La notion
d’identité est-elle consubstantielle
à l’idée de nation ?
Qu’est-ce que l’identité ?
En dehors de l’aspect administratif de la question (avoir des papiers
d’identité) on serait bien en peine de définir ce concept portant si à la mode.
Il se crée même des groupes identitaires qui revendiquent une appartenance
mythifiée : « nos ancêtres les
gaulois » en France, mais aussi le « white power » aux USA.
En ce début de 21nième siècle
l’apparition des nouvelles formes éventuelles d’identités sexuelles vient
brouiller encore plus le concept. Ainsi on passe du groupe des LGBT à celui des
LGBTQQIP2SAA !
Ce rapide panorama de l’évolution du concept d’identité nous montre en quoi il est plastique et relatif.
Ce rapide panorama de l’évolution du concept d’identité nous montre en quoi il est plastique et relatif.
En fait un groupe humain organisé
a besoin de connaitre les individus en leur affectant une identité (les numéros
de sécurité sociale sont uniques) mais identité ne signifie pas uniformité.
Toutefois, par suite de
l’évolution des sociétés, depuis en gros le 14ième siècle en Europe,
et leur constitution en nations, on parlera plus simplement « d’identité
nationale ».
Mais que recouvre à son tour ce
concept de nation dont on habille le nouveau sujet/citoyen ? Tout d’abord,
toutes les nations sont le fruit de multiples évolutions. Evolution en terme de
territoire, de processus économique, de la langue (ou des langues) …. La
stabilité d’une nation ne peut être jugée à la seule aune du moment où nous en
faisons partie. La stabilité de la nation française est chose récente (1918).
Mais si la nation est, au fond, un regroupement territorial, historiquement
fluctuante, fondée sur des relations économiques internes et externes elles
aussi fluctuantes, on peut imaginer que la question d’identité nationale –
soi-disant stable - est plus un facteur
excluant l’autre, en l’occurrence le « non-français » qu’un moyen
d’intégration à une communauté.
Car, qu’est-ce qu’un français ? Quelqu’un
qui a une carte d’identité délivrée par l’état qui actuellement symbolise le
pouvoir de la nation ? Quelqu’un qui paye ses impôts en France ? etc
…. Il y a là une forme de nivellement qui, si on l’examine sur le plan
philosophique : universalité de l’être humain, est extrêmement réducteur
et peut être utilisé contre cette universalité (par ailleurs proclamée à grand
cris par les « droit de l’hommistes »).
Historiquement, l’idée de nation
a plus servi à justifier les crimes de guerre qu’à la défense des « droits
de l’homme ». La guerre de 14-18 montre bien quel outil idéologique
puissant peut devenir un nationalisme simpliste qui a tôt fait de trouver un
bouc émissaire anti-français : le
boche ! Avec ce détail toutefois que ce ne sont pas tous les français,
toute cette nation qui paya le prix du sang, mais bien les plus pauvres comme
le faisait remarquer dès 1895 J. Jaurès :
« Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera
les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et
gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés
qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée, la lutte
incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et le pouvoir… ;
tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des
classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera des
guerres armées entre les peuples. »
(Discours du 7 mars 1895 de
Jaurès à la Chambre des députés)
On nous dit qu’aujourd’hui qu’il
faut « cultiver les différences ». Cette idéologie propagée depuis
Mai 68 et les années Mitterrand c’est-à-dire par ce qu’il convenu d’appeler la
gauche, ne serait-elle pas au fond – au nom des identités multiples et
interchangeables dont nous serions prétendument porteurs – une version
améliorée de l’identité « moderne » du monde de la
globalisation ? LGBT, LGBTQQIP2SAA, musulmans, juif, arabe, ouigour,
breton, baron de caravettes, supporter du Barça ou de Liverpool, nous voilà
tous avec « notre identité » enfin retrouvée.
L’essentiel n’est-il
pas là ?
Ces nouvelles illusions,
cette déconstruction de l’universalisme humaniste, ce brouillage des réalités
sociales, tout cela ne signe-t-il pas au fond la fin des état-nations ? La
mort de l’individu au nom de sa glorification ?
Adieu, langues, cultures,
particularités historiques. Tous Mac do, anglophones, connectés, nomades ….
Enfin, tous ou presque. Animé par un principe de réalité indéniable le célèbre philanthrope mondialiste G. Soros
déclare : "l'Europe a besoin
d'une classe ouvrière rom". Les Roms c’est quoi ? Et l’Europe
c’est une nation ?
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