QUELLE CHANCE DE POUVOIR MOURIR !
Nous n’avons pas encore
d’explication à notre tout « début », s’il y a eu un début ? Alors
accordons nous pour dire que c’est une chance, un heureux hasard que nous
soyons là et que cet heureux hasard, ce « on ne sait pas » nous donne
la possibilité de mourir.
Mourir, cesser de vivre, ne plus
pouvoir être, ne plus pouvoir avoir de désir
-la mort physique est inéluctable,
quand on meurt notre corps se décompose, Il n’y a plus de continuité.
Mais qu’advient-il de l’être que
nous avons été ? ne laissons-nous pas une empreinte aussi infime
soit-elle, qui imperceptiblement nous canalise vers un seul et unique but
« l’immortalité ».
Ne laissons-nous pas une
empreinte immortelle à ceux qui restent (à supposer bien sûr que notre espèce
ne s’éteigne pas puisqu’elle est mortelle
et qu’elle continue malgré tout sur sa lancée) à travers la
confrontation de nos personnalités, nos points de vue et pour les « grands
hommes » en plus de ce quotidien :
-à travers l’art
-à travers une invention
-à travers une découverte
Dans ce cas les êtres de désir
(donc de manque) que nous sommes laissent une empreinte immortelle avec un
sentiment d’inachevée.
Un sentiment d’inachevé car nos désirs sont immenses (mais sont-ils infinis ?) et le
« temps » nous est compté, car nous savons tous que nous avons un
début et une fin.
Le premier désir de ces êtres
incomplets que nous sommes serait alors d’avoir le « temps » pour
combler tous nos désirs donc d’être immortel, d’échapper à cette mort cette inconnue qui nous fait
peur.
Il est clair que le désir d’immortalité est un
fait quasi universel chez l’homme comme en témoignent les religions qui toutes
comportent des croyances concernant une survie après la mort, si variables
soient d’ailleurs ces croyances, le désir d’avoir le « temps » serait
notre désir fondamental.
Mais ce désir est-il raisonnable ?
-notre mortalité (donc notre
manque du « temps ») serait notre moteur de désir (ce désir je risque
de ne pas l’obtenir car mon temps est compté, vite il faut que je me dépêche
avant que mon heure vienne et il y a tellement de désirs à combler)
Donc pouvoir mourir, être capable
de mourir :
-c’est risquer de mourir
-c’est risquer de mourir avant
d’avoir assouvi tous mes désirs
Qu’adviendrait ‘il si nous étions
immortels ?
Le « temps » ne
nous serait pas compté, mais alors il n’y aurait plus de moteur de désir
(serions-nous des hommes ?)
-plus besoin de s’alimenter car
aucun risque de mourir de faim.
-se protéger du froid car aucun
risque de mourir de froid
-de se reproduire car aucun
risque de mourir (la reproduction n’a-t-elle pas pour objectif un prolongement
de soi, une transmission ?).
-le risque de mourir n’existerait
plus.
Une vie éternelle donc sans
possibilité de risque, mais est-ce une « vie », vivre n’est-ce pas ?
- prendre des risques
-risquer de mourir
Sans la possibilité de mourir
pourrions-nous être vivants, quel paradoxe :
-tous nos désirs nous poussent à
ne plus avoir de désir, quand un désir est comblé n’est-ce pas la mort d’un
désir, alors si tous nos désirs étaient comblés, ne serait-ce pas une sorte de
mort (une platitude, un équilibre parfait, la liberté, un zéro…etc.)
Alors que vaut-il mieux ?
-être mortel pour avoir envie
d’être immortel ?
-vouloir y arriver ou arriver ?
-avoir du désir ou ne plus avoir
de désir ?
-avoir envie d’être mortel ou
d’être immortel ?
Alors quelle chance de pouvoir
mourir, oui, mais le plus tard possible !
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