dimanche 15 mars 2015

Sujet du Merc 18/03 : Se savoir mortel donne le sens de la vie…



               Se savoir mortel donne le sens de la vie…

Alors que de nouvelles propositions de lois sur « le sens de la vie » se discutent en mars 2015, dans des débats sans grands intérêts autres que financiers, entre quelques dizaines de députés courageux, présents à l’Assemblée Nationale… pendant que les autres s’occupent à bien plus important que de siéger (mais toujours aux frais du peuple) comme nous inviter à voter pour eux, afin que eux votent des lois pour notre bien…
Il y a des manifestations en tout genre de religieux de toutes espèces, unis et solidaires — situation plutôt rare — mais aussi de laïcs, d’athées et d’agnostiques pour savoir a qui appartient « la mort » !
Oui, « la mort »… mais pas « la Mort » en général (en uniforme de général), en foules, en processions, en belles guerres, en épidémies, en génocides, en tsunamis ou autres catastrophes naturelles, mais la « petite mort »  celle de l’être, de l’individu… « sa mort personnelle » !
Mais mon bon ami, aurait pu dire Anatole France, mon bon ami, « la mort », comme « la Mort », elles appartiennent — tout comme « la vie », tout comme la Vie — à l’économie d’un système… et donc, aux politiques et aux religieux.
« La Vie » et « la Mort » sont côtés en bourse !
Dès notre naissance, notre vie est formatée en une suite de bonnes morales, avec des obligations et des interdits dictés par le système… et cela, jusqu’à « notre mort ».
Ah, nos maîtres vont voter au parlement des lois justes au nom du peuple que nous sommes, sur « la fin de vie », « le droit de mourir dignement », « l’euthanasie » et pondre d’autres amendements pour décider si un médecin diplômé qui offre « la mort » à son patient est un héros tueur ayant droit à son salaire et parfois à la médaille ou s’il est un monstre sanguinaire, indigne de figurer dans le registre de l’Ordre des Médecins. Et tout cela peut se décider à un jour près, à un IRM de plus ou de moins… ou à une dose létale prépayée…

La mort, c’est riche, très riche en sens.
Oui, l’on va même être bientôt nouvellement informé par l’autorité nationale pour savoir si « tuer le père » ou la mère, ou la fille, est une problématique psychanalytique, un meurtre ou une bonne action…
Et bien des journalistes de l’école de Dick May auront encore le plaisir d’informer le peuple sur ceux qui sont à condamner ou sur ceux qui sont à glorifier de ces actes passionnés, voire intéressés face à la mort… face à la vie !
Formidable : enfin des lois utiles qui vont permettre à de grands groupes pharmaceutiques de nous offrir « les médicaments » 100% remboursés « sécurité sociale » (donc payés par le peuple) qui vont nous offrir « la mort » sur un plateau, apporté par une gentille infirmière ou une aide soignante sous payée, dans notre mouroir préféré, parce que c’est le moment, parce qu’il est temps d’en finir… parce qu’il y a une longue liste d’attente pour notre lit de misère…

Mourir…
« Tout ce qui vit doit mourir » c’est notamment une citation de William Shakespeare dans « Hamlet ».
Victor Hugo osait aussi écrire dans un de ses poèmes : « Il faut que l’herbe pousse et que les enfant meurent ».
Politique, économique, religieux et même artistique, voire journalistique… la mort occupe les esprits humains et engendre des disputes passionnées.
Oui, « la mort des autres » donne du sens à la vie des autres…
Et tout cela, est-ce philosophique ?

Peut-on philosopher sur « sa propre mort » ?
« Être ou ne pas être mortel ? », telle est la question !
Parce que, « se savoir mortel », soi-même… est-ce réalisable ?
A-t-on entendu quelqu’un nous dire « je suis mort » sans qu’il ne soit atteint du syndrome de Cotard ?
Que signifie vraiment l’expression « il est mort » ?
Dès sa naissance, l’humain est conditionné dans des principes d’immortalité plus ou moins déguisés, avec les certitudes religieuses qui sont reprisent allègrement par toutes les autorités.
Il est donc naturel d’inviter le peuple à la résignation, à l’effort, voire au sacrifice « de son vivant », parce que « la mort » ouvrira évidemment des portes salvatrices vers une vie meilleure, sous « certaines conditions », bien entendu.
Les passionnés d’aventures de « morts vivants » forts peu nombreux semble-il, se pencheront peut-être un jour sur la réalité des très nombreux « vivants morts » qui peuplent la planète !
Dans les lectures proposées au peuple, des dits « philosophes » (surtout ceux que l’on nomment « philosophes religieux », mais est-ce compatible… comme si l’on pouvait être aussi philosophe et politicien ou « chef de guerre, même sans l’aimer », voire ministre ou tyran ?) la vie a nécessairement un sens, sinon, pourquoi la vie ?
« La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible »… des propos audacieux de Woody Allen qui sort presque chaque année un film, sous forme de thérapie, pour payer aussi sa psychanalyse qui n’en fini pas…
La vie et la mort sont intimement liées à ce qu’il se dit… et tout cela parce que nous sommes pêcheurs…
Et si « les dieux sont immortels », parce qu’ils sont bien entendu parfaits… ils ont cependant soifs… Oui, Anatole France l’écrivait : « les dieux ont soifs »… de nous pauvres mortels !
Il faudrait donc se résigner à survivre… à sous vivre… ou espérer devenir des dieux… ou les rejoindre pour l’éternité…
Mais l’éternité ? À quoi bon ? Sachant, comme le disait encore Woody Allen, que « l’éternité c’est long, surtout vers la fin »…
À quoi bon être immortel ?
Les dieux s’ennuient « à mourir » dans l’Olympe… parce que ce qui pourrait senser la vie se conditionne avec le temps qui passe et les âges de la vie.
Naître et vivre, grandir, rencontrer, apprendre, aimer, devenir, créer, transmettre… et tout cela parce que nous sommes mortels…
Oui, peut-être que pour l’être libre, se savoir mortel donne le sens de la vie…
Et la philosophie serait alors une aide précieuse pour oser apprendre sans nécessairement comprendre…
Michel de Montaigne écrivait en reprenant les propos attribués à Socrate d’après les écrits rapportés de Platon :
« Que philosopher c’est apprendre à mourir ».

Apprendre à mourir c’est peut-être apprendre à vivre ?
Donc nous pourrions conclure ce philopiste en osant proposer cette idée achevant le syllogisme comme quoi :
Que philosopher, c’est apprendre à vivre…

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