samedi 28 décembre 2019

Sujet du LUNDI 30 DECEMBRE 2019 : L’ordre est-il nécessaire ?


L’ordre est-il nécessaire ?

D'une manière générale, le mot ordre désigne, en philosophie, la disposition régulière et uniforme des parties d'un tout, des éléments d'un ensemble. Mais il apparaît, si on l'examine de près, susceptible de nuances très diverses.

Dans là nature physique, ou il est le plus apparent, l'ordre n'est que la succession constante des phénomènes liés par la loi de causalité qui s'énonce: les mêmes causes produisent les mêmes effets. Cet ordre est d'autant plus frappant que les phénomènes, étudiés sont plus simples et plus généraux; tels les grands mouvements astronomiques et les lois fondamentales de l'optique, de l'acoustique, de la thermodynamique, etc., que le physicien parvient à réduire à la rigueur de formules mathématiques.

Aussi, sous la variété des apparences, y a-t-il, où réalité, passage du même au même, persistance de l'énergie actuelle, potentielle ou moléculaire. De là la théorie mécaniste de la nature, énoncée par Descartes, transformée par Leibniz et complétée par la physique moderne.

Cet ordre, que la matière observe imperturbablement, à tel point. que le hasard et le miracle sont a priori éliminés par toute enquête scientifique, est-elle capable de se le donner à elle-même? Subit-elle passivement une loi imposée du dehors ou évolue-t-elle en vertu d'une nécessité interne ? C'est là un problème que la métaphysique pose sans le résoudre d'une façon décisive.
Au-dessus de l'ordre physique, la vie, soumise d'ailleurs dans la plupart de ses manifestations, aux lois de la matière, ne peut cependant se réduire au pur mécanisme.
Elle ne semble pas une pure résultante géométrique, mais le développement d'une énergie interne, spontanée, à la fois régulière et capricieuse, harmonieuse et variée. Cependant là persistance des types et des espèces, admise jusqu'à preuve du contraire, tout au moins pour les vivants supérieurs, est, malgré l'individualité irréductible de chaque vivant, l'expression la plus saisissante de ce nouveau degré de l'ordre naturel.
Enfin, dans les humains mêmes, la loi de nature domine la plus grande part de l'activité intérieure. Par leur sensibilité, par leurs  habitudes, par leurs attaches physiologiques, enfin par leur raison même, les êtres humains sont soumis au double déterminisme physique et logique.
Aussi comprend-on que la plupart des théologiens chrétiens et beaucoup de philosophes, frappés de la résistance ou de l'indifférence de la nature ou même de la raison pure au bien et à la beauté, aient conçu, au-dessus de l'ordre de la nature, l'ordre ou le règne de la grâce, l'ordre de la liberté, l'ordre moral.
Dès lors, l'ordre naturel, corrompu par le péché, sera, pour les premiers, un, véritable désordre que la grâce seule peut réparer. Pour les philosophes, les passions, les habitudes, tout ce qui, en l'homme, limite la liberté, seront la matière confuse que la moralité devra ordonner. Les anciens, Platon notamment, ont tous vu dans la loi morale, en principe d'harmonie intérieure faisant de l'âme un véritable kosmos. C'est à la raison, dégagée de la sensibilité, qu'ils remettent le soin de réaliser cette harmonie, et la plupart des modernes donneront à la raison le même rôle organisateur. Le Christianisme, au contraire, attend du seul amour inspiré par le modèle divin la réconciliation de l'humain avec le bien, c.-à-d. avec Dieu. Enfin Kant ne reconnut de valeur morale qu'à là bonne volonté.
Cette idée de l'ordre moral intérieur rejoint tout, naturellement celle de l'ordre « moral » de l'univers. La beauté et l'harmonie de ce monde, où le mal ne serait que l'exception, prouveraient, selon les uns, que l'univers, loin d'être le produit du hasard, serait organisé en vue d'une fin supérieure, par une intelligence souveraine.
Suivant d'autres, au contraire, l'imperfection même du monde réel, l'impuissance où se trouve l'homme de réaliser dès cette vie, la « loi morale », seraient un gage d'une vie à venir meilleure, de l'avènement d' une cité ou se rejoindraient, heureuses et parfaites, les volontés bornées.
(Extraits d’Imago Mundi)


jeudi 19 décembre 2019

Sujet du Lundi 23/12/2109 : "Même le plus petit homme peut être complet" Goethe

Sujet du LUNDI 23 Décembre 2019  
(date exceptionnelle en raison des jours fériés)


        "Même le plus petit homme peut être grand"  Goethe

Est-ce la pauvreté de la langue française ou la maladresse du traducteur qui nous fait lire cette phrase comme sibylline ?

« Petit homme », sous la plume de Goethe aurait pu être traduit par « humble », « méprisé ». « Petit » désigne ici une position sociale.

Quant à « être complet », cela renvoie à la pensée humaniste dans laquelle tous les savoirs doivent s’inter-pénétrer, se répondre l’un à l’autre pour accéder à un e connaissance supérieure et à une maîtrise de soi..

La méthode de Goethe est claire. Elle s’exprime dans son Faust lorsque ce dernier commente les versets mystiques de saint Jean , l'évangéliste disait :
« Au commencement était la parole » ; le poète, nous livrant le secret de sa philosophie, répond : « Au commencement était l'action ».

Goethe fait à chaque instant l'application pratique de cette vérité : Agissez, dit-il, et vous deviendrez meilleurs ; faites agir les enfants, et vous corrigerez en eux leurs défauts par l'exercice qu'ils feront de leurs facultés supérieures, bien mieux que par des défenses et des réprimandes. « Dans l'éducation des enfants comme dans le gouvernement des peuples, rien n'est plus maladroit et plus barbare que les défenses, que les lois purement prohibitives et restrictives. 
L'homme est un être naturellement actif, et, si l'on sait lui commander, il s'empressera d'exécuter : ouvrez une voie à son besoin d'action, et il vous suivra. L'homme accomplit volontiers ce qui est bon et raisonnable, pourvu qu'il en ait la possibilité : il fera le bien si vous l'y invitez, parce qu'il a besoin de faire quelque chose. » 

Et ailleurs : « Il ne faudrait jamais interdire à un jeune homme une occupation à laquelle il prend plaisir, de quelque nature qu'elle soit, à moins qu'on n'ait une autre occupation à substituer à celle-là ». La discipline négative est impuissante ; seule celle qui fera appel aux sentiments élevés, pour les développer et les fortifier par l'action, sera efficace : « Si nous prenons les hommes seulement pour ce qu'ils sont, nous les rendons plus mauvais ; traitons-les comme s'ils étaient ce qu'ils devraient être, et nous les rapprocherons du but qu'ils doivent atteindre. »

Goethe s'est élevé contre la tendance, déjà commune de son temps, à diminuer dans l'éducation la part faite aux humanités au profit des études dites positives et pratiques. « L'utile n'est qu'une portion de ce qu'il importe de connaître ; pour posséder un sujet en son entier, il faut l'étudier pour lui-même. » 

Plus tard, même, sans méconnaître jamais d'ailleurs la nécessité de l'éducation générale, il a recommandé de commencer de bonne heure l'éducation professionnelle : mais cette préparation technique est associée à la plus large culture humaine.

Dans ce 19 ième siècle si agité et fertile ces propositions pour l’avenir de l’homme tranchent avec un autre auteur allemand. :  Nietzsche.

«  Périssent les faibles et les ratés, et il faut même les y aider », « Dans tout ce darwinisme anglais, il flotte une odeur de petites gens, de la misère et de l’étroitesse d’esprit », et d’ajouter : «  les classes dominantes en décomposition ont gâté l’image du chef. L’Etat agissant comme un tribunal, représente une forme de lâcheté, car il manque le grand homme qui peut servir de mesure. En fin de compte l’insécurité est si grande que les hommes plient le genou devant tout volonté, tant qu’elle ordonne ».

La morale de Nietzsche car il s’agit bien de morale au sens strict, est bien éloignée du propos de Goethe. D’un coté un élitisme qui répond aux velléités d’une Allemagne que Nietzsche veut grande et puissante ( « la bête blonde » dira t il), de l’autre une éthique de l’action, dans laquelle chaque homme, par l’éducation, doit arriver à surmonter son statut social ou intellectuel du moment pour le dépassement.

D’un coté une morale du renoncement, du dressage et de l’obéissance. De l’autre un éloge des potentialités de chacun, fondées sur la volonté et un système éducatif qui prend en compte une aspiration à fonder une humanité.

On retrouverait ces mêmes oppositions entre Marx et Schopenhauer. Mais il s’agit ici de comprendre que dans ce siècle ou l’Europe digère peu à peu la Révolution française, des penseurs, philosophes, poètes, écrivains traduisent à leur manière les tendances qui de nos jours s’affrontent encore entre humanisme et dictature, élitisme et démocratie.

Le philosophe Alain, reprenant au début du 20 ième siècle la phrase de Goethe dira «  Nul n’est aussi intelligent qu’il veut ». 

Entre l’irrationalisme de Nietzsche et l’humanisme de Goethe à nous de choisir si nous voulons rester « petits », ou,  comme le disait Marx à propos des communards nous sommes prêts à « conquérir le ciel ».

  Et je dis bien : SI NOUS VOULONS !


dimanche 15 décembre 2019

Sujet du Merc. 18/12/2019 : "Toute création est un acte de guerre" A. Artaud


          " TOUTE CRÉATION EST UN ACTE DE GUERRE" A. Artaud


Voici un texte  d’une conférence d’Antonin ARTAUD retrouvé au Mexique par son traducteur ALBERTO RUZ LHUILLIER :

« Toute création est un acte de guerre : guerre contre la faim, contre la nature, contre la maladie, contre la mort, contre la vie, contre le destin.
Le libéralisme capitaliste des temps modernes a relégué au dernier plan les valeurs de l’intelligence, et l’homme moderne,  face à ces quelques vérités élémentaires agit comme une bête ou comme l’homme affolé des temps primitifs. Pour s’en préoccuper, il attend que ces vérités deviennent des actes qu’elles se manifestent par des tremblements de terres, des épidémies, des famines, des guerres, c'est-à-dire par le grondement du canon.
Nous ne sommes pas pour que dans un monde désorganisé les intellectuels se livrent à la spéculation pure… Nous sommes pour que les intellectuels entrent eux aussi dans leur époque ; mais nous ne pensons pas qu’ils y puissent entrer autrement qu’en lui faisant la guerre. La guerre pour avoir la paix »

Il y a certainement une ambiguïté à relever avant tout débat, celle de ne voir au travers de cette citation qu’un seul moment de la « création » tant ce mot est souvent accolé aux artistes ou aux dieux.

Pourtant et assurément Artaud  nous propose un texte dont le champ l’application est vaste et dans lequel il nomme et exhorte une catégorie : « les intellectuels » desquels il exige qu’ils se dégagent de la « spéculation pure ».

Les processus qui permettent une « création » sont multifactoriels. De l’apparition des premiers outils taillés en silex, en passant par la rupture épistémologique introduite par Galilée ou encore la maîtrise des semi-conducteurs, peut on parler d’une « acte de guerre ». Le terme parait lourd, disproportionné, et pourtant. De proie, l’homme par de lents processus évolutions endogènes et exogènes, va devenir le prédateur. Question de survie, mais aussi lutte pour inventer des procédés de fabrication (lien entre main et cerveau).

Avant Galilée, Giordano Bruno est mis au bûcher. Les croyances ne tolèrent pas qu’on les conteste. La lutte entre les idées fausses et le réel se payent au prix fort. Plus tard les conceptions modernes de la médecine devront triompher de l’enseignement de la doctrine de Galien. Pasteur et Koch devront balayer l’opposition vive des partisans de la génération spontanée. Darwin se voit encore mis sur le même plan que le créationnisme chrétien dans certains états des USA …

Si on observe en détail les progrès de l’humanité il est aisé de s’apercevoir que tous les champs de l’évolution humaine sont touchés par la nécessité de combattre (au sens propre du terme) sans cesse pour faire triompher des idées justes : fondées scientifiquement, éthiquement en ce qui concerne les rapports sociaux (esclavagisme, travail des enfants, position sociale des femmes, colonialisme, révolutions…).

Ces formes de « guerres » au long cours ne sont pas vaines. A. Artaud précise : « …..La guerre pour avoir la paix ». Tout progrès technique, intellectuel, scientifique s’inscrit dans un processus de temps qui s’oppose aux visions fixistes des partisans de la « nature humaine », de notre prétendu destin, du « dessein intelligent ».

Intellectuel, poète, écrivain, dramaturge, Artaud peut sans nul doute être classé parmi les intellectuels. Son œuvre à fleur de peau, sa peau et celle des autres dont il a toujours été proche dans les temps où il vécu : deux guerres, la psychiatrie … « L'artiste qui n'a pas ausculté le cœur de l'homme, l'artiste qui ignore qu'il est un bouc émissaire, que son devoir est d'aimanter, d'attirer, de faire tomber sur ses épaules les colères errantes de l'époque pour la décharger de son mal-être psychologique, celui-là n'est pas un artiste. » Mexique -1936.

Et c’est face à cette guerre qui s’annonce, implacable, en Europe, qu’Artaud en appelle à tous les intellectuels pour faire front. Bientôt la poésie ne suffira plus. Il n’y aura que deux cotés.

Mais Artaud est jugé dangereux pour l’ordre public. Il sera interné durant 9 années et « soigné » par les nouvelles techniques amenées en France par l’occupant nazi : les électrochocs !.
Il faudra attendre 1946 pour que reprenne sa vie.

Lui qui avait averti, lucide, de la nécessité de l’engagement des intellectuels, de la nécessité du combat, de la guerre  « …. guerre contre la faim, contre la nature, contre la maladie, contre la mort, contre la vie, contre le destin » fut du coté de ceux auxquels on enleva toute possibilité de créer, de se révolter, de résister. 

« la poésie n’est pas que la beauté d’un paysage, une mer, d’un amour, d’un hommage à quelqu’un, c’est un témoignage d’un vécu dans un siècle, d’une situation particulière, qu’il faut impérativement écrire pour dénoncer l’horreur, le sang, la mort, la guerre, tout ces actes de barbaries, de violences ne peuvent pas rester dans le silence. » Pablo Neruda – Résidence sur terre.

Vie si particulière que celle d’A. Artaud mais aussi réflexion sur ce qu’est et peut devenir un intellectuel :

«C'est une part de nous-mêmes qui, non seulement nous détourne momentanément de notre tâche, mais nous retourne vers ce qui se fait dans le monde pour juger ou apprécier ce qui s'y fait.» Maurice Blanchot (Les intellectuels en question).

 Nous-mêmes, donc n'importe qui, n'importe quand.



dimanche 8 décembre 2019

Sujet du Merc. 11/12/2019 : Faut-il-une méthode pour connaître la vérité ?


Faut-il-une méthode pour connaître la vérité ?

Des philosophes présocratiques à Hegel au 19ème siècle, la philosophie est essentiellement une recherche de vérité, elle doit établir les bases de la connaissance sur l’homme, le monde.
La connaissance absolue est possible pour certains philosophes : Platon, Descartes, Spinoza, Leibniz…
Elle ne peut être que relative pour d’autres : Kant, Locke, Hume…

Ce relativisme va s’accentuer à partir du 19ème siècle, la philosophie va privilégier le sens avant la vérité : Nietzche, Kierkegaard…
Cette tendance va se généraliser au 20ème siècle. Selon Sartres, l’existence précède l’essence. Avant de pouvoir prétendre à connaître la nature absolue de l’homme, il faut considérer sa situation existentielle.

Désormais la recherche de la vérité pour la vérité n’est plus l’objectif premier pour les philosophes.

Pour autant faut-il aujourd’hui abandonner cette recherche certes extrêmement ambitieuse au profit la réflexion « existentialiste »?

Non, car s’interroger l’essence du monde et de l’homme une tendance naturelle chez tout humain.
D’ailleurs Kant, lui-même, dans sa mise en garde contre toute démarche métaphysique (cf Prolégomènes à toute métaphysique future) mesure la dimension de ce besoin fondamental.

Mais s ila recherche philosophique peut ou doit satisfaire ce besoin légitime, il est important qu’elle accorde une place aux problématiques qui lui sont connexes et peuvent même remettre en cause le statut même de la recherche de la vérité.

Voici quelques exemples de problématiques :

Peut-on trouver la vérité ?
De nombreux philosophes pensent qu’il est impossible de la trouver.
Selon Protagoras, l’être n’existe pas. Du moins s’il existe, il est inconnaissable. C’est l’homme qui définit arbitrairement ce qu’est la réalité et la philosophie n’est donc pas une recherche de la vérité mais un art de la rhétorique, une maîtrise de l’illusion, une science des apparences.

Pourquoi rechercher la vérité ?
Les cyniques trouvent superflue toute spéculation sur la nature du monde et des choses. La philosophie doit s’occuper uniquement de la morale.
Pour Nietzsche, toute entreprise de savoir doit au préalable s’interroger sur son « pourquoi ?»afin de ne pas déboucher sur une illusion et qui plus est une mauvaise pouvant appauvrir les forces vitales de l’humanité. Il entend par là surtout le christianisme, le platonisme ou la métaphysique en général. La question du sens, selon lui, passe avant celle de la vérité et toute entreprise scientifique doit être désintéressée et débarrassée de ressentiment.

De quelle vérité parle ton ?
Pour les philosophes « chercheurs » de vérité, cette dernière se situe au-delà du monde des sens, au-delà du monde empirique dans le monde des idées platonicien par exemple. Ce genre de philosophie est une métaphysique au sens étymologique c'est-à-dire une méta(= au-delà de la),physis(= la nature). Mais l’au-delà des apparences et de l’expérience peut aussi nous amener à situer la vérité dans les choses en elles-mêmes. C’est l’ontologie(discours sur l’être) sorte d’ « intra-physique ».

Exemple : la beauté. Socrate demande à un habitant d’Athènes « qu’est-ce que le Beau ? ». Celui-ci lui répond d’abord « c’est une belle jeune fille ». Mais suite aux questions incessantes de Socrate, il finit par répondre « c’est une belle marmite ». Selon Socrate l’origine de la beauté des choses est dans un concept : le Beau, et cette idée a plus de réalité que la beauté des choses.

Autre exemple : un cube. Je ne vois jamais que les 3 faces d’un cube. Si je m’arrête aux impressions sensibles, je ne peux déduire qu’il s’agit d’un cube or mon esprit sait qu’il y a 6 faces. On peut penser que c’est l’expérience d’avoir vu de nombreux cubes au long mon existence qui m’amènent à conclure qu’il y a 6 faces mais on peut aussi conclure que c’est mon esprit doué d’une intuition métaphysique qui devine les 6 faces et forme ainsi le concept de cube.

Dernier exemple : l’homme. Descartes dans le Discours de la Méthode s’interroge sur qu’est-ce qu’un homme. Il essaie d’y répondre : un homme est un corps et une âme. Mais cela le renvoie à d’autres questions : qu’est-ce qu’un corps ?qu’est-ce qu’une âme ?. Les réponses sont : un corps est ensemble de jambes, bras, tête. Mais cela renvoie aux questions : qu’est-ce qu’une jambe, un bras, une tête ? Et ainsi de suite…L’esprit pratique se satisfait de ses réponses mais pas l’esprit philosophique de Descartes qui ne saisit pas l’essence absolue de l’homme.

Ces exemples nous montrent qu’on ne peut trouver la vérité des choses qui nous entourent dans leur apparence mais que l’être des choses nous est masqué. Cela correspond à l’étymologie grecque de la vérité : l’a-letheia (=non voilement).

Toute recherche de la vérité pour de nombreux philosophes doit donc passer par la métaphysique ou l’ontologie.

Il y a aussi la vérité au sens contemporain qui est d’ordre scientifique, positiviste…

Toutes ces questions peuvent remettre en cause la recherche philosophique de la vérité. Mais l’on peut y formuler les objections suivantes :

Peut-on trouver la vérité ?
Se prononcer définitivement sur cette question revient à établir que la non-existence de la vérité est une vérité. N’est-ce pas absurde ? Toute philosophie du« refus de la vérité »n’est-elle pas un relativisme (Kant, Nietzsche, sophistes) ?

Pourquoi chercher la vérité ?
N’y a-t-il pas encore absurdité ? Car n’est-ce pas la découverte de la vérité qui peut définir le statut de sa recherche ?
Le sens de la recherche de la vérité n’est-il pas défini par la vérité elle-même ?

De quelle vérité parle ton ?
N’est-ce pas absurde d’avoir une idée préalable de la vérité avant de l’avoir trouvée?

Une fois ses questions posées, on peut prendre le parti que la vérité existe et qu’elle peut être l’objet d’une recherche. On se lance dans un voyage immodérément ambitieux dont le problème est de savoir s’il est possible de le faire avec ou sans méthode.

Faut-il-une méthode pour connaître la vérité ?

Voici à nouveaux quelques questions pouvant être abordées lors du débat :

Qu’est-ce qu’une méthode ?
Y-a-t-il une ou plusieurs méthodes ?
Voici des exemples de méthodes : la dialectique socratique, le doute méthodique de Descartes, les critères de la raison pure ou pratique chez Kant, la méthode scientifique...

Sans méthode, la recherche est-elle hasardeuse ?
Se fait-elle par l’imagination, par l’intuition, par la rationalité?

Y-a-t-il une ou plusieurs vérités ?

Place au débat

dimanche 1 décembre 2019

Sujet du Merc. 06/12/2019 : LETTRE SUR LE BONHEUR - Lettre à Ménécée - EPICURE -341 -270


            LETTRE SUR LE BONHEUR   - Lettre à Ménécée  - EPICURE -341 -270

Épicure à Ménécée ( Ménécée était l'un de ses disciples ), bonjour.

Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l'exercice philosophique. Il n'est jamais trop tôt, qui que l'on soit, ni trop tard pour l'assainissement de l'âme. Tel., qui dit que l'heure de philosopher n'est pas venue ou qu'elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que, pour le bonheur, l'heure n'est pas venue ou qu'elle n'est plus.
Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l'égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l'égard de l'avenir. En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s'il est vrai qu'avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l'obtenir.          

Ces conceptions, dont je t'ai constamment entretenu, garde-les en tête. Ne les perds pas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu'elles sont les principes de base du bien vivre. D'abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux, selon la notion du dieu communément pressentie, ne lui attribue rien d'étranger à son immortalité ni rien d'incompatible avec sa béatitude. Crédite-le, en revanche, de tout ce qui est susceptible de lui conserver, avec l'immortalité, cette béatitude. Car les dieux existent : évidente est la connaissance que nous avons d'eux. Mais tels que la foule les imagine communément, ils n'existent pas : les gens ne prennent pas garde à la cohérence de ce qu'ils imaginent. N'est pas impie qui refuse les dieux populaires, mais qui sur les dieux, projette les superstitions populaires. Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. À cause de quoi les dieux nous envoient les plus grands malheurs, et faveurs : n'ayant affaire en permanence qu'à leurs propres vertus, ils font bonne figure à qui leur ressemble, et ne se sentent aucunement concernés par tout ce qui n'est pas comme eux. 

Accoutume-toi sur ce point à penser que pour nous la mort n'est rien, puisque tout bien et tout mal résident dans la sensation, et que la mort est l'éradication de nos sensations. Dès lors, la juste prise de conscience que la mort ne nous est rien autorise à jouir du caractère mortel de la vie : non pas en lui conférant une durée infinie, niais en l'amputant du désir d'immortalité. Il s'ensuit qu'il n'y a rien d'effrayant dans le fait de vivre pour qui est radicalement conscient qu'il n'existe rien d'effrayant non plus dans le fait de ne pas vivre.     
Stupide est donc celui qui dit avoir peur de la mort non parce qu'il souffrira en mourant, mais parce qu'il souffre à l'idée qu'elle approche. Ce dont l'existence ne gêne point, c'est vraiment pour rien qu'on souffre de l'attendre! Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes pas. Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné, que pour les uns, elle n'est point, et que les autres ne sont plus. Beaucoup de gens pourtant fuient la mort, soit en tant que plus grand des malheurs, soit en tant que point final des choses de la vie.      

Le philosophe, lui, ne craint pas le fait de n'être pas en vie : vivre ne lui convulse pas l'estomac, sans qu'il estime être mauvais de ne pas vivre. De même qu'il ne choisit jamais la nourriture la plus plantureuse, mais la plus goûteuse ainsi n'est ce point le temps le plus long, mais le plus fruité, qu'il butine. Celui qui incite d'un côté le jeune à bien vivre, de l'autre le vieillard à bien mourir est un niais, non tant parce que la vie a de l'agrément, mais surtout parce que bien vivre et bien mourir constituent un seul et même exercice. Plus stupide encore celui qui dit " beau " de n'être pas né, ou "sitôt né, de franchir les portes de l'Hadès ".           
S'il est persuadé de ce qu'il dit, que ne quitte-t-il la vie sur le champ Il en a l'immédiate possibilité, pour peu, qu'il le veuille vraiment. S'il veut seulement jouer les provocateurs, sa désinvolture en la matière est déplacée.
Souvenons-nous d'ailleurs que l'avenir, ni ne nous appartient, ni ne nous échappe absolument, afin de ne pas tout à fait l'attendre comme devant exister et de n'en point désespérer comme devant certainement ne pas exister. 

Il est également à considérer que certains d'entre les désirs sont naturels, d'autres vains, et si certains des désirs naturels sont contraignants, d'autres ne sont... que naturels. Parmi les désirs contraignants, certains sont nécessaires an bonheur, d'autres à la tranquillité durable du corps, d'autres à la vie même. Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet à la santé du corps et à la sérénité de l'âme, puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C'est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d'éviter la souffrance et l'angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute la tempête de l'âme se dissipe, le vivant n'ayant plus à courir comme après l'objet d'un manque, ni à rechercher cet autre par quoi le bien de l'âme et du corps serait comblé. C'est alors que nous avons besoin de plaisir : quand le plaisir nous torture par sa non présence. Autrement, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir.          

Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse. C'est lui que nous avons reconnu comme bien premier, né avec la vie. C'est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C'est à lui que nous aboutissons comme règle, en jugeant tout bien d'après son impact sur notre sensibilité. Justement parce qu'il est le bien premier et né avec notre nature, nous ne bondissons pas sur n'importe quel plaisir : il existe beaucoup de plaisirs auxquels nous ne nous arrêtons pas, lorsqu'ils impliquent pour nous une avalanche de difficultés. Nous considérons bien des douleurs comme préférables à des plaisirs, dès lors qu'un plaisir pour nous plus grand doit suivre des souffrances longtemps endurées. Ainsi tout plaisir, par nature, a le bien pour intime parent, sans pour autant devoir être cueilli. Symétriquement, toute espèce de douleur est un mal, sans que toutes les douleurs soient à fuir obligatoirement. C'est à travers la confrontation et l'analyse des avantages et désavantages qu'il convient de se décider à ce propos. Provisoirement, nous réagissons au bien selon les cas comme à un mal, ou inversement au mal comme à un bien.          
Ainsi, nous considérons l'autosuffisance comme un grand bien : non pour satisfaire à une obsession gratuite de frugalité, mais pour que le minimum, au cas où la profusion ferait défaut, nous satisfasse. Car nous sommes intimement convaincus qu'on trouve d'autant plus d'agréments à l'abondance qu'on y est moins attaché, et que si tout ce qui est naturel est plutôt facile à se procurer, ne l'est pas tout ce qui est vain. Les nourritures savoureusement simples vous régalent aussi bien qu'un ordinaire fastueux, sitôt éradiquée toute la douleur du manque : galette d'orge et eau dispensent un plaisir extrême, dès lors qu'en manque on les porte à sa bouche. L’accoutumance à des régimes simples et sans faste est un facteur de santé, pousse l'être humain au dynamisme dans les activités nécessaires de la vie, nous rend plus aptes à apprécier, à l'occasion, les repas luxueux et, face au sort, nous immunise contre l'inquiétude.     
           

Quand nous parlons du plaisir comme d'un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence permanente comme se l'imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes, ou victimes d'une fausse interprétation mais d'en arriver au stade où l'on ne souffre pas du corps et où l'on n'est pas perturbé de l'âme. Car ni les beuveries, ni les festins continuels, ni les jeunes garçons ou les femmes dont on jouit, ni la délectation des poissons et de tout ce que peut porter une table fastueuse ne sont à la source d'une vie heureuse : c'est ce qui fait la différence avec le raisonnement sobre, lucide, recherchant minutieusement les motifs sur lesquels fonder tout choix et tout rejet, et chassant les croyances à la faveur desquelles la plus grande confusion s'empare de l'âme.
Au principe de tout cela, comme plus grand bien la prudence (phronèsis). Or donc, la prudence, d'où sont issues toutes les autres vertus, se révèle en définitive plus précieuse que la philosophie : elle nous enseigne qu'on ne saurait vivre agréablement sans prudence, sans honnêteté et sans justice, ni avec ces trois vertus vivre sans plaisir. Les vertus en effet participent de la même nature que vivre avec plaisir, et vivre avec plaisir en est indissociable.      

D'après toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux nourrit des convictions conformes à leurs lois ? Qui face à la mort est désormais sans crainte ? Qui a percé à jour le but de la nature, en discernant à la fois comme il est aisé d'obtenir et d'atteindre le summum des biens, et comme celui des maux est bref en durée ou en intensité ? S’amusant de ce que certains mettent en scène comme la maîtresse de tous les événements ? les uns advenant certes par nécessité, mais d'autres par hasard, d'autres encore par notre initiative ?, parce qu'il voit bien que la nécessité n'a de comptes à rendre à personne, que le hasard est versatile, mais que ce qui vient par notre initiative est sans maître, et que c'est chose naturelle si le blâme et son contraire la suivent de près (en ce sens, mieux vaudrait consentir à souscrire au mythe concernant les dieux, que de s'asservir aux lois du destin des physiciens naturalistes : la première option laisse entrevoir un espoir, par des prières, de fléchir les dieux en les honorant, tandis que l'autre affiche une nécessité inflexible). 

Qui témoigne, disais-je, de plus de force que l'homme qui ne prend le hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens (un dieu ne fait rien de désordonné), ni pour une cause fluctuante (il ne présume pas que le bien ou le mal, artisans de la vie bienheureuse, sont distribués aux hommes par le hasard, mais pense que, pourtant, c'est le hasard qui nourrit les principes de grands biens ou de grands maux); l'homme convaincu qu'il est meilleur d'être dépourvu de chance particulière tout en raisonnant bien que d'être chanceux en déraisonnant, l'idéal étant évidemment, en ce qui concerne nos actions, que ce qu'on a jugé " bien " soit entériné par le hasard. 
   
À ces questions, et à toutes celles qui s'y rattachent, réfléchis jour et nuit pour toi-même et pour qui est semblable à toi, et veillant ou rêvant jamais rien ne viendra te troubler gravement : ainsi vivras-tu, comme un dieu parmi les humains. Car il n'a rien de commun avec un vivant mortel, l'homme vivant parmi des biens immortels.

dimanche 24 novembre 2019

Sujet du Merc. 27/11/2019 : Comment vivre sa mort

Comment vivre sa mort

Et si la mort n’existait pas ?

En citant Epicure : « la mort n’est rien pour nous : quand nous sommes, la mort n’est pas là et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes plus » ; en passant par Montaigne : « nous troublons la vie par le souci de la mort. C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être. Qui a appris à mourir, a désappris à être un esclave. » Et jusqu’à Spinoza : « l’homme libre ne pense à rien moins que la mort et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie. »

   L’éternité est dans l’instant, le présent qui lui n’est pas immortel.   Plus nous comprenons  la vie et plus nous nous comprenons nous-mêmes et plus nous vivons dans un espace d’éternité.  Alors la vie devient une aventure extraordinaire et la mort n’existe plus.

De mutation, en mutation : des vertébrés aux invertébrés, des bactéries aux algues, des poissons puis aux oiseaux puis aux mammifères. Quand je dis que la mort n’existe pas ce n’est ni une bêtise ni une théorie c’est la raison et la réalité.

Parce que je vis avec Épicure, Montaigne et Spinoza ; mais aussi avec Beethoven, Mozart et les Beatles ; mais aussi avec les chansons de Brel,  de Barbara  ou de Brassens mais encore avec les cathédrales et les pyramides et les myosotis qui renaissent chaque année et les arbres centenaires ; mais encore avec les 1000 dessins de la grotte Chauvet, mais aussi avec ma mère avec mes ancêtres et d’autres amis et amours que j‘avais de si prés tenus.

Comme le dit Edgar Morin : « c’est Spinoza le plus grand de tous qui a rejeté le dieu créateur du monde pour la nature créatrice. » Oui, nous sommes avant tout dans la vie et cette vie continuera avec ou sans nous. Le dérèglement climatique qui nous inquiète tant ne concerne en rien le cosmos quand nous constatons l’infime infinitésimal que nous représentons. Il faut arriver à admettre que nous ne sommes pas éternel . 

Le problème que pose la mort c’est celle qui advient par une guerre, un attentat ou un crime; et nous pourrions aussi réfléchir à celles qui sont provoquées par l’alimentation ou la mal nutrition, par les pesticides, par les vaccins ou l’absence de vaccins, par les industries mais sachons et avouons que toutes ces morts sont provoquées par l’homme et son comportement. Je préfère vous dire les premiers mots d’Ovide dans « les métamorphoses » : « laissez-moi vous chanter comment les humains se transforment en d’autres créatures ». 

Michel Onfray  nous démontre que la mort est décomposition de ce qui fût composé et rien d’autre. Nous sommes un amas d’atomes. Les atomes sont immortels parce que systémiques.
Mais on ne peut pas nier, chez les  humains la peur de la mort qui peut dégénérer en angoisse. D’abord la mort quant elle advient dans la famille, surtout si elle atteint un plus jeune ou un enfant elle est vécue comme une profonde injustice et cause un immense chagrin .

La mort devient douleur pour le vivant   même s’il croit au paradis ! Il n’est jamais évident d’assumer qu’on cesse d’être et que c’est un point final à nos objectifs et nos projets. On peut avoir peur de se perdre dans le néant alors comme l’enseigne Freud face à notre impuissance la peur peut se transformer en angoisse et entraîner névroses et même psychose.

Je me rappelle le comportement de ma belle-sœur qui a la mort de sa mère est devenue muette et on ne l’a plus entendue parler jusqu’à son décès. Elle a vécu encore une dizaine d’année dans une tristesse absolue.

Michel Onfray  préfère nous citer  Catulle (contemporain d’Ovide, de Cicéron, de César) qui nous dit que la mort est un grand sommeil : alors si la mort n’est qu’un sommeil pourquoi pleurer, pourquoi avoir peur, au contraire elle nous permet de quitter toutes nos souffrances, nos inquiétudes, oublier ce monde si imparfait et si difficile.  Comme nous le conseille Spinoza la seule chose que nous pouvons faire c’est cultiver la joie de vivre.

 Et voilà le poème que nous offre Catulle  60 ans avant notre ère :

« Vivons, aimons-nous et tous les grondements des vieillards sévères n’en donnons pas un sou. Les soleils  peuvent mourir et revenir : nous une fois qu’est morte la lumière brève, il nous faut dormir une même nuit éternelle. Donne-moi 1000 baisers, puis cent puis mille encore, puis cent de nouveau puis encore mille autres, puis cent… »  .

Vivre dans la joie : un sage doit s’occuper du bonheur. On peut toujours trouver du bon dans les épreuves les plus sombres et les plus difficiles.
Revenons encore et terminons avec Platon et Montaigne : « philosopher est apprendre à mourir »  donc apprendre à vivre.

Nous devons alors raisonner sur nous-mêmes, sur nos pratiques, réfléchir sur nos désirs et les mettre en action, tenter de se connaître et s’accepter avec nos limites et nos compétences, savoir se remettre en question et peut-être avoir la prétention d’apporter à l’humanité le meilleur de nous en s’appuyant sur notre responsabilité et notre engagement.

 Alors nous pourrons penser que la mort n’est qu’un passage comme la vie d’un myosotis ou d’un papillon qui n’ont comme objectif que de continuer la vie.

Repenser aux premières phrases des métamorphoses d’Ovide quand il nous dit  « comment les humains se transforment en d’autres créatures ».  Aussi restons plus modestes et devenons plus raisonnables pour ne pas dire sérieux. La philosophie n’est pas  unique pour répondre à notre questionnement sur la mort.

Il faut s’informer sur les recherches de la biologie, de la biochimie donc de la biodiversité.
Et  mourir paisiblement si notre corps le permet et laisser place à la vie !

J’avais écrit un poème dans ma jeunesse : « et mourir que la vie est un rêve… ». J’avais trouvé bien plus tard un poème de Calderon de la Barca : « la vida es sueno y los suenos, suenos son »(la vie est rêve et les rêves, rêves sont)


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