Faut il avoir pour être ?
Nous vivons dans une société où il faut avoir pour être. Tel est le constat inquiet et désabusé que font nombre de sociologues qui se penchent sur la violence croissante chez les jeunes.
Nous vivons dans une société où il faut avoir pour être. Tel est le constat inquiet et désabusé que font nombre de sociologues qui se penchent sur la violence croissante chez les jeunes.
Dans le même temps des salariés, ayant un emploi, une qualification, se font violence à eux-mêmes en allant parfois jusqu’au suicide. Dans les deux cas, nous assistons à une déshumanisation de l’être humain. La seule dimension qui lui est reconnue est celle de consommateur ou de producteur.
La possession de
biens matériels devient un idéal, l’augmentation des marges des entreprises un
absolu et le salarié un objet juste apte à produire ou à consommer. La laisse
électronique (téléphone portable, ordinateur) a fait exploser le rempart de la
vie familiale et personnelle.
Si hier, une fois sorti de l’entreprise, j’étais libéré de la subordination au travail, aujourd’hui un nombre toujours plus grand de salariés doit avoir une disponibilité de fait quasiment sept jours sur sept. Et ceci n’est pas vrai que pour les seuls cadres. Les salariés aux rémunérations les plus faibles sont eux aussi broyés par la civilisation du veau d’or.
Si hier, une fois sorti de l’entreprise, j’étais libéré de la subordination au travail, aujourd’hui un nombre toujours plus grand de salariés doit avoir une disponibilité de fait quasiment sept jours sur sept. Et ceci n’est pas vrai que pour les seuls cadres. Les salariés aux rémunérations les plus faibles sont eux aussi broyés par la civilisation du veau d’or.
Ce sont ces milliers de femmes et d’hommes des grandes enseignes du commerce, qui ont obligation d’effectuer toujours plus de nocturnes, de sacrifier toujours plus de dimanches et de jours fériés. Et ce au détriment de leur vie familiale, personnelle, associative, culturelle ou spirituelle.
La conciliation
des temps de vie est un véritable choix de société entre ceux qui privilégient
la société marchande et de possession matérielle et ceux qui défendent une
civilisation où l’épanouissement de l’être humain est favorisé par le respect
des temps de vie. Ignorer ce besoin vital pour tout être humain, c’est faire
violence à notre humanité et en conséquence générer une société de barbarie.
Que penser de cette légalisation de la délinquance effectuée par la loi Maillié sur le dimanche ? Si ce n’est la soumission des lois de la République à la volonté marchande. Il est vrai que les délinquants économiques qui ouvrent le dimanche en toute illégalité ont un argument massue. Ouvrir leur permet de faire des bénéfices toujours plus importants.
Que penser de cette légalisation de la délinquance effectuée par la loi Maillié sur le dimanche ? Si ce n’est la soumission des lois de la République à la volonté marchande. Il est vrai que les délinquants économiques qui ouvrent le dimanche en toute illégalité ont un argument massue. Ouvrir leur permet de faire des bénéfices toujours plus importants.
A ces
stakhanovistes du paraître nous préférons opposer une organisation des temps de
vie équilibrés. C’est cet équilibre que nous voulons maintenir ou retrouver.
Celui de la France des bénévoles, des balades en forêt, des rires en famille,
des parties de rugby entre copains, du verre de blanc sur le comptoir, des
chorales lyriques ou jazzy.
Face aux tenants
d’un monde transformé par un immense champ de production, où la culture est en
tête de gondole, la nourriture en fast-food, la pensée code barrée, le salarié
aux horaires décalés, la famille explosée, c’est sur une certaine idée de
l’être humain au travail que nous nous prononçons.
J. Thouvenel
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