Les guerres justes existent-elles ?
La période historique récente a
complètement brouillé les cartes sur la question de la guerre, ou plutôt des
caractéristiques des guerres.
En effet si tout le vingtième
siècle vit des peuples et des pays prendre les armes pour résister à une
agression, acquérir leur indépendance par rapport au maître colonial ; ce
début de 21ième siècle voit des tragédies sans nom commises contre
peuples et pays au nom du …Bien.
Le discours convenu de
l’idéologie et de la morale dominantes
c’est de condamner la guerre comme étant EN SOI
une acte abominable.
Seule la philosophie idéaliste
peut tenter de voir les choses comme des catégories « en soi » :
la justice, la liberté, le pouvoir, etc …
Mais depuis l’antiquité jusqu’à
nos jours il existe une autre manière de philosopher, une autre manière de
poser les problèmes : en partant de la réalité des faits et des choses
concrètes.
Parler de guerre juste c’est
aussitôt formuler – de fait – qu’il y en a qui ne le sont pas ! Nous ne
sommes pas là dans le registre du bien et du mal, celui dans lequel le
président G Bush nous plaça un jour de septembre 2001 en déclarant qu’il y
avait désormais un « axe du bien et un axe du mal » (les u$a étant
bien entendu du coté du « bien »).
Avant lui les « french
doctors » à la Kouchner nous avait inventé le « droit
d’ingérence » et le pantin qui dirigeait la Tchécoslovaquie, Waclav Havel,
faisait valoir le droit et « la précision chirurgicale » des
« bombes éthiques » jetées sur la Yougoslavie !.
Classons les choses de manière
différente. Point de pathos, de croyance, de morale, juste les faits.
Début des années 1920 le Maroc sous protectorat espagnol et
français, revendique son indépendance. Un ensemble de tribus regroupées dans le
Rif défait l’armée espagnole en 1921. La guerre durera 4 années. Les
bombardements espagnols seront d’une extrême dureté utilisant les bombes au gaz
moutarde fournis par l’Allemagne. En 1924 la France envoie Pétain et l’Espagne,
Franco pour « éradiquer » la rébellion. L’heure de l’indépendance du
Maroc n’était pas encore venue.
Début des années 1950 le même scénario se reproduit au Vietnam
où les occupants français sont bientôt remplacés par les armées des u$a. Les
théories classiques de la guerre, y compris celles soutenus par les hommes
politiques de gauche, s’effondrent sous les coups d’une guerre de type nouveau,
tirant les leçons de la guerre du Rif et de la guerre d’indépendance
sino-japonaise : la guerre populaire.
C’est Mao Tse Toung qui va en
préciser les principes :
— D’abord attaquer les forces ennemies dispersées et isolées, ensuite
les forces importantes.
— D’abord établir des zones libérées dans les campagnes, encercler les villes par les campagnes, s’emparer d’abord des petites villes, ensuite des grandes.
— S’assurer d’une forte supériorité numérique dans le combat (la stratégie est de se battre à un contre dix, la tactique à dix contre un).
— S’assurer du haut niveau de conscience politique des combattants, afin qu’ils soient supérieur en endurance, courage et esprit de sacrifice.
— S’assurer du soutien du peuple, veiller au respect de ses intérêts.
— S’assurer du passage au camp révolutionnaire des prisonniers ennemis.
— Utiliser les temps entre les combats pour se reformer, s’entraîner et s’instruire.
— D’abord établir des zones libérées dans les campagnes, encercler les villes par les campagnes, s’emparer d’abord des petites villes, ensuite des grandes.
— S’assurer d’une forte supériorité numérique dans le combat (la stratégie est de se battre à un contre dix, la tactique à dix contre un).
— S’assurer du haut niveau de conscience politique des combattants, afin qu’ils soient supérieur en endurance, courage et esprit de sacrifice.
— S’assurer du soutien du peuple, veiller au respect de ses intérêts.
— S’assurer du passage au camp révolutionnaire des prisonniers ennemis.
— Utiliser les temps entre les combats pour se reformer, s’entraîner et s’instruire.
Seul type de guerre, c'est-à-dire
de violence politique, qui affirme son principe de positionnement de classe
(soutien du peuple, instruction, etc ..), qui n’agit que pour la défense des
intérêts particuliers d’une classe sociale ou d’un pays occupé (indépendance
nationale, sans interventionnisme dans les affaires des autres états), la
guerre populaire à la différence de toutes les autres formes de conflits peut
être caractérisé comme juste.
Inversement, toute ingérence
militaire dans les affaires d’un pays souverain (et ce quelle que soit la
situation interne réelle ou prétendue réelle) ; toute intervention armée
intérieure ou extérieure au nom de prétendues « valeurs » :
droits de l’homme, ingérence dite humanitaire, pour la « patrie », ne
sont que des paravents pour tenter de justifier le massacre de millions
d’hommes jetés en pâture aux intérêts particuliers des banquiers et des
industriels et de l’état qui les représente. Ce type de guerre doit être
caractérisé d’injuste.
"Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ( 1914-1918) ne
surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres.
Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes* ne se trompaient pas
à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance
des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des
industriels.
Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux
grandes entreprises modernes: des usines, des banques, des journaux. … ils
usèrent de ces trois machines à broyer le monde."Anatole France 1922
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