lundi 28 novembre 2016

Sujet du Merc. 30/11 : QUELLE CHANCE DE POUVOIR MOURIR !


             QUELLE CHANCE DE POUVOIR MOURIR !

Nous n’avons pas encore d’explication à notre tout « début », s’il y a eu un début ? Alors accordons nous pour dire que c’est une chance, un heureux hasard que nous soyons là et que cet heureux hasard, ce « on ne sait pas » nous donne la possibilité  de mourir.

Mourir, cesser de vivre, ne plus pouvoir être, ne plus pouvoir avoir de désir
-la mort physique est inéluctable, quand on meurt notre corps se décompose, Il n’y a plus de continuité.

Mais qu’advient-il de l’être que nous avons été ? ne laissons-nous pas une empreinte aussi infime soit-elle, qui imperceptiblement nous canalise vers un seul et unique but « l’immortalité ».
Ne laissons-nous pas une empreinte immortelle à ceux qui restent (à supposer bien sûr que notre espèce ne s’éteigne pas puisqu’elle est mortelle  et qu’elle continue malgré tout sur sa lancée) à travers la confrontation de nos personnalités, nos points de vue et pour les « grands hommes » en plus de ce quotidien :
-à travers l’art
-à travers une invention
-à travers une découverte

Dans ce cas les êtres de désir (donc de manque) que nous sommes laissent une empreinte immortelle avec un sentiment d’inachevée.
Un sentiment d’inachevé car  nos désirs sont  immenses (mais sont-ils infinis ?) et le « temps » nous est compté, car nous savons tous que nous avons un début et une fin.

Le premier désir de ces êtres incomplets que nous sommes serait alors d’avoir le « temps » pour combler tous nos désirs donc d’être immortel, d’échapper  à cette mort cette inconnue qui nous fait peur.
 Il est clair que le désir d’immortalité est un fait quasi universel chez l’homme comme en témoignent les religions qui toutes comportent des croyances concernant une survie après la mort, si variables soient d’ailleurs ces croyances, le désir d’avoir le « temps » serait notre désir fondamental.

Mais ce désir est-il raisonnable ?

-notre mortalité (donc notre manque du « temps ») serait notre moteur de désir (ce désir je risque de ne pas l’obtenir car mon temps est compté, vite il faut que je me dépêche avant que mon heure vienne et il y a tellement de désirs à combler)

Donc pouvoir mourir, être capable de mourir :
-c’est risquer de mourir
-c’est risquer de mourir avant d’avoir assouvi  tous mes désirs

Qu’adviendrait ‘il si nous étions immortels ?
Le «  temps » ne nous serait pas compté, mais alors il n’y aurait plus de moteur de désir (serions-nous des hommes ?)

-plus besoin de s’alimenter car aucun risque de mourir de faim.
-se protéger du froid car aucun risque de mourir de froid
-de se reproduire car aucun risque de mourir (la reproduction n’a-t-elle pas pour objectif un prolongement de soi, une transmission ?).
-le risque de mourir n’existerait plus.
Une vie éternelle donc sans possibilité de risque, mais est-ce une « vie », vivre n’est-ce pas ?
- prendre des risques
-risquer de mourir

Sans la possibilité de mourir pourrions-nous être vivants, quel paradoxe :

-tous nos désirs nous poussent à ne plus avoir de désir, quand un désir est comblé n’est-ce pas la mort d’un désir, alors si tous nos désirs étaient comblés, ne serait-ce pas une sorte de mort (une platitude, un équilibre parfait, la liberté, un  zéro…etc.)

  Alors que vaut-il mieux ?

-être mortel pour avoir envie d’être immortel ?
-vouloir y arriver ou  arriver ?
-avoir du désir ou ne plus avoir de désir ?
-avoir envie d’être mortel ou d’être immortel ?

Alors quelle chance de pouvoir mourir, oui, mais le plus tard possible !


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