Vous avez dit :
« réseaux sociaux » ?
Le
terme s’est tellement banalisé que dire : « réseau social est devenu
une évidence. C’est un pack, un tout. On oublie qu’en fait il y a
« réseau » ET « social ».
Il y a toute sorte de réseau. Les
réseaux de distribution d’eau, les réseaux maffieux, etc…. les réseaux sont des
organisations techniques ou humaines ayant un but bien précis et dont chaque
élément est un rouage au service du but.
Influence, argent … tout réseau
ne vise qu’à asseoir un pouvoir. Créer un réseau électrique ne se fait pas
principalement pour le bonheur des gens qui s’y connectent ! De plus il n’ya pas de réseau « en
soi » et un réseau maffieux ne peut fonctionner qu’en se heurtant
violemment à ce(ux) qui l’empêchent de prospérer.
Facebook, Twitter seraient des
réseaux ? Si oui qui fait quoi, et pourquoi ? :
« En
une seule journée en 2012, la NSA a intercepté 444 743 listes de contacts
courriels de comptes Yahoo!, 82 857 de comptes Facebook, 33 697 de
comptes Gmail, et 22 881 d’autres fournisseurs internet, précise la NSA
dans une présentation publiée par le journal américain Washington Post ».
« Comme nous l'avons dit
précédemment, nous croyons que les gouvernements ont la responsabilité de
protéger les gens et qu'ils peuvent le faire tout en étant transparents",
a écrit le responsable juridique de Facebook Colin Stretch sur son blog. "Nous
continuerons à demander que la surveillance à travers le monde soit réformée et
a demandé davantage de transparence sur le niveau de demande d'accès des
gouvernements aux informations en lien avec la sécurité des gens."
La NSA est la pus grande agence
de renseignements des U$A.
Facebook et Twitter seraient
« sociaux », parce qu’ils permettent aux …. « gens »
de communiquer directement entre eux. Sur ces espaces virtuels les
« gens » créeraient du « social », du lien social ???
Mais par une bien étrange ruse du
langage les éthologistes (ceux qui étudient le comportement animal ou humain),
nous disent qu’il existe des
« animaux sociaux ». Les abeilles, les fourmis.
Problème : depuis des millions d’années ces structures animales n’ont pas
évoluées d’un pouce, quelques adaptations locales de leur habitat par rapport
au climat, mais sinon rien d’autre. Une fourmi ouvrière restera ouvrière de sa
naissance à sa mort. Sa fonction ne changera jamais. Chez les abeilles c’est
pareil. Si social signifie vivre sans fin les mêmes conditions de vie, avoir le
même statut « social » (rôle) dans le groupe, alors nous sommes dans
les philosophies de la « fin de l’histoire », si chères à Hegel ou
Fukuyama. L’homme n’a plus à se soucier que de se comporter « un chien
heureux ». Le terme « social » ne peut à lui seul caractériser
une société (adaptation, culture, transformations, langages…)
Le terme « réseau
social » joue sur une ambigüité (une manipulation – UN ABUS) du langage.
Rien en effet n’est plus proche d’un « réseau social » tel que défini
ci-dessus, que Facebook ou Twitter.
Réseau d’intérêt de la société
facebook ( et twitter) qui est là pour
faire du business en vendant les données, que lui procurent SES PROPRES CLIENTS
GRATUITEMENT, soit à des marchands soit à des services de renseignements.
Contrôle total du patron sur les ordinateurs et les flux de données. Addiction
ravie des consommateurs (comme dans un réseau de diffusion de drogue, avec ses
dealers, revendeurs, guetteurs, caïds …).
Social, comme un troupeau accepte
le berger et ses chiens, les clôtures et ….la rôtissoire. Si personne ne remet
en cause, car il SE SOUMET DES LE DEPART, a l’ordre et aux prescriptions de la
Compagnie Facebook ; ce n’est pas à une société que nous avons à faire
mais à un troupeau qui – par avance – accepte le sacrifice de sa mise à nu, de
son intégration totale aux rites de Big Brother.
C’est dans les acceptions
modernes de la sociobiologie, si à la mode outre atlantique, qu’il faut
entendre le terme IMPOSTEUR de « réseau social ».
Alors, pourquoi « ça »
marche ?
Après de longues années de
déracinements, de profondes mutations sociales organisées, de modifications
devenues irréversibles de mode de vie de millions d’êtres humains -
essentiellement dans le monde capitaliste occidental - la solitude et la perte de grands récits
utopiques (organisée elle aussi et remplacée par des feuilletons débiles et la
télé réalité), que reste t il à cet être humain sans famille, sans amis, sans
repères, sans idéal …. Atome parmi d’autres atomes ?
Cela fait pratiquement deux
générations que la machine à décerveler nous a rendus prêts à accepter
l’inacceptable et donc Tocqueville avait perçu la malignité : « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux
le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable
d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se
procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun
d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres :
ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine;
quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit
pas; il les touche et ne les sent point , il n'existe qu'en lui-même et pour
lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il
n'a plus de patrie ».(De la démocratie en Amérique).
Cette foule « d’hommes
semblables » le système politique en place lui a trouvé une nouvelle
religion pour l’apaiser et le distraire tout à la fois. Des petits écrans qu’on
a au bout des doigts, des
« amis » qu’on ne touche pas, des « like » en
silence, des « selfies », car au fond on est si seuls que seuls les miroirs nous comprennent !
Pour les autres, ceux qui ne
jouissent point encore du numérique à tous les étages, il reste les religions,
les vraies, les dures, les radicales. C’est l’autre coté du miroir. Le facebook
des pauvres et des reclus se vit à coup de chapelets, de prières sans fins, de
délires.
Nouveaux convertis aux dieux
anciens, adeptes des tablettes, les deux faces du monde contemporain sont comme
larrons en foire croyant se faire face et s’affronter.
« Comment persuade-t-on ? Qui veut-on persuader ? Pourquoi, au
nom de quel intérêt persuade-t-on ? Qui sont les maîtres es
perceptions ? D’où viennent passivité, crédulité, respect des jugements
persuadés ? » P. Nizan – Les chiens de garde
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