lundi 11 mars 2019

Sujet du mercredi 13 mars 2019 : Les révolutions : émergence de nouveaux dirigeants ?


             Les révolutions : émergence de nouveaux dirigeants ?  

Pour Le Larousse  « Une révolution est un renversement brusque d’un régime politique par la force. »                                                                                                                                    
Dans  Wikipédia : elle est aussi définie comme un « changement brusque et violent dans la structure politique et sociale d'un État, qui se produit quand un groupe se révoltant contre les autorités en place, prend le pouvoir et réussit à le garder »

Sous sa forme contemporaine, la pratique révolutionnaire n'apparaît qu'à la fin du XVIII ième siècle, au moment où se généralise, en Occident, la pensée réflexive. Cela quand l'Humanité se pense comme telle et formule les principes de sa gouvernance.

C'est l'époque où Adam Smith, en Angleterre, jette les bases du libéralisme et où, en France, Jean-Jacques Rousseau, avec son « Contrat Social », élabore les fondements de la Démocratie moderne. Deux événements politiques sont ainsi considérés comme les premières grandes révolutions de l'histoire : en 1776, la révolution Américaine (qui correspond à la naissance des États-Unis) puis en 1789 la Révolution Française (qui marque l'avènement de la République en France).

Les causes et les conditions qui créent les révolutions, Lénine en donne la meilleure définition :
« Quels sont, d’une façon générale, les indices d’une situation révolutionnaire ? Nous sommes certains de ne pas nous tromper en indiquant les trois principaux indices que voici : 

1) Impossibilité pour les classes dominantes de maintenir leur domination sous une forme inchangée ; crise du "sommet", crise de la politique de la classe dominante, et qui crée une fissure par laquelle le mécontentement et l’indignation des classes opprimées se feraient un chemin. Pour que la révolution éclate, il ne suffit pas, habituellement, que «la base ne veuille plus» vivre comme auparavant, mais il importe encore que "le sommet ne le puisse plus".

2) Aggravation, plus qu’à l’ordinaire, de la misère et de la détresse des classes opprimées.

 3) Accentuation marquée, pour les raisons indiquées plus haut, de l’activité des masses, qui se laissent tranquillement piller dans les périodes "pacifiques", mais qui, en période orageuse, sont poussées, tant par la crise dans son ensemble que par le « sommet » lui-même, vers une action historique indépendante. »
Les crises révolutionnaires sont donc liées aux cycles économiques capitalistes et aux situations économiques du pays où la crise se déclare.
Dire que ces conditions suffissent, pour qu’un mouvement révolutionnaire se déclare, serait faux. Il faut qu’un groupe politique ou un parti incarne la volonté du mouvement révolutionnaire mais un groupe ou un parti, même révolutionnaire, ne peut décider une révolution sans que les conditions objectives ne soient remplies.
Les hommes qui font la révolution américaine et la dirigent sont des chefs de milices (armées de volontaires coloniaux, fermiers, bourgeois) et d’assemblées locales ou de colonies liées aux loges maçonniques.

La France à partir de 1789 est le laboratoire des révolutions du XVIII et du XIX siècles. Les hommes (influents peut être aussi) dirigeants de la révolution de 1789 sont issus du « mouvement de Lumières » certes.    
Mais la diffusion des idées a été favorisée par la multiplication des salons, des académies et de loges maçonniques que fréquentent la bourgeoisie et une partie de la noblesse. Dans le mouvement de la Révolution comme un processus vivant, apparaissent des formes d’organisations constituées par des clubs.

Les différents clubs ou regroupements autour d’un journal sont les premiers essais d’organisations politiques. Babeuf, avec la conspiration des égaux, va mettre en place une organisation clandestine autour d’un programme. Ces différentes organisations vont perdurer tout au long de leur histoire, jusqu’à 1848. Marx, après la Révolution européenne qui échoue, pense à la nécessité, pour le prolétariat, de s’organiser dans un parti défendant ces revendications ayant comme objectifs de prendre le pouvoir.

Dans les années qui suivront, naissance de la fondation de la 1 ière internationale regroupant toutes les tendances révolutionnaires étant pour une révolution prolétarienne. La Commune de Paris sera la dernière fois où les anciennes formes d’organisations révolutionnaires avec des dirigeants issus de celle-ci vont assurer la direction de ce mouvement révolutionnaire. La construction d’un parti de révolutionnaires est une condition objective pour que la révolution soit victorieuse
.
Il existe un élément subjectif qui doit être pris en compte par ce parti de révolutionnaires : transformation d’un parti de révolutionnaires en un parti révolutionnaire. Il faut que des hommes ou le parti incarnent ce mouvement révolutionnaire. 

Robespierre est La Révolution. Il l’incarne quand il fait le coup d’état de 1792 qui va aboutir au procès du roi et à ça condamnation à mort.Pour la Commune, il manque ce parti ou l’homme aurait pu prendre la décision de marcher tout ensemble sur Versailles, prendre l’argent de la Banque de France (créée en 1803).

Marx y revient dans « La guerre civile en France ». Lénine, développe dans « Que faire » les conditions de la construction d’un parti de révolutionnaire.  En 1905 il évoluait,  le parti doit être encré dans les masses, autour d’un journal qui parle des conditions d’existence des masses et de leurs luttes pour aider au mûrissement des conditions objectives de la Révolution. Par deux fois, Lénine, pendant la Révolution russe, va être un élément subjectif déterminant en Avril et en octobre. En Avril, contre le comité centrale du Parti bolchevik, il va être contre le soutien critique au gouvernement provisoire, en octobre, de nouveau en octobre, il va être pour la prise du pouvoir par les soviets contre, une fois de plus, une partie du comité central.

Il n’y pas de génération spontanée de révolutionnaires dans un mouvement révolutionnaire. Des révolutionnaires peuvent devenir des contrerévolutionnaires parce qu’ils me comprennent pas le mouvement ou qu’ils ne correspondent pas au schéma qu’ils ont de la Révolution. 

Quand un parti de révolutionnaires devient un parti révolutionnaire c’est le moment où il y a fusion entre le mouvement des masses et le parti. Le parti est un pas devant les masses 

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