samedi 18 avril 2015

sujet du Merc. 22/04 : Les guerres justes existent-elles ?



Les guerres justes existent-elles ?

La période historique récente a complètement brouillé les cartes sur la question de la guerre, ou plutôt des caractéristiques des guerres.
En effet si tout le vingtième siècle vit des peuples et des pays prendre les armes pour résister à une agression, acquérir leur indépendance par rapport au maître colonial ; ce début de 21ième siècle voit des tragédies sans nom commises contre peuples et pays au nom du …Bien.
Le discours convenu de l’idéologie et  de la morale dominantes c’est de condamner la guerre comme étant EN SOI  une acte abominable.
Seule la philosophie idéaliste peut tenter de voir les choses comme des catégories « en soi » : la justice, la liberté, le pouvoir, etc …
Mais depuis l’antiquité jusqu’à nos jours il existe une autre manière de philosopher, une autre manière de poser les problèmes : en partant de la réalité des faits et des choses concrètes.
Parler de guerre juste c’est aussitôt formuler – de fait – qu’il y en a qui ne le sont pas ! Nous ne sommes pas là dans le registre du bien et du mal, celui dans lequel le président G Bush nous plaça un jour de septembre 2001 en déclarant qu’il y avait désormais un « axe du bien et un axe du mal » (les u$a étant bien entendu du coté du « bien »).
Avant lui les « french doctors » à la Kouchner nous avait inventé le « droit d’ingérence » et le pantin qui dirigeait la Tchécoslovaquie, Waclav Havel, faisait valoir le droit et « la précision chirurgicale » des « bombes éthiques » jetées sur la Yougoslavie !.
Classons les choses de manière différente. Point de pathos, de croyance, de morale, juste les faits.
Début des années 1920 le Maroc sous protectorat espagnol et français, revendique son indépendance. Un ensemble de tribus regroupées dans le Rif défait l’armée espagnole en 1921. La guerre durera 4 années. Les bombardements espagnols seront d’une extrême dureté utilisant les bombes au gaz moutarde fournis par l’Allemagne. En 1924 la France envoie Pétain et l’Espagne, Franco pour « éradiquer » la rébellion. L’heure de l’indépendance du Maroc n’était pas encore venue.
Début des années 1950 le même scénario se reproduit au Vietnam où les occupants français sont bientôt remplacés par les armées des u$a. Les théories classiques de la guerre, y compris celles soutenus par les hommes politiques de gauche, s’effondrent sous les coups d’une guerre de type nouveau, tirant les leçons de la guerre du Rif et de la guerre d’indépendance sino-japonaise : la guerre populaire.
C’est Mao Tse Toung qui va en préciser les principes :
— D’abord attaquer les forces ennemies dispersées et isolées, ensuite les forces importantes.      
— D’abord établir des zones libérées dans les campagnes, encercler les villes par les campagnes, s’emparer d’abord des petites villes, ensuite des grandes.
— S’assurer d’une forte supériorité numérique dans le combat (la stratégie est de se battre à un contre dix, la tactique à dix contre un).
— S’assurer du haut niveau de conscience politique des combattants, afin qu’ils soient supérieur en endurance, courage et esprit de sacrifice.
— S’assurer du soutien du peuple, veiller au respect de ses intérêts.
— S’assurer du passage au camp révolutionnaire des prisonniers ennemis.
— Utiliser les temps entre les combats pour se reformer, s’entraîner et s’instruire.
Seul type de guerre, c'est-à-dire de violence politique, qui affirme son principe de positionnement de classe (soutien du peuple, instruction, etc ..), qui n’agit que pour la défense des intérêts particuliers d’une classe sociale ou d’un pays occupé (indépendance nationale, sans interventionnisme dans les affaires des autres états), la guerre populaire à la différence de toutes les autres formes de conflits peut être caractérisé comme juste.
Inversement, toute ingérence militaire dans les affaires d’un pays souverain (et ce quelle que soit la situation interne réelle ou prétendue réelle) ; toute intervention armée intérieure ou extérieure au nom de prétendues « valeurs » : droits de l’homme, ingérence dite humanitaire, pour la « patrie », ne sont que des paravents pour tenter de justifier le massacre de millions d’hommes jetés en pâture aux intérêts particuliers des banquiers et des industriels et de l’état qui les représente. Ce type de guerre doit être caractérisé d’injuste.
"Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ( 1914-1918) ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres.  Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes* ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes: des usines, des banques, des journaux. … ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde."Anatole France  1922

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