samedi 14 juillet 2018

Sujet du Merc. 18/07/2018 : Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ? (Bac 2018)


     Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ? (Bac 2018)

On aurait presque envie de considérer la question comme une invitation possible à ne plus se poser le problème, à se dire qu’après tout, la vérité, nous n’en avons pas besoin, que nous pouvons très bien faire sans.
Nous pourrons voir en effet que dans nos relations personnelles, nous pouvons très bien, et avec profit, nous passer d’une recherche de la vérité. Nous verrons également que dans ces mêmes relations nous avons parfois le besoin psychologique de cette recherche.
C’est cependant surtout dans le domaine de la survie que l’homme a eu besoin de chercher la vérité, comme nous le montreront certaines sciences.

On peut très bien vivre nos relations personnelles, interpersonnelles sans avoir besoin de chercher la vérité. Il y aurait même une sorte de « sagesse » à ne pas vouloir connaître la vérité, à savoir « fermer les yeux »
Ce que l’on recherche dans notre existence coutumière, ou plutôt ce qu’il serait peut-être préférable de chercher, ce serait  une forme de paix dans nos relations avec les autres  comme condition  du bonheur.  Or la connaissance de certaines vérités sur les autres peut ne rien apporter dans le domaine, elle peut correspondre à de l’indiscrétion, à une curiosité malsaine, voire à un manque d’indulgence.
L’homme a eu un besoin crucial de chercher la vérité parce qu’il est une espèce fragile, qu’il a eu besoin de connaître le monde pour le maîtriser, qu’il est en proie aux maladies et que seules les connaissances médicales lui ont permis d’échapper à certaines des pires perspectives.
L’homme a pu au début de son évolution historique utiliser la matière sans comprendre, il a pu, comme les astronomes antiques, prévoir des éclipses par exemple.

Mais les connaissances physiques et mathématiques  lui ont permis d’avoir un pouvoir beaucoup plus considérable. Il a fallu même aux bâtisseurs de cathédrales, les recours de la géométrie grecque. Et toute notre modernité, nos moteurs, notre  électricité, notre électronique, seraient inexistantes sans les découvertes physiques. En conséquence il y a eu un besoin vital de rechercher la vérité.
C’est encore plus vrai en ce qui concerne la médecine.
La médecine n’a été efficace que lorsqu’on a connu la réalité microbienne du vivant, et qu’on a pu éviter la septicémie par la pratique de l’asepsie et de l’antisepsie.
Exemple : On a eu un besoin vital de connaître l’anatomie et la structure du vivant : cela a permis par exemple, aux femmes d’envisager la maternité de façon sereine, sans risquer leur vie.
Donc le besoin de chercher la vérité correspond à la nécessité de vivre, et de vivre le mieux possible.

Il est cependant une recherche de la vérité qui est en dehors de tout besoin vital, qui peut même dans certains cas le contrecarrer. Là le besoin de vérité est plus mystérieux : l’homme par rapport à son existence et à la mort ne se contente pas toujours d’illusion, il veut la vérité. Quel besoin a-t-il de cela ? Pourquoi a-t-il cherché par exemple sa place réelle dans l’univers alors qu’il était plus confortable pour lui de se sentir au centre et à part ? Freud appelle cela les deux premiers graves démentis infligés à la mégalomanie humaine.
Il y a peut-être un besoin lié à sa conscience : l’homme est témoin du monde « tout la dignité de l’homme est de penser » dit Pascal. Il ne peut alors pas, sans se sentir abaissé, se contenter d’illusions, même d’illusion heureuse. Le besoin de chercher la vérité serait donc lié à la nature consciente de l’homme.

Il y a donc, il est vrai, et surtout dans nos relations aux autres, une attitude de sagesse qui consiste à se dire «quel besoin avons-nous de rechercher la vérité » à quoi bon après tout, et qui nous conduit raisonnablement à renoncer à cette recherche.

Il serait en revanche difficile de montrer tous les besoins de l’homme qui l’on conduit à entreprendre cette recherche. Il a pu s’agir d’un besoin psychologique dans le but d’atténuer une souffrance. Mais c’est la fragilité humaine surtout qui a davantage motivé l’homme et la pousser à connaître la nature afin de s’en rendre, comme le dirait Descartes « comme maître et possesseur ».
Il reste que, indépendamment de tout besoin pratique, l’homme recherche la vérité comme une valeur et honore parfois la vertu qui la considère : la lucidité. (Sce Stanislas Cannes)



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