le
lâcher-prise est-il une lâcheté ?
Lâcher-prise est-il lâche, le lâcher-prise est-il une lâcheté ? Ou
plutôt : le lâcher-prise est-il bon pour l’individu seul ? Ou peut-il
être bon pour la société ? Les deux s’opposent-ils d’ailleurs ?
Revenons à quelques définitions
(Larousse) :
Lâcher prise : Moyen
de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise.
Lâche : Qui manque de
courage, qui recule devant le danger, le risque.
L’injonction au lâcher-prise est
très présente : recherchez lâcher-prise sur internet, les 8 premiers liens
sont des injonctions au lâcher-prise, explicitant les bienfaits que cela
apporterait à l’individu, sur un plan psychologique.
Selon la définition Larousse, le
lâcher-prise serait un « moyen de libération psychologique, consistant à
se détacher du désir de maîtrise ». Une acceptation des choses telles
qu’elles sont.
Partons du principe que ce lâcher-prise participerait du bonheur de chacun (principe qui pourra être interrogé, mais qui dépend plus de la psychologie que de la philosophie).
Partons du principe que ce lâcher-prise participerait du bonheur de chacun (principe qui pourra être interrogé, mais qui dépend plus de la psychologie que de la philosophie).
La première question
serait-donc : le lâcher-prise, cette acceptation par les individus des
choses telles qu’elles sont, empêche-t-il l’action ? Empêche-t-il la
révolte collective face à des injustices, pour obtenir de nouveaux droits ou le
respect des droits existants ? Dans ce cas, le lâcher-prise pourrait freiner le
progrès social d’une société, l’avancée d’une société vers plus de droits
collectifs, plus de justice sociale.
Une question plus fondamentale se
pose alors : la recherche de bien-être individuel va-t-elle à l’encontre
du bien-être collectif ?
Quelques références
pour alimenter la réflexion :
Aristote (382-322 av. J.-C.) fait
le double constat que tous les hommes veulent être heureux, mais que tous ne
sont pas d’accord sur les moyens d’y parvenir et sur les approches qu’il
conviendrait de suivre pour cela.
Au XVIIème siècle, Bentham
développe une philosophie politique utilitariste selon laquelle le bonheur
global résulte de la somme des bonheurs individuels et la meilleure société est
celle capable d’offrir le plus grand bonheur au plus grand nombre (An
Introduction to the Principles of Morals and Legislation 1780).
Une économie du bien-être a été
développée par Vilfredo Pareto et Lionel Robbins (mais on s’éloigne de la
philosophie…).
Adam Smith développe le
principe de la Main Invisible : concept économique (là encore, pas
philosophique) selon lequel l’intérêt de la société est généralement mieux
servi quand tous les individus se comportent en fonction de leur intérêt
égoïste ( "Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations").
Concept qui fait l’objet de nombreuses critiques, notamment depuis la crise financière de 2008-2009 et face aux enjeux environnementaux modernes.
Concept qui fait l’objet de nombreuses critiques, notamment depuis la crise financière de 2008-2009 et face aux enjeux environnementaux modernes.
Liens pour aller plus
loin :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/microeconomie-economie-du-bien-etre/2-du-bien-etre-individuel-au-bien-etre-collectif/
(seule l’introduction est accessible gratuitement)
https://journals.openedition.org/ethiquepublique/2049
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