Suffit-il d’observer pour connaitre ?
Si
l'on se donne pour objectif, pour finalité, de connaître la nature, ou tout
autre phénomène qui se présente à nos sens, on en vise une représentation
exacte et dont on peut rendre raison.
La
connaissance, en effet, comme résultat de l'acte de connaître, s'oppose à la
croyance et à l'opinion. Une connaissance doit être non seulement vraie, mais
justifiée.
L'observation
est l'action de constater des faits par un usage attentif de nos organes des
sens. "Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est
d'apercevoir." Condillac
Quel rôle l’observation joue-t-elle dans
l'élaboration de la connaissance ? Toute connaissance dérive-t-elle directement
de l'observation passive des faits ? Expérimenter, au sens de l’expérience dans
les sciences dites « expérimentales », est-ce simplement observer ?
Le problème se pose particulièrement en ce
qui concerne non pas le simple constat d'un fait, mais la généralisation à
partir d'un ensemble d'observations : une loi générale, à caractère nécessaire
et universel, peut-elle être dérivée par induction à partir de l'observation
répétée de cas particuliers ?
Mais si observer ne suffit pas, que faut-il
d'autre ?
Dans la vie quotidienne, l'observation est
source de connaissance. Voir, sentir, toucher, goûter m'informe sur le monde
qui m'entoure. Les sens me permettent de connaître le monde extérieur et
guident mes actions. Comme on dit
de « saint Thomas », on exige
souvent de pouvoir constater les faits avant de croire une information.
Mais
il ne s'agit pas simplement de voir ou d'entendre.
Bien
observer, c'est plus que simplement recevoir des informations de nos organes
des sens, c'est aussi filtrer ces informations et les structurer pour en
retirer un enseignement.
De plus, l'observation répétée de certaines
relations régulières entre les phénomènes me permettent de tirer des
conclusions pratiques générales qui guident mes actions. (A force de voir le
soleil se lever tous les matins, j'en conclus que le soleil se lèvera aussi
demain.) J'acquiers, comme on dit, "de l'expérience".
Mais
cette « connaissance » ne dit pas encore qui tourne autour de quoi !
Cette « expérience » n’a qu’une apparence de fait scientifique.
Comment
passer de ces illusions que nous appelons parfois connaissances, à la
construction d’une pensée scientifique, à la détermination de lois générales réglant
la nature et les phénomènes, qui nous donnent le droit d’affirmer des vérités
(en fonction de référentiels donnés) ?
Comment
enfin le combat philosophique illustre-t-il, enrichit il, le combat entre la
recherche de la vérité et l’irrationalisme ?
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