lundi 11 février 2019

Sujet du Merc. 12/02/2019 : Hollywood, quelle idéologie ?


                                          Hollywood, quelle idéologie ?  

L’invention du cinéma en 1891 même dans ses formes les plus rudimentaire, va  trouver un débouché  commercial . Car des appareils très rustiques comme le Kinétographe d’ Edison  permettaient de voir un film qu’individuellement pour 25 cts . Les premières images animées qui reproduisent la vie exercent une véritable fascination. C’est Reynaud et les frères Lumières qui permettront les premières images sur grand écran. 
 
Dès 1895 la diffusion se fera dans des foires ou quelques salles de music-hall plus ou moins en difficultés à Paris, Berlin, Bruxelles et New York. Mais déjà en 1905 il connait un grand succès, 20 % de la population Américaine (26 millions) se rendaient chaque semaine au cinéma. A la même date on compte 500 salles en Italie.

Le succès populaire précède l’ambition artistique, mais à partir de 1910 on observe des adaptations de scènes de la bible ou des classiques de la littérature avec des scenarios plus construits. 1912 c’est le début de très grand décor et les vrais signes d’une industrie naissante avec les premières stars Mary Pickford ou Sarah Bernard. Très rapidement les tournages vont se déplacer en Californie pour profiter de la luminosité et donc la naissance d’Hollywood. Le cinéma s’exporte très facilement, en partie parce qu’il est muet, et le succès commercial est immédiat. Les moyens techniques déployés entrainent une multitude de métiers différents et il est donc possible de parler  de ce fait, d’industrie cinématographique.

Pour autant quelle idéologie est réellement véhiculée par le cinéma Américain, est ce que les enjeux financier considérables entrainent une logique ou un message ?

Le cinéma a pour ambition de convaincre ou de séduire un publique quel que soit son degré de sincérité ou de qualité artistique. Sans chercher dans des œuvres militantes ou engagés, mais plutôt précisément dans le divertissement, peut-on voir dans cette narration les préjugés enfouis de la société ? La convention dans un récit de fiction est d’inventer  une histoire qui n’existe pas, donc dégager de l’obligation de vérité de toute démarche scientifique. Pourtant l’artiste avec plus ou moins d’opportunisme est obligé de rester crédible pour nous intéresser et attirer le plus de monde possible. C’est même encore plus vrai dans la comédie où l’enjeu est de nous faire rire intelligemment si possible, en s’inspirant du tragique de la société. Ces films sont, le plus souvent, le reflet de notre perception de la réalité.

Et pourtant depuis la crise économique de 2008 beaucoup de grands réalisateurs Américains ont  fait des films pour dénoncer la finance et la cupidité du capitalisme.
Oliver Stone (Walt Street I et II) Martin Scorsese (le loup de Walt Street) JC Condor (Margin Call)   David Cronenberg (cosmopolis)  Adam Mac Key (The big Short) 

Plus embêtant, dans le film DEEP WATER réalisé par Peter Berg en 2016 avec Marc Walberg, Kurt Russel, et John Malkovich grande production Américaine sur le récit d’une catastrophe survenue en 2010 d’une explosion sur une plateforme pétrolière au large des côtes de la Floride, qui occasionnera 11 Morts nous ne sommes plus dans un cinéma politique militant, mais plutôt un film grand public  hollywoodien. L’enquête accident a révélé qu’il y avait eu 4 fautes différentes du personnel, dont le responsable de la plateforme qui va prendre la mauvaise décision à l’origine de la catastrophe. Le scénario respecte la chronologie des évènements dramatiques et correspond bien à l’enquête. Mais malgré cela, du début à la fin, le personnage principal  répète que le pétrolier  exerce une pression trop importante dans sa recherche du profit.

Sauf qu’il y a des milliers de plateformes pétrolières dans le monde depuis 40 ans  soumises également à la recherche du profit. Si c’était le problème se serait toutes les semaines qu’il y aurait des explosions, avec des milliers de morts par an.

Pourquoi un film commercial portant sur une actualité ne peut envisager que l’angle le plus critique du capitalisme, pour plaire au plus grand nombre en trichant sur la causalité d’un accident industriel dramatique ?
La logique que les enjeux financiers   tendraient vers une défense du capitalisme n’existe pas, au contraire afin de garantir une réussite commerciale le réalisateur défendra le message le plus simpliste en désignant la cupidité des individus.

Que l’ensemble des intrigues du cinéma Américain soit totalement formatées dans des clichés est vrai, mais on le constate également en littérature ainsi que  dans d’autre pays (Inde, Hong Kong, Japon, Coré du sud, France). Mais si cela produit des artistes géniaux comme Chaplin, Billy Wilder, Howard Hawks, John Huston, Robert Altman, Woody Halen, Milloss Forman, Les frères Cohen, Steven Spielberg, Stanley Kubrick, Brian De Palma, Martin Scorsese, Tarantino, David lynch sont la preuve que de vrais artistes ont encore leur place.
Mais en plus le cinéma Américain vient depuis une quinzaine d’années, de produire un nouveau genre artistique avec des séries télés de qualité qui fonctionnent avec une narration différente du cinéma. 

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