dimanche 31 mai 2015

Sujet du Merc. 03 Juin : L’autocensure est-elle pire que la censure ?



                              L’autocensure est-elle pire que la censure ?
Le droit au blasphème est-il vraiment légitime ? Ou le droit au blasphème est-il vraiment illégitime ?
Voici un philopiste écrit en liberté, sans gravité.
À lire ce qui est couramment proposé sur la censure et l’autocensure, l’autocensure, c’est probablement la meilleure manière de tenir un peuple en respect d’un système établi. Selon les autorités, qu’elles soient parentales, étatiques ou religieuses, il faut « une bonne autocensure », qui soit nourrie par la censure nécessaire. Quelles sont les définitions de ces deux mots, à travers le temps et l’usage ?
La censure est, selon le dictionnaire de la Toupie :
« Etymologie : du latin censor, magistrat romain, au figuré, celui qui blâme.
La censure est l'examen critique des publications, des œuvres littéraires, théâtrales ou cinématographiques que fait réaliser un gouvernement avant d'autoriser ou de refuser leur diffusion au public. Les critères peuvent être politiques, idéologiques ou moraux. Par extension, la censure est l'institution administrative chargée de réaliser cet examen et de délivrer un visa de censure.
D'une manière générale le terme censure désigne toute limitation arbitraire ou idéologique de la liberté d'expression par une autorité quelconque.
En France, il existe encore une forme de censure, dite censure positive, qui s’exerce sur les films en vue de leur classification selon leur thème (violence, pornographie...) ou l’âge minimal du public auquel  il s’adresse.
Dans la religion catholique, la censure est la sanction disciplinaire prise par l'institution religieuse à l'encontre de ses fidèles (blâme, excommunication, torture, condamnation au bûcher) ou de leurs écrits (mise à l'index, autodafé). Créée par l'empereur Constantin, elle se renforça considérablement avec l'Inquisition pour lutter contre les hérésies et la sorcellerie. La mise à l'index a été supprimée en 1962 après le Concile Vatican II. La censure peut prendre des formes directes, coercitives, mais aussi indirectes, officieuses, sous forme de pressions. Celles-ci peuvent conduire à l'autocensure qui est une censure préventive que l'on exerce sur soi-même, par exemple par un auteur sur ses propres œuvres.
Dans les sociétés démocratiques, il est fréquent que les appels à la censure d'un livre ou d'un film provoquent un phénomène de curiosité de la part du public et constituent de ce fait une véritable publicité qu'ils n'auraient sans doute pas eue sans ces menaces ».

Voici la définition de l’autocensure, toujours selon le dictionnaire de la Toupie :
Etymologie : du grec autos, soi-même, du latin censor, toujours le magistrat romain, qui blâme.
L'autocensure est une censure que l'on s'applique à soi-même, de manière préventive, sur ses propos, ses actes ou ses réalisations. L'autocensure peut être motivée par la pudeur ou par la crainte d'une censure, de représailles, de la perte d'un avantage, d'une action en justice, etc., de la part de l'Etat, d'une institution, d'une entreprise ou d'une personne dont on dépend.
Exemple : autocensure d'un auteur ou d'un artiste sur ses propres œuvres.
L'incitation à l'autocensure est une forme subtile de censure qui donne l'illusion de la liberté d'expression
L'autocensure dans les médias : Les journalistes peuvent avoir tendance à traiter certains sujets complaisamment vis-à-vis des hommes politiques, des annonceurs publicitaires ou des actionnaires auxquels appartient leur média. Les agences de presse, quant à elles, préparent et valident l'essentiel des informations et réduisent d'autant le besoin d'autocensure des journalistes qui n'ont qu'à utiliser un contenu pré-validé.
L'autocensure s'exerce principalement dans le choix rédactionnel des sujets abordés, la manière de les traiter et d'en rendre compte. Elle a pour conséquence le développement du "politiquement correct" et donne l'impression que la presse traite des mêmes sujets et présente les mêmes idées au détriment du pluralisme.
Autocensure dans la recherche d'emploi :
La discrimination et les représentations négatives à l'encontre de certaines catégories de la population peuvent conduire des personnes à ne plus postuler sur certains postes par anticipation des freins qu'elles craignent avoir à rencontrer ».
Pour bien pratiquer l’autocensure, il y a un mode d’emploi extrêmement efficace, qui se nomme : le politiquement correct, dont voici la définition toujours de la Toupie.
« L'expression "politiquement correct" est apparue aux États-Unis (politically correct) à la fin du XXe siècle, pour dénoncer ou se moquer d'une attitude qui cherche à n'offenser ni dénigrer aucune minorité. Elle est utilisée pour qualifier une façon socialement acceptable de s’exprimer.
En français, le "politiquement correct" est une forme de langage ou de discours normatif qui cherche à ne déplaire à personne, à ne froisser aucune susceptibilité, en particulier dans les groupes ou catégories minoritaires perçues comme désavantagées, et à éviter de faire sentir à quiconque sa différence comme une infériorité ou un motif d'exclusion.  Les mots considérés comme offensants ou péjoratifs sont remplacés par d'autres exempts de préjugés et le recours à l'euphémisme, à des périphrases, à des circonlocutions.
Le langage "politiquement correct" est utilisé, par exemple, en matière de races, d'ethnies, de cultures, de religions, de sexes, d'infirmités, de classes sociales, de tendances sexuelles...
Synonymes : langue de bois, bien-pensance, conformisme, novlangue, noyer le poisson ».

L’autocensure est peut-être l’acceptation définitive des préceptes d’Aristote avec l’éthique et la morale…
L’autocensure, nous offre le principe du compromis, de la concession, afin que personne ne se sente vexé, humilié, dérangé, dans ses certitudes, ses croyances, ses intérêts, voire ses handicaps visibles ou non…
L’autocensure serait donc une forme de complaisance, pour un mieux vivre ensemble, en regard des provocateurs en tout genre qui revendique « le droit à la provocation, le droit au blasphème »…
Le droit au blasphème ?
C’est un sujet plutôt dangereux, en regard des mises à mort continuelles depuis plus de trois mille ans, dès qu’un individu n’est pas en accord avec le dieu du moment…
L’idée de ce philopiste serait de se poser la question du sens du mot « blasphème » et de sa raison d’être, en lien avec la censure et l’autocensure. Que veut dire « blasphémer » ? C’est en fait, rejeter un dieu. Un dieu… Pour celle ou celui qui n’a pas de dieu, le blasphème n’existe pas. Il n’y a pas lieu de blasphémer ! Pour celles ou ceux qui ont un ou plusieurs dieux, blasphémer, un acte qui doit être légitimement réprimé selon les lois en service dans sa religion !Blasphémer dans sa croyance… oui, c’est mal !
La problématique des religions et de vouloir sauver TOUS les humains de leur perte… même ceux qui n’en ont pas le désire et qui n’ont pas l’idée de dieux…
Il y a une recherche d’uniformisation des croyants afin de leurs offrir le meilleur pour demain, pour l’éternité… un « après la mort » glorieux, même après une vie terrestre de désolation.
Comme, les chefs religieux de tous poils savent qu’ils ont la vérité, c’est donc pour le bien des humains, qu’ils imposent une censure afin de protéger leurs fidèles sujets.
Et le croyant, se confortant aux interdits comme aux obligations, va naturellement s’orienter vers la sagesse en vivant l’autocensure.
Si les croyants n’étaient pas à vouloir sauver les autres pour se sauver eux-mêmes, les non croyants auraient la paix et ne seraient jamais dans une perspective de blasphème… selon l’interprétation des lois !
Le fait d’uriner contre un arbre est très animal…
Uriner contre la porte d’un édifice religieux, c’est mal
Mais quel cynique est sensé savoir ce que c’est le « sacré » d’un édifice religieux ? Et quel cynique est conscient de la notion de « bien et de mal » ?
Le principe dit « aristotélicien » n’existe pas chez tous les êtres. Même si 99, 97 % des humains sont en mode de vie « binaire », aux dires de Korzybski, il y a encore et toujours des électrons libres, des créateurs, des novateurs… des fous vivants osant l’art du cahot, selon Hakim BEY.
Les binaires ont le sentier balisé par l’interdit et l’obligation.
Et la censure est une aide pour ne pas se perdre, l’autocensure aussi car toutes les deux créent des lois, dans une société de DEVOIR moraux et de SAVOIR unique et formaté…
Celui qui ignore ou qui ne pense pas comme il se doit devient le « maillon faible » et doit partir ou mourir, ou se convertir à la vérité du moment…
Alors alors… aurait dit Anatole FRANCE, lui que l’on disait « sans dieu » ; par peur, par défaut, l’on cède à l’autorité, et l’on s’accoutume, l’on s’habitue… et l’autocensure aide au compromis, il facilite la concession…
L’humain perd donc de son humanité en devenant mouton pour que le système tourne…

Oui, l’autocensure semble plus tragique que la censure :
Car si la censure nous offre des humains dans la lutte, souvent en survie, parfois vivants…
L’autocensure crée des sous-vivants : des êtres qui mourront sans avoir commencé à vivre        

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