L’homme
est-il bon par nature ?
Dans son œuvre Rousseau juge de Jean-Jacques (1772-1776), le philosophe écrivait : « La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la
société le déprave et le rend misérable ». Rousseau critique tout au long
de
sa vie la société de son temps et l’oppose continuellement à l’état de
nature de l’homme.
L’état de nature n’est pas à
interpréter comme une vérité historique
mais comme un outil de réflexion créer par et pour les philosophes. Cette
notion de philosophie
politique, qui s’oppose
à l’état civil,
désigne la situation dans
laquelle l'humanité se serait trouvée avant l'émergence de la société et avant
l’institution du droit.
Si cette hypothèse d’un état de nature ayant précédé l’apparition d’une société ne fait nullement l’objet d’une véracité historique, il est utile d’en avoir une idée pour distinguer en l'homme ce qui vient de sa nature de ce qui vient de la société.
Si cette hypothèse d’un état de nature ayant précédé l’apparition d’une société ne fait nullement l’objet d’une véracité historique, il est utile d’en avoir une idée pour distinguer en l'homme ce qui vient de sa nature de ce qui vient de la société.
Dans un état
de nature ou
seul les aptitudes
physiques viennent
restreindre la liberté de l’homme, ce dernier serait-il bon ou
instaurerait-il un état de guerre universelle ?
Selon Rousseau, l’homme
naturel est animé
par deux passions
:
l’amour de soi, c’est à dire l’instinct de conservation, et la pitié que
l’auteur définit comme la « répugnance
naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos
semblables ».
C’est à partir de cette réflexion qu’il tire son idée maitresse selon laquelle l’homme est naturellement bon et que c’est la société qui le corrompt : « J’ose presque assurer que l’état de réflexion est un état contre nature et que l’homme qui médite est un animal dépravé. » Rousseau Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755). Cela signifie que l’instinct de l’homme le pousse à faire le bien et ce même si il est libre de toutes lois pouvant le contraindre.
C’est à partir de cette réflexion qu’il tire son idée maitresse selon laquelle l’homme est naturellement bon et que c’est la société qui le corrompt : « J’ose presque assurer que l’état de réflexion est un état contre nature et que l’homme qui médite est un animal dépravé. » Rousseau Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755). Cela signifie que l’instinct de l’homme le pousse à faire le bien et ce même si il est libre de toutes lois pouvant le contraindre.
Cependant, il faut dissocier la bonté de l’homme de sa moralité. Dans la théorie de Rousseau, l’homme naturel n’est pas moral car pour accéder à une forme de moralité il devrait développer une conscience du bien et du mal et entretenir des relations constantes et durables avec ses
semblables,
ce qu'il ne peut faire qu'en accédant à l'état social.
Thomas Hobbes est l’un des
premiers à introduire la notion d’état de
nature et il la décrit comme un « état
de guerre de chacun contre chacun »,
Léviathan (1651). Il expose dans ses oeuvres sa conviction que l’absence
de loi et de chef inspirant la peur entrainerait nécessairement la guerre entre
les individus.
La volonté de nuire en l’état de nature est aussi en tous
les hommes : mais
elle ne
procède pas toujours
d’une même cause,
et n’est pas toujours également blâmable” Hobbes.
Le philosophe insiste sur le fait que la guerre entre les
hommes à l’état de
nature ne
serait pas le
fruit d’une haine
incontrôlé et instinctive
mais résulterait de 3 principaux facteurs :
La rivalité
: les hommes
convoiteraient les biens
de leurs pairs
(qu’il s’agisse de biens matériels, des femmes, de la force de
travail…).
La méfiance :
les hommes n’ayant
pas de lois
pour les protéger,
ils
pourraient attaquer leur semblables dans un objectif de
sécurité.
La fierté : les hommes pourraient se battre avec leur pairs
pour acquérir
une réputation.
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