un mieux vivre ensemble, en regard des provocateurs en tout genre qui
revendique « le droit à la provocation, le droit au blasphème »…
Le droit au blasphème ?
C’est un sujet plutôt dangereux, en regard des mises à
mort continuelles depuis plus de trois mille ans, dès qu’un individu n’est pas
en accord avec le dieu du moment…
L’idée de ce philopiste serait de se poser la question du
sens du mot « blasphème » et de sa raison d’être, en lien avec la
censure et l’autocensure. Que veut dire « blasphémer » ? C’est
en fait, rejeter un dieu. Un dieu… Pour celle ou celui qui n’a pas de dieu, le
blasphème n’existe pas. Il n’y a pas lieu de blasphémer ! Pour celles ou
ceux qui ont un ou plusieurs dieux, blasphémer, un acte qui doit être
légitimement réprimé selon les lois en service dans sa religion !Blasphémer
dans sa croyance… oui, c’est mal !
La problématique des religions et de vouloir sauver TOUS
les humains de leur perte… même ceux qui n’en ont pas le désire et qui n’ont
pas l’idée de dieux…
Il y a une recherche d’uniformisation des croyants afin
de leurs offrir le meilleur pour demain, pour l’éternité… un « après la
mort » glorieux, même après une
vie terrestre de désolation.
Comme, les chefs religieux de tous poils savent qu’ils
ont la vérité, c’est donc pour le bien des humains, qu’ils imposent une censure
afin de protéger leurs fidèles sujets.
Et le croyant, se confortant aux interdits comme aux
obligations, va naturellement s’orienter vers la sagesse en vivant
l’autocensure.
Si les croyants n’étaient pas à vouloir sauver les autres
pour se sauver eux-mêmes, les non croyants auraient la paix et ne seraient
jamais dans une perspective de blasphème… selon l’interprétation des
lois !
Le fait d’uriner contre un arbre est très animal…
Uriner contre la porte d’un édifice religieux, c’est mal…
Mais quel cynique est sensé savoir ce que c’est le
« sacré » d’un édifice religieux ? Et quel cynique est conscient
de la notion de « bien et de mal » ?
Le principe dit « aristotélicien » n’existe pas
chez tous les êtres. Même si 99, 97 % des humains sont en mode de vie « binaire »,
aux dires de Korzybski, il y a encore et toujours des électrons libres, des
créateurs, des novateurs… des fous vivants osant l’art du cahot, selon Hakim
BEY.
Les binaires ont le sentier balisé par l’interdit et
l’obligation.
Et la censure est une aide pour ne pas se perdre,
l’autocensure aussi car toutes les deux créent des lois, dans une société de
DEVOIR moraux et de SAVOIR unique et formaté…
Celui qui ignore ou qui ne pense pas comme il se doit
devient le « maillon faible » et doit partir ou mourir, ou se
convertir à la vérité du moment…
Alors alors… aurait dit Anatole FRANCE, lui que l’on
disait « sans dieu » ; par peur, par défaut, l’on cède à
l’autorité, et l’on s’accoutume, l’on s’habitue… et l’autocensure aide au
compromis, il facilite la concession…
Oui, l’autocensure semble plus tragique que la
censure :
Car si la censure nous offre des humains dans la lutte,
souvent en survie, parfois vivants…
L’autocensure crée des sous-vivants : des êtres qui
mourront sans avoir commencé à vivre
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