lundi 29 septembre 2014

Sujet du Merc. 01/10 : l'utopie peut-elle venir du peuple ?



                               L’utopie peut-elle venir du peuple ?

Utopie : étymologie (du grec où, topos, qui n’est en aucun lieu)
Peuple : étymologie (du latin populus, ensemble des citoyens qui ont le pouvoir de voter)

            L’utopie est le nom donné par Thomas More au pays imaginaire UTOPIA qu’il décrit dans son ouvrage. Le peuple y est puissant et heureux grâce aux institutions dont il jouit. Dans ce pays de nulle part, l’harmonie sociale règne et l’organisation de la vie quotidienne est planifiée à l’extrême. Le but de More, imprégné de le République de Platon et de l’humanisme chrétien était de définir les conditions du bonheur véritable. Au moment de l’écriture d’Utopia, l’Angleterre était  en proie au déchirement entre les différents courants religieux, More  a imaginé en contrepoint une île bienheureuse. Cela lui a permis de comparer le réel à ce qui serait souhaitable. Cependant  il n’avait  pas le projet de s’en servir comme transformation politique mais seulement de réfléchir à un monde meilleur.  More a non seulement créé un genre littéraire mais ce modèle a permis toute une réflexion ultérieure sur les formes de culture, les institutions, les lois, les mœurs, types de villes…..
L’utopie désigne par extension une description concrète de l’organisation idéale d’une société. Souvent péjoratif cet imaginaire utopique peut il servir à l’invention d’un autre monde ou n’est il qu’un réservoir de rêves dont le peuple se nourrit et se contente. Apaisé, ne cherche t il plus à modifier son existence et garde juste au creux de lui-même cet idéal de pluralisme et de justice ?
Peut-il se nourrir d’utopie pour agir ? Comment réaliser le passage du présent à l’avenir et donner un contenu au besoin d’espérance.

Aujourd’hui, la critique est partout présente, le désenchantement aussi. Les urnes sont désertées, le peuple semble avoir envie de  défendre ses libertés personnelles ou ses droits particuliers plutôt que la souveraineté collective. A t il envie d’une prise de pouvoir ?et est il suffisamment éclairé pour débattre et combattre. Un certain nombre d’intellectuels pense le contraire, cet antidémocratisme des élites  renforce l’oligarchie au pouvoir  le gouvernement des experts et donne encore raison à Platon dans la République où « le gouvernement de la multitude, est débile en tout et sans grande puissance »

 Le peuple a l’impression de s’être fait confisqué le pouvoir, la crise de la représentativité est bien réelle et la majorité estime qu’on lui a dérobé sa souveraineté. Veut  il se laisser faire, a t-il  les moyens de réagir ?
Un constat aujourd’hui : de  nombreux mouvements existent au sein de la société  pour créer du lien ou reprendre en main son existence ou ses moyens de subsistance : monnaie locale,  Amap, permaculture SEL, …des projets  se construisent. Contrairement aux utopies passées, ces choses se font à l’initiative de citoyens et ne sont pas imposées de l’extérieur.  Dans ces exemples les citoyens s’emparent de l’existant et tentent de l’améliorer de jour en jour. N’’est pas une tentative de reprendre son existence  en main et une porte ouverte à d’autres mouvements.
  Y a-t-il matière à élargissement ?
Pistes :

}  Force de pensée et actions autonomes par rapport au pouvoir étatique (Wikileaks…)
}  Repenser et se réapproprier les technos numériques aujourd’hui exclusivement au service d’impératifs économiques et consuméristes ( Cf  Stiegler Bernard, passer à l’acte, Galilée 2003)
}  Utilisation d’autres mécanismes démocratiques que les élections comme  les débats, la relocalisation des services et de la consommation….
}  Dotation Inconditionnelle d’Autonomie ( V Liegey, S Madelaine, C Ondet, A Veillot, Un projet de décroissance, les éditions  Utopia)
}  Recherche contributive
}  Le monde idéal est il fait pour révolutionner ou pour  réformer ?
}  Pas lutter contre l’état mais en faire un lieu de formation, du désir comme investissement, ce que la financiarisation de l’économie donc du monde mine et met en œuvre pour le bien de quelques uns (effondrement du désir et domination de la pulsion.
}  Comment réaliser le passage du présent à l’avenir et donner un contenu au besoin d’espérance sans imposer des normes d’en haut ?
}  Repolitiser la société, resocialiser la politique 


Le peuple peut il prendre le pouvoir non pas par les élections mais dans la cité en pesant sur les valeurs démocratiques, en dénonçant par le web, en remettant l’imagination au pouvoir ?

Le socialisme a un moment de son histoire a été considéré comme utopique…..

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