mardi 7 mars 2023

Sujet du Merc. 08 Mars 2023 : Il n'y a pas d'alternative ?

 Il n'y a pas d'alternative ?

« Il n’y a pas d’alternative » est une déclaration de Margaret Thatcher en 1979 quand elle applique sa réforme libérale qui est une véritable rupture avec l’ancienne politique économique. Auparavant depuis 1945 les fondamentaux économiques étaient largement inspirés par une tendance progressiste. William Beveridge économiste et homme politique est surtout connu pour son rapport parlementaire en 1942 sur les services sociaux. Celui-ci fournira les bases de réflexions à l’instauration et la création de l’Etat providence par le gouvernement travailliste d’après-guerre. Cela englobe un système de santé très largement socialisé y compris la médecine de ville (pas de médecins libéraux), un large secteur nationalisé, et une très forte fiscalité sur le capital et sur les plus hauts revenus (avec des taux qui s’élevaient à 94 %).

Mais à partir des années 70 la situation économique se dégrade profondément chômage, inflation, endettement se déclenchent bien avant le premier choc pétrolier. L’Angleterre pays de la révolution industrielle était l’HOMME MALADE de l’Europe, en 1976 le gouvernement est obligé de demander une aide financière au FMI (organisme créé pour aider les pays en voie de développement).

Thatcher en 1979 va privatiser certains secteurs, réduire la fiscalité des plus riches à 40 % et largement déréguler l’économie.

Une vision du monde s’écroule et une grande partie de l’humanité accepte difficilement l’échec des politiques sociales, cette attitude proche du déni refuse la possibilité d’un retour au libéralisme. C’est ainsi que cette tendance qualifiera cette politique de néo-libéralisme, cette terminologie est toujours contestée par tous les défenseurs du libéralisme.

Voilà le contexte dans lequel on doit appréhender l’expression car ce n’est pas un vain mot de prétendre qu’il y a bien deux idéologies qui s’affrontent et s’opposent pour comprendre les enjeux du développement de nos sociétés modernes.

Tony Blair 20 ans plus tard réforme en profondeur l'idéologie et la pratique du travaillisme britannique, largement converti à l'économie de marché, il l’assume complètement en déclarant « dorénavant nous sommes tous Thatchériens ».

On peut également trouver une certaine uniformité sur la fiscalité depuis les années 80.

On peut contester cette affirmation de la dame de fer mais cette politique aura une influence considérable dans tout le monde développé.

En France des économistes en opposition à ce mouvement, vont créer un journal qui s’intitule
«  ALTERNATIVE ECONOMIQUE » qui est utilisé par certain professeurs comme une référence.

Pourtant on doit pouvoir s’accorder sur une histoire de la pensée économique.

 

La science économique est née de la tentative de répondre à une question, on cherche à élucider un mystère : pourquoi certains pays sont enfermés dans la pauvreté alors que d’autres s’enrichissent, sans que les ressources du pays ne puissent expliquer le phénomène ?

Cette interrogation intervient clairement au XVIII° siècle avant la révolution industrielle. D’où la définition de la science économique : une discipline qui va chercher à comprendre si l’on peut trouver des lois, des règles ou des principes favorables à la création de richesse, en tenant compte des comportements humains.

Les auteurs sont connus : c’est Adam Smith, Jean Batiste Say, et Ricardo. Ce sont les pères de la théorie économique. Pour Smith le titre de son ouvrage de référence est : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » en 1776. D’emblée, la problématique est parfaitement posée. Dans cet ouvrage, il s’étonne que des pays avec une grande richesse de leurs sous-sols ne parviennent pas à un décollage économique alors que l’Angleterre, avec beaucoup moins d’atouts naturels s’enrichit. Karl Marx dans sa critique du capitalisme est obligé de tenir compte de ces premiers penseurs et il les appellera « les classiques » comme une sorte de point de départ de sa réflexion.

Précédemment, il y avait les mercantilistes qui n’apportaient rien, puisqu’ils pensaient que la création de richesse se faisait toujours aux dépend des autres. Donc que l’économie de marché est un système à somme nulle, ce qui est faux.

 Et les physiocrates pensent que la terre est le seul capital capable de produire des richesses.

Donc une science, dénuée de considérations morales, cherche les conditions favorables à la création de richesse.

Mais les gouvernements vont se perdre en cherchant à anticiper les comportements humains et tenter de réduire les inégalités, ils sont le plus souvent en contradiction avec ses théories. Les libéraux découvrent que ces interventions sont inutiles, puisque c’est au contraire la liberté le plus efficace. Adam Smith, conscient du paradoxe apparent de sa découverte, se permet d’utiliser une métaphore favorable à sa démonstration.

Extrait : « il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions ».

Mais plus grave encore, quand de nos jours, plus de deux cents ans plus tard, l’ensemble d’une population lui reproche toujours cette métaphore au premier degré, pour mieux en contester le principe.

Le fait d’y voir un encouragement à l’égoïsme est tout simplement faux. Adam Smith constate un mécanisme, en précisant que si l’individu est guidé par son égoïsme, cela ne change rien à son efficacité.

Quand Isaac Newton, en recevant une pomme sur la tête, découvre la loi de la gravité, il n’invente pas la gravité. Avant Newton les pommes tombaient déjà des arbres. Donc la théorie libérale n’a pas inventé ou encouragé l’égoïsme.

Le seul philosophe qui va tenter de contester scientifiquement l’efficacité du marché est Karl Marx. Pour reconnaître que l’économie comme discipline scientifique démarre avec les libéraux et de ce fait il les appelle « les classiques ». Lui-même ne tient pas compte des physiocrates ou des mercantilistes.

Conclusion oui il y a une alternative au libéralisme c’est le communisme, c’est bien les deux seules visions du monde qu’il nous reste pour comprendre les ressorts de la société.

 


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