lundi 10 mars 2014

Sujet du mercredi 12/03/2014 : Ni dieu, ni maître : sans foi, ni loi ?



Ni dieu, ni maître : sans foi, ni loi ?

C’est au début du 19Ième siècle que le slogan « ni dieu ni maître » vit le jour. L’évolution des idées politiques dans le peuple et la classe ouvrière de l’époque a laissé à penser que les sociétés à venir ne pouvaient se concevoir que sans dieux ni maitres.
Il s’agit d’une évolution majeure de la pensée politique dans la mesure ou l’histoire des hommes avaient été gravée jusque là par l’omniprésence des pouvoirs cléricaux d’une part et d’institutions soit ouvertement représentées par un seul homme (le roi, le prince) ; ou des représentants, élus ou pas, de certains éléments de la société.

Aussi rejeter du même coup toute représentation divine (ou croyance religieuse) et toute autorité autre que démocratique (au sens strict) était à proprement parler révolutionnaire.
Cela ne pouvait qu’attiser la haine de tous les opposants qui virent dans ce slogan la décomposition de tout ordre social : l’anarchie (absence de gouvernement).

Depuis ce sont tous les utopistes, rêveurs, communistes ….. qui, tout en vrac se font taxer « d’anarchistes ». Mot valise qui permet de s’affranchir de toutes analyses. Tous ceux là ce sont des gens qui veulent casser, détruire, n’ont aucun projet.
Si l’histoire de l’humanité nous montre un constant détachement des « vérités révélées »  imaginées par les inventeurs des dieux (progression de l’athéisme et de la mentalité laïque). Si l’humanité nous montre des pouvoirs politiques (régimes) évoluant graduellement vers des systèmes tendant vers des représentations de plus en plus ouvertes (sans toutefois céder le pouvoir au peuple !). Nous sommes, toutefois,  encore loin de la réalisation du fameux « ni dieu, ni maître ». 

Mais, au demeurant la chose est elle bien formulée ? Dieu étant une abstraction pure il serait bien difficile d’en chasser l’idée de la tête des hommes. Quant aux maîtres autrefois facilement identifiables, ils sont maintenant « partout et nulle part », à l’image de ce Big Brother qui façonnerait nos habitudes et nos modes de vie.

L’idée de « foi » est elle synonyme de croyance en un dieu ? Ce serait denier aux non croyants la possibilité de vivre avec une certaine morale ou une éthique. Sur le plan politique, dans lequel s’inscrit le « ni dieu, ni maître » bon nombre de militants, de révolutionnaires, d’utopistes, partagent un idéal (sans cela être idéalistes au sens philosophique du terme !). Idéal de justice, de liberté, d’égalité, etc …. Il faut bien avoir une sorte de foi dans l’homme et être porteur d’un idéal si on veut envisager un avenir commun.

Quant aux maîtres, on peut là aussi faire des distinctions nettes fondées sur l’utilité générale. Ne peut-on envisager des postes dans la société, et même une hiérarchie qui n’entraineraient pas la soumission des hommes à d’autres hommes.
Lorsque je prends l’avion, il ne me vient pas à l’idée de me révolter contre le pilote dont pourtant je suis entièrement tributaire. N’est-il pas imaginable de concevoir une société, un lieu de vivre-ensemble, dans lequel seule l’utilité commune et réciproque serait la règle. Dans lequel nul enclos (comme dit Rousseau) ne viendrait borner l’usage des richesses naturelles par tous en interdisant l’accaparement pour quelques uns ?
Des lois simples, donc,  et de bons sens, faciles à mettre en pratique car soumise à une démocratie directe et immédiate (les outils modernes du style d’internet permettant dans ce sens beaucoup de choses).

De l’idéal et de la volonté, de l’organisation concrète et pour le bien de tous. Nous serions arrivés au but : Ni dieu, ni maître.

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