Qu’est-ce
que : « avoir raison » ?
Dans l’usage, « avoir raison » peut signifier principalement deux choses...
Dans l’usage, « avoir raison » peut signifier principalement deux choses...
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Que face à une situation donnée, nous avons pris la bonne décision; ou la
décision la meilleure, la plus adaptée (ad hoc).
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Que ce que l’on dit est vrai. Autrement dit que nous énonçons une vérité. La
vérité étant une idée, ou son expression, conforme à son objet; c’est-à-dire à
la part de réalité concernée. Avoir raison signifie donc que ce que l’on dit
est conforme, ou correspond bien à la réalité.
En
comprenant le sens de cette expression, nous ne pouvons qu’approuver cette
citation de Warren Buffet: Vous n'avez
pas raison ou tort parce que d'autres sont d'accord avec vous. Vous avez raison
parce que vos faits sont exacts et votre raisonnement est juste.
En
effet; le fait que des personnes soient d’accord avec ce que l’on affirme,
n’implique absolument pas que ce que l’on affirme est conforme à la réalité. Cela
implique juste que ce que l’on dit correspond à ce que pensent les autres,
c’est-à-dire à l’idée qu’ils se font de la réalité concernée.
Ainsi,
au XVI siècle l’astronome et physicien Galilée, en affirmant que la Terre était
ronde et qu’elle tournait autour du soleil, était en opposition avec ce que
l’on pensait. Pourtant, on sait aujourd’hui que c’est cette idée, cette
affirmation qui correspond (le mieux) à la réalité.
Galilée
avait donc raison. Et l’on aurait pu savoir, même à l’époque, qu’il avait
raison PARCEQUE les observations (aboutissant à cette idée) étaient exactes ET
que le raisonnement était juste.
En
effet, et par exemple, concernant la forme: étant au bord de l’océan et par
temps clair, on peut observer qu’un bateau qui s’éloigne semble « s’enfoncer
dans l’horizon ». Le raisonnement fut celui-ci; en admettant le rayonnement
lumineux parfaitement rectiligne (malgré la théorie de la Relativité générale
cela reste vrai à cette échelle), cela ne pouvait s’expliquer que par une très
légère courbure de la surface de l’Océan. En extrapolation dans l’imaginaire
cette légère courbure on aboutit à une forme sphérique.
Cela
montre également que pour accéder à la vérité, à une connaissance juste (ou
encore une conscience exacte des choses), les observations seules sont
insuffisantes ; elles doivent être inséparables du raisonnement. Car
précisément, si l’idée répandue à l’époque était celle d’une Terre plate (et du
soleil tournant autour), cela ne pouvait être que parce que cela correspond à
ce que l’on voit (et croire que l’unique raison était que c’était la vue
imposée par l’Église serait une erreur).
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Mais « avoir raison » peut aussi signifier « paraître avoir raison ». Et cela
signifie que les autres croient que l’on a raison; c’est-à-dire qu’ils sont
d’accord. Ce sens est donc inverse du sens principal.
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Enfin, cela peut signifier également « gagner », « vaincre quelque chose ou
quelqu’un », ou encore « imposer une situation » (« avoir raison de »)…
A
la différence de l’expression « avoir raison » qui signifie principalement «
énoncer quelque chose de vrai » (ou prendre la bonne décision) mais parfois
aussi « paraître avoir raison », «finir par avoir raison » comme « vouloir
avoir raison » relève uniquement du sens « dévié ».
Il
s’agit de vouloir convaincre pour l’une et de « finir par être arrivé à
convaincre » pour l’autre. Et le souci de vouloir convaincre, imposer une idée,
dans les faits, prime toujours sur celui de savoir si l’on a véritablement
raison ou non. Et c’est même souvent au mépris de savoir si cette opinion est
juste ou non, ou plus exactement, sans se préoccuper de son degré de justesse.
Et
la « raison » de la perversion du mot « raison » se trouve exprimée par cette
citation de bon sens du 17ème siècle : On
ne se soucie pas tant d'avoir raison que l'on se soucie de faire croire qu'on a
raison: c'est ce qui fait que l'on soutient son opinion avec opiniâtreté, après
même qu'on a reconnu qu'elle est fausse. (Pierre d’Ailly)
Lorsque
l'on a raison, ou que l'on pense avoir raison, on est en général amené à
convaincre les autres de la justesse de sa position. On est donc amené à «
argumenter »...
Lorsque
l'on a (véritablement) raison les « justifications » que l'on peut produire
sont alors des argumentations, des explications « en principe » exactes.
Lorsque
l'on a tort tout en étant convaincu d'avoir raison, les arguments et
explications sont alors erronés.
Mais
lorsque l'on a tort, qu'on en est conscient mais que l'on continu d'essayer de
faire reconnaître sa position comme juste, les explications fallacieuses et les
fausses argumentations sont alors des arguties.
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