Écologie,
dernière chance ou fin d’un règne ?
Depuis
quatre cent mille ans avec la maîtrise du feu, l’homme utilise la nature pour
gagner en confort. Cependant même à échelle réduite, la recherche de ce confort
provoque divers dommages
environnementaux comme la production de gaz carbonique. De la découverte du feu
à la révolution industrielle jusqu’aux énergies renouvelables aujourd’hui,
notre confort s’est fait indubitablement au détriment de la nature.
Cette
observation et réflexion avaient été énoncée par Platon et Aristote, mais la
notion d’écologie du grec « science de l’habitat » n’apparut qu’en
1866 dans les travaux du biologiste Allemand Ernst Haeckel . Jusqu’au
dix-huitième siècle, les philosophes insistent sur l’importance de la
coopération, de l’équilibre et de l’unité de la nature en associant
l’observation de la nature avec le sacré et le religieux. En 1859, Charles
Darwin publie « L’origine des espèces », en proposant une nouvelle
vision de la nature basée sur la compétition, la lutte et la diversité. Dans
cette même logique de réflexion Karl Marx met la nature au service de l’homme
sans pour autant perdre de vue l’importance de sa préservation. A l’heure
actuelle, l’aspect mondialisé de la croissance économique suppose un caractère
illimité des ressources. Ce mode de développement qui était à l’origine propre
aux pays occidentaux, s’est étendu à l’ensemble de la planète.
Ne devons-nous
pas redéfinir les valeurs philosophiques et économiques pour permettre une
réflexion aboutie sur l’environnement et l’exploitation des ressources ?
La
conférence sur le climat faite à Genève en 1969 a donné naissance au Programme
Climatologique Mondial dit PCM. La volonté d’une prise de conscience globale
portée sur une coopération entre les pays Nord /Sud afin de réguler la
production de CO2 mériterait un renforcement toujours plus grand. L’apparition
du Mécanisme de Développement Propre dit MDP va également dans ce sens en
stimulant la création de projets environnementaux au Sud dynamisés par les
investissements des pays du Nord. Ce modèle semble contesté à l’heure actuelle.
En France, une charte de l’environnement a permis de mieux encadrer et
responsabiliser les citoyens à ce sujet. Avons-nous élaboré une législation
pertinente d’un point de vue citoyen ?
Depuis
les années 1990, le nombre de procès intentés aux sociétés, états et industries
n’ont fait qu’augmenter avec des succès de plus en plus fréquents. Les lois
actuelles sont-elles suffisamment abouties pour permettre de faire face aux
abus environnementaux ?
Les
progrès de la science et de la technologie nous proposent de nombreuses
solutions à ce défi, une réelle volonté est affichée de la part de nos pays,
excepté les États-Unis, qui ont de façon quasi systématique refusé toute
proposition d’engagement à ce sujet. De façon globale, au regard des budgets
alloués à l’armement ou à la production de biens de consommation, celui de la
transition énergétique parait-il prioritaire ?
Des
opportunités apparaissent dans le secteur de l’emploi. Selon l’organisation
internationale du travail, dix-huit millions d’emplois dans ce secteur
devraient voir le jour. Portons la réflexion sur nos valeurs inculquées aussi
bien lors de la scolarité qu’au travail. Il apparaît que la nature,
contrairement à la thèse Darwinienne, possède comme moteur la complémentarité,
la solidarité, la symbiose du grec « vivre ensemble » ainsi que la
coopération. Notre système éducatif est-il en phase avec ces valeurs ?
Des
questions peuvent nous guider vers des solutions et des projets pouvant nous
permettre de refonder nos valeurs afin de trouver une solution juste et logique
dans nos sociétés, voyons ce défi comme une chance de renouvellement.
Un
sentiment d’urgence se définit d’année en année, depuis bientôt cinquante ans,
la quasi-unanimité des scientifiques lancent le signal d’alarme. Notons que la
communauté scientifique est de plus en
plus soumise à la loi du marché et que certaines études sont financées par
certains groupes de pression à la recherche d’une légitimité scientifique. Il
est d’ailleurs difficile de trouver des
experts totalement indépendants. Ce secteur doit-il se plier aux mêmes lois qui
régissent l’économie et la finance ?
Lors du protocole de
Kyoto en 1995, il a été admis que les pays occidentaux, de par leurs modèle
économique et industriel ont usé et abusé des ressources fossiles afin
d’accroître leur niveau de vie. Depuis
ce modèle économique a été étendu aux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc)
en générant une pollution à grande échelle. Ne serait-il pas vain de céder à
nouveau à une vision manichéenne à propos de ces sujets qui ne ferait que plus
nous diviser ?
À
l’heure actuelle la capacité à canaliser les flux énergétiques associée à
l’accroissement non encadré de l’économie conduit à un enrichissement
inégalitaire de la population que ce soit dans les pays riches ou plus
pauvres. L’écologie est-elle un moyen de
renverser cette tendance ?
Nous
constatons aussi depuis quelques années l’apparition de scénarios millénaristes
qui par ailleurs sont relayés par une
presse et un cinéma sensationnel. La vision d’un point de rupture au-delà
duquel aucune solution n’est possible nous influence et nous oriente vers un
certain renoncement nous empêchant de
porter un regard lucide et éclairé sur ces sujets tout en amenuisant les chances
d’un mouvement commun.
La
récurrence de ces problèmes nous invite à nous questionner sur nos valeurs
historiques, nos habitudes de consommateur mais aussi sur notre modèle
politique, commercial et économique. Les échecs et perte de confiance dans les politiques
développées en Europe ces dernières années ne mettent-ils pas en lumière un
problème de fond lié au climat ? Certain parlent du défi de ce siècle, il
semble que la mondialisation l’ait rendu commun à chaque humain de cette
planète.
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