Quel besoin avons-nous de
chercher la vérité ? (Bac 2018)
On aurait presque envie de considérer la question comme une invitation possible à ne plus se poser le problème, à se dire qu’après tout, la vérité, nous n’en avons pas besoin, que nous pouvons très bien faire sans.
Nous pourrons voir en effet que
dans nos relations personnelles, nous pouvons très bien, et avec profit, nous
passer d’une recherche de la vérité. Nous verrons également que dans ces mêmes
relations nous avons parfois le besoin psychologique de cette recherche.
C’est cependant surtout dans le
domaine de la survie que l’homme a eu besoin de chercher la vérité, comme nous
le montreront certaines sciences.
On peut très bien vivre nos
relations personnelles, interpersonnelles sans avoir besoin de chercher la
vérité. Il y aurait même une sorte de « sagesse » à ne pas vouloir
connaître la vérité, à savoir « fermer les yeux »
Ce que l’on recherche dans notre
existence coutumière, ou plutôt ce qu’il serait peut-être préférable de
chercher, ce serait une forme de paix
dans nos relations avec les autres comme
condition du bonheur. Or la connaissance de certaines vérités sur
les autres peut ne rien apporter dans le domaine, elle peut correspondre à de
l’indiscrétion, à une curiosité malsaine, voire à un manque d’indulgence.
L’homme a eu un besoin crucial de
chercher la vérité parce qu’il est une espèce fragile, qu’il a eu besoin de
connaître le monde pour le maîtriser, qu’il est en proie aux maladies et que
seules les connaissances médicales lui ont permis d’échapper à certaines des
pires perspectives.
L’homme a pu au début de son
évolution historique utiliser la matière sans comprendre, il a pu, comme les
astronomes antiques, prévoir des éclipses par exemple.
Mais les connaissances physiques
et mathématiques lui ont permis d’avoir
un pouvoir beaucoup plus considérable. Il a fallu même aux bâtisseurs de
cathédrales, les recours de la géométrie grecque. Et toute notre modernité, nos
moteurs, notre électricité, notre
électronique, seraient inexistantes sans les découvertes physiques. En
conséquence il y a eu un besoin vital de rechercher la vérité.
C’est encore plus vrai en ce qui
concerne la médecine.
La médecine n’a été efficace que
lorsqu’on a connu la réalité microbienne du vivant, et qu’on a pu éviter la
septicémie par la pratique de l’asepsie et de l’antisepsie.
Exemple : On a eu un besoin vital
de connaître l’anatomie et la structure du vivant : cela a permis par exemple,
aux femmes d’envisager la maternité de façon sereine, sans risquer leur vie.
Donc le besoin de chercher la
vérité correspond à la nécessité de vivre, et de vivre le mieux possible.
Il est cependant une recherche de
la vérité qui est en dehors de tout besoin vital, qui peut même dans certains
cas le contrecarrer. Là le besoin de vérité est plus mystérieux : l’homme par
rapport à son existence et à la mort ne se contente pas toujours d’illusion, il
veut la vérité. Quel besoin a-t-il de cela ? Pourquoi a-t-il cherché par
exemple sa place réelle dans l’univers alors qu’il était plus confortable pour
lui de se sentir au centre et à part ? Freud appelle cela les deux premiers graves
démentis infligés à la mégalomanie humaine.
Il y a peut-être un besoin lié à
sa conscience : l’homme est témoin du monde « tout la dignité de l’homme est de
penser » dit Pascal. Il ne peut alors pas, sans se sentir abaissé, se contenter
d’illusions, même d’illusion heureuse. Le besoin de chercher la vérité serait
donc lié à la nature consciente de l’homme.
Il y a donc, il est vrai, et
surtout dans nos relations aux autres, une attitude de sagesse qui consiste à
se dire «quel besoin avons-nous de rechercher la vérité » à quoi bon après
tout, et qui nous conduit raisonnablement à renoncer à cette recherche.
Il serait en revanche difficile
de montrer tous les besoins de l’homme qui l’on conduit à entreprendre cette
recherche. Il a pu s’agir d’un besoin psychologique dans le but d’atténuer une
souffrance. Mais c’est la fragilité humaine surtout qui a davantage motivé
l’homme et la pousser à connaître la nature afin de s’en rendre, comme le
dirait Descartes « comme maître et possesseur ».
Il reste que, indépendamment de
tout besoin pratique, l’homme recherche la vérité comme une valeur et honore
parfois la vertu qui la considère : la lucidité. (Sce Stanislas Cannes)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
1 - Tout commentaire anonyme (sans mail valide) sera refusé.
2 - Avant éventuelle publication votre message devra être validé par un modérateur.