Aujourd’hui, la
métaphysique peut-elle changer l’avenir ?
Les hommes se sont rendus capables de plusieurs
fois s’autodétruire par la guerre nucléaire.
Toujours reportée grâce à la réflexion logico-philosophique sur «la
dissuasion par la menace de destruction mutuelle assurée», celle-ci s’est muée
en guerre froide de l’équilibre de la terreur. L’urgence de survie a fourni les
outils conceptuels nécessaires à la gestion éthique et efficace de la
complexité de sociétés en auto emballement techno-économique. Certains ont
pensé qu’il fallait diriger les hommes à bonne fin. Des menaces à la
survie - imaginaires ou réelles, on ne peut savoir – seraient utiles dans ce
but. Aujourd’hui, elles sont de caractère nucléaire, sanitaire (pandémies),
industriel (pollutions), environnemental (climat), ou terroriste (Tours
jumelles). Elles sont situées dans un avenir lointain concernant des
générations encore à naître. Un problème protéiforme en résulte d’impossibilité
de la connaissance (complexité, inconnaissabilité de l’avenir), de perception
de la temporalité (métaphysique), de crédibilité (foi et croyance) et de
responsabilité (éthique) se pose d’emblée.
Il semble avoir été résolu par l’imposition d’une nouvelle vision du
monde (paradigme civilisationnel) et la recherche philosophique sur
la peur. Dans ce contexte,
qui penserait encore à poser la question de l’utilité philosophique pour comprendre le monde? Pour
organiser la résistance? En pensant comment penser la situation?
Comment croire une prévision de malheur absolu
et lointain? Faut-il construire une éthique
qui nous rende responsables et coupables par peur anticipée du malheur à venir
de nos descendants? A cet effet, ne faut-il pas d’abord porter à l’existence
un tel malheur puisqu’il n’est pas là, dans notre présent. Faut-il développer puis intégrer dans notre
conscience une nouvelle métaphysique (M) du temps? Puisque Dieu est mort
et que les hommes pensent le remplacer (Nietzsche), faut-il encore qu’ils le
veuillent et réalisent ainsi leur essence par des actes libres
(Sartre)? Plutôt que de verser
dans la peur passionnelle, faut-il inventer une notion de peur rationnelle des désastres à venir
efficace, éthique et motivante. Et la fonder sur cette métaphysique du temps.
Face à l’ampleur du pouvoir technique, la prévision
de l’avenir est impossible. Notre ignorance est inévitable face à la complexité
des écosystèmes naturels et hybrides (naturels et artificiels) dont les
seuils critiques nous restent inconnus jusqu’à ce que, une fois franchis, il
soit trop tard. De plus, la prévision de l’état de chose à venir des inventions
futures est en toute logique impossible. Laplace peut se récuser. Il faudrait
un Dieu omniscient ou un calculateur infini pour prévoir un avenir que,
du fait de notre finitude, nous sommes incapables d’anticiper qu’elles que soit
l’état de nos connaissances. Que les modèles mathématiques reflètent la
complexité du monde implique que nous ne pouvons les maîtriser par impossibilité
d’intégrer les équations différentielles qu’ils comportent et par sensibilité
des modèles aux conditions initiales et à celles aux limites. Bref, nous savons
que nous ne savons pas (Socrate) les dangers à venir et nous savons que ne
pouvons pas les savoir. Cette ignorance nécessaire
n’impose-t-elle pas un nouvel impératif moral: envisager comme
certaine la moindre possibilité de danger majeur à venir, ou même
l’inventer comme pure fiction, pourvu que nous puissions croire à
l’éventualité même improbable que nous sommes embarqués dans le train
fou de la technique en roues libres? On est alors amené à explorer le concept
de temps.
1. Envisageons
d’abord le principe de précaution dont on fait aujourd’hui un impératif de
prévention des dangers. Il renverse le principe cartésien du doute à la base de
la science. Pour établir le vrai indubitable, Descartes affirme que tout ce qui
peut être mis en doute est équivalent au faux démontré. La précaution considère
au contraire comme certitude pour la décision tout possible d’un certain
type (danger), quelque doute qu’on puisse avoir à son sujet, même fictif. C’est
une focalisation absolue sur le «scénario du pire», comme variante du
pari pascalien. Elle paralyse toute action. De plus, la précaution exige que
toute innovation démontre son innocuité. Ce qui est impossible car il
faudrait mettre à l’épreuve d’un nombre infini d’expériences la vérité
de toute proposition. C’est l’exigence de confirmation contraire
à celle de falsification par laquelle une théorie scientifique sera
ruinée si l’on peut exhiber un seul cas qui l’infirme. La précaution s’auto-réfute
et ne peut soutenir aucune crédibilité à quelque prévention que ce soit.
2. La M du temps de
l’histoire est communément la nôtre. Nous croyons que le présent ne saurait
causer ou modifier le passé. La science le prouve. C’est le temps de la stratégie,
de l’intention. Où, par pure convention d’un passé tenu pour fixe, des
composantes du lien social comme la promesse, l’engagement et le contrat sont
possibles. Concernant l’avenir, nous acceptons le lien causal de la succession
des événements. A chaque point du temps
nous voyons une bifurcation de possibles dont un seul se réalisera dans
l’avenir, les autres devenant des possibles non réalisés. Dès lors,
mener une prévention qui réussit d’un désastre, que nous voulons
imaginer dans l’avenir, le transforme en un possible qui ne sera pas
réalisé. Il reste inexistant et on ne pourra donc fixer notre action sur lui.
Dans cette M, la prévention constitue un sophisme caractérisé. Notre volonté de
prévention in fine réussie s’auto-contredit dès le départ. Il y a auto-réfutation.
La prévention fait de la menace dépourvue d’existence une coquille vide dont la
représentation mentale ne peut donc soutenir aucune volonté efficace de
prévenir le désastre. Le désastre qu’on voudrait prévenir n’a aucune crédibilité.
La prévention est inefficace dans cette acception du temps.
3. Une autre M devient
nécessaire : la M du temps du projet. Elle renverse le syllogisme bien connu d’Aristote :
le sujet désire X et croit que le moyen x lui permettra d’obtenir
X ; donc le sujet, s’il est rationnel, décide d’adopter le moyen x
qu’il croit efficace. Les pré-supposés métaphysiques d’Aristote sont que mes désirs
et croyances pré-existent à ma décision et en sont donc
indépendants. Une autre M du temps introduirait une boucle de rétro-action.
Celle-ci postule mentalement un arrêt du temps d’un avenir imaginé (décision)
suivi d’une inversion du temps depuis cet avenir vers le présent. Cette boucle
va de ma décision postulée vers ses causes, càd mes croyances et désirs. Cette
M de l’action fait de mes croyances et désirs à la fois la cause et l’objectif
de mon action. Il faut ici accepter de penser le monde où tant le but que je
veux atteindre (mon désir) que les moyens que je mets en œuvre (croyance)
puissent être postérieurs à la décision postulée et qu’ils en dépendent ou
découlent. Alors seulement une seule possibilité, un seul chemin causal de
désir et moyen mène à la décision finale, comme pour Aristote. C’est le temps
du projet.
Ici, comme tout prophète ou prévisionniste, nous
tenons mentalement l’avenir pour fixe. En toute violation du causalisme, on se
met arbitrairement d’accord sur un avenir de désastre tout en croyant
que nous le causons (causalisme de la M précédente). Le sujet croit
qu’il est libre d’agir et de faire arriver les choses; et croit aussi le
contraire, que l’avenir est soumis à la fatalité. La contradiction n’est
qu’apparente. Comme au poker où chaque joueur se coordonne mentalement dans la
spécularité : chacun pense à ce que l’autre pense de ce que lui-même
pense, etc. Jusqu’à ce que, dans un avenir imaginé, un point fixe
d’équilibre de «désastre» pour lui (fatalité à éviter) soit clair dans son
esprit. Dans un deuxième temps, celui du présent, il développe alors une stratégie
de prévention de sa prévision et joue pensant que cet acte libre va causer
la réaction des autres joueurs dans le sens du nouvel avenir, celui-ci
effectif, déterminé par sa stratégie (éviter le désastre et gagner le jeu). La
boucle partie d’un avenir postulé s’est rabattue sur le présent pour se fermer
sur la solution, le point fixe d’équilibre, devenu l’unique avenir qui
se réalise.
Malgré la ressemblance, le joueur n’est pas dans
cette deuxième étape dans le temps de l’histoire puisqu’il s’était fixé à
l’étape précédente une seule possibilité d’action aboutissant au non désastre,
à l’exclusion de toute autre. Tout ce qui n’est pas dans le présent ou dans cet
avenir exempt de désastre est devenu impossible. Il y a donc dans cette M impossibilité
de désastre puisqu’il ne peut se réaliser. Le désastre n’aura pas lieu, qu’il y
ait prévention (inutile car le désastre sera, par définition de cette M, non
existant) ou pas. La prévention s’anéantit. Il y a auto-réfutation. Mais
ici, contrairement à la M précédente, la raison en est de pure logique
objective et donc non intentionnelle. Càd indépendante du sujet, telle une fatalité.
Ce projet négatif - par lequel on se fixe sur un avenir catastrophique pour
qu’il ne se produise pas – est logiquement auto contradictoire, puisque, s’il
réussit, on ne se sera pas fixé sur l’avenir mais sur un événement qui, parce
qu’il n’est pas inscrit dans l’avenir, est impossible. La crédibilité du
désastre s’évanouit. Ici aussi la prévention est inefficace.
4. De ces deux M ne ressort
qu’une aporie ou impasse logique.
On est coincé entre autoréfutation et non crédibilité.
La prévention étant exclue, comment aboutir à une dissuasion efficace? Par la
peur, nous visions une dissuasion parfaite (Platon). L’erreur était de viser l’absolu au
lieu de tendre vers lui, ce qui est conforme à la finitude inéluctable des
choses. Faudrait-il quelque incertitude sur l’efficacité pour que la
dissuasion face à un désastre mentalement postulé dans l’avenir soit efficace?
L’incertain, l’accident peut-il établir la crédibilité et la fixité de la
menace? Il faut le prouver en définissant le statut métaphysique de cet
incertain particulier.
a. Une solution stratégique
donc intentionnelle et volontaire participant de la M de l’histoire viserait
à mimer l’irrationalité par des jeux spéculaires. On pense au joueur de poker
ou à celui qui fait semblant de «perdre la raison» pour dissuader avec
efficacité et crédibilité ses adversaires qui le menacent. Pourtant ces jeux ne mènent à rien dans les
situations de vulnérabilité réciproque des menaces nucléaire, terroriste,
sanitaire ou environnementale car ils ne se jouent qu’une seule fois, et c’est
alors une fois de trop ! Il faut également rejeter la fausse solution de
«la machine apocalyptique» d’un stratège fou que Kubrick porta à l’écran dans
«Docteur Folamour» où, face à une erreur involontaire (fatalité) survenue dans
le camp adverse, les Soviétiques se liaient les mains en rendant leur riposte
nucléaire automatique, «sans retour» possible sur l’enclenchement fatal de la
machine. Cette M n’offre pas de point fixe ou solution à l’incertain du
désastre à venir.
b. Il reste l’option
d’explorer l’incertain dans le temps du projet. Par définition,
toute stratégie est ici exclue: il faut choisir de ne pas choisir. Il ne
s’agit donc pas ici d’une fatalité intentionnelle du temps de l’histoire de
type conditionnelle: «Si tu m’agresses (dégagement de CO2), il est inévitable
que je te gazes l’atmosphère à profusion». Ici la fatalité inscrite dans
l’avenir n’est pas conditionnée par l’homme. Elle est de l’ordre
de la simple logique. Ce qui pourrait conduire à une solution ? Il
s’agit de voir sur quel type de point fixe se referme la boucle qui
relie l’avenir au présent dans le temps du projet. Le désastre ne peut être ce
point fixe car il s’agirait de prévention réussie et donc auto-réfutante. Cette
M autorise que des signaux venus du futur postulé atteignent le présent. Pour
qu’ils ne déclenchent pas cela même qui annihilerait leur source, il faut que
subsiste, inscrite dans l’avenir, une imperfection du bouclage. En fait, il
faut obtenir une image de l’avenir suffisamment catastrophique pour être
repoussante pour l’éthique et suffisamment crédible pour
déclencher les actions efficaces qui empêcheraient sa réalisation, à la
probabilité infime d’un accident près (fatalité).
Cette fatalité doit être de très faible probabilité p tendant
vers zéro pour maintenir l’éthique exigeant la survie humaine, mais non nulle
pour maintenir la crédibilité de la menace. L’apocalypse est comme
inscrite dans l’avenir. La dissuasion
réussie et quasi certaine à une infime erreur près, correspond alors à la très
forte probabilité 1-p, complément logiquement nécessaire et simultané de
cette erreur quasi inéluctable (fatalité d’un destin) indépendante de la
volonté des hommes. C’est parce qu’il y a une faible probabilité que la
dissuasion ne marche pas qu’elle marche avec une quasi certitude de forte
probabilité. Il y a là comme un principe d’incertitude où la
solution du point fixe correspond à la simultanéité de l’accident fatal
et de son absence.
Cette solution serait une tautologie dans la M du
temps de l’histoire pour laquelle la proposition de probabilité p est un
possible non réalisé, inexistant càd à probabilité p nulle. Dans
le cas de la M du projet, la dissuasion ne marche que si p existe et
n’est donc pas nulle, ce qui correspond à l’inscription irréfutable et
effective du désastre dans l’avenir avec cette très faible probabilité. Par
définition dans cette M l’erreur, correspondant à cette fatalité peu probable
du désastre, est nécessaire et inévitable, certes avec une probabilité très
faible. Il serait donc faux d’affirmer
que ce serait seulement la possibilité d’une erreur de probabilité p
qui pourrait sauver l’efficacité authentique de la dissuasion, comme si
l’erreur et son absence pouvaient constituer les deux branches d’une
bifurcation. Non, il n’y a qu’une seule voie possible du présent vers l’avenir
dans la M du projet. L’erreur n’y est pas seulement possible, elle y est
actuelle, effective, irrémédiable. Le désastre est inscrit dans
l’avenir. En d’autres termes, c’est
parce que nous croyons par la peur que le dérèglement climatique va se produire
comme nous l’imaginons mentalement que nous sommes amenés à croire qu’il nous
faut aujourd’hui agir selon l’unique voie possible qui nous mènera à un climat
sain, à un accident près quasi certain mais très peu probable.
Il en est de
même pour les autres menaces majeures actuelles. Ce qui a des chances de nous sauver
est cela même qui nous menace. C’est notre destin, nous serine-t-on, la
fatalité qui mène au Salut. De toute façon, n’est-il pas bon de sauver les
hommes et la nature en sus. De plus cela ne rend-il pas plus heureux?
N’assurons-nous pas ainsi la venue du meilleur des mondes possibles (Leibniz)?
Quel autre avenir pourrions-nous souhaiter avec l’Instance Souveraine qui
connaît le destin des hommes? Pour autant que nous nous en remettions à sa
Grâce en consentant les efforts nécessaires pour qu’Elle advienne.
Où est l’erreur dans ce galimatias
logico-philosophique? Comment échapper à ce «libre arbitre» par Nos Seigneur ou
maîtres actuels consenti? Par des actes libres et responsables? Les hommes
seraient-ils engagés dans un jeu de la peur par menace de «destruction mutuelle
assurée» (MAD) avec des adversaires métaphysiques qui s’appelleraient la
Nature, la Technique ou le Temps? Les hommes n’auraient-ils pas à faire
toujours qu’avec eux-mêmes via les médiations naturelles ou artificielles? Il n’y a qu’un seul protagoniste, l’humanité,
même si le mal qui la guette prend la forme du destin sous couvert de la
prétendue objectivité du syndrome technico-économique. Le destin n’est pas un
sujet, il n’a ni intention ni volonté.
La situation MAD n’a-t-elle pas précisément cette
structure ? «Sous l’apparence de deux jumeaux inextricablement liés par
leur rivalité mimétique, on trouve en fait un seul acteur: l’humanité aux
prises avec sa propre violence qui prend la forme d’un destin apocalyptique. Ce
mal est sans intention.» (Dupuy). Il ne faut pas le nier puisqu’il existe. La
ruse consiste à faire comme s’il était un sujet et que nous étions sa
victime, tout en gardant à l’esprit que nous sommes la cause unique de ce
qui nous arrive.
Aujourd’hui, ce stratagème peut-il être la
condition de notre survie? Et celle de notre liberté? L’explication proposée
est la suivante. Dans le temps du projet nous gelons le temps sur un désastre
par nous postulé dans une boucle close où le présent et l’avenir se répondent.
Puis nous libérons le temps qui continue tel un supplément de vie et d’espoir
qui ouvre la boucle. Nous poussons alors
le temps sur un chemin unique allant de causes à effets vers un avenir «presque»
exempt de désastre. Tout au long de ce chemin l’erreur, que nous pouvons
décider de ne pas commettre, a le statut d’un accident peu probable qui prend
la forme d’un destin. Cette fiction du temps du projet que les hommes peuvent
s’inventer rejoint Spinoza (être libre, c’est acquiescer la nécessité (destin),
Nietzsche (la mémoire de la volonté) ou Sartre (choisir son destin; être fini,
c’est se choisir, càd se faire annoncer par nos actes ce qu’on est en se
projetant vers un seul possible, à l’exclusion des autres). Ma fiction est de
me considérer comme déterminé par une essence, mais une essence
inconnue. Je ne suis libre, dans aucun monde possible, d’agir contrairement à
cette essence. Mais dès lors, comment
puis-je croire à la fiction de ma liberté? En faisant comme
si j’étais libre de choisir cette essence en choisissant mon existence par
mes actes. C’est «choisir son destin», «se déterminer». C’est le projet par
lequel les hommes et eux seuls se dissuadent d’aller au désastre par le choix
délibéré (liberté) de leurs actes pleinement assumés (éthique de l’engagement):
«Si je faisais ceci plutôt que cela (premier temps du projet d’un avenir fictif
postulé), c’est que mon essence serait celle-ci et non celle-là
(deuxième temps, un seul chemin possible vers un avenir unique) et il en
résulterait causalement telle chose (avenir choisi puis réalisé à une erreur
près)».
Dès lors peut-on encore imaginer pouvoir être déterminé de l’extérieur?
Sauf à imaginer une défaillance de notre motivation ou de notre volonté? Pour
prévenir cette « défaillance », certains ont conçu de faire appel à
la peur? L’herméneutique de la peur, cette recherche systématique des
moyens de faire peur, en a fourni de si puissants qu’ils tendent aujourd’hui à
anesthésier la réflexion et la volonté de se déterminer soi-même?
Cela ne conforte-t-il pas le
pouvoir de ceux qui veulent tout agencer pour nous dominer par la peur
de désastres. Dont il nous est par ailleurs impossible de connaître la
réalité, mais que le détour par une métaphysique particulière du
temps permet de fonder en croyance et en foi, elles-mêmes sous-tendues
par une éthique des conséquences pour la survie humaine? Cette menace n’est-elle pas plus énorme que
celle à laquelle une solution est proposée?
Le drame n’est-il pas que cette solution – soudainement majoritaire dans
la population grâce à la peur angoissée et militante promue à grands renforts
médiatiques d’affects et de morale - est déjà presque réalisée ?
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