mercredi 18 septembre 2013

Sujet du mercredi 18/08/2013 : "Tout est bruit pour celui qui a peur" Sophocle.



« Tout est bruit pour celui qui a peur » (Sophocle)  
    
        
Proposition 1 :
Qui, enfant n’a pas frémi au bruit du tonnerre ou d’une porte qui claque. Ce n’est que plus tard, en apprenant l’origine des phénomènes naturels que l’on peut se soustraire à la peur.
C’est en apprenant les causes que l’on dissipe les croyances en des forces surnaturelles.
Le bruit c’est un son, mais un son particulier, difficile  à analyser de prime abord. Et les efforts des hommes ont été de tout temps de comprendre ce qui se présente comme incompréhensible.
Le bruit indésirable, inconnu, surprenant, suscite la peur aujourd’hui encore et pas seulement pour les enfants. La société tout entière est remplie de « bruit de fond » ou tout se mélange. Nous avons encore des dieux et construisons des maisons pour ces dieux, preuve s’il en fallait que l’angoisse veille, que l’irrationnel domine.
Mais l’irrationnel est aussi scientiste, ici un trou dans la couche d’ozone, là du réchauffement climatique, ici des glaciers qui fondent, là des aliments synthétiques, alors pour conjurer le sort : taxe carbone, tri sélectif.
Dans le bruit du monde l’alerte doit être permanente. L’homme doit être comme un agneau apeuré. Les relais de télévision ont remplacé sur les collines les croix christiques, mais le message est le même : croyants continuez à croire, il n’y a rien à vérifier, rien à faire, il faut subir. Endurez le bruit dont vous êtes les seuls responsables.
Et le nouveau prêtre politicien/présentateur/journaliste/politologue/futurologue de propager la peur. Le mouton social, tel l’enfant apeuré, ne demande pas qu’on explique, il veut survivre.
Mieux vaut survivre dans la peur (qui donne une explication (fausse) du bruit) que ce vacarme assourdissant de menaces.
Alors je trie, je roule propre, je culpabilise, je paye des taxes pour le bonheur des hommes de demain.
J’ai peur, mais je suis bon. Je me soumets, sans bruit.

    Proposition 2 : Qui, enfant n’a pas été apaisé par un bruit étrange, jamais entendu jusque là. Plus tard, on appellera cela une berceuse ou toute autre appellation qui fera taire le vagissement et les cris du jeune enfant.
Paradoxe, ce son qui pour le jeune être est un bruit (il n’a aucune notion musicale) c'est-à-dire un son comme un autre parmi des milliers d’autres arrive à l’apaiser.
Paradoxe apparent peut être. Serions-nous naturellement sensibles à une harmonie naturelle que retranscrirait la musique ?
Mais ce paradoxe par un retournement dialectique peut à son tour devenir le « bruit du monde », la justification de son chaos – apparent -.
Que nous déversent à longueur de journée les médias de masse ? si ce n’est une sorte de purée dite culturelle, dans laquelle s’expriment une envie du passé, des sentiments à l’eau de rose, de la violence extrême, des rapports humains codifiés par une certaine vision économique et morale de l’homme tels que décrits par Hobbes et Smith…
Et ce bruit là justifie tout, la trahison, la mièvrerie, la brutalité, le règne de l’avoir, celui de la marchandise.
Et ce bruit là apaise l’homme moderne. Il s’y reconnait. C’est comme si c’était lui qui l’avait fait, voulu, créé.
Au bruit de terreur de la Proposition 1 est venu se superposer un tas de bruits aux couleurs chatoyantes. Rien de mieux qu’une rave-party ou une boite de nuit pour ....... communiquer.
Jamais peut être l’humanité « (dite « développée ») n’aura eu à sa disposition autant de bruits pour fuir les réalités, pour s’abstraire de la connaissance, pour s’anéantir dans la soumission.

Nos contemporains ont peur. Ils ont peur des orages et des portes qui grincent. Mais plutôt que d’en faire des hommes adultes le système économique dominant (et qui veut dominer) génère un bruit de fond : des berceuses pour tous les goûts qui proviennent d’on  ne sais où. Mais au fond qu’importe. Que les hommes continuent à ignorer les causes qui les chagrinent car - s’ils n’avaient plus peur - que de chômeurs chez les nouveaux clercs de l’obscurantisme ! (Ainsi parlaient le Vatican, la Banque Centrale et Halliburton).

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