PEUT-ON AVOIR LA CONSCIENCE TRANQUILLE ?
« Avoir la conscience
tranquille » est une expression très connue. C'est, semble-t-il, ne pas
avoir l'esprit perturbé par quelque chose. Lorsque quelqu'un dit « Je n'ai
pas la conscience tranquille » c'est qu'il est bouleversé par des choses
qu'il a faites, subies ou apprises.
Il existe deux niveaux de
conscience :
–
La conscience première (ou spontanée) qui
est l'impression plus ou moins claire qu'a l'esprit de ses états. Et
–
La conscience seconde (ou réfléchie) qui
est la capacité proprement humaine de faire retour sur cette première
impression.
La conscience réfléchie permet
l'analyse et le jugement. « Ce qui élève l'homme par rapport à l'animal,
c'est la conscience qu'il a d'être un animal. Du fait qu'il sait qu'il est un
animal, il cesse de l'être » (Hegel). Par cette conscience nous
nous constituons comme sujets distincts de nos états psychologiques. La
conscience, par cette possibilité de réfléchir, est donc toujours conscience de
soi en même temps que conscience de quelque chose.
La conscience est la fonction
vitale d'adaptation au milieu changeant dans lequel on évolue. Elle nous libère
de la force des choses qu'elle s'efforce de connaître pour mieux les
transformer.
La conscience nous dicte nos
devoirs et nous fait éprouver remords ou satisfactions quant à nos actes
passés. Kant ne disait-il pas : « La conscience est la raison
pratique représentant à l'homme son devoir ; »
Mais est-ce que l'on peut avoir la
conscience tranquille, être en paix avec soi-même sans être troublé par les
remords ou les regrets et surtout par les désirs ou passions ?
Durant l'enfance par exemple, nous
ne sommes préoccupés par aucune responsabilité, car elle apparaît lorsque nous
devenons autonomes vers 16 ou 18 ans, quand on commence à être indépendant
d'esprit.
Durant l'enfance on baigne dans une période d'innocence, de naïveté, de construction de soi et on ne se préoccupe pas des problèmes qui nous entourent. Nous pouvons donc penser que le fait de ne pas avoir de responsabilités, ni de devoirs permettrait d'avoir la conscience tranquille...Mais ce n'est pas si simple. C'est le fait de comprendre nos actes et d'avoir conscience d'eux qui permet d'être en paix.
Durant l'enfance on baigne dans une période d'innocence, de naïveté, de construction de soi et on ne se préoccupe pas des problèmes qui nous entourent. Nous pouvons donc penser que le fait de ne pas avoir de responsabilités, ni de devoirs permettrait d'avoir la conscience tranquille...Mais ce n'est pas si simple. C'est le fait de comprendre nos actes et d'avoir conscience d'eux qui permet d'être en paix.
Ce sont ensuite nos désirs et nos
passions qui peuvent influencer le fait d'avoir ou non la conscience
tranquille.
On peut avoir la conscience
tranquille lorsque nos désirs ne sont pas trop importants et ne sont pas trop
impossibles à réaliser. Il est donc nécessaire d'apprendre à connaître les
limites de nos capacités émotionnelles et sentimentales pour pouvoir être
serein (maîtrise de soi).
Avoir la conscience tranquille
n'est-ce pas au fond cette « ataraxie »que proposent les philosophes
antiques ? Peut-on, par conséquent, être en paix, n'avoir pas l'esprit
troublé par nos remords et regrets mais surtout par nos désirs et
passions ?
Mais au fond, est-ce possible si
l'on considère ce qu'est la conscience ? (voir au début du philo piste)
S'ouvre alors la question de la
nature de la conscience. Si, comme le dit Husserl « toute
conscience est conscience de quelque chose », n'est-ce pas dans sa
nature de n'être, en tant que conscience, jamais en repos ?
C'est le conflit que chacun peut
connaître en prenant conscience de l'écart entre les normes qu'il a intégrées,
propres à la société particulière dans laquelle il vit et celles qui président
au respect de la dignité de chacun. N'est-ce pas cette prise de conscience de
la différence entre morale particulière et éthique qui nous perturbe ?
En ce sens que dans la vie concrète les injonctions d'une morale ne traitent généralement pas toute personne comme une « fin » mais le plus souvent comme un « moyen » (Kant).
En ce sens que dans la vie concrète les injonctions d'une morale ne traitent généralement pas toute personne comme une « fin » mais le plus souvent comme un « moyen » (Kant).
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