lundi 3 juin 2013

Sujet du Mercredi 7 juin : "Du corps par le corps avec le corps depuis le corps et jusqu'au corps" A Artaud



« Le vrai mystère du monde est le visible et non l’invisible »
Oscar Wilde –  Le portrait de Dorian Gray –
Les philosophes ont souvent préféré méditer sur l’âme et ses passions, faire des enquêtes sur l’en­tendement humain, ou encore critiquer la raison pure, plutôt que se pencher sur la réalité du corps et sur la finitude de la condition humaine. Pourtant, même si le corps a souvent été considéré comme un fardeau en­travant la connaissance et la vertu, aucune philosophie n’a jamais pu faire l’économie de sa présence. C’est dans et avec son corps que chacun de nous naît, vit, meurt c’est dans et par son corps qu’on s’inscrit dans le monde et qu’on rencontre autrui. Il suffit d'expliquer le corps pour comprendre l'esprit car l'esprit n'est qu'une propriété de la matière. Cette option matérialiste forte conduit soit à éliminer du vocabulaire philo­sophique et scientifique le mot «esprit», soit à faire de l'esprit un épiphénomène des processus neuronaux. On aboutit alors à une naturalisation de l'homme, de la pensée, de la subjectivité dont il convient de mesu­rer les enjeux.
Il s’agit tout d’abord de nous interroger sur le corps en tant que tel. Nous avons l’habitude de penser le corps en référence à autre chose comme s’il ne se suffisait pas à lui-même : en référence à l’âme dans la perspective d’une ontologie, en référence à la conscience dans la perspective d’une philosophie du sujet, en référence à l’esprit dans la perspective d’une philosophie de la connaissance. Le corps est presque toujours le corps par rapport à son autre qui lui donne consistance et le pense comme un objet. Corps de l’âme, corps dans la conscience, corps comme corrélat d’un esprit qui le connaît. Peut-on penser le corps tout seul? C’est ce à quoi le sujet de ce soir vous invite à vous pencher, sujet qui cherche à mettre au défi de penser de façon cohérente le corps dans son isolement. Et si le corps se suffit à lui-même, la conséquence n’est-elle pas que nous pourrions tout aussi bien nous passer des notions d’âme, de conscience ou d’esprit ? Ou tout au moins, renverser la situation et comprendre en quoi ce sont ces notions qui ne peuvent être pen­sées en dehors du corps.
Des questions s’imposent alors: Comment passe-ton du corps entendu au sens de ce qui est corporel, de la matière indifférenciée, au corps physi­que qui a une forme et une unité et enfin au corps en tant qu’organisme vivant ? Comment penser la vie du corps vi­vant ? Bien évidemment, c’est dans cette perspective que prend sens la métaphore du corps appliqué au domaine poli­tique. Qu’est-ce qu’un corps politique ? Dans quelle mesure l’analogie du corps politique avec le corps vivant est-elle légitime ou bien une mystification idéologique ? Nos auteurs de référence seront : Lucrèce, Aristote, Descar­tes, La Mettrie, Condillac, Diderot, Sade et Kant.
Nous sommes parvenus à l’organisme vivant. Il nous faut passer à cet organisme pensant et doté de conscience qu’est l’homme. Comment penser les rapports du corps et de la conscience? Le fait d’avoir un corps est-il pour l’homme un obstacle à l’épanouissement de sa rationalité ? Nous nous souvenons tous du Phédon et du corps défini comme « le tombeau de l’âme ». Certes, mais il y a des façons de penser plus pacifiquement les rapports du corps et de l’esprit, de les comprendre comme une complémentarité, une ex­pression mutuelle. Nous aurons ici l’aide de Platon, Descartes, Spinoza, Hegel, Nietzsche et Bergson.
Nous sommes parvenus à l’organisme vivant.Il nous faut passer à cet organisme pensant et doté de conscience qu’est l’homme. Comment penser les rap­ports du corps et de la conscience? Le fait d’avoir un corps est-il pour l’homme un obstacle à l’épanouisse­ment de sa rationalité ? Nous nous souvenons tous du Phédon et du corps défini comme « le tombeau de l’â­me ». Certes, mais il y a des façons de penser plus paci­fiquement les rapports du corps et de l’esprit, de les comprendre comme une complémentarité, une expres­sion mutuelle.

Nous aurons ici l’aide de Platon, Descar­tes, Spinoza, Hegel, Nietzsche et Bergson.
Mais c’est sans doute une impasse de penser les rapports du corps et du spirituel en nous comme si notre corps n’était pas d’emblée un corps animé d’intentions (donc d’une volonté de nature spirituelle) et comme si notre esprit n’était pas un esprit d’emblée incarné. Nous ten­terons donc d’analyser l’être au monde de notre corps pour nous comprendre comme un corps situé dans un monde et approfondir l’expérience de notre être au monde en tant que corps.

C’est désormais vers le corps vécu et non vers le concept du corps que nous nous tournerons pour en analyser les implications. Corps vécu aussi dans le monde politique à travers une analyse du pouvoir comme maîtrise des corps. C’est bien sûr vers la tradition phénoménologique, vers Husserl, Merleau-Ponty et Sartre que nous nous tournerons avant de terminer par un parcours des analyses de Foucault. 


 

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