lundi 24 novembre 2014

Sujet du Merc. 26/11 : La souffrance fait-elle évoluer ?



La souffrance fait-elle évoluer?

La souffrance a cela de positif qu’elle n’a pas besoin d’être expliquée! Tout le monde sait de quoi il s’agit.( Les mots douleur et souffrance sont ici interchangeables et synonymes.)
A la question que lui posait un journaliste sur son combat en faveur d’une réconciliation en Afrique du Sud, Nelson Mandela répondit: «j ai eu 21 ans en prison pour réfléchir, sans cette condition j’aurais continué à professer la lutte armée! ». On peut aisément imaginer les souffrances qui ont dû baliser sa réflexion. A plus ou moins grande échelle la souffrance, qu’elle soit mentale ou physique,  fait partie du lot quotidien de chacun depuis toujours.
La religion chrétienne met en avant la souffrance soit comme châtiment de Dieu soit comme participation mineure aux souffrances du Christ, devenant ainsi un facteur qui sauve l’homme de ses péchés, qui purifie l’âme. Simone Weil parle «d’un usage surnaturel de la souffrance» Quant aux religions orientales elles mettent en avant l’incapacité de l ‘homme à s’affranchir de ses désirs, à vivre au présent et l invite à l ‘acceptation ou résignation. Ce résumé est quelque peu caricatural mais reflète un état d’esprit assez courant même chez les gens athées lorsqu’ils souffrent.
Elisabeth Kübler-Ross éminente psychiatre américaine d’origine suisse, pionnière dans l’accompagnement des mourants a permis de changer le regard sur la mort et la maladie dans les milieux hospitaliers, ne les considérant plus comme l’échec de la vie et de la santé. Elle dénombre 5 phases que traverse toute personne avant d’accepter la mort ou tout autre deuil: le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation. l ‘acceptation étant la phase qui permet de tourner la page et donc de transcender la souffrance. Elle insistera sur l’importance de laisser à chacun la possibilité de s’exprimer à chacune de ces phases exigeant des médecins le droit des patients de savoir la vérité sur leur maladie.
Sans parler de deuil, la souffrance au quotidien est présente dans tous les aspects de notre vie; au travail notamment elle a été étudiée par C. Dejours, psychanalyste, qui nous rappelle que toute résistance à la maitrise  est une expérience de l’échec mais que si elle permet de mobiliser l’intelligence pour résoudre un problème elle se transformera en plaisir puisque l’on se sentira plus intelligent, sans compter le regard des autres qui nous valorisera. Dans le cas de harcèlement c’est la solidarité qui est un facteur clef. L impossibilité de surmonter une difficulté accroit ou développe des pathologies qui peuvent conduire jusqu’au suicide sur le lieu de travail ( chez France Telecom etc) ou parfois même à l école où l’enfant peut connaitre les mêmes difficultés et a besoin de sentir la reconnaissance de l’enseignant.
«Un mot permet d’organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis. C’est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité. En comprenant cela nous changerons notre regard sur le malheur et malgré la souffrance, nous chercherons la merveille» Boris Cyrulnik dans un «merveilleux malheur»

Pourquoi certains d’entre nous sauront surmonter souffrances et douleurs?
Pardon, solidarité, regard empreint d’empathie, entraide favorisent la résilience mais suffisent-ils? Quels sont les tuteurs de résilience qui nous permettent de surmonter notre souffrance?          

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