samedi 28 janvier 2023

Sujet du Merc. 01/02/2023 : HOMO ECONOMICUS RATIONNEL

 ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU :
20H30 SALONS DU GRAND HOTEL DU MIDI, PLACE DE LA COMEDIE.


HOMO ECONOMICUS RATIONNEL

 

L’homo économicus rationnel est une expression et un concept qui est beaucoup plus utilisé par les détracteurs de l’économie que par les défenseurs de ce principe. Cette idée aurait été formulée pour la première fois par John Stuart Mil et attribuée avec raison aux économistes néo-classiques. C’est une école de pensée un peu désuète de la fin du XIX° Siècle dont le plus grand représentant est un Français, Léon Walras.  Il pense que l’économie doit tendre vers une « concurrence pure et parfaite » à la grande différence des classiques ( Adam Smith, Ricardo ) qui eux sont pour une concurrence libre et non faussée.

Pourtant cette démarche intellectuelle est à la base de la justification de la science économique. Au départ nous avons l’homo-sapiens dans la nature et celui-ci a des besoins , boire, manger, dormir. Donc la consommation est le critère qui vient en premier dans cette réflexion et passé un certain seuil la majorité des besoins humains sont tous relatifs. La science économique vient analyser et théoriser les éléments qui permettent de réaliser la satisfaction de ces besoins. Ainsi définie cette réflexion se pose comme essentielle et surtout est précédente à toutes questions philosophiques qui concerneraient la recherche du bonheur, de la vie en société ou de la recherche de la sagesse. Nous ne pouvons pas nié le fait que nous avons tous des besoins.

Je vais tenter de respecter le schéma Hégélien : thèse, antithèse synthèse.

Thèse :

Sommes-nous des êtres rationnels ?

Est-ce que nous passons notre temps à faire de petits calculs intérieurs coût bénéfice sans même nous en rendre compte ?

Qu’est-ce que cela me rapporte de faire ceci ? Qu’est-ce que cela me coûte en contrepartie ?

Je dois aller à Paris, est ce que je prends ma voiture, le train ou l’avion ?

Prenons l’exemple de Manon qui vient d’avoir son baccalauréat et elle se demande légitimement si elle devrait faire des études supérieures. Manon va s’engager dans un petit calcul coût /bénéfice. Si je fais des études je vais être plus qualifiée, j’aurai donc probablement un meilleur salaire tout au long de ma vie et peut être accès à un métier plus intéressant. Mais si je renonce je peux rentrer dans une vie active alors que les études m’ennuient et percevoir dès maintenant un salaire.

Je pousse le caddy au supermarché et j’achète des fruits des légumes de la viande du fromage, de l’alcool et je fais ces courses dans une sorte de compromis entre satisfaction d’un besoin essentiel, plaisir et économie dans mon budget avec plus ou moins de bonheur.

Antithèse :

Mais ces choix et ces réflexions sont également le résultat de biais cognitifs sociologiques et psychologiques. Tout simplement parce que nous sommes dans une société avec des valeurs, des normes, une éducation, des interdits, une morale et nous subissons l’influence des amis, des collègues de travail et d’une famille. Lorsque on prend une décision on est toujours dans un contexte et un environnement.

Il y a un autre aspect psychologique qui intervient de manière positive ou négative. Dans le premier cas on l’appellera le biais de sur-confiance quand nous devons faire un choix et que nous avons une tendance à envisager la maitrise des issues les plus favorables. Toutes les fois où je me crois plus intelligent que les autres.

Dans l’autre cas, au contraire, des échecs précédents ou des éléments extérieurs vont me submerger et ne me permettent pas d’envisager une réussite.

Mais dans le même ordre d’idées quand nous réfléchissons d’un point de vue sociologique, à savoir, est-ce que la société nous permet de nous laisser un libre arbitre, toute la complexité politique que l’on nous impose, nous empêche d’envisager une réponse simple.

L’ensemble des difficultés de l’existence ou de la réalisation de projet nous donne une impression d’impuissance que nous attribuons à la société. Et voilà le lien qui bloque la réflexion et nous empêche d’envisager les autres comme des êtres rationnels.

Mais pour simplifier la réflexion, il n’y a aucune raison de contester ce concept pour la simple raison que tous les choix que j’ai envisagés se résolvent par une faculté particulièrement abondante dans la nature humaine qui s’appelle l’égoïsme. Car l’ensemble de nos décisions sont guidées par la satisfaction de nos intérêts personnels. Ceux-ci peuvent s’étendre à notre famille ou notre entourage immédiat. Au-delà on est dans des considérations politiques qui ressemblent furieusement à des jugements de valeurs.

 

Autre problème, les individus utilisent leur libre arbitre en économie dans d’autres domaines que la consommation qui ne sont jamais abordés dans cette critique de l’homo-économicus. Je pense à la recherche d’un travail et surtout à la création d’entreprises.  Et heureusement on peut espérer que la raison va guider majoritairement nos choix. Pour le libre arbitre du salarié, il est certain qu’il y a toujours une subordination par rapport à son employeur qui a pour limite le droit de grève. Mais dans un marché de plein emploi vous aurez forcément plus d’opportunités de changer ou de vous orientez vers ce qui vous plait.

Mais dans la création d’entreprises c’est bien autre chose qui va animer les individus.  Car tous les projets d’entreprises sont soumis à l’incertitude confirmée par les statistiques. Sur trois créations d’entreprises vous aurez en moyennes une seule qui survit  au-delà de 5 ans, j’en déduit que l’énergie nécessaire tient plus du génie ou de la folie plutôt que de la raison.

 

 

  

Si non voici un extrait de littérature qui critique le concept d’homo économicus particulièrement énervante :

 

Généralement, on peut dire que le choix rationnel du consommateur est le résultat de l’intersection des facteurs internes du consommateur tel que les sentiments et les affections et les facteurs de son environnement extérieur, malgré que la lecture de cet environnement par ce dernier peut être un peu loin de la vraie réalité en vue que sa perception des paramètres qui représente sa référence locale se décale de la référence de Copernic qui est plus stable, plus logique et plus objective, d’où la rationalité de l’homo-économicus qui est une rationalité situationnelle qui est définie en fonction du but attendu et non du processus suivi…….

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