samedi 18 novembre 2023

Sujet du Merc. 22 Nov. 2023 : Aujourd’hui, la métaphysique peut-elle changer l’avenir ?

 

          Aujourd’hui, la métaphysique peut-elle changer l’avenir ?

 Les hommes se sont rendus capables de plusieurs fois s’autodétruire par la guerre nucléaire.  Toujours reportée grâce à la réflexion logico-philosophique sur «la dissuasion par la menace de destruction mutuelle assurée», celle-ci s’est muée en guerre froide de l’équilibre de la terreur. L’urgence de survie a fourni les outils conceptuels nécessaires à la gestion éthique et efficace de la complexité de sociétés en auto emballement techno-économique. Certains ont pensé qu’il fallait diriger les hommes à bonne fin. Des menaces à la survie - imaginaires ou réelles, on ne peut savoir – seraient utiles dans ce but. Aujourd’hui, elles sont de caractère nucléaire, sanitaire (pandémies), industriel (pollutions), environnemental (climat), ou terroriste (Tours jumelles). Elles sont situées dans un avenir lointain concernant des générations encore à naître. Un problème protéiforme en résulte d’impossibilité de la connaissance (complexité, inconnaissabilité de l’avenir), de perception de la temporalité (métaphysique), de crédibilité (foi et croyance) et de responsabilité (éthique) se pose d’emblée.  Il semble avoir été résolu par l’imposition d’une nouvelle vision du monde (paradigme civilisationnel) et la recherche philosophique sur la  peur. Dans ce contexte, qui penserait encore à poser la question de l’utilité  philosophique pour comprendre le monde? Pour organiser la résistance? En pensant comment penser la situation?

 

Comment croire une prévision de malheur absolu et lointain?  Faut-il construire une éthique qui nous rende responsables et coupables par peur anticipée du malheur à venir de nos descendants? A cet effet, ne faut-il pas d’abord porter à l’existence un tel malheur puisqu’il n’est pas là, dans notre présent. Faut-il  développer puis intégrer dans notre conscience une nouvelle métaphysique (M) du temps? Puisque Dieu est mort et que les hommes pensent le remplacer (Nietzsche), faut-il encore qu’ils le veuillent et réalisent ainsi leur essence par des actes libres (Sartre)?  Plutôt que de verser dans la peur passionnelle, faut-il inventer une notion de  peur rationnelle des désastres à venir efficace, éthique et motivante. Et la fonder sur cette métaphysique du temps.

 

Face à l’ampleur du pouvoir technique, la prévision de l’avenir est impossible. Notre ignorance est inévitable face à la complexité des écosystèmes naturels et hybrides (naturels et artificiels) dont les seuils critiques nous restent inconnus jusqu’à ce que, une fois franchis, il soit trop tard. De plus, la prévision de l’état de chose à venir des inventions futures est en toute logique impossible. Laplace peut se récuser. Il faudrait un Dieu omniscient ou un calculateur infini pour prévoir un avenir que, du fait de notre finitude, nous sommes incapables d’anticiper qu’elles que soit l’état de nos connaissances. Que les modèles mathématiques reflètent la complexité du monde implique que nous ne pouvons les maîtriser par impossibilité d’intégrer les équations différentielles qu’ils comportent et par sensibilité des modèles aux conditions initiales et à celles aux limites. Bref, nous savons que nous ne savons pas (Socrate) les dangers à venir et nous savons que ne pouvons pas les savoir. Cette ignorance nécessaire n’impose-t-elle pas un nouvel impératif moral: envisager comme certaine la moindre possibilité de danger majeur à venir, ou même l’inventer comme pure fiction, pourvu que nous puissions croire à l’éventualité même improbable que nous sommes embarqués dans le train fou de la technique en roues libres? On est alors amené à explorer le concept de temps.

 

1.         Envisageons d’abord le principe de précaution dont on fait aujourd’hui un impératif de prévention des dangers. Il renverse le principe cartésien du doute à la base de la science. Pour établir le vrai indubitable, Descartes affirme que tout ce qui peut être mis en doute est équivalent au faux démontré. La précaution considère au contraire comme certitude pour la décision tout possible d’un certain type (danger), quelque doute qu’on puisse avoir à son sujet, même fictif. C’est une focalisation absolue sur le «scénario du pire», comme variante du pari pascalien. Elle paralyse toute action. De plus, la précaution exige que toute innovation démontre son innocuité. Ce qui est impossible car il faudrait mettre à l’épreuve d’un nombre infini d’expériences la vérité de toute proposition. C’est l’exigence de confirmation contraire à celle de falsification par laquelle une théorie scientifique sera ruinée si l’on peut exhiber un seul cas qui l’infirme. La précaution s’auto-réfute et ne peut soutenir aucune crédibilité à quelque prévention que ce soit.

 

2.         La M du temps de l’histoire est communément la nôtre.  Nous croyons que le présent ne saurait causer ou modifier le passé. La science le prouve. C’est le temps de la stratégie, de l’intention. Où, par pure convention d’un passé tenu pour fixe, des composantes du lien social comme la promesse, l’engagement et le contrat sont possibles. Concernant l’avenir, nous acceptons le lien causal de la succession des événements.  A chaque point du temps nous voyons une bifurcation de possibles dont un seul se réalisera dans l’avenir, les autres devenant des possibles non réalisés. Dès lors, mener une prévention qui réussit d’un désastre, que nous voulons imaginer dans l’avenir, le transforme en un possible qui ne sera pas réalisé. Il reste inexistant et on ne pourra donc fixer notre action sur lui. Dans cette M, la prévention constitue un sophisme caractérisé. Notre volonté de prévention in fine réussie s’auto-contredit dès le départ. Il y a auto-réfutation. La prévention fait de la menace dépourvue d’existence une coquille vide dont la représentation mentale ne peut donc soutenir aucune volonté efficace de prévenir le désastre. Le désastre qu’on voudrait prévenir n’a aucune crédibilité. La prévention est inefficace dans cette acception du temps.

 

3.         Une autre M devient nécessaire : la M du temps du projet.  Elle renverse le syllogisme bien connu d’Aristote : le sujet désire X et croit que le moyen x lui permettra d’obtenir X ; donc le sujet, s’il est rationnel, décide d’adopter le moyen x qu’il croit efficace. Les pré-supposés métaphysiques d’Aristote sont que mes désirs et croyances pré-existent à ma décision et en sont donc indépendants. Une autre M du temps introduirait une boucle de rétro-action. Celle-ci postule mentalement un arrêt du temps d’un avenir imaginé (décision) suivi d’une inversion du temps depuis cet avenir vers le présent. Cette boucle va de ma décision postulée vers ses causes, càd mes croyances et désirs. Cette M de l’action fait de mes croyances et désirs à la fois la cause et l’objectif de mon action. Il faut ici accepter de penser le monde où tant le but que je veux atteindre (mon désir) que les moyens que je mets en œuvre (croyance) puissent être postérieurs à la décision postulée et qu’ils en dépendent ou découlent. Alors seulement une seule possibilité, un seul chemin causal de désir et moyen mène à la décision finale, comme pour Aristote. C’est le temps du projet.

 

Ici, comme tout prophète ou prévisionniste, nous tenons mentalement l’avenir pour fixe. En toute violation du causalisme, on se met arbitrairement d’accord sur un avenir de désastre tout en croyant que nous le causons (causalisme de la M précédente). Le sujet croit qu’il est libre d’agir et de faire arriver les choses; et croit aussi le contraire, que l’avenir est soumis à la fatalité. La contradiction n’est qu’apparente. Comme au poker où chaque joueur se coordonne mentalement dans la spécularité : chacun pense à ce que l’autre pense de ce que lui-même pense, etc. Jusqu’à ce que, dans un avenir imaginé, un point fixe d’équilibre de «désastre» pour lui (fatalité à éviter) soit clair dans son esprit. Dans un deuxième temps, celui du présent, il développe alors une stratégie de prévention de sa prévision et joue pensant que cet acte libre va causer la réaction des autres joueurs dans le sens du nouvel avenir, celui-ci effectif, déterminé par sa stratégie (éviter le désastre et gagner le jeu). La boucle partie d’un avenir postulé s’est rabattue sur le présent pour se fermer sur la solution, le point fixe d’équilibre, devenu l’unique avenir qui se réalise.

 

Malgré la ressemblance, le joueur n’est pas dans cette deuxième étape dans le temps de l’histoire puisqu’il s’était fixé à l’étape précédente une seule possibilité d’action aboutissant au non désastre, à l’exclusion de toute autre. Tout ce qui n’est pas dans le présent ou dans cet avenir exempt de désastre est devenu impossible. Il y a donc dans cette M impossibilité de désastre puisqu’il ne peut se réaliser. Le désastre n’aura pas lieu, qu’il y ait prévention (inutile car le désastre sera, par définition de cette M, non existant) ou pas. La prévention s’anéantit. Il y a auto-réfutation. Mais ici, contrairement à la M précédente, la raison en est de pure logique objective et donc non intentionnelle. Càd indépendante du sujet, telle une fatalité. Ce projet négatif - par lequel on se fixe sur un avenir catastrophique pour qu’il ne se produise pas – est logiquement auto contradictoire, puisque, s’il réussit, on ne se sera pas fixé sur l’avenir mais sur un événement qui, parce qu’il n’est pas inscrit dans l’avenir, est impossible. La crédibilité du désastre s’évanouit. Ici aussi la prévention est inefficace.

 

4.         De ces deux M ne ressort qu’une aporie ou impasse logique.  On est coincé entre autoréfutation et non crédibilité. La prévention étant exclue, comment aboutir à une dissuasion efficace? Par la peur, nous visions une dissuasion parfaite (Platon).  L’erreur était de viser l’absolu au lieu de tendre vers lui, ce qui est conforme à la finitude inéluctable des choses. Faudrait-il quelque incertitude sur l’efficacité pour que la dissuasion face à un désastre mentalement postulé dans l’avenir soit efficace? L’incertain, l’accident peut-il établir la crédibilité et la fixité de la menace? Il faut le prouver en définissant le statut métaphysique de cet incertain particulier.

 

a.         Une solution stratégique donc intentionnelle et volontaire participant de la M de l’histoire viserait à mimer l’irrationalité par des jeux spéculaires. On pense au joueur de poker ou à celui qui fait semblant de «perdre la raison» pour dissuader avec efficacité et crédibilité ses adversaires qui le menacent.  Pourtant ces jeux ne mènent à rien dans les situations de vulnérabilité réciproque des menaces nucléaire, terroriste, sanitaire ou environnementale car ils ne se jouent qu’une seule fois, et c’est alors une fois de trop ! Il faut également rejeter la fausse solution de «la machine apocalyptique» d’un stratège fou que Kubrick porta à l’écran dans «Docteur Folamour» où, face à une erreur involontaire (fatalité) survenue dans le camp adverse, les Soviétiques se liaient les mains en rendant leur riposte nucléaire automatique, «sans retour» possible sur l’enclenchement fatal de la machine. Cette M n’offre pas de point fixe ou solution à l’incertain du désastre à venir.

 

b.         Il reste l’option d’explorer l’incertain dans le temps du projet. Par définition, toute stratégie est ici exclue: il faut choisir de ne pas choisir. Il ne s’agit donc pas ici d’une fatalité intentionnelle du temps de l’histoire de type conditionnelle: «Si tu m’agresses (dégagement de CO2), il est inévitable que je te gazes l’atmosphère à profusion». Ici la fatalité inscrite dans l’avenir n’est pas conditionnée par l’homme. Elle est de l’ordre de la simple logique. Ce qui pourrait conduire à une solution ? Il s’agit de voir sur quel type de point fixe se referme la boucle qui relie l’avenir au présent dans le temps du projet. Le désastre ne peut être ce point fixe car il s’agirait de prévention réussie et donc auto-réfutante. Cette M autorise que des signaux venus du futur postulé atteignent le présent. Pour qu’ils ne déclenchent pas cela même qui annihilerait leur source, il faut que subsiste, inscrite dans l’avenir, une imperfection du bouclage. En fait, il faut obtenir une image de l’avenir suffisamment catastrophique pour être repoussante pour l’éthique et suffisamment crédible pour déclencher les actions efficaces qui empêcheraient sa réalisation, à la probabilité infime d’un accident près (fatalité).

 

Cette fatalité doit être de très faible probabilité p tendant vers zéro pour maintenir l’éthique exigeant la survie humaine, mais non nulle pour maintenir la crédibilité de la menace. L’apocalypse est comme inscrite dans l’avenir.  La dissuasion réussie et quasi certaine à une infime erreur près, correspond alors à la très forte probabilité 1-p, complément logiquement nécessaire et simultané de cette erreur quasi inéluctable (fatalité d’un destin) indépendante de la volonté des hommes. C’est parce qu’il y a une faible probabilité que la dissuasion ne marche pas qu’elle marche avec une quasi certitude de forte probabilité. Il y a là comme un principe d’incertitude où la solution du point fixe correspond à la simultanéité de l’accident fatal et de son absence.

 

Cette solution serait une tautologie dans la M du temps de l’histoire pour laquelle la proposition de probabilité p est un possible non réalisé, inexistant càd à probabilité p nulle. Dans le cas de la M du projet, la dissuasion ne marche que si p existe et n’est donc pas nulle, ce qui correspond à l’inscription irréfutable et effective du désastre dans l’avenir avec cette très faible probabilité. Par définition dans cette M l’erreur, correspondant à cette fatalité peu probable du désastre, est nécessaire et inévitable, certes avec une probabilité très faible.  Il serait donc faux d’affirmer que ce serait seulement la possibilité d’une erreur de probabilité p qui pourrait sauver l’efficacité authentique de la dissuasion, comme si l’erreur et son absence pouvaient constituer les deux branches d’une bifurcation. Non, il n’y a qu’une seule voie possible du présent vers l’avenir dans la M du projet. L’erreur n’y est pas seulement possible, elle y est actuelle, effective, irrémédiable. Le désastre est inscrit dans l’avenir.  En d’autres termes, c’est parce que nous croyons par la peur que le dérèglement climatique va se produire comme nous l’imaginons mentalement que nous sommes amenés à croire qu’il nous faut aujourd’hui agir selon l’unique voie possible qui nous mènera à un climat sain, à un accident près quasi certain mais très peu probable.

 

Il en est de même pour les autres menaces majeures actuelles.  Ce qui a des chances de nous sauver est cela même qui nous menace. C’est notre destin, nous serine-t-on, la fatalité qui mène au Salut. De toute façon, n’est-il pas bon de sauver les hommes et la nature en sus. De plus cela ne rend-il pas plus heureux? N’assurons-nous pas ainsi la venue du meilleur des mondes possibles (Leibniz)? Quel autre avenir pourrions-nous souhaiter avec l’Instance Souveraine qui connaît le destin des hommes? Pour autant que nous nous en remettions à sa Grâce en consentant les efforts nécessaires pour qu’Elle advienne.

 

Où est l’erreur dans ce galimatias logico-philosophique? Comment échapper à ce «libre arbitre» par Nos Seigneur ou maîtres actuels consenti? Par des actes libres et responsables? Les hommes seraient-ils engagés dans un jeu de la peur par menace de «destruction mutuelle assurée» (MAD) avec des adversaires métaphysiques qui s’appelleraient la Nature, la Technique ou le Temps? Les hommes n’auraient-ils pas à faire toujours qu’avec eux-mêmes via les médiations naturelles ou artificielles?  Il n’y a qu’un seul protagoniste, l’humanité, même si le mal qui la guette prend la forme du destin sous couvert de la prétendue objectivité du syndrome technico-économique. Le destin n’est pas un sujet, il n’a ni intention ni volonté.

 

La situation MAD n’a-t-elle pas précisément cette structure ? «Sous l’apparence de deux jumeaux inextricablement liés par leur rivalité mimétique, on trouve en fait un seul acteur: l’humanité aux prises avec sa propre violence qui prend la forme d’un destin apocalyptique. Ce mal est sans intention.» (Dupuy). Il ne faut pas le nier puisqu’il existe. La ruse consiste à faire comme s’il était un sujet et que nous étions sa victime, tout en gardant à l’esprit que nous sommes la cause unique de ce qui nous arrive.

 

Aujourd’hui, ce stratagème peut-il être la condition de notre survie? Et celle de notre liberté? L’explication proposée est la suivante. Dans le temps du projet nous gelons le temps sur un désastre par nous postulé dans une boucle close où le présent et l’avenir se répondent. Puis nous libérons le temps qui continue tel un supplément de vie et d’espoir qui ouvre la boucle.  Nous poussons alors le temps sur un chemin unique allant de causes à effets vers un avenir «presque» exempt de désastre. Tout au long de ce chemin l’erreur, que nous pouvons décider de ne pas commettre, a le statut d’un accident peu probable qui prend la forme d’un destin. Cette fiction du temps du projet que les hommes peuvent s’inventer rejoint Spinoza (être libre, c’est acquiescer la nécessité (destin), Nietzsche (la mémoire de la volonté) ou Sartre (choisir son destin; être fini, c’est se choisir, càd se faire annoncer par nos actes ce qu’on est en se projetant vers un seul possible, à l’exclusion des autres). Ma fiction est de me considérer comme déterminé par une essence, mais une essence inconnue. Je ne suis libre, dans aucun monde possible, d’agir contrairement à cette essence.  Mais dès lors, comment puis-je croire à la fiction de ma liberté? En faisant comme si j’étais libre de choisir cette essence en choisissant mon existence par mes actes. C’est «choisir son destin», «se déterminer». C’est le projet par lequel les hommes et eux seuls se dissuadent d’aller au désastre par le choix délibéré (liberté) de leurs actes pleinement assumés (éthique de l’engagement): «Si je faisais ceci plutôt que cela (premier temps du projet d’un avenir fictif postulé), c’est que mon essence serait celle-ci et non celle-là (deuxième temps, un seul chemin possible vers un avenir unique) et il en résulterait causalement telle chose (avenir choisi puis réalisé à une erreur près)».

 

Dès lors peut-on encore imaginer pouvoir être déterminé de l’extérieur? Sauf à imaginer une défaillance de notre motivation ou de notre volonté? Pour prévenir cette « défaillance », certains ont conçu de faire appel à la peur? L’herméneutique de la peur, cette recherche systématique des moyens de faire peur, en a fourni de si puissants qu’ils tendent aujourd’hui à anesthésier la réflexion et la volonté de se déterminer soi-même?

 

    Cela ne conforte-t-il pas le pouvoir de ceux qui veulent tout agencer pour nous dominer par la peur de désastres. Dont il nous est par ailleurs impossible de connaître la réalité, mais que le détour par une métaphysique particulière du temps permet de fonder en croyance et en foi, elles-mêmes sous-tendues par une éthique des conséquences pour la survie humaine?  Cette menace n’est-elle pas plus énorme que celle à laquelle une solution est proposée?  Le drame n’est-il pas que cette solution – soudainement majoritaire dans la population grâce à la peur angoissée et militante promue à grands renforts médiatiques d’affects et de morale - est déjà presque réalisée ?

 

 

 

 

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