dimanche 6 janvier 2019

Sujet du Merc. 09/01/2019 : Écologie, dernière chance ou fin d’un règne ?


Écologie, dernière chance ou fin d’un règne ?

Depuis quatre cent mille ans avec la maîtrise du feu, l’homme utilise la nature pour gagner en confort. Cependant même à échelle réduite, la recherche de ce confort provoque  divers dommages environnementaux comme la production de gaz carbonique. De la découverte du feu à la révolution industrielle jusqu’aux énergies renouvelables aujourd’hui, notre confort s’est fait indubitablement au détriment de la nature.
Cette observation et réflexion avaient été énoncée par Platon et Aristote, mais la notion d’écologie du grec « science de l’habitat » n’apparut qu’en 1866 dans les travaux du biologiste Allemand Ernst Haeckel . Jusqu’au dix-huitième siècle, les philosophes insistent sur l’importance de la coopération, de l’équilibre et de l’unité de la nature  en associant l’observation de la nature avec le sacré et le religieux. En 1859, Charles Darwin publie « L’origine des espèces », en proposant une nouvelle vision de la nature basée sur la compétition, la lutte et la diversité. Dans cette même logique de réflexion Karl Marx met la nature au service de l’homme sans pour autant perdre de vue l’importance de sa préservation. A l’heure actuelle, l’aspect mondialisé de la croissance économique suppose un caractère illimité des ressources. Ce mode de développement qui était à l’origine propre aux pays occidentaux, s’est étendu à l’ensemble de la planète.

Ne devons-nous pas redéfinir les valeurs philosophiques et économiques pour permettre une réflexion aboutie sur l’environnement et l’exploitation des ressources ?

La conférence sur le climat faite à Genève en 1969 a donné naissance au Programme Climatologique Mondial dit PCM. La volonté d’une prise de conscience globale portée sur une coopération entre les pays Nord /Sud afin de réguler la production de CO2 mériterait un renforcement toujours plus grand. L’apparition du Mécanisme de Développement Propre dit MDP va également dans ce sens en stimulant la création de projets environnementaux au Sud dynamisés par les investissements des pays du Nord. Ce modèle semble contesté à l’heure actuelle. En France, une charte de l’environnement a permis de mieux encadrer et responsabiliser les citoyens à ce sujet. Avons-nous élaboré une législation pertinente d’un point de vue citoyen ?
Depuis les années 1990, le nombre de procès intentés aux sociétés, états et industries n’ont fait qu’augmenter avec des succès de plus en plus fréquents. Les lois actuelles sont-elles suffisamment abouties pour permettre de faire face aux abus environnementaux ?
Les progrès de la science et de la technologie nous proposent de nombreuses solutions à ce défi, une réelle volonté est affichée de la part de nos pays, excepté les États-Unis, qui ont de façon quasi systématique refusé toute proposition d’engagement à ce sujet. De façon globale, au regard des budgets alloués à l’armement ou à la production de biens de consommation, celui de la transition énergétique parait-il prioritaire ? 

Des opportunités apparaissent dans le secteur de l’emploi. Selon l’organisation internationale du travail, dix-huit millions d’emplois dans ce secteur devraient voir le jour. Portons la réflexion sur nos valeurs inculquées aussi bien lors de la scolarité qu’au travail. Il apparaît que la nature, contrairement à la thèse Darwinienne, possède comme moteur la complémentarité, la solidarité, la symbiose du grec « vivre ensemble » ainsi que la coopération. Notre système éducatif est-il en phase avec ces valeurs ?
Des questions peuvent nous guider vers des solutions et des projets pouvant nous permettre de refonder nos valeurs afin de trouver une solution juste et logique dans nos sociétés, voyons ce défi comme une chance de renouvellement.

Un sentiment d’urgence se définit d’année en année, depuis bientôt cinquante ans, la quasi-unanimité des scientifiques lancent le signal d’alarme. Notons que la communauté scientifique est  de plus en plus soumise à la loi du marché et que certaines études sont financées par certains groupes de pression à la recherche d’une légitimité scientifique. Il est d’ailleurs  difficile de trouver des experts totalement indépendants. Ce secteur doit-il se plier aux mêmes lois qui régissent l’économie et la finance ?

Lors du protocole de Kyoto en 1995, il a été admis que les pays occidentaux, de par leurs modèle économique et industriel ont usé et abusé des ressources fossiles afin d’accroître leur niveau de vie.   Depuis ce modèle économique a été étendu aux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc) en générant une pollution à grande échelle. Ne serait-il pas vain de céder à nouveau à une vision manichéenne à propos de ces sujets qui ne ferait que plus nous diviser ? 

À l’heure actuelle la capacité à canaliser les flux énergétiques associée à l’accroissement non encadré de l’économie conduit à un enrichissement inégalitaire de la population que ce soit dans les pays riches ou plus pauvres.  L’écologie est-elle un moyen de renverser cette tendance ?

Nous constatons aussi depuis quelques années l’apparition de scénarios millénaristes qui par ailleurs  sont relayés par une presse et un cinéma sensationnel. La vision d’un point de rupture au-delà duquel aucune solution n’est possible nous influence et nous oriente vers un certain renoncement  nous empêchant de porter un regard lucide et éclairé sur ces sujets tout en amenuisant les chances d’un mouvement commun.

La récurrence de ces problèmes nous invite à nous questionner sur nos valeurs historiques, nos habitudes de consommateur mais aussi sur notre modèle politique, commercial et économique. Les échecs et perte de confiance dans les politiques développées en Europe ces dernières années ne mettent-ils pas en lumière un problème de fond lié au climat ? Certain parlent du défi de ce siècle, il semble que la mondialisation l’ait rendu commun à chaque humain de cette planète.

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