« Régner
est un crime… » Saint Just
« On ne
peut régner innocemment, régner est toujours un crime d'usurpation, de
domination et de tyrannie »
Citation de Sophie
WAHNICH, Historienne française, qui a repris les grands propos sur la
liberté que la Révolution Française de 1789 a fait jaillir… quelques rares
instants !
« Régner
est un crime »… quelques mots retrouvés dans les discours fleuves d’un
jeune aristocrate : Louis Antoine de SAINT-JUST, guillotiné à 26
ans principalement pour avoir voulu, avec Gracchus BABEUF, donner au
peuple de quoi manger en ouvrant les finances de l’État, en offrant les ors de
la République naissante à celles et ceux qui ont faim…
Ces héros d’un
jour étaient des êtres épris de libertés, désirant l’égalité, aspirant à la
fraternité !
Mais de SAINT-JUST,
les historiens d’État préfèrent se limité à le cantonner dans son élogieux
surnom : « L’Archange de la Terreur ».
De SAINT-JUST
il faut citer : « On ne peut régner innocemment ».
Et bien
entendu : « Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux, c'est son
gouvernement ».
De BABEUF,
rappelons que « Si le peuple est souverain, il doit exercer lui-même tout
le plus qu'il peut de souveraineté » sans oublier : « Plus de
propriété individuelle des terres, la terre n'est à personne. Nous réclamons,
nous voulons la jouissance communale des fruits de la terre : les fruits sont à
tout le monde ».
SAINT-JUST et la Terreur ?
« La
Terreur », Une très courte époque où certains ont tenté de se libérer de
l’autorité… et de rendre le Peuple souverain… pour faire court… ou plus
court : il fallait couper les têtes qui veulent s’imposer, affirmer une
quelconque autorité en se prétendant légitime, par la force, le vote ou un
dieu…
N’est-ce pas
plutôt alors l’époque de la « Concorde » ?
Mais la
Concorde n’est pas l’unité, le nivellement ou l’assimilation dans le médiocre
ou le banal.
La Concorde,
c’est l’harmonie !
Se dire
« tous citoyens » ne devrait pas « imposer » l’élimination
des intellectuels, des artistes ou même des footballeurs… pour se référer aux
différentes actions de celles et ceux qui voulaient « plus d’égalités, au
Cambodge, en Pologne ou ailleurs…
Rappelons
aussi cette phrase d’un bon bourgeois qui aimait les chaises musicales, le
juge DUMAS qui s’est plut à dire en 1793 que « La république n’a pas
besoin de savants » et de voir plus tard, les hautes
instances de la République installer en grandes pompes, Marie et Pierre
CURIE au panthéon… entouré de généraux, de maréchaux et autres sanguinaires
tyrans…
Le retour à
« l’Autorité »… au règne des puissants, d’un Bonaparte général puis
Consul qui se fera Napoléon, aux rois, autre empereur et aux présidents anciens
et actuels, a entrainé le Peuple dans toujours davantage de guerres et de
massacres…
Et la célèbre
« Liberté guidant le Peuple » d’Eugène DELACROIX, l’emmène,
armes à la main, en chantant « La Marseillaise », vers un abattoir de
plus !
Les autorités
régnantes, tous en cœur, d’un extrême à l’autre, savent réaliser l’Unité
Nationale pour que la guerre soit rassembleur… et que le Peuple se sacrifie…
Tout homme qui
prend le pouvoir sur un Peuple, en tant que bon berger civil comme religieux, a
nécessairement du sang sur les mains… et tous en chœur, reprenons :
« Qu’un sang impur, abreuve nos sillons » !
Mais quelle
horreur !
Ce chant
« patriotique » nous invite à tuer, à mourir… mais bien entendu, pour
une juste cause !
Régner est un
crime dès qu’un être a la moindre ascendance sur un autre : c’est le
commencement de la soumission imposé par la peur, ou par la ruse…
Mais si régner est un crime, se laisser dominer
est une faiblesse que les humains aiment s’octroyer !
La naissance
de l’autorité se fait peut-être par accord mutuel ?
Étienne de La BOÉTIE (1530-1563) osa écrire à l’âge de 18 ans son « Discours de la
servitude volontaire », mais qui l’a lu?
Usons de
quelques citations de cet homme épris de liberté et d’amour, qui va mourir
probablement assassiné à 33 ans pour avoir trop aimé Michel de MONTAIGNE
(mais les historiens d’État préfèrent dire qu’il est mort d’une maladie
soudaine et étrange, peut-être une dysenterie)…
De La BOÉTIE, découvrons : « Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par
l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par
succession de race. (...) s'ils arrivent au trône par des moyens divers, leur
manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple
le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les
successeurs comme un troupeau d'esclaves qui leur appartient par nature. »
C’est un extrait du « Discours de la servitude volontaire ».
« Soyez
résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. » osait proclamer cet enfant
qui avait eu la chance d’étudier…
HEGEL, dans sa dialectique, savait aussi que celui qui s’accorde à être
esclave, se sent parfois maître de son propre bourreau… et SADE s’est
penché sur la jouissance que peut procurer l’asservissement, quel qu’il soit.
L’étude, la
recherche du savoir nous donne une chance d’évoluer, si nous le souhaitons…
Oui, c’est
peut-être par l’étude et la recherche de la connaissance que l’humain peut se
libérer de ses chaînes, s’il le souhaite.
Car le Peuple
qui défile dans la rue ne demande pas la liberté, il réclame plus de sécurité,
plus de pain ou plus de jeu : quelques maillons de plus à ses chaînes qui
finalement le rassure.
Pourquoi la
connaissance ?
Elle peut se
trouver en allant au-delà des institutions étatiques, en s’autorisant à penser
par soi-même, en cherchant des magisters à nos côtés, qui nous enseignent et
non des dominus qui nous imposent des vérités établies par les politiques ou
les religieux.
Nous pouvons
étudier alors en suivant la réflexion de PINDARE : « devient
ce que tu es quand tu l’aura appris ».
N’avoir
« Ni dieu, ni maître »… ne doit pas nous inviter à devenir le dieu ou
le maître d’un autre, qu’il soit humain, ou animal…
L’important
est d’être en bonne harmonie avec soi-même et la nature, et aimer la rencontre.
Alors, enfin,
pour clore ce philopiste, osons l’Évolution avec cette phrase que l’on attribut
tantôt à Pierre Victurnien VERGNIAUD, tantôt à La BOÉTIE, tantôt
à d’autres êtres éveillés : « si les
tyrans nous semblent grands, c’est peut-être que nous sommes trop souvent à
genoux devant eux » !
Sujet
du MERCREDI 28 Janvier
995 Un philosophe religieux est-il un philosophe ?
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