HOMO
ECONOMICUS RATIONNEL
L’homo
économicus rationnel est une expression et un concept qui est beaucoup plus
utilisé par les détracteurs de l’économie que par les défenseurs de ce
principe. Cette idée aurait été formulée pour la première fois par John Stuart
Mil et attribuée avec raison aux économistes néo-classiques. C’est une école de
pensée un peu désuète de la fin du XIX° Siècle dont le plus grand représentant
est un Français, Léon Walras. Il pense
que l’économie doit tendre vers une « concurrence pure et parfaite »
à la grande différence des classiques ( Adam Smith, Ricardo ) qui eux sont pour
une concurrence libre et non faussée.
Pourtant
cette démarche intellectuelle est à la base de la justification de la science économique.
Au départ nous avons l’homo-sapiens dans la nature et celui-ci a des besoins ,
boire, manger, dormir. Donc la consommation est le critère qui vient en premier
dans cette réflexion et passé un certain seuil la majorité des besoins humains
sont tous relatifs. La science économique vient analyser et théoriser les
éléments qui permettent de réaliser la satisfaction de ces besoins. Ainsi
définie cette réflexion se pose comme essentielle et surtout est précédente à
toutes questions philosophiques qui concerneraient la recherche du bonheur, de
la vie en société ou de la recherche de la sagesse. Nous ne pouvons pas nié le
fait que nous avons tous des besoins.
Je
vais tenter de respecter le schéma Hégélien : thèse, antithèse synthèse.
Thèse :
Sommes-nous
des êtres rationnels ?
Est-ce
que nous passons notre temps à faire de petits calculs intérieurs coût bénéfice
sans même nous en rendre compte ?
Qu’est-ce
que cela me rapporte de faire ceci ? Qu’est-ce que cela me coûte en contrepartie ?
Je dois
aller à Paris, est ce que je prends ma voiture, le train ou l’avion ?
Prenons
l’exemple de Manon qui vient d’avoir son baccalauréat et elle se demande
légitimement si elle devrait faire des études supérieures. Manon va s’engager
dans un petit calcul coût /bénéfice. Si je fais des études je vais être
plus qualifiée, j’aurai donc probablement un meilleur salaire tout au long de
ma vie et peut être accès à un métier plus intéressant. Mais si je renonce je
peux rentrer dans une vie active alors que les études m’ennuient et percevoir
dès maintenant un salaire.
Je
pousse le caddy au supermarché et j’achète des fruits des légumes de la viande
du fromage, de l’alcool et je fais ces courses dans une sorte de compromis
entre satisfaction d’un besoin essentiel, plaisir et économie dans mon budget
avec plus ou moins de bonheur.
Antithèse :
Mais
ces choix et ces réflexions sont également le résultat de biais cognitifs
sociologiques et psychologiques. Tout simplement parce que nous sommes dans une
société avec des valeurs, des normes, une éducation, des interdits, une morale
et nous subissons l’influence des amis, des collègues de travail et d’une
famille. Lorsque on prend une décision on est toujours dans un contexte et un
environnement.
Il y a
un autre aspect psychologique qui intervient de manière positive ou négative.
Dans le premier cas on l’appellera le biais de sur-confiance quand nous devons
faire un choix et que nous avons une tendance à envisager la maitrise des issues
les plus favorables. Toutes les fois où je me crois plus intelligent que les
autres.
Dans
l’autre cas, au contraire, des échecs précédents ou des éléments extérieurs vont
me submerger et ne me permettent pas d’envisager une réussite.
Mais
dans le même ordre d’idées quand nous réfléchissons d’un point de vue
sociologique, à savoir, est-ce que la société nous permet de nous laisser un
libre arbitre, toute la complexité politique que l’on nous impose, nous empêche
d’envisager une réponse simple.
L’ensemble
des difficultés de l’existence ou de la réalisation de projet nous donne une impression
d’impuissance que nous attribuons à la société. Et voilà le lien qui bloque la
réflexion et nous empêche d’envisager les autres comme des êtres rationnels.
Mais
pour simplifier la réflexion, il n’y a aucune raison de contester ce concept
pour la simple raison que tous les choix que j’ai envisagés se résolvent par
une faculté particulièrement abondante dans la nature humaine qui s’appelle l’égoïsme.
Car l’ensemble de nos décisions sont guidées par la satisfaction de nos
intérêts personnels. Ceux-ci peuvent s’étendre à notre famille ou notre
entourage immédiat. Au-delà on est dans des considérations politiques qui
ressemblent furieusement à des jugements de valeurs.
Autre
problème, les individus utilisent leur libre arbitre en économie dans d’autres
domaines que la consommation qui ne sont jamais abordés dans cette critique de
l’homo-économicus. Je pense à la recherche d’un travail et surtout à la
création d’entreprises. Et heureusement
on peut espérer que la raison va guider majoritairement nos choix. Pour le
libre arbitre du salarié, il est certain qu’il y a toujours une subordination
par rapport à son employeur qui a pour limite le droit de grève. Mais dans un
marché de plein emploi vous aurez forcément plus d’opportunités de changer ou
de vous orientez vers ce qui vous plait.
Mais dans
la création d’entreprises c’est bien autre chose qui va animer les
individus. Car tous les projets
d’entreprises sont soumis à l’incertitude confirmée par les statistiques. Sur
trois créations d’entreprises vous aurez en moyennes une seule qui survit au-delà de 5 ans, j’en déduit que l’énergie
nécessaire tient plus du génie ou de la folie plutôt que de la raison.
Si non
voici un extrait de littérature qui critique le concept d’homo économicus
particulièrement énervante :
Généralement,
on peut dire que le choix rationnel du consommateur est le résultat de
l’intersection des facteurs internes du consommateur tel que les sentiments et
les affections et les facteurs de son environnement extérieur, malgré que la
lecture de cet environnement par ce dernier peut être un peu loin de la vraie
réalité en vue que sa perception des paramètres qui représente sa référence
locale se décale de la référence de Copernic qui est plus stable, plus logique
et plus objective, d’où la rationalité de l’homo-économicus qui est une
rationalité situationnelle qui est définie en fonction du but attendu et non du
processus suivi…….
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