mardi 29 novembre 2022

Sujet du Merc. 30/11/2022 : A quoi sert le vide ?

 A QUOI SERT LE VIDE ?

"La nature a horreur du vide" est une expression tellement ressassée qu'on ne songe même plus à la portée de son contenu. Cela signifie-t-il que dès qu'il y a un soupçon de vide la nature chercherait à le combler ? Possible, mais dans ce cas là il faut admettre qu'il y eu un vide, ou un moment de vide. Et puis faut il entendre "vide" comme absence de molécules d'air ou bien espace entre des objets ? Dans le premier cas l'affaire est simple et les expériences multiples, philosophiquement parlant cela ne nous mène pas loin. Par contre l'espace entre des objets ( aujourd'hui mesurable ) est manifeste, qu'ils se manifeste dans l'air, l'eau, le vide d'air ou tout ce qu'on voudra …

Cette évidence de la "présence" du vide fut pourtant niée jusqu'au XVII° siècle, en référence à Aristote. Aristote, comme la plupart des grecs anciens considérait le monde comme plein, sphérique, immobile et comme il constatait, malgré tout, des mouvements : lune , soleil, marées, la vie humaine il fallait inventer une cause première, un primus motor pour justifier le beau système aristotélicien. Tout étant immuable, l'ordre des sociétés devait l'être lui aussi et la liberté humaine étant incorporée au schéma général la vie des hommes étant incluse dans le destin. La conception physique du monde - sans vide - servait à merveille l'ordre social de la féodalité et des théologiens.

 

Mais vint Galilée et pour la première fois la question du vide est posée de manière concrète, expérimentale. "Alors qu’Aristote ne s’intéressait au mouvement dans le vide que pour démontrer que ce dernier ne peut exister, Galilée, lui, se sert du vide pour étudier les lois mathématiques du mouvement. Dans ses Discours sur Deux Sciences Nouvelles, rédigés après sa condamnation par l’Inquisition en 1632, il discute le mouvement dans un vide supposé afin de pouvoir faire abstraction des frottements et de la poussée d’Archimède qui, dans un milieu dense, viennent le contrarier. Le résultat qui intéresse Galilée est que, dans le cas d’une chute dans le vide – que celui-ci se rencontre ou non dans la nature, Galilée ne se prononce pas vraiment – tous les corps sont animés de la même vitesse, quel que soit leur poids. Il mène donc ici une véritable expérience de pensée, et utilise le vide comme cas limite pour étudier les propriétés du mouvement. Ce processus d’abstraction, d’idéalisation du réel est la condition de toute science quantitative, et le cas du mouvement dans le vide joue désormais à ce propos un rôle exemplaire.

 

Galilée procède encore à un autre retournement sensationnel. Dans sa discussion sur la résistance des matériaux (l’autre science nouvelle), il semble se référer à l’« horreur du vide » médiévale. Il a en effet appris, dit-il, des fontainiers de Florence qu’aucune pompe, quelle que soit l’ingéniosité des ingénieurs, ne peut faire monter l’eau « un cheveu plus haut que dix-huit brasses » (un peu plus de dix mètres). Eh bien, c’est donc que la nature a « horreur du vide » ... à raison de dix-huit brasses ! Au-delà, la colonne d’eau se brise sous son propre poids. Quoi de plus étranger à la pensée médiévale, de plus moderne que cette quantification d’un « principe » ? L’« horreur du vide » est devenue une « théorie effective », mesurable, quantifiable..." (P. Marage, Physique des particules élémentaires Université libre de Bruxelles ).

Le renversement opéré par Galilée est d'une conséquence immense en philosophie. Il renoue avec les pensées d'Epicure et de Démocrite leur donnant une nouvelle dimension fondée sur l'expérience scientifique. L'homme n'a plus à spéculer, à s'imaginer des "fantômes" ( voir le sujet sur Spinoza ). Son monde n'est pas figé et lui-même peut utiliser une "liberté" concrète, à condition de se pencher sur les causes (Spinoza) pour jouer de sa liberté, comme les atomes.

La matière constituée de particules en mouvement, s'unit par un ensemble de forces en interaction dans un vide nécessaire et libérateur ( si on enlevait tous les "vides" des particules d'un corps humain, toute la matière tiendrait dans un dé à coudre ! - difficile de bouger !).

Ainsi disparaissent le "vide" et le "plein". La nature n'a horreur de rien du tout. Elle est nature justement parce que le vide est son champ de déploiement, de réalisation. C'est par des transformations dialectiques dans lesquelles les contraires apparents "vide" et "plein" interagissent, que la matière existe.

 

C'est par cette même dialectique que l'homme n'a plus a avoir peur du néant, pour peu qu'il considère sa nouvelle amitié avec le vide comme un éveil de sa liberté. Un espace pour se mouvoir.


mardi 22 novembre 2022

Sujet du Mercredi 23/11/2022 : " Jaime ceux qui vêtent la raison des fleurs éparpillées de leurs rêves » J. Vallés"

  " Jaime ceux qui vêtent la raison des fleurs éparpillées de leurs rêves »  J. Vallés"

Quelles sont nos espérances, quels sont nos rêves terrestres ? Depuis quelques semaines nous traitons, dans notre café philo de graves sujets sur la liberté, l’avenir …. Et toujours des constats : « nous » sombrons, nous voyons la maison qui brûle et nous sommes comme impuissants à éteindre l’incendie. Au paroxysme de l’angoisse et de l’interrogation nous nous regardons nous-mêmes vivre des vies qui nous semblent ne pas « coller » avec nos désirs de paix, de justice, de bonheur, de sérénité.

Car, il ne faut pas en douter, nous sommes « bons ». Toute une éducation, a enlevé Satan de notre horizon de sujet moderne et fondamentalement nous savons, désormais, que tout dépend de « nous », de notre volonté et rares sont ceux qui voudraient le mal. 

Et pourtant les vielles rengaines ont la vie dure. L’homme serait foncièrement mauvais. L’homme serait un loup pour l’homme. Ce serait un égoïste. En quatre ou cinq propositions l’être humain se trouve déterminé, incarcéré dans une enveloppe qui de « tout temps » aurait été la sienne.

Alors il devient très difficile (et quasiment inutile pour certains contempteurs de la « fin de l’histoire » de penser l’utopie, de penser qu’un jour nos rêves, nos espoirs, puissent se réaliser, se concrétiser. Au demeurant ne serait il pas préférable de subir ? Un peu de sucre, un peu de Prozac, un soupçon de Loft Story, et le tour est joué.

L’avertissement avait été porté à notre connaissance voici plus de 150 ans par Tocqueville observateur avisé de cette société américaine (étazunienne) qui allait devenir notre modèle : 
« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.

Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point , il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.

Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir.

Il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?  ».

Si nous vivons cette époque « des formes extérieures de la liberté » (Tocqueville) il nous est alors totalement inutile, ou alors et c’est notre propos, de mettre exergue l’urgence de poser la question Kantienne « que puis je connaître ? Que dois je faire, Que m’est il permis d’espérer ? ».

La mort des dieux et celle des mythes n’a rien résolu. On peut avoir cru dépasser par le haut l’assujettissement symbolique alors qu’on en est sorti par le bas. Nous avons abattu des idoles et des rois et nous nous sommes donnés des tuteurs, et de pâles ersatz de récits fondateurs ( langues et états-régions, sectes, bande, gang … )

Alors si passant du sujet antique, au sujet moderne pour en arriver au sujet post-moderne ( voir l’ouvrage de Dany-Robert Dufour : « l’art de réduire les têtes » ), assujetti ni un dieu tutélaire, ni à un état-nation fondant son identité, mais psychotiquement replié sur lui-même comme le sont les flux financiers désincarnés qui virevoltent sur les ordinateurs de la « world company », il ne nous reste plus qu’à faire appel une fois de plus à cette bonne vieille Raison, bien éloignée de cette « rationalité » dans laquelle on prétend nous faire vivre pour notre bien …. En attendant des jours meilleurs ( ceux ou nous mourrons en douce – et seul -  de quelque cancer contracté en respirant l’air de nos villes ou en sirotant une boisson synthétique avec du E253 !)

Il nous faudra aussi rire au nez de certains comme Deleuze et Guattari pour lesquels : » où allez vous ? D’où partez vous ? Où voulez vous en venir ? Sont des questions devenues bien inutiles » ( Mille plateaux, capitalisme et schizophrénie ).

Rire, car n’appartient-il pas aux philosophes de ne pas priver l’homme de ses « vaines questions » ? Ne nous privons pas de ces questions soi-disant « inutiles ». Parions sur l’au-delà de soi contre l’affirmation du moi et ses choix ; sur le poème contre l’information ; sur ce qui se donne dans un geste héroïque contre toute forme d’utilités….

« J’ai assez des cruautés que j’ai vues, des bêtises auxquelles j’ai assisté, des tristesses qui ont passé prés de moi, pour savoir que le monde est mal fait….Jaime ceux qui habillent leur rage et leur dégoût du manteau glacé de la raison. Ceux là n’ont pas besoin de chance pour l’emporter » J. Vallés.

mardi 15 novembre 2022

Sujet du Merc. 16 Nov. 2022 : Comment réfréner la satisfaction de nos désirs ?

             Comment réfréner la satisfaction de nos désirs ?

L’animal satisfait instantanément ses instincts ce qui lui procure les plaisirs liés à l’assouvissement de sa nature. En cela l’animal n’a pas de désirs. Il est parfaitement conforme à ce qu’il est et se réalise d’emblée comme tel. C’est un être complet en soi. Limité, sans plus.

On ne peut pas dire que ce soit le cas de l’homme qui lui n’est jamais pleinement satisfait. Il désire toujours. Parce qu’incomplet il fait toujours un retour réflexif sur lui-même et pense sans cesse aller plus loin. Il n’est pas fini, il est même assez mal fini et est en quelque sorte contre-nature car sans nature complète. Il naît en effet gravement prématuré et inachevé et le reste tout au long de sa vie tant il est dans une recherche illimitée de lui-même en formation dans le rapport social aux autres, avec et grâce à eux. Si bien qu’il ne peut vraiment s’accomplir. Ne serait-ce que pour cette raison constitutive, il ne saurait se contenter d’assouvir instantanément ses désirs en plaisirs pleins et entiers puisque cela lui est impossible du fait même qu’étant incomplet il est toujours en devenir. Il lui faut donc sans cesse tendre à se constituer avec les autres une surnature compensatoire. Ils inventent alors ensemble une culture, laquelle supplée à leur manque originaire.

S’interrogeant nécessairement sur ce déficit et sur ce qu’ils sont et ne sont pas, les hommes demeurent toujours comme dépourvus quoi qu’ils fassent… En recherche permanente, ils placeront au centre de toute culture, qu’il leur faut inventer pour compenser leur manque, une croyance (doxa) en un ou plusieurs « objet » qui les dépasse. Inaccompli dans leur première nature (animale et pulsionnelle), ils ne peuvent vivre sans cette seconde nature ou institution qu’il créent pour s’y projeter.

La constitution infantile de l’humanité rend nécessaire la fabrication de cet irréel qui devient un nouveau réel où sensation et entendement ne s’accordent pas. Cela peut offusquer mais il demeure que, l’homme étant fini et même toujours mal fini et comme tel sujet à l’hubris et au pathos, il accède alors à l’infini. En effet, si comme les animaux il s’était suffi à lui-même, il n’aurait pas eu besoin d’aller toujours voir ailleurs s’il y était sans néanmoins jamais pouvoir se trouver. La fiction pour lui est donc vitale. L’homme est en effet un corps inabouti auquel se greffent les fictions qui lui permettent d’halluciner ce dont il a besoin pour vivre. On comprend cette nécessité de structuration sans bornes où se trouve l’homme comme sujet en manque de nature instinctuelle accomplie.

Cette structure, cette construction de soi de l’individu et du collectif humains comme illusion nécessaire ne peut que se délégitimer au cours de l’histoire et doit donc sans cesse être ré-édifiée. C’est ce qui a permis le passage de la croyance religieuse (la doxa) au politique par l’accès à la pensée discursive, critique, rationnelle et réflexive (le logos). Cet accès n’a pu se faire que par une discipline, une ascèse exigeante et continue impliquant une privation, un « moins-jouir » par le report de la satisfaction du désir de déboucher rapidement sur des réponses, une solution définitive qui, par définition, ne saurait exister qu’en rapport avec une nature animale qui, loin s’en faut, n’est pas tout l’apanage de l’humain.

Le conditionnement actuel à la soumission aux pulsions par la démocratie de marché libérale libertaire du laisser-faire («il est interdit d’interdire») conduit à un pseudo assouvissement des désirs par la satisfaction rapide dans les plaisirs toujours renouvelés d’objets marchands de consommation. Cette possibilité de satisfaction des pulsions instinctives n’est cependant qu’illusoire pour les raisons déjà citées. Son incitation illimitée en cours, mais contraire à la condition d’humanité, conduit à de mortifères écarts de la psychè d’individus saisis d’angoisses lancinantes dont on observe aujourd’hui les effets dans le délitement du logos et de la « cité ». La passion des plaisirs commandée par la démocratie libertaire de marché n’est que celle de l’intérêt égoïste illusoire d’individus isolés face à leur versant animal et par là privés du nécessaire accès à la surnature de la culture et de la civilisation. La barbarie vient alors régner tant à l’intérieur des individus que dans leur rapport aux autres.

Réfréner la satisfaction rapide des désirs re-devient alors une nécessité. La culture en est le moyen ; l’outil, l’éducation à l’accès au discours rationnel et réflexif afin de pouvoir s’affirmer comme sujet critique et autonome en rapport avec les autres. Pour assurer à chacun cet accès et faire société, une refondation de l’école est nécessaire sur le modèle de la scholè grecque dont l’objet premier était l’apprentissage de la maîtrise de soi et du contrôle des passions par divers exercices et enseignements ; et certes pas par l’abandon au bon-vouloir et « génie » de l’immature animal contemporain.

Mais en pratique que faire aujourd’hui ? C’est à vous de le dire. Néanmoins en voici des bribes. Tout d’abord et en contradiction avec le dogme libéral, seule une institution peut promouvoir et défendre la chose publique et le bien commun contre les intérêts particuliers privés parce que c’est le seul cadre possible permettant le complet développement de l’être-soi libéré (le sujet) de tout accaparement. Cette institution, qui ne peut être que l’Etat, mettra fin à la transformation des services publics (école, santé, etc.) en entreprises devant à toute force dégager des profits croissants. Ensuite ne faut-il pas envisager de revenir sur :        
1) le dogme libéral du « laisser-faire »,       
2) l’application du principe d’illimitation de l’économie marchande aux autres économies (politique, symbolique, sémiotique, psychique),           
3) la logique de l’efficacité à court terme et de l’exténuation du vivant et de l’environnement,
4) l’accaparement de la femme et sa mise à l’écart du logos,         
5) le rejet de l’éthique ou de la dignité de tout homme tenu comme fin et jamais comme moyen (Kant). On trouverait d’autres mesures à instaurer mais sans doute moins cruciales.

Ne voit-on pas enfin qu’entre le laisser-faire illimité actuel du pathos consommatoire et l’abandon à une croyance (doxa) qu’elle nous dépasse ou soit banale et à laquelle on s’abandonnerait par facilité, l’édification de soi avec les autres dans une civilisation digne des hommes ne peut aboutir que par la rigueur et l’ascèse d’une pensée critique.

samedi 5 novembre 2022

Sujet du Merc. 09 Novembre 2022 : La baisse tendancielle du taux de profit ?

          La baisse tendancielle du taux de profit ?

 

Selon Karl Marx c’est une tendance inhérente au système capitaliste, il parle d’une contradiction.

La concurrence pousse les entreprises à investir toujours plus, donc à accumuler du capital constant (équipements, usines, machines-outils, robots) alors que l’utilisation de travail direct (que Marx appelle capital variable) est seul créateur de plus-value, c’est-à-dire de bénéfice.

Et par conséquent la rentabilité du capital investi, tend à diminuer.

Mais tout d’abord revenons à l’analyse marxiste. Dans cette pensée économique c’est l’ouvrier et lui seul qui apporte la valeur ajoutée à la production. Cette valeur ajoutée est le résultat entre le coût de la matière première et la vente du produit fini.  Les machines et le capital constant ne sont que du capital humain accumulé totalement figé.

Le capitaliste va verser un salaire à l’ouvrier qui sera inférieur à la valeur ajoutée qu’il aura fournie. En réalité, ce salaire est même minimum, au sens tout juste suffisant pour nourrir sa famille et donc reproduire sa force de travail.

La partie de la VA qui sera substituée à l’ouvrier viendra alimenter le capital. (le salaire est un vol )

Sur cette base on passe au fonctionnement global du capitalisme. Il y a, à la fois un phénomène de standardisation des usines et une course entre chaque entreprise dans une sorte de guerre économique pour toujours produire plus.

C’est ainsi que le capitaliste dans cette concurrence effrénée va toujours augmenter la part du capital fixe au détriment des salariés qui resterait stable, d’après Karl Marx.

D’où une disproportion dans le cycle de production entre la part du capital fixe et la part du capital variable. La part de la main d’œuvre diminue dans la production de richesse, pour constater une « baisse tendancielle du taux de profit ».

Mais comme le capitaliste cherchera toujours à maximiser son profit celui-ci  entrainerait une baisse systémique sur les salaires, pour compenser la perte en bénéfice.

Marx en déduit que le capitalisme est condamné à disparaître, d’abord parce qu’il voit une contradiction fondamentale dans ce système qui engendre des crises de plus en plus grandes et ensuite que l’ouvrier voyant son salaire diminuer prend conscience de sa condition et cherchera à renverser le système et viendra la révolution.

Pour élargir le débat je voudrais dire qu’il existe bien une disproportion et une baisse en pourcentage du rendement du capital que l’on constate au XIX° Siècle comme de nos jours en 2022 corrélée à l’augmentation du capital.

Or le capitalisme n’a pas disparu et il est très difficile de voir dans le temps la moindre baisse de salaire, dans les pays qui ont accepté l’économie de marché.

Donc quelle est la part d’interprétation ou de spéculation qui a amené à tant de distorsions dans ces prévisions catastrophiques ?

Il y a une réponse toute faite d’une grande facilité que je ne partage pas, qui consiste à dire que les gens sont trop bêtes et acceptent le système et renoncent à faire la révolution.

Depuis, l’argument le plus contesté, est bien sûr l’affirmation que le capital constant ne créé pas de valeur.

 

 

Sujet du Merc.27/03/2024 : PEUT - ON SE PASSER DE SPINOZA ?

         PEUT - ON SE PASSER DE SPINOZA ? Ce texte est contre-intuitif et peut passer pour une vanne. Mais non, blague à part, il est une ...