La vérité sort-elle de la bouche des enfants ?
Dans le flot de
l’imaginaire soixante huitar(d) va naître le mythe de « l’enfant roi ». Cette
génération de 68 s’oppose à l’autorité, toute autorité. Les profs, les parents,
la société. Elle refuse de se soumettre.
Mais même les
jeunes de 68 ont finir par vieillir avec dans leur tête de parents l'idée que
l'autorité n'était synonyme que de répression. Ayant souffert d'une éducation
trop stricte, ils se sont imposés de ne pas reproduire le même schéma. Un seul
mot d'ordre "il est interdit
d'interdire", le slogan parle alors de lui-même.
De plus, avec
l'apparition de la notion d'égalité des sexes, le modèle familial fut
radicalement bouleversé. Plus de patriarche, la place des parents n'est alors
plus différenciée.
Pour couronner
le tout Dolto émerge et théorise le tout. Elle met l’enfant au même niveau que
l'adulte et donne à sa parole la même valeur que celle de ses parents.
Elle fait de lui
un être à part entière alors qu'il n'était jusqu'à présent qu'une personne en
devenir.
Progressivement,
l'épanouissement et l'autonomie de l'enfant sont devenus des notions
essentielles. La psychanalyse s'est mise à prôner la permissivité, l'écoute et
le respect. Parallèlement, elle a démontré et mis en garde les parents contre
les traumatismes qu'une éducation stricte et répressive pouvait occasionner.
Petit à petit, l'éducation de l'enfant a évolué vers un modèle du
"laisser-faire", "laisser-grandir".
Et si l’on
associe cela a deux autres évolutions :
·
l’enfant
peut désormais être « désiré » et non subi
·
Divorces,
familles monoparentales, familles recomposées... Le couple s'est
desinstitutionnalisé. On s'aime, on se sépare... et l'enfant dans tout ça ?
La réponse de
Platon pourrait suffire :
« Lorsque les pères s’habituent à laisser
faire les enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs
paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et
préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois
parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de
personne,
Alors c’est là, en toute beauté et en toute
jeunesse, le début de la tyrannie. »
Mais les enfants
ne sont –ils pas en fait, sur la question de la vérité, restés les mêmes ?
Certes ils
devenus prescripteurs d’achats (regardez nos pub sur les vêtements, la
nourriture ….), l’essentiel c’est que les parents payent et comment refuser à
un enfant-toi ! Fruit du désir.
Certes ils ont
leur franc parlé (dont se délectent les publicitaires), mais l’absence de
convention de langage et de retenue
morale (« maman, ta nouvelle robre te
fais moins
grosse »), ne suffisent pas à donner un crédit de vérité aux propos enfantins.
grosse »), ne suffisent pas à donner un crédit de vérité aux propos enfantins.
Or cette époque
croule sous le jeunisme, maintes fois évoqué dans notre assemblée. Comme disait
un président vieillissant et démagogue « "chébran,
ça veut dire" branché ", mais c'est déjà un peu dépassé, vous auriez
dû dire" câblé » (Réponse de
Mitterrand à Y. Mourousi en 1985).
Nos poubelles
montpelliéraines sont couvertes de portraits de plaisants bambins nous intimant
la morale à suivre « il faut vous le dire
comment ».
Je me demande toujours ce que serait la réponse si cette image prenait corps et ce quelle ferait ne me voyant pas correctement jeter mes ordures ? Insultes, coups, amende, dénonciation ? Il y a là un fascisme enfantin subliminal. J’exagère !? :« Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »
Je me demande toujours ce que serait la réponse si cette image prenait corps et ce quelle ferait ne me voyant pas correctement jeter mes ordures ? Insultes, coups, amende, dénonciation ? Il y a là un fascisme enfantin subliminal. J’exagère !? :« Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »
Devenus à peine
plus âgés, les voilà qui vous imposent leur cris dans la rue, le tram, leurs
sonos dans leurs « colocs », leurs trottinettes sur les trottoirs, les
incivilités et insultes violentes contre les adultes : ces « vieuxcons » (« vieuxcon
» : néologisme orwellien, synonyme : dinosaure, relique, bon à crever,
d’un autre monde).
Et certains, hauts placés, mais pas plus haut que leur cul – ils devraient s’en rappeler – de nous enjoindre à présent que pour sauver la planète il faut écouter quelque enfant pré-fabriqués par des think-tanks.
Entre le
gonflement exponentiel du droit des enfants (devenus somme toute des petits
hommes) et idéologie bien maitrisée du jeunisme, la vérité aura bien du mal
désormais à s’élever au-delà de l’infantilisme et de la manipulation.
Vérité qui, si elle n’est pas révélée comme dans la
religion, se doit, comme en science d’être démontrée. Car comme le signale si
bien Descartes :
« Comme nous avons été enfant avant que d’être homme, et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui nous sont présentées à nos sens lorsque nous n’avions pas encore l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité et nous préviennent de telle sorte qu’il n’y a point d’apparence que nous puissions nous en délivrer si nous n’entreprenons pas de douter une fois dans notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon
d’incertitude. » (Descartes : Principes de philosophie)
« Comme nous avons été enfant avant que d’être homme, et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui nous sont présentées à nos sens lorsque nous n’avions pas encore l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité et nous préviennent de telle sorte qu’il n’y a point d’apparence que nous puissions nous en délivrer si nous n’entreprenons pas de douter une fois dans notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon
d’incertitude. » (Descartes : Principes de philosophie)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
1 - Tout commentaire anonyme (sans mail valide) sera refusé.
2 - Avant éventuelle publication votre message devra être validé par un modérateur.