lundi 25 février 2019

Sujet du Mercredi 27/02/2019 : La république sociale, produit de la philosophie politique ?


       La république sociale, produit de la philosophie politique ?

La philosophie à partir de Socrate se pose la question de la gestion de la cité. Quel gouvernement, quel rapport entre les différentes classes de la société devons-nous instaurer pour une bonne gestion de la cité ? La question de la lutte de classe est la suivante : comment assurer la domination de la classe dirigeante sans provoquer la révolte. Cette question est au cœur de la philosophie politique.
Après la chute de l’empire romain et surtout la fermeture de la dernière école de philosophie par Justinien jusqu’à la renaissance pour la religion chrétienne ou musulmane, Dieu est le seul organisateur de la vie des individus. Ses représentants sur terre, religieux ou laïcs, organisent la vie de la cité et de ses membres suivant ses lois. Il y a dans ces deux époques des tentatives de sociétés égalitaires.
Fin du XIV, début XVième : moment où les fortunes immobilières héritées de la fin de l’empire romain d’occident et de la féodalité rentrent en concurrences avec les fortunes mobilières qui se sont constituées dans les villes. La bourgeoisie naissante veut une parcelle de ce pouvoir. Les grandes villes, où la bourgeoisie est fortement représentée, acquièrent des parcelles d’autonomie. La philosophie politique revient dans le débat public (Machiavel, Montaigne, La Boétie, Rabelais). Avec les découvertes et la colonisation du  « Nouveau Monde », les antagonismes augmentent de plus en plus entre la noblesse (richesses immobilières) et la bourgeoisie (richesses mobilières). Les philosophes des Lumières vont devenir des facteurs importants de ce débat. En Angleterre nous assistons à une fusion entre les deux, noblesse et bourgeoisie. En France, l’antagonisme va se traduire par la grande révolution.
La grande révolution va être le laboratoire de deux positions issues des Lumières. Même si en 1789, elles paraissent unies face au parti royaliste. D’un côté nous avons Voltaire : ‘’un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre et nourri par lui et le gouverne ‘’, et de l’autre Rousseau, le contrat social, le gouvernement de la volonté générale. Mais cela ne suffit pas. Il faut que l’exploité prenne conscience de sa condition d’exploité.
Les députés qui vont devenir les girondins, dès la constituante, sont pour Voltaire. Les futurs jacobins sont pour Rousseau. Pour les girondins, les amis de la liberté (Ils s’appellent ainsi). La première des libertés, c’est la liberté économique. L’état n’a pas à intervenir dans les affaires privées surtout les affaires commerciales. L’état doit les aider à conquérir de nouveaux marchés, à faire face aux crises économiques. Condorcet écrit la constitution girondine de 1793, constitution jamais adoptée, constitution complexe qui permet à la bourgeoisie de garder le pouvoir malgré le suffrage universel.
L’instruction publique pour Condorcet doit récompenser le mérite de ceux qui avantagent la bourgeoisie.
Pour Marat et les Jacobins, la liberté individuelle est la première des libertés. Elle ne peut être garantie que par l’égalité. La constitution jacobine de 1793, qui va être voté mais jamais appliquée, est le socle de cette République sociale. Pour garantir cette égalité, dans le préambule : la déclaration des droits de l’homme de 1793, toute une série d’articles, article 21 : la société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler, un autre article sur le droit à insurrection, sur la liberté de culte, plusieurs articles sur le droit international. Il (le gouvernement de la république) ne s’immisce point dans le gouvernement des autres nations. Il ne souffre pas que les autres nations s’immiscent dans le sien, ou encore ‘’ il donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il la refuse aux tyrans. »  Le théoricien de l’enseignement Louis-Michel Lepeletier de Saint Fargeau,‘’il faut empêcher les riches de s’instruire plus vite de les pauvres’’ . Pour cela son décret voté par la convention, la république prend entièrement en charge tous les enfants de 5 à 12 ans en pension pour l’instruction et l’éducation financé par un impôt progressive pour palier à la disparité de richesse. Pour Hérault de Séchelles rapporteur de la constitution, il faut maintenir la primauté de la représentation nationale, une assemblée unique de 600 élus. L’assemblée contrôle l’exécutif et le judiciaire. L’autre centre du pouvoir les assemblés primaires (assemblée communale). Les élections sont au suffrage universel. Un décret de Robespierre va être refusé : celui limitant le droit de propriété et la transmission de l’héritage. Condorcet proteste en disant que la constitution montagnarde est un dictature de l’assemblée, lui qui avait écrit une constitution qui était une dictature de l’oligarchie sur le peuple.
Après la chute de Robespierre et des jacobins radicaux, leurs idées d’égalité, de liberté individuelle, d’instruction publique, la république sociale, un véritable socle, vont être entretenues et propagées par Babeuf, Buonarroti et les premiers socialistes, en Belgique, en Angleterre, en Italie, en Allemagne. Ils se présentent comme les héritiers de la république sociale de Robespierre. La dictature du grand nombre sur le plus petit, ne conduit elle pas,  à la dictature du prolétariat dans le manifeste du parti communiste de Marx ?
La commune de Paris va reprendre une grande partie de l’œuvre de la convention montagnarde. Marx considère que la commune de Paris est la forme organisationnelle de la dictature du prolétariat. Il y a continuité entre l’universalisme de la République sociale des jacobins et la République universelle des soviets.  Aujourd’hui avec le libéralisme économique nous sommes dans une dictature de l’oligarchie qui n’a que faire des frontières même les frontières sont un obstacle pour son conseil d’administration. Dans chaque nation les travailleurs ont acquis par leur combat un certain nombre de droits, des acquis qui empêchent le conseil d’administration de l’oligarchie de faire plus de plus-value.
Existe-t-il en philosophie politique une alternative à ces deux dictatures ?
Bibliographie :  Mathiez tous ces livres, Soboul 3 tomes sur la révolution , Badinter sur Condorcet
Conférence de Florence Gauthier ‘’Guillemin et Robespierre’’ , la convention le décret de Lepeltier de Saint Fargeau : https://www.monde-diplomatique.fr/mav/131/LEPELETIER/51495

lundi 18 février 2019

Sujet du 20 février 2019 : Droit et devoir d’exister sont-ils les ennemis de la soumission et de l’oppression ?


Droit et devoir d’exister sont-ils les ennemis de la soumission et de l’oppression ?

Les droits de l’homme font leur chemin peu à peu dans toutes les civilisations (exemple : la condition des femmes à bien évolué celle-ci n’est pas la même depuis un siècle que ce soit en occident ou dans beaucoup de pays musulmans).

Ceux-ci découleraient d’un droit naturel, les êtres humains à leur naissance auraient un droit naturel,  inné, intrinsèque. Il serait la condition nécessaire pour notre accomplissement, il nous permettrait d’être, d’exister. 

Il existe un autre droit, le droit positif (écrit ou oral), qui parfois va dans le sens du droit naturel ou parfois s’y oppose.
Si l’on ne dérogeait pas à notre droit naturel la vie serait-elle un long fleuve tranquille ? Les rapports humains seraient ils équilibrés ? (ma liberté s’arrête à partir du moment où elle empiète sur la liberté de l’autre par conséquent La liberté de l’autre s’arrête à partir du moment où elle empiète sur la mienne). 

Comment se fait-il que ce droit naturel soit si souvent bafoué ? Pourquoi fondamentalement, il y a-t-il si souvent un déséquilibre dont le reflet serait la soumission et l’oppression (soumission et oppression étant indissociables). Dans un idéal ce déséquilibre n’existerait pas, il serait banni.
Nous pourrions alors nous interroger sur les facteurs qui génèrent ce déséquilibre.

-pourrions-nous y voir l’œuvre d’un manque de courage, ne pas se faire imposer la loi du plus fort est indissociable d’une prise de risque .Ce courage étant proportionnel au risque que l’on prend, (s’opposer à une dictature demande du courage)

-l’ignorance serait elle aussi  un facteur prépondérant ? Depuis la préhistoire nous avons accumulé une somme de connaissances qui fait que nous avons plus conscience de nous-même, on «  existe  plus «  . Nous nous sommes affranchis de beaucoup de croyances religieuses, de coutumes. La connaissance acquise a ébranlé beaucoup de religion, on sait plus, on « est plus », donc le faux serait opprimant et « soumettant », le vrai, la connaissance seraient donc en opposition, ils iraient dans le sens de ce droit naturel.

-le pathologique serait-il aussi un facteur prépondérant ? Parfois nos droits vont dans le sens de ce droit naturel et nous ne l’utilisons pas. Par exemple, nous vivons  dans une société ou travailler pour le smic ne permet pas de bien se loger, de  bien se nourrir, de bien se chauffer et ceci depuis bien des années. C’est un état de fait (n’est-ce pas des droits fondamentaux, des droits naturels), pourtant le droit à manifester, à s’exprimer existe bel et bien en France depuis des années.

 Comment se fait-il que cet état de fait existe en France ? (malgré le sursaut des gilets jaunes), ne serions-nous pas dans ce cas-là dans le pathologique, peut-être  imbibé depuis des siècles d’une religion chrétienne qui prêche l’amour du prochain, qui est dans le pardon,  dans la symbolique du
sauveur, toutes ces croyances ne seraient-elles pas un grand refouloir de  « saine agressivité » empêchant l’accomplissement de soi (l’autre doit exister plus que nous, on nous le rendra au paradis).
 Sommes-nous assez affranchis de ces croyances ?, ont elles imbibé notre inconscient, la religion nous aurait-elle rendu malades ? 
 
-bien sur ces 3 facteurs (s’ils sont valables) peuvent se combiner et surement avec bien d’autres.
Nous naitrions donc avec un droit naturel à être, exister, nous accomplir, cela ne va-t-il pas tout simplement dans le sens d’un droit  à être libre. 

Ce désir de liberté serait alors inscrit en nous, dans nos gènes, nous ne pourrions pas y déroger. Il serait obligation, il irait dans le sens du devoir, pourrait-on alors échapper  à cette dynamique sans qu’une  voix intérieure nous rappelle à l’ordre ?


lundi 11 février 2019

Sujet du Merc. 12/02/2019 : Hollywood, quelle idéologie ?


                                          Hollywood, quelle idéologie ?  

L’invention du cinéma en 1891 même dans ses formes les plus rudimentaire, va  trouver un débouché  commercial . Car des appareils très rustiques comme le Kinétographe d’ Edison  permettaient de voir un film qu’individuellement pour 25 cts . Les premières images animées qui reproduisent la vie exercent une véritable fascination. C’est Reynaud et les frères Lumières qui permettront les premières images sur grand écran. 
 
Dès 1895 la diffusion se fera dans des foires ou quelques salles de music-hall plus ou moins en difficultés à Paris, Berlin, Bruxelles et New York. Mais déjà en 1905 il connait un grand succès, 20 % de la population Américaine (26 millions) se rendaient chaque semaine au cinéma. A la même date on compte 500 salles en Italie.

Le succès populaire précède l’ambition artistique, mais à partir de 1910 on observe des adaptations de scènes de la bible ou des classiques de la littérature avec des scenarios plus construits. 1912 c’est le début de très grand décor et les vrais signes d’une industrie naissante avec les premières stars Mary Pickford ou Sarah Bernard. Très rapidement les tournages vont se déplacer en Californie pour profiter de la luminosité et donc la naissance d’Hollywood. Le cinéma s’exporte très facilement, en partie parce qu’il est muet, et le succès commercial est immédiat. Les moyens techniques déployés entrainent une multitude de métiers différents et il est donc possible de parler  de ce fait, d’industrie cinématographique.

Pour autant quelle idéologie est réellement véhiculée par le cinéma Américain, est ce que les enjeux financier considérables entrainent une logique ou un message ?

Le cinéma a pour ambition de convaincre ou de séduire un publique quel que soit son degré de sincérité ou de qualité artistique. Sans chercher dans des œuvres militantes ou engagés, mais plutôt précisément dans le divertissement, peut-on voir dans cette narration les préjugés enfouis de la société ? La convention dans un récit de fiction est d’inventer  une histoire qui n’existe pas, donc dégager de l’obligation de vérité de toute démarche scientifique. Pourtant l’artiste avec plus ou moins d’opportunisme est obligé de rester crédible pour nous intéresser et attirer le plus de monde possible. C’est même encore plus vrai dans la comédie où l’enjeu est de nous faire rire intelligemment si possible, en s’inspirant du tragique de la société. Ces films sont, le plus souvent, le reflet de notre perception de la réalité.

Et pourtant depuis la crise économique de 2008 beaucoup de grands réalisateurs Américains ont  fait des films pour dénoncer la finance et la cupidité du capitalisme.
Oliver Stone (Walt Street I et II) Martin Scorsese (le loup de Walt Street) JC Condor (Margin Call)   David Cronenberg (cosmopolis)  Adam Mac Key (The big Short) 

Plus embêtant, dans le film DEEP WATER réalisé par Peter Berg en 2016 avec Marc Walberg, Kurt Russel, et John Malkovich grande production Américaine sur le récit d’une catastrophe survenue en 2010 d’une explosion sur une plateforme pétrolière au large des côtes de la Floride, qui occasionnera 11 Morts nous ne sommes plus dans un cinéma politique militant, mais plutôt un film grand public  hollywoodien. L’enquête accident a révélé qu’il y avait eu 4 fautes différentes du personnel, dont le responsable de la plateforme qui va prendre la mauvaise décision à l’origine de la catastrophe. Le scénario respecte la chronologie des évènements dramatiques et correspond bien à l’enquête. Mais malgré cela, du début à la fin, le personnage principal  répète que le pétrolier  exerce une pression trop importante dans sa recherche du profit.

Sauf qu’il y a des milliers de plateformes pétrolières dans le monde depuis 40 ans  soumises également à la recherche du profit. Si c’était le problème se serait toutes les semaines qu’il y aurait des explosions, avec des milliers de morts par an.

Pourquoi un film commercial portant sur une actualité ne peut envisager que l’angle le plus critique du capitalisme, pour plaire au plus grand nombre en trichant sur la causalité d’un accident industriel dramatique ?
La logique que les enjeux financiers   tendraient vers une défense du capitalisme n’existe pas, au contraire afin de garantir une réussite commerciale le réalisateur défendra le message le plus simpliste en désignant la cupidité des individus.

Que l’ensemble des intrigues du cinéma Américain soit totalement formatées dans des clichés est vrai, mais on le constate également en littérature ainsi que  dans d’autre pays (Inde, Hong Kong, Japon, Coré du sud, France). Mais si cela produit des artistes géniaux comme Chaplin, Billy Wilder, Howard Hawks, John Huston, Robert Altman, Woody Halen, Milloss Forman, Les frères Cohen, Steven Spielberg, Stanley Kubrick, Brian De Palma, Martin Scorsese, Tarantino, David lynch sont la preuve que de vrais artistes ont encore leur place.
Mais en plus le cinéma Américain vient depuis une quinzaine d’années, de produire un nouveau genre artistique avec des séries télés de qualité qui fonctionnent avec une narration différente du cinéma. 

Sujet du Merc. 17 Avril 2024 : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme …

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