Le
problème Spinoza.
« Nous nous croyons
libres parce que nous ignorons les causes qui nous déterminent »
Cette phrase est très
puissante car elle raisonne comme une vérité indescriptible en chacun de nous.
Nous avons tous conscience que souvent nos décisions sont le résultat
d’influences diverses, familiales, professionnelles, culturelles ou
religieuses.
Pire nous subissons tous
des contraintes de pressions sociales que nous ne maitrisons pas et que nous
subissons.
En gros, la société,
l’interaction des individus (entre eux) créent des déterminismes.
Ça c’est la réalité.
Mais Spinoza ne nous aide
pas vraiment quand il se contente de réduire le problème à des arguments
quasiment psychologiques :
1)
Les passions tristes
2)
L’impossibilité de dépasser nos désirs
3)
L’Homme n’est pas un empire dans un empire
(pour moi cela ne veut rien dire, je prétends être plus intelligent qu’une
fourmi)
Et donc très, très peu de
gens accèdent au libre arbitre d’après Spinoza.
Lors d’entretiens pour
approfondir la pensée du philosophe (au bout de 4 ans), je découvre une argumentation
sur les acquis qui vont profiter et participer inconsciemment aux décisions des
individus :
« La puissance de l’homme s’exerce au travers du fait qu’il est la
seule espèce capable de dépasser (Aufhebung dans la philosophie allemande
classique Kant, Hegel), de surmonter les contingences qui freinent toutes les
autres espèces. Quand un besoin apparait, il est capable de trouver une
solution. C’est là que s’exerce sa liberté.
Le déterminisme, l’homme
y échappe par les connaissances accumulées par toutes les générations qui nous
ont précédés, par toutes les créations qu’il a su mettre en place à la
différence des grenouilles et des moutons et j’en passe."
Ainsi l’homme est libre
mais rarement conscient de l’origine de sa liberté et de la puissance de
celle-ci. »
Le déterminisme serait
contraint seulement par l’ignorance de nos acquis sur les connaissances
accumulées.
Bizarrement nos choix, nos décisions et nos opportunités sont le résultat de « connaissances
accumulées par toutes les générations précédentes » et totalement
indifférent du droit et de la justice des Etats qui pourtant décident de
tolérer ou pas comment s’exerce notre liberté d’action ?
C’est une théorie pour le
moins surprenante puisqu’elle ignore complètement les travaux d’Auguste Comte
et d’Emile Durkheim (agrégé de philosophie 1882) et voici ce que nous apporte
cette discipline qu’est la sociologie :
Les faits sociaux sont extérieurs à l'individu et doivent être expliqués « par les modifications du milieu social interne et non pas à partir des états de la conscience individuelle » afin de ne pas confondre les faits sociaux avec d'autres variables telles que la psychologie du sujet, son contexte familial, culturel, etc., ces faits sociaux existent sans que nous ayons nécessairement conscience ni de leur existence ni de leur autonomie.
En effet, un fait social peut être indépendant de l'individu, les faits sociaux existent indépendamment de leurs manifestations individuelles. Le fait social s'impose à l'individu, qu'il le veuille ou non, et non le contraire. Il correspond à un système de normes établies pour et par la société et n'est que rarement modifiable autrement que par un bouleversement social ; l'homme acquiert nombre d'entre elles dès le début de son éducation et tend à en intérioriser une grande partie.
L'éducation détient le rôle
d'institution socialisante par excellence, elle fait de l'enfant un être
social. Puisque présent dès l'enfance, le caractère contraignant des faits
sociaux se fait moins évident et devient une habitude : c'est le principe
même de la socialisation.
Voilà cette science
humaine correspond au phénomène et à l’impression que j’ai décrit au début de
mon texte. Elle est abondamment sollicitée dans les analyses politiques ou
sociétales pour dénoncer et condamner tout un tas de systèmes de dominations et
de pouvoir qui restreignent nos libertés.
C’est également au nom de
discrimination ou de déterminisme de la société que des progressistes vont
mettre en cause la société et développer la politique de l’excuse où suite à un
fait divers on peut renverser la responsabilité. Le délinquant n’est pas
responsable mais au contraire une victime de la société.
Il ne me viendrait pas à
l’idée de dire à une féministe qui dénonce une société patriarcale qu’elle se
trompe et qu’elle doit lire Spinoza, pour atteindre l’ataraxie …. !
Dernier argument, Spinoza
dénonce autre chose, très bien alors Spinoza encule les mouches et on s’en
fout.
Depuis quatre ans je me
suis évertué à vous trouver des exemples de libres arbitres où la logique de
Spinoza ne collait absolument pas.
Le criminel,
l’avortement, la création d’entreprise, les investissements d’entreprise, Nokia
qui a changé deux fois d’activité, le film « le grand soir » avec
Benoit Poelvoorde…..
Devant toutes ces
expériences difficiles d’engagements, de responsabilité et de décisions on peut
voir par quelles étapes les individus existent, travaillent, se cultivent et se
distraient.
L’idée que le libre
arbitre est une invention chrétienne est très intéressante car d’un seul coup
on est d’accord sur ce que recouvre le libre arbitre des chrétiens qui bizarrement
ne correspond plus à celle de Spinoza ???
Vous êtes piégés les
progressistes hi hi hi !!
Notre liberté et notre
libre arbitre sont entièrement définis par la puissance publique et exercés par
la loi, la justice, et la prison. Spinoza veut nous éblouir avec la joie, la
béatitude et l’ataraxie en ignorant à la fois l’interaction de la société et la
volonté de la puissance publique d’interdire ou d’influencer nos comportements,
c’est très fort.
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